La France lance une étude épidémiologique inédite
LE MONDE |
Pour les épidémiologistes, le jacobinisme peut être une formidable aubaine. La tradition centralisatrice française, incarnée dans la base médico-administrative de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), va fournir dans les prochaines années les moyens aux chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Inserm, université de Versailles) de mettre en œuvre et d'observer, sans limite de temps, la plus vaste cohorte épidémiologique jamais suivie en France. Avec, comme principal objectif, la recherche des facteurs de risque impliqués dans le développement de maladies liées au vieillissement ou encore à l'environnement.
Le lancement officiel du projet, baptisé Constances (pour "Cohorte des consultants des centres d'examens de santé"), jeudi 7 mars, donnera le coup d'envoi du recrutement d'un échantillon de 200 000 personnes âgées de 18 à 69 ans, représentatives de la population française et affiliées au régime général de la Sécurité sociale.
"Ces volontaires répondront à des questionnaires réguliers sur leur métier, leur mode de vie, leur alimentation, etc. Et toutes ces informations seront appariées avec les données de remboursements de soins ou d'hospitalisations", explique l'épidémiologiste Marie Zins (université de Versailles), responsable scientifique du projet. Le recrutement, par tirage au sort, se poursuivra jusqu'à atteindre le nombre voulu de volontaires.