par Christelle Destombes. 03/11/2020
Des équipes réactives, mobilisées et inventives pour s’adapter à la crise du Covid, tel est le premier constat d’une enquête flash menée par la délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie (DMSMP). Le secteur a mis en œuvre des pratiques et des dispositifs innovants à l’aide d’un double virage, numérique et ambulatoire, et de nouvelles coopérations, qui peuvent servir de source d’inspiration dans le cadre de l’adaptation de la feuille de route santé mentale.
Si le confinement a eu un impact néfaste sur la santé psychologique d’une personne sur quatre selon CoviPrev, la série d’enquête menée par Santé publique France, les personnes relevant des soins en psychiatrie ont souffert d’un arrêt des soins au début du confinement, les structures fermant leur porte ou réorganisant leurs activités. Cependant, dès le 10 mars, des priorités ont été identifiées, selon le « Rapport d’analyse des retours d’expérience de la crise Covid dans le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie » : « prêter une attention particulière aux publics vulnérables », » favoriser la prise en charge en ambulatoire », « réorganiser les unités d’hospitalisation », avec la création de près de 90 unités « Covid/Psy » pour les personnes avec des troubles psychiques, en lien avec les services hospitaliers.
Soins sans consentement
Il ressort du rapport que la quasi-totalité des services hors les murs ont fermé, sauf en Martinique où les centres médico-psychologiques (CMP) ont continué. Du côté de l’hôpital, quatre types de réponses ont été apportées : le maintien en hospitalisation pour les situations qui le nécessitaient absolument, la création d’unités pour malades Covid, des autorisations de permissions limitées et des restrictions de sortie pour les patients en soins sans consentements.
Les soins sans consentement ont fait l’objet d’un suivi particulier par les agences régionales de santé (ARS), car « de nombreux témoignages d’équipes soignantes indiquent la difficulté à codifier ce difficile équilibre entre le respect de la liberté d’aller et venir, la nécessité de protéger les patients et les soignants et le recours à l’isolement pour des raisons d’intrication entre risque infectieux et symptomatologie psychiatrique décompensée ». Hormis en Martinique et Guadeloupe, « la période de confinement et post-confinement immédiat a plutôt vu le nombre d’hospitalisations sans consentement baisser (estimée à -30%) dans l’ensemble du territoire. » À la fin du confinement, ces hospitalisations ont eu tendance à augmenter, parfois fortement dans certaines régions.
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