La situation de l’hôpital public français ne s’améliore pas, pourtant il doit être préservé. C’est le message que veulent transmettre ceux qui vont manifester ce vendredi 14 février partout en France. La grève qui a démarré en mars 2019 avec pour point de départ les services d’urgences s'est progressivement propagée dans tous les services. Malgré les annonces du gouvernement le malaise continue.
La crise hospitalière est toujours plus aiguë. 14 organisations de santé appellent ce 14 février à une journée "hôpital mort". Pas de conséquences néfastes pour les patients, mais un nouveau cri d'alarme poussé en direction de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, un mois après que 1 000 médecins ont menacé de démissionner de leurs tâches administratives. Des services d'urgence débordés, des soignants au bout du rouleau, une offre de soin publique qui se dégrade... Les doléances sont nombreuses. Mais les solutions remontant du terrain, à l'échelle locale, le sont aussi.
Un manque de coordination entre hôpital et médecine de ville ?
Pour l'urgentiste et délégué CGT Christophe Prud'homme, la réponse doit dans un premier temps être budgétaire - une augmentation du budget de l’hôpital de 4,4%, soit 4 milliards d'euros selon la Cour des Comptes - mais aussi systémique. Dans son viseur : la rémunération à l'acte, "inflationniste (...) et qui ne pousse pas à prendre en charge aux urgences les plus de 50 ans atteints de maladies chroniques, de plus en plus nombreux".
Mais aussi et surtout le maillage de la médecine de ville, et sa coordination avec l'hôpital. "Le maintien à domicile de ces malades chroniques et des personnes âgées est un des plus gros problèmes pour l'hôpital continue Christophe Prud'homme. Si vous avez d'un côté le médecin traitant, de l'autre le kiné, de l'autre l'infirmière, sans aucune coordination, et que chacun facture son acte, ça ne marche pas, et on retrouve ces patients aux urgences."