L'affiche, en noir et blanc, date de la Grande Guerre. Elle émane des groupes féministes de l'enseignement laïque. La figure de l'institutrice s'y confond avec celle de la mère, protectrice des enfants face à la guerre exterminatrice qui enrôle les hommes. « Ces groupes féministes étaient très marqués à gauche, rappelle Michelle Zancarini-Fournel, professeure d'histoire contemporaine à l'université Claude-Bernard-Lyon-I et coauteure, avec l'historienne Bibia Pavard, de l'ouvrage Lutte des femmes. 100 ans d'affiches féministes (Les Echappés). Il est donc remarquable que ce mouvem
ent quasiment extrémiste représente l'institutrice en mère plutôt qu'en professionnelle de l'enseignement. » Cette représentation de la femme tente à sa manière de concilier droit au travail et maternité : une contradiction à laquelle s'est heurtée, dès son émergence à la fin du XIXe siècle, la première vague féministe.