Par François Béguin
Le durcissement de l’arsenal répressif permettra-t-il d’enrayer le phénomène du binge drinking, ou « biture express » ? C’est le pari qu’a voulu faire la ministre de la santé, Marisol Touraine, mercredi 15 octobre, en présentant son projet de loi santé. La pratique, qui consiste à boire beaucoup d’alcool très vite, s’est fortement développée chez les moins de 25 ans. Mais la sévérité accrue préconisée par la ministre laisse dubitatifs plusieurs spécialistes de l’addiction.
Regrettant que « trop de soirées se transforment en beuveries », la ministre de la santé a proposé trois nouvelles mesures pour« protéger les jeunes des ravages de l’alcool ». Le fait de« provoquer directement un mineur à la consommation excessive d’alcool » sera puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Une disposition qui pourra concerner aussi bien un vendeur d’alcool qu’un tenancier de bar ou un organisateur de soirée.
Les sanctions prévues contre le bizutage, qui répriment déjà les actes « humiliants ou dégradants », seront étendues à toute personne incitant autrui à « consommer de l’alcool de manière excessive », une infraction passible de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende.