LE MONDE DES LIVRES | | Par Florence Noiville
Les inconditionnels de Will Self ne seront pas surpris. Revoilà le bon docteur Busner, le psychiatre qui suivait déjà le peintre Simon Dykes dans Les Grands Singes (L’Olivier, 1998) et qui s’intéresse ici au cas saisissant de la vieille Audrey Death. Dans Parapluie, le nouveau roman de l’écrivain britannique, on ne retrouve pas seulement les personnages récurrents d’une œuvre férocement iconoclaste. On renoue surtout avec les obsessions et les leitmotivs de son auteur. Et l’on s’y plonge avec délice. Tour d’horizon de ces thèmes qui donnent parfois l’impression que tous les livres de Will Self n’en font qu’un.
Langage et expérimentation. En exergue de Parapluie, Will Self a placé cette phrase de James Joyce : « Un frère s’oublie aussi facilement qu’un parapluie. » Fortement influencé par l’auteur d’Ulysse, mais aussi par l’Oulipo et le Nouveau Roman, Self est l’un des rares écrivains britanniques à s’être toujours intéressés aux avant-gardes comme à l’expérimentation littéraire. « Avec le temps, cela ne s’arrange pas, dit-il au “Monde des livres”.