Dans un entretien au « Monde », le directeur général de l’AP-HP, indique qu’il veut faciliter les signalements à l’hôpital, très exposé aux comportements déplacés.
LE MONDE | | Propos recueillis par François Béguin
Quelques jours après les propos de la ministre de la santé, Agnès Buzyn, dénonçant les « comportements très déplacés » dont elle avait fait l’objet lorsqu’elle était médecin, c’est au tour de Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), de dénoncer ce phénomène. Pour celui qui dirige depuis novembre 2013 le « navire amiral » du système de santé français, avec 39 hôpitaux, près de 100 000 salariés et dix millions de patients chaque année, il existe bien un « problème » de harcèlement sexuel à l’hôpital.
Vous avez reconnu, jeudi 26 octobre, sur France Inter, que le harcèlement sexuel était un « problème » à l’hôpital. Comment mesurer sa réalité au sein de l’AP-HP ?
Cette réalité est impossible à nier, mais difficile à mesurer. Impossible à nier parce qu’il faudrait être sourd pour ne pas entendre des multitudes d’histoires, parfois racontées comme des anecdotes, lorsqu’on demande à une femme si elle a été confrontée dans sa carrière à une situation inappropriée, inacceptable. Difficile à mesurer, parce que, quand on regarde rétrospectivement les comportements qui ont été signalés et caractérisés pour donner lieu à procédure disciplinaire ou plainte, ils sont peu nombreux : moins d’une dizaine par an.