Selon un essai contrôlé randomisé mené dans 4 centres spécialisés dans la prise en charge des addictions à Internet en Allemagne et en Autriche, une thérapie cognitive et comportementale (TCC) courte (sur 15 semaines) et ciblée, associant des séances de groupe et individuelles (STICA, Short-term Treatment for Internet and Computer game Addiction), permet d’obtenir un retour à un usage normal d’Internet dans près de 70% des cas avec un bénéfice qui se maintient 6 mois après l’arrêt de la thérapie dans la plupart des cas.
La taille de l’effet est importante sur les symptômes de l’addiction et le temps passé en ligne.
Reste à savoir si cet effet peut être encore amélioré en associant une approche médicamenteuse.
Par Noa Berger et Myrtille Picaud publié le 31 juillet 2019
Dans une tribune au « Monde », les sociologues Noa Berger et Myrtille Picaud estiment que, si le besoin de « lâcher prise » révèle un point de rupture des sociétés néolibérales, celles-ci ont su trouver la parade jusqu’à constituer un véritable « marché » de l’émotion.
Petite chronique inattendue d'une vieillesse sans tabou
Il fait chaud, L’été se fait intense, mais c’est bien. Le souffle d’un ventilateur nous berce lentement ; une somnolence propice à la rêverie.
Je tiens sa main ; toutes les deux assises, immobiles, je laisse mes pensées vagabonder.
Cette première rencontre, je m’en souviens comme si c’était hier ; comment aurais-je pu imaginer que les cinquante trois années suivantes je les aurais passées avec lui. Il était beau, il me trouvait belle, il me désirait, nous avons eu deux enfants.
J’adorais mettre cette robe, une robe d’été imprimée de grosses fleurs rouges : des pivoines, des coquelicots ? Les enfants jouaient, leur père riait avec eux. L’espace d’un instant, un sentiment de bonheur ...
Mes enfants sont loins, je ne les vois plus souvent : ils font leur vie, c’est ce qu’on dit. Je leur ai donné une partie de la mienne, c’est normal.
Vieillir, c’est une mauvaise surprise. Lorsque je suis tombée ils m’ont dit que je ne pouvais plus rester seule à la maison. C’est sans doute par amour qu’ils ont pris cette décision ; je n’ai pas eu la force de m’y opposer.
Mon quotidien, entourée de quelques uns de mes objets, s’est réduit à une chambre et à un rythme que je n’ai pas choisi. Quand je suis arrivée, je pensais que je n’aurais plus le désir de vivre, mes souvenirs ne suffiraient pas. Est-ce que l’on apprend à vieillir ?
Je comptais sur la lassitude de mon corps pour progressivement m’échapper en douce, m’éloigner de la vie, laisser mes désirs s’effacer, me résigner. Puis j’ai rencontré Françoise...
Nous nous retrouvions, à heures fixes, avant le repas, on nous avait mis à la même table. Elle me racontait des bribes de sa vie passée. Je l’écoutais distraitement, mon silence devait l’encourager ; parfois nos regards se croisaient et je me suis laissée apprivoiser.
La CGT lance un appel à la grève à l'hôpital de Cadillac pour le 31 juillet. Le syndicat, majoritaire, dénonce les manques d'effectifs. Pour la première fois, cet été, la moitié de l'unité de géronto-psychiatrie sera fermée à cause du manque de personnel.
Mercredi 31 juillet, des personnels de l'hôpital psychiatrique de Cadillac seront en grève, à l'appel de la CGT. Le syndicat, majoritaire, dénonce le manque d'effectifs. Pour la première fois de son histoire, cet été la direction ferme la moitié de l'unité de géronto-psychiatrie : il n'y aura plus que quinze lits au lieu de trente. Une décision de la direction "en raison du manque de recrutement infirmier sur le mois d'août ainsi que la nécessité d'opérer des travaux de réfection complet des sols de cette unité, qui pourront être plus aisément rapidement conduits avec une aile fermée" explique Louise Colas, directrice des ressources humaines.
« Au-delà de la jeune Greta », écrit Marion Robin, psychiatre d’adolescents, c’est une « nouvelle éthique du rapport à l’autre qui permet aux jeunes de sortir d’une société qui les a façonnés dans l’impuissance acquise comme certitude ».
Publié le 29 juillet 2019
Tribune. L’image dominante de l’adolescence est aujourd’hui représentée par des jeunes de 12 à 25 ans qui traversent une crise. Apathiques, repliés sur eux-mêmes, critiques envers leurs parents : la vision d’une adolescence « canapé-selfie » inquiète, et plus personne ne sait exactement à quel âge ce stade de développement est censé se terminer. Activisme idéologique et engagement politique paraissent loin de cette construction de l’adolescence occidentale des trente dernières années, qui a plutôt été l’objet d’une médicalisation à l’excès.
Pourtant, la génération Z, née après 2000, nous montre que cette époque est en train d’être révolue. Brutalement, en 2018, une mobilisation citoyenne émerge chez les jeunes, qui ne sont plus appelés adolescents. Greta Thunberg, 15 ans à ce moment, engage une grève étudiante qui mobilise des centaines de milliers de participants à travers le monde.
En fait, elle semble surtout avoir rendu visible un mouvement qui avait démarré quelques années plus tôt, une mobilisation croissante des jeunes pour la survie de l’espèce : en marge de la COP21, le mouvement COY (Conference of Youth) avait par exemple mobilisé des milliers de jeunes venant de nombreux pays pour la défense du climat. Leur organisation très précise incluait des méthodes collaboratives de travail et de modération de réunions inspirées des Nations unies, signant là une forme de maturité inédite. Ils montraient d’ores et déjà leur volonté d’accomplir une transition citoyenne aux côtés des nombreux adultes engagés dans cette voie.
Une bascule individuelle
Au-delà de la jeune Greta, qui a la particularité de questionner sans détour la lucidité et la culpabilité des adultes, les poussant ainsi à se mobiliser dans l’action ou à se replier dans le discrédit, cette nouvelle génération sollicite directement la fonction de « contenance » du monde adulte : il s’agit de la façon dont celui-ci est capable de répondre, de reformuler, d’agir et non seulement de réagir à cette jeunesse qui l’interroge et avance vite. Mais comment est-on passé si rapidement d’une adolescence assise à une jeunesse en action ?
Par Léa Mormin-Chauvac — S'occuper des enfants reste un travail majoritairement exécuté par des femmes dans le monde entier.Photo CHECTER HIGGINS JR. NYT. REDUX. REA
Pour la philosophe américaine Nancy Fraser, le combat féministe restera inachevé s’il néglige les rapports de domination entre les classes.
Pallier la crise du logement, réparer les systèmes de santé et d’éducation, gérer dignement les migrations, dénoncer les violences policières : toutes ces revendications sont féministes. C’est ce qu’affirment les théoriciennes du féminisme marxiste, qui traquent les failles du système néolibéral, avec une perspective stimulante à défaut d’être neuve. L’analyse marxiste, au départ pas vraiment féministe, serait un excellent outil pour penser les dominations de sexe et de genre. Car s’occuper des enfants, des personnes âgées, soigner les malades, nourrir les travailleurs sont autant de tâches majoritairement exécutées par des femmes dans le monde entier.
L’hyperérotisation de nos sociétés, qui fait de l’appétit sexuel le nouvel emblème de la femme libérée, est une aubaine pour celles qu’on disait autrefois « nymphomanes ». Mais c’est une source de désarroi pour les autres, qui s’inquiètent de leur « normalité ». En rupture de ban, certaines cherchent le salut dans la chasteté.
Six cents médecins et psychologues se sont récemment réunis pendant trois jours, à Boston, pour discuter de l’orgasme féminin. Ce fut sans doute le plus vaste groupe de professionnels à s’être jamais retrouvé pour évoquer ce sujet. Des scientifiques et des sexologues sont venus du monde entier présenter leurs travaux à propos des effets du Viagra sur le tissu vaginal des rates, ou les conséquences d’une stimulation pornographique sur les parties intimes des femmes. « Éros », une pompe clitoridienne aspirante aujourd’hui disponible dans le commerce, figurait parmi les innovations dévoilées à cette occasion. Même ces scientifiques blasés n’ont pu s’empêcher de rire lors de certaines présentations, comme celle d’une équipe française ayant introduit un couple en train de copuler dans un appareil à résonance magnétique, histoire de soumettre la bête à deux dos à des mesures anatomiques.
Joseph AgostiniPsychologue clinicien, psychanalyste, corse 26/07/2019
La ligue des droits de l’homme (LDH) est sortie de son silence concernant le saccage du stand de trois participants au village associatif de la Roche-sur-Yon, visant à défendre les droits LGBT le 19 mai dernier.La Ligue des droits de l’homme condamne fermement ces actes homophobes. Les jeunes à la barre, tous à l’institut catholique d’études supérieures, sont poursuivis pour injures et entrave à la liberté de manifester. La justice rendra son verdict en septembre. Mais au-delà de cet énième fait de société, il faut redire combien l’homophobie est en recrudescence dans notre pays, près de trente ans après le retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’Organisation Mondiale de la santé.
Le vieillissement de la population française entraînerait une augmentation du nombre de seniors en situation de dépendance, lequel pourrait atteindre 4 millions de personnes en 2050.
Le Monde avec AFPPublié le 25 juillet 2019
Le nombre de seniors en perte d’autonomie, qui était de 2,5 millions en 2015, pourrait atteindre 4 millions en 2050, soit une hausse de 60 % sur la période, selon des projections de l’Insee.
« Si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, la France hors Mayotte compterait 4 millions de seniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4 % des seniors » contre 15,3 % en 2015, estime l’Insee dans une étude publiée jeudi.
« La perte d’autonomie concerne surtout les âges élevés », notent les deux auteurs de l’étude. « Ainsi, 30,2 % des individus de 75 ans ou plus sont en perte d’autonomie, contre 6,6 % des individus âgés de 60 à 74 ans. »
Huit patients de l'hôpital de jour de l'établissement public de santé mentale sont partis quelques jours en villégiature en Dominique. Un voyage thérapeutique mêlé à une action humanitaire qui a fait du bien. Lire la suite ...
C'est la Circulaire du 15 mars 1960, qui a donné naissance à la politique de secteur tant au niveau national que local. Elle a eu pour but de définir la politique à suivre dans chaque département, pour permettre la mise en place d'un dispositif mieux adapté, plus efficace et au plus près des malades.
Ousmane Sarr est médecin psychiatre, responsable du centre médico-psychologique (CMP) de Maripasoula, à l’ouest de la Guyane. Régulièrement, il part à la rencontre des populations (bushinenges, péruviens, brésiliens, dominicains, chinois, Hmong, surinamais…) le long du Maroni, pour assurer des prises en charge psychiatriques sur le terrain. Interview.
What's up Doc. Pourquoi être venu travailler en Guyane ?
Ousmane Sarr. Je suis arrivé en septembre 2018. Je voulais expérimenter une autre pratique qui correspondrait plus à mes aspirations. A mon arrivée, j’ai été affecté au service d’hospitalisation complète de psychiatrie du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG) jusqu’au mois de décembre 2018. Puis, je suis devenu le médecin psychiatre responsable du CMP de Maripasoula. Avant mon arrivée, personne n’était en fonction à ce poste. C’est une opportunité qui m’a intéressé immédiatement.
L’association Rehab et l’entreprise AVS travaillent main dans la main pour donner un emploi aux patients du Centre médico-psychologique de Sarreguemines. Grâce à ce partenariat, des personnes souffrant d’un handicap peuvent entrer dans la vie active.
Photo HDQuotidiennement, Michel se charge de l’entretien du matériel médical d’AVS. Un travail qui lui offre un objectif dans sa lutte contre le handicap. Photo RL /Thierry NICOLAS
« L’association de la logistique et des ressources humaines » : c’est le résultat de l’alchimie entre l’association Rehab et l’entreprise de services à domicile, AVS Médical. Elles collaborent depuis deux ans pour venir en aide aux patients du Centre médico-psychologique (CMP) de Sarreguemines. C’est le cas de Michel, qui travaille dans un local de stockage d’AVS tous les matins, de 9 h à midi.
« Chaque jour, des incidents plus ou moins graves sont causés par des erreurs humaines. » C'est pour amener les professionnels de santé à en prendre conscience et à trouver des solutions que des médecins, infirmiers, pilotes d'avion, sociologues et formateurs en simulation ont ouvert « Les enfants du facteur », une chaîne vidéo sur YouTube. Membres de l'association « Facteurs humains en santé », ils publient chaque semaine de nouvelles vidéos évoquant les facteurs humains à l'œuvre lorsqu'une erreur survient au cours d'une prise en charge médicale.
. « Nous avons acquis durant notre formation une somme importante de savoir, un peu de savoir-faire mais très peu de savoir être », ajoute-t-il.
En France, l'erreur, un écart involontaire entre ce qu'on fait et ce qu'on aurait dû faire, est encore souvent assimilée à une faute. Elle est aussi souvent attribuée à la personne qui l'a commise alors qu'elle peut trouver son origine dans des facteurs de nature différente : organisation, environnement de travail, facteurs humains, interactions entre personnes ou entre hommes et machines…
Quand la fatigue d'un médecin peut tuer
L'association s'emploie à faire évoluer les mentalités des soignants de tous les métiers à travers des vidéos courtes et faciles d'accès, réalisées par un journaliste audiovisuel, François Clapeau. Chaque film vise à leur faire prendre conscience d'un facteur humain. L'un de ces clips porte sur les biais cognitifs inconscients qui s'immiscent dans la perception de la réalité par les professionnels de santé et influent sur leurs décisions. D'autres abordent les moyens de gérer les interruptions de tâches, de faire face à la fatigue et au stress, ou de lutter contre la baisse de vigilance due à la répétition de certaines tâches. Le travail en équipe, la transgression, apprendre de ses erreurs : autant de sujets également traités.
Les membres de l'association partagent le fruit de leurs formations, leur expérience et même de leurs lectures. Dans sa première vidéo, le Dr Jérôme Cros, anesthésiste réanimateur, évoque ainsi « The girl who died twice », un livre choc qui « témoigne d'un système de santé malade et souffre d'un niveau de sécurité inacceptable ». Son histoire, qui aborde les erreurs médicales d'internes épuisés, a conduit la législation américaine à limiter le temps de travail des internes.
Mieux communiquer
Sa prochaine vidéo portera sur la communication entre soignants. Pendant les sept années où il a été responsable d'un laboratoire de simulation médicale, les débriefings l'ont familiarisé avec l'interrogation systématique des actes, des gestes, « du réel ». Ils révélaient des défauts de communication qui l'ont conduit à écrire un livre intitulé « Mieux communiquer entre soignants, un enjeu majeur de sécurité ». Il emprunte à cet égard des outils au monde de l'aéronautique, très en avance sur la culture de sécurité.
Sa vidéo évoquera les travaux du chirurgien américain Atul Gawande. Ce dernier explique qu'on « est passé d'un monde où les docteurs étaient autonomes, autosuffisants, à un monde plus complexe dans lequel la connaissance et la compétence ne peuvent plus résider dans une seule personne, explique le Dr Cros. De nouvelles valeurs peuvent faire que ce monde soit plus sécuritaire, comme la discipline dans l'application des bonnes pratiques, le travail d'équipe et l'humilité – qu'il ne faut pas confondre avec la modestie. Une fois qu'on a pris conscience du caractère faillible de tout le monde, y compris les professionnels les plus expérimentés, on est obligé de s'adapter. »
La faculté de Paris Descartes inaugurera en septembre 2019 son diplôme universitaire (DU) d'intelligence artificielle en santé à destination des médecins, des carabins et des internes en médecine.
Le diplôme d'une durée de 90 heures en présentiel se déroulera en 15 modules. Il a pour objectif de démystifier l'IA pour les professionnels et leur donner quelques clés pour appréhender son fonctionnement et ses applications dans les différentes spécialités médicales. Ainsi, le programme inclut des modules pour « générer des bases de données structurées à partir de dossiers médicaux de vie réelle », « pour analyser les comportements humains », ou encore sur l'imagerie. D'autres cours portent sur les robots, l'utilisation de données non médicales pour la santé, la télémédecine ou la médecine personnalisée.
Projection du film de d'Alain Chrétien ( 52'/2017 /Narratio Films, France Télévisions, France 3 Grand Est, CNC). Accompagné par Romain Lebreuilly, maitre de conférences à l'Université de Lorraine, chercheur en psychologie de l'interaction communicationnelle et Alain Chrétien, réalisateur.
«Tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux». Cette phrase résume à elle seule la méthode Coué. Son inventeur, préconisait au début du XXe siècle de la répéter 20 fois de suite, trois fois par jour pour aller mieux. Émile Coué a soigné des milliers de malades en France, en Europe et aux Etats-Unis.
Où en sommes-nous de la démocratie française ? Qu?avons-nous fait des valeurs et des principes prônés par la démocratie naissante de 1789 ? Dans quelle mesure sont-ils toujours opérants ? Pourquoi, et par quels processus, certains d?entre eux se sont-ils pervertis ?