Deux ans après les débats sur la « taxe tampon », la difficulté d’accès aux protections hygiéniques reste importante pour les associations, qui souhaitent plus de prévention.
LE MONDE| | Par Simon Auffret
L’Ecosse est devenu, vendredi 24 août, le premier pays à mettre à disposition gratuitement des tampons et des serviettes hygiéniques à ses étudiantes. Tous les mois à partir de la rentrée, 395 000 jeunes écossaises pourront se procurer, dans leur établissement scolaire, l’essentiel de leurs protections hygiéniques.
A l’occasion de la sortie de son livre « L’Angle mort », l’écrivain Régis Debray débat avec le sociologue Edgar Morin de la façon dont l’Occident occulte la mort.
LE MONDE| | Propos recueillis par Nicolas Truong
L’un est sociologue et a mené un travail pionnier d’anthropologie de la mort (L’Homme et la mort, 1951). L’autre est médiologue et publie ces jours-ci L’Angle mort (Cerf, 80 pages, 9 euros), une réflexion sur la façon dont le terrorisme djihadiste interroge notre rapport à la finitude et au sacré. Réunis par Le Monde, Edgar Morin et Régis Debray dialoguent sur l’histoire et l’actualité d’un oubli.
La mort est-elle devenue un « angle mort » en Occident ?
Edgar Morin : Le XXe siècle a cherché à effacer la mort. Aux Etats-Unis, puis ici, avant la mise en bière, on met le mort dans une chambre agréable, il est fardé, bien habillé pour une nouvelle vie. On essaie d’effacer ce que la mort signifie de décomposition et de destruction.
A la sortie de mon livre, L’Homme et la mort, en 1951, la mort était taboue. On n’offrait pas un livre sur ce sujet. Malgré les meilleures critiques que j’ai eues de ma vie, le livre ne se vendait pas (il avait été tiré à 4 000 exemplaires, et l’éditeur a dû en mettre 1 500 au pilon). Or, des années après, quand je suis passé au Seuil, le livre a été réédité, s’est rapidement épuisé, est même passé en poche et continue sa vie.
Ils ont 15, 17, 18 ans, vont au lycée. Et séjournent des heures durant dans leur lit, où ils dorment, mangent, font leurs devoirs tout en restant connectés. Au grand dam de leurs parents. Témoignages et tentative d’explication.
LE MONDE | | Par Michel Dalloni
Ce n’est pas encore la nuit et plus vraiment le jour. La chambre est noyée dans la pénombre et sous un désordre adolescent. Au fond du lit, Camille, 17 ans, fait le nem, roulée bien serrée dans sa couette, telle la farce d’un pâté impérial vietnamien dans sa galette de riz.
Elle ne dort pas, puisqu’elle regarde une vidéo YouTube sur l’écran de son maxi-téléphone portable dont la lumière crée un halo bleuté. Il est 19 heures passées de quelques minutes. Camille ne quittera pas sa couche avant demain 13 heures, sauf le temps d’un raid sur la cuisine où elle remplira un bol Ikea Vardagen de céréales molles inondées de lait entier bio mais tiède. Et se recouchera vers 16 h 30 après une escale au bistrot avec ses amis.
Vive les vacances ! Quoique… A la rentrée, ce sera pareil, mis à part un séjour quotidien et parfaitement studieux dans les salles de classe d’un lycée de Châtellerault (Vienne), où elle vit avec sa famille.
La rentrée 2018 verra un renforcement inédit des conditions d’ouverture des écoles hors contrat – c’est-à-dire ni publiques ni privées sous contrat –, dans un contexte où le succès de ces établissements alternatifs se confirme depuis dix ans.
[...]5. Pédagogies alternatives et « éducation à l’ancienne »
La Fondation pour l’école, qui distingue le choix confessionnel de la pédagogie, souligne la prédominance desécoles ayant opté pour une pédagogie « classique » (c’est alors le plus souvent le choix confessionnel qui importe),à côté des écoles revendiquant d’autres pédagogies : écocitoyenne (avec un enseignement environnemental important), démocratique (pour l’autogestion), inversée (l’élève apprend chez lui et applique à l’école), Steiner-Waldorf…
Cette dernière pédagogie a été dans le collimateur des autorités pour dérives sectaires il y a quelques années. Elle est fondée sur un mouvement de pensée controversé, qui implique notamment le refus de la vaccination.
Mais c’est bien sûr la pédagogie Montessori, où l’adulte se met à l’écoute de l’enfant, lequel doit apprendre par lui-même et à son rythme, qui s’octroie la part du lion. L’Association Montessori de France ne communique pas de chiffres sur ses adhérents, mais une part grandissante d’écoles « libres » s’en inspire : si quelque deux cents groupes scolaires sont « pur Montessori », au total ils sont plus de trois cents à s’en revendiquer, certains proposant jusqu’à dix pédagogies…
Kinga en cours de création au moyen de la dermoplastie. Une réalisation d’Elisabeth Daynès.Photo S. Entressangle
Comment se débrouillerait notre lointain cousin en 2018 ? «Libé» imagine quelle serait l’attitude de cet hominidé pas si différent de «Homo sapiens», et auquel le musée de l’Homme consacre une exposition.
Mardi 28 août, une vingtaine d'agents hospitaliers ont manifesté devant les locaux de l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur.
« Ce n'est plus tenable, il faut trouver un autre parcours thérapeutique pour le prendre en charge », s'agace Audrey Jolibois, secrétaire générale Force ouvrière (FO) de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Et d'ajouter, « nous sommes dans un secteur ouvert alors que lui, il lui faut un secteur fermé ».
« Lui », c'est « Monsieur D », un patient connu pour ses excès de violence répétés à l'encontre du personnel et des patients, qui fréquente les hôpitaux psychiatriques de la région depuis une vingtaine d'années. Les agents de l'AP-HM et des hôpitaux psychiatriques marseillais ont appris en fin de semaine dernière son retour. Et ça ne leur plaît pas du tout.
Edvard et May-Britt Moser n’ont pas pour habitude d’emprunter les sentiers battus. Il y a treize ans, ces neuroscientifiques de l'Institut Kavli, en Norvège, décryptaient le GPS du cerveau, fondé sur des « cellules de lieu » qui permettent de se repérer dans l’espace. La découverte leur a valu le prix Nobel de médecine en 2014 avec l’Américain John O’Keefe. Aujourd’hui, ils s’attaquent à la face Nord d’un nouvel Himalaya : la façon dont le cerveau code le temps et plus particulièrement les événements. Une tâche qu’ils attribuent à une zone du cerveau considérée comme la voie d’entrée vers le siège de la mémoire et dont on ignorait la fonction, le cortex entorhinal latéral (CEL).
Mépris de la hiérarchie en milieu médicale: un Agent des Techniques de Santé (ATS) sermonne un Docteur en Médecine tel un Sergent-Chef qui gifle un Colonel ou un Général dans l’Armée !
Illustration. L'entrée de l'Hôpital général de
référence nationale (HGRN). Crédits : DR
Le ridicule ne tue plus le milieu médical tchadien et le virus du mépris de la hiérarchie médicale est vite inoculé par les politiques qui accusent les médecins de tous les maux et cela pour justifier la promotion des cancres par un népotisme ambiant qui flamboie en plein jour et en grandeur nature.
Un rapport du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) recommande de faire davantage de place dans les crèches et les écoles maternelles aux enfants en situation de handicap âgés de moins de 6 ans.
Presque la totalité des personnes sans domicile fixe (SDF) souffrant de schizophrénie ou de troubles bipolaires ne reçoit pas un traitement approprié, démontre un article de Guillaume Fond et coll. publié dans « Progress in Neuropsychopharmacolgy & Biological Psychiatry ». L'étude multicentrique, randomisée, porte sur 705 patients, des hommes à 83 %, de 38 ans en moyenne, recrutés dans le cadre du programme « Un chez soi d'abord ».
Une analyse rétrospective des sujets adressés à la consultation de prévention de la radicalisation, au sein du service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent de la Pitié-Salpêtrière, a permis d’évaluer le niveau de radicalisation de 34 jeunes et d’analyser leurs facteurs de vulnérabilité. Elle montre que, si tous les sujets adressés ne sont pas radicalisés, une majorité d’entre eux sont vulnérables à une radicalisation ou déjà radicalisés. Dans de nombreux cas, il existe une instabilité des repères identitaires culturels ou religieux, liée à une transmission défaillante au sein de l’environnement familial. Le jeune âge des sujets concernés facilite également l’influence de figures extérieures au cercle familial.
Même si la sensibilisation aux personnes transgenres progresse, des chercheurs suggèrent que les cliniciens pourraient encore avoir des difficultés à fournir des soins adéquats aux patients transgenres et qu’ils doivent apprendre à engager le dialogue avec cette population. Dans un nouvel article de synthèse, publié dans la revue JAMA Internal Medicine , les auteurs mettent en avant les meilleures pratiques à mettre en œuvre dans la prise en charge des patients transgenres, notamment les termes à utiliser et ceux à éviter durant les consultations. Selon les auteurs, le fait de demander le nom utilisé par le patient lors de la rencontre initiale indique que les cliniciens comprennent que les personnes transgenres utilisent souvent des noms différents des noms légaux répertoriés. Ils déconseillent d’utiliser le terme « vrai nom » ou une terminologie mettant l’accent sur un nom légal au lieu du nom choisi, et affirment que « nom choisi » ou « nom utilisé » doit être employé à la place.
Depuis 75 jours, les soignants de l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel à Amiens sont en grève. Ils campent même devant l'hôpital pour réclamer davantage de moyens humains et exercer correctement leur métier.
La psychiatrie publique est en dépression. Rennes, Sotteville-lès-Rouen, Le Havre, autant de villes qui ont connu une longue grève des professionnels de santé des hôpitaux psychiatriques. A cette liste récente, s’ajoute la ville d’Amiens. Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique Philippe-Pinel est en grève en ce moment et ce depuis maintenant 75 jours. La fermeture d'un quatrième service en juin dernier a déclenché le mouvement, le 15 juin.
Psychiatrie. Des professionnels se relaient pendant la trêve estivale, à l*'*hôpital de jour pour adolescents de Cholet, afin de suivre les jeunes en détresse.
Reportage
À l'hôpital de jour pour adolescents de Cholet (Maine-et-Loire), la maladie est souvent invisible. Et sournoise. Ici, on soigne les bobos de l'âme. Dans cette grande maison réhabilitée - autrefois celle d'un directeur adjoint du centre hospitalier - on accueille des jeunes de 12 à 18 ans en souffrance psychique, sur prescription médicale. « Pendant les mois de juillet et août, c'est la seule unité du service de psychiatrie infanto-juvénile qui reste ouverte. C'est l'unique alternative pour les patients qui ne peuvent pas se passer de soins », explique Nathalie, cadre de santé.
Cette drôle de bicoque aux portes colorées est pourtant loin de ressembler à un établissement hospitalier. Pas une blouse blanche à l'horizon. Sur le mur du salon, une toise indique le prénom et la taille des enfants qui sont, un jour, passés ici. Des poissons bullent tranquillement dans un aquarium.
« Il y a une salle informatique, artistique, et même un salon esthétique qui nous permet d'aborder avec les patientes des sujets tels que l'hygiène corporelle ou même les règles », ajoute la soignante. Pour un peu, on se croirait dans un centre aéré. « Pourtant, on se défend d'en être un. Les activités aident à verbaliser le mal-être des ados en souffrance. Elles font partie du soin », indique la cadre.
Le pays ne compte qu’un seul psychiatre et deux infirmiers spécialisés pour soigner les personnes souffrant de schizophrénie ou de troubles dépressifs.
Par Faïza Soulé Youssouf (contributrice Le Monde Afrique, Moroni)
LE MONDE
A Moroni, capitale des Comores, les personnes atteintes de troubles psychiatriques semblent faire partie du décor. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, bien habillés ou vêtus de haillons, les « fous » déambulent sans but dans la ville, livrés à eux-mêmes. Aucune enquête ne le confirme, mais il semble qu’il y en ait de plus en plus.
Mi-août, une vidéo, très vite devenue virale, a été publiée sur les réseaux sociaux. On y voit deux « fous amoureux ». Lui, maigre, assez grand, les joues creuses et les cheveux hirsutes. Elle, plus petite, coiffée d’une imposante chevelure… On la voit se déhancher lascivement face à son homme immobile, l’expression figée, sous les vivats d’une foule en délire.
Avec cette vidéo, le débat sur les personnes atteintes de troubles mentaux aurait pu être lancé. Ce ne sera pas le cas. Le pays, qui compte moins d’un million d’habitants, n’a qu’un seul psychiatre, exerçant depuis 2007, et deux infirmiers formés en psychiatrie au Soudan. L’un exerce sur l’île de la Grande Comore (où se trouve Moroni), l’autre sur l’île d’Anjouan.
Avec le parrainage de l’Académie Française, de l’Académie de Médecine, de l’École de Droit & Management de l'Université Paris II, de la Fondation Pierre Deniker et le concours des Universités Paris V, Paris VI et Paris VII
JOURNÉE SCIENTIFIQUE DU 29 SEPTEMBRE 2018
AMPHITHÉÂTRE FARABOEUF – ECOLE DE MÉDECINE – PARIS
15, Rue de l’École de Médecine 75006 Paris
COMITÉ SCIENTIFIQUE ET D’ORGANISATION : PIERRE MARIE, MARC MASSON, YVES SARFATI
SOUS LA PRÉSIDENCE DE ERIC KANDEL, PRIX NOBEL DE MÉDECINE 2000