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Une balade dans le quotidien de plusieurs institutions psychiatriques, à la rencontre de personnes hors normes qui nous laissent entrer dans leur intimité.
Brigitte Bourguignon réactive le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical sur la période estivale et active un dispositif permettant aux étudiants en soins infirmiers et aux élèves aides-soignants ayant terminé leur cursus de pouvoir travailler sans attendre la remise de leur diplôme.
Elle n'aura pas attendu les conclusions de la mission flash sur les urgences pour prendre quelques premières mesures. Face à la crise que connaissent les services d'urgences et plus généralement l'hôpital, Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention, a estimé qu'il fallait prendre les devants.
Le 31 mai 2022, le Président de la République a annoncé le lancement d’une « mission d’appui visant à identifier d’ici le 28 juin de premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés, partout en France. » La Ministre de la santé a confié le pilotage de cette mission à François Braun, président de Samu-Urgences de France, syndicat regroupant des «membres du personnel médical participant à l’activité des Structures de Médecine d’Urgence ». Beaucoup se sont étonnés de cette initiative, alors que bon nombre d’études et de rapports ont déjà été publiés sur le sujet, que le diagnostic est largement consensuel et les solutions possibles connues, sinon partagées. Avant d’aborder les contours de la mission elle-même dans un deuxième article (Urgences. 2 : un panel de solutions), il n’est donc pas inutile de revenir brièvement sur l’état des lieux des urgences en France.
Des urgences embouteillées
Le recours aux urgences est en augmentation quasi continue depuis plusieurs années. En 2019, il y a eu 21,2 millions de passages contre 10,1 millions en 1992. Pour plus du quart, il s’agissait d’enfants de moins de 15 ans. Le principal motif de consultation était d’ordre traumatologique.
La plupart des services d’urgence ont du mal à faire face à cette augmentation, bien que la situation soit très variable selon les régions. Les raisons de leurs difficultés de prise en charge se situent aux trois niveaux : en amont et en aval du flux des patients, mais aussi au sein même des services d’urgences.
Les autoportraits de Karl Beaudelere semblent surgir du support tels des fantômes. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats
(Keystone-ATS)
La Collection de l'Art Brut invite dès vendredi à une double découverte. Dans "LIVES", l'institution lausannoise s'intéresse aux parcours de vie des artistes. Le second accrochage donne un coup de projecteur sur les étonnants autoportraits de Karl Beaudelere.
"LIVES. Art brut et parcours de vie" présente sept auteurs des collections du musée, dont Eugenio Santoro (1920-2006) et Madeleine Lanz (1936-2014). Ces créateurs ont en commun d'avoir réalisé la totalité ou une grande partie de leurs oeuvres à un âge avancé.
Suite à un bouleversement dans leur existence, ces artistes ont pris la liberté de créer sans connaissances techniques, ni théoriques. Leur pratique artistique peut se comprendre comme une forme de résilience, de capacité à rebondir après une épreuve.
Les Chemins de la philosophieÉpisode du jeudi 9 juin 2022 par Géraldine Mosna-Savoye
Résumé
Michel de Montaigne souffrait d'une maladie sévère, son existence était un "vivre coliqueux". Dans ses Essais, il propose une approche originale : ni nier la douleur, ni s'y noyer, ni l'exagérer... De la même façon qu'on fait son deuil, comment "faire" sa douleur ?
avec :
Dominique Brancher (professeure de littérature française ancienne à l’Université de Bâle, visiting professeure à Yale, spécialiste de la Renaissance).
Épisode du lundi 6 juin 2022 par Emmanuel Laurentin
Résumé
La crise du Covid-19 a mis au jour les tensions qui caractérisent le système de santé français. Manque de personnel, conditions de travail dégradées, reconnaissance… Malgré les mesures prises avec le SÉGUR, les problèmes semblent plus profonds. Est-il encore possible de “sauver” l’hôpital public ?
avec :
Zaynab Riet (déléguée générale de la Fédération hospitalière de France (FHF)), Charles Jeleff (Médecin urgentiste à la Polyclinique Saint-Côme de Compiègne (Oise)), Bérengère Araujo (infirmière en réanimation, présidente de l'Union Nationale des Infirmiers en réanimation (UNiRea)).
Après trois censures du juge constitutionnel, un dispositif de contrôle juridique du recours à l’isolement et à la contention en psychiatrie a été mis en place par le législateur le 22 janvier 2022.
Dans son rapport d’activité, le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) salue cette réforme qui « institue enfin le contrôle juridictionnel de l’isolement et de la contention que le CGLPL appelait de ses vœux depuis 2016 » mais regrette que les parlementaires n’aient pas suivi toutes ses recommandations.
Une réforme sans concertation
Le CGLPL avait ainsi suggéré en juillet 2021 que le dispositif recueille l’adhésion des professionnels au cours d’une large consultation institutionnelle et puisse s’inscrire « dans la réalité des pratiques ». Il insistait également sur l’importance d’accompagner la mise en place de la réforme d’actions de formation.
Le CGLPL s’interroge en effet : ce texte est-il applicable en l’état ? L’institution rappelle ainsi que ses visites dans « les établissements de santé mentale en 2021 ont confirmé la crise profonde que traverse la psychiatrie publique française. Le manque criant de médecins, parfois doublé d’un manque de soignants, des injonctions contradictoires, une pression croissante des exigences sécuritaires ou médico légales ».
MONTRÉAL — Les services de psychothérapie devraient être facilement accessibles à l’ensemble de la population et non seulement aux personnes bénéficiant d’une assurance privée, milite un médecin psychiatre.
Le Dr Alain D. Lesage a remis sur la table l’idée d’un accès équitable à la psychothérapie parmi ses recommandations présentées, mercredi, à l’enquête publique du Bureau du coroner sur la thématique du suicide.
«Quand l’assurance médicaments a été créée, ceux qui n’étaient pas assurés sont devenus assurés. Mais on n’a pas créé deux types de pharmacies; une pour les pauvres et une pour les gens riches», a-t-il illustré devant la coroner Me Julie-Kim Godin, au palais de justice de Trois-Rivières.
En octobre dernier, dans une lettre ouverte publiée dans «Le Devoir», il soutenait que «seulement la moitié des hommes québécois peuvent rapidement et à moindre coût avoir accès à la thérapie en ayant recours à leurs programmes d’aide aux employés ou à leurs assurances privées».
Les citoyens non assurés doivent plutôt «patienter dans la très longue file d’attente offerte par le régime public», mentionnait le professeur titulaire au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
Une série de 5 reportages diffusés quotidiennement du lundi 12 au vendredi 16 avril dans le Magazine de la Santé sur France 5, dans la partie intitulée “In vivo”.
“L’association “Les Invités au festin” œuvre pour les personnes atteintes de troubles psychiques. Elle veut accueillir tout le monde, sans distinction, pour casser les clichés sur la maladie mentale. L’association propose également à ces personnes de vivre sous le même toit, et de partager une vie en communauté.”
Voir ou revoir les reportages en cliquant ci-dessous :
Une partie des psychanalystes estime que les demandes de transidentités sont une menace pour l’ordre sexuel. D’autres, comme Laurie Laufer, jugent que c’est à la psychanalyse d’écouter et d’innover.
Est-il possible d’échapper à son sexe de naissance ? Est-il envisageable qu’un enfant soit élevé par deux pères ou deux mères ? Peut-on concevoir le mariage de deux personnes de même sexe ? Depuis plus de quarante ans, ces demandes venues de la société civile divisent profondément le milieu de la psychanalyse. Des praticiens y voient au mieux des «effets de mode» au pire des perversions, redoutant une grave menace psychique pour ces enfants et ces jeunes adultes. Une autre génération de psys rappelle que la psychanalyse est au contraire une pratique qui évolue avec son temps comme Freud lui-même la concevait. Le psy n’est pas un expert en santé mentale, et la psychanalyse n’est ni de la psychiatrie ni une forme de normativité psychique.
Quels outils de coopération au service des parcours ?
L’AIRe, l’ANPF, l’ANMECS, le CNAEMO et le GEPSO organisent, le 1 juillet 2022 à Paris, leur première journée de formation commune.
Ces cinq associations accompagnent au quotidien des enfants, adolescents et jeunes majeurs présentant des vulnérabilités multiples, handicap et besoin de protection, qui rendent leur parcours plus complexe et fragile.
Elles souhaitent s’engager toutes les cinq dans un travail de collaboration au niveau national, qui puisse servir d’appui à l’ensemble de leurs professionnels sur les territoires.
Marion Gronier, photographe indépendante, avait depuis longtemps en tête le projet de travailler sur le sujet de la psychiatrie. Elle a pu le réaliser au sein des Hôpitaux de Saint-Maurice, en travaillant avec des malades et des soignants sur des autoportraits.
Ce n’est pas le service psychiatrique d’un hôpital, c’est une galerie de photographies. Ce n’est pas de l’art-thérapie mais un travail artistique. Ce ne sont pas des patients mais des photographes. Ils étaient d’ailleurs là lors du vernissage, le 19 mai, « en présence des artistes ». Ils s’appellent Antoine, Stella, Olivier, Monique, Afaf, etc., et Marion Gromier les voit comme des professionnels à part entière. Elle ne sait d’ailleurs même pas pourquoi ils sont là. « Je ne sais rien d’eux ou si peu car je ne voulais pas être parasitée », raconte cette photographe indépendante qui présente une exposition inédite au sein des Hôpitaux de Saint-Maurice, après un travail d’un an et demi.
Les services psychiatriques sont aussi victimes du manque de personnel dans les hôpitaux publics. Cette pénurie de main-d’œuvre risque d’entraîner la multiplication des traitements maltraitants, ce qui n’incite pas le personnel à s’investir dans ces structures.
« Les malades ont besoin d’humanité, d’écoute et de soutien, pas d’enfermement »
Le 7 juin est une nouvelle journée de mobilisation pour les soignants et autres salariés des hôpitaux publics. Au moins 50 rassemblements sont organisés par l’Intersyndicale et les collectifs de soignants pour réclamer des hausses de salaires et d’effectifs. Depuis de nombreux mois, et juste avant l’été, la pénurie de soignants menace tous les services, et particulièrement les services psychiatriques. En France, 15% des lits d’urgences psy ont été fermés par manque de personnel. Pourtant depuis la crise Covid, les demandes de soins explosent. Les tentatives de suicide ont doublé, en particulier chez les adolescents. En parallèle les soignants démissionnent en masse. Les fermetures de lits et l’afflux de patients sont donc un cocktail explosif qui dégrade totalement la qualité de prise en charge.
Dans cet établissement, un service d‘hospitalisation adulte et une unité de géronto-psychiatrie vont fermer cet été, faute de personnels. Les syndicats appellent les personnels à se rassembler devant l’hôpital, le jeudi 9 juin, entre 12 h 30 et 15 heures.
L’hôpital Saint-Jean-de-Dieu. Photo archives DR
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Un manque criant d’infirmiers
Dans cet établissement, « Un service d’hospitalisation adulte ferme, cet été, faute de personnels. Une unité de géronto-psychiatrie également. Cela sans perspective assurée de réouverture en septembre », expliquent les syndicats. Selon la direction, en psychiatrie adulte et infanto-juvénile, une soixantaine de postes infirmiers sont actuellement vacants (14,6 % des effectifs) mais aussi une vingtaine de postes de médecins soit 6,3 ETP (équivalent temps plein) et 20 % des effectifs.
La ministre de la santé, Brigitte Bourguignon, réactive le doublement de la rémunération des heures supplémentaires pour les soignants et le caractère immédiat de l’employabilité des élèves infirmiers.
Face aux urgentistes réunis en congrès à Paris, la nouvelle ministre de la santé était particulièrement attendue, alors que les services des urgences sont en première ligne dans la crise que traverse l’hôpital depuis plusieurs semaines. Heures supplémentaires payées double, élèves infirmiers « immédiatement » employables à la sortie d’école : Brigitte Bourguignon a annoncé mercredi 8 juin de « premières mesures »afin de surmonter un « été difficile » à l’hôpital, sans attendre les conclusions de la « mission flash » sur les urgences lancée par le président de la République, quelques jours plus tôt.
La ministre de la santé, Brigitte Bourguignon, rencontre depuis dix jours les acteurs de la santé, qui appellent à agir sans attendre. Si certaines mesures font l’unanimité, comme la revalorisation du travail de nuit, d’autres provoquent déjà de vifs débats.
Est-ce parce que la mission de sauvetage promet d’être particulièrement compliquée que la réponse du gouvernement paraît encore brouillonne ? Alors qu’une crise d’ampleur secoue l’hôpital, et au premier rang ses services d’urgences, la méthode de l’exécutif reste hésitante.
Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre de la santé, a annoncé, lors de sa première prise de parole, le 25 mai, l’ouverture d’une séquence d’échanges bilatéraux avec les professionnels de santé de « quinze jours », devant aboutir à des mesures pour tenir l’été à l’hôpital. Mais de quelle marge de manœuvre dispose vraiment la nouvelle locataire de l’avenue de Ségur ?
Vivons-nous dans une société d'enfants gâtés, des boomers aux nouvelles générations ? Pour en parler, nous recevons l'essayiste François de Closets pour "La parenthèse boomers" chez Fayard et l'anthropologue Fanny Parise pour "Les enfants gâtés" aux éditions Payot.
avec :
François de Closets (Journaliste et écrivain), Fanny Parise (Anthropologue, chercheuse associée à l’Université de Lausanne et spécialiste de l’évolution des modes de vie).
Des scientifiques israéliens ont publié une nouvelle théorie audacieuse sur la façon dont le cerveau apprend, et affirment qu’elle pourrait ouvrir de nouvelles possibilités pour traiter les maladies dégénératives – et pour augmenter la puissance des ordinateurs. Cette recherche a fait l’objet d’un « examen par les pairs », ce qui signifie qu’elle a été analysée de près et jugée digne d’être publiée par des experts indépendants.
L’étude suggère que, bien que l’on pense généralement que la majeure partie de l’apprentissage du cerveau se fait dans les synapses, une grande partie de l’apprentissage se fait en réalité dans une autre partie des neurones – dans les dendrites. Les synapses sont les petits espaces entre deux neurones, où les impulsions nerveuses sont relayées, tandis que les dendrites sont des extensions des cellules nerveuses.
parLaurent Berger, Secrétaire général de la CFDT, Eve Rescanières, Secrétaire générale CFDT santé sociaux et L’ensemble des secrétaires généraux des syndicats CFDT santé sociaux
publié le 7 juin 2022
Face à une pénurie majeure et inédite de professionnels et à de probables fermetures de services cet été, les responsables de la CFDT appellent les directeurs d’hôpitaux à revoir entièrement le management et la gestion des ressources humaines dans le respect des personnels.
Le temps des enquêtes est dépassé. Le diagnostic est posé depuis des années sur le malaise vécu par les personnels de nos hôpitaux publics. Tous les acteurs le partagent et reconnaissent qu’il est antérieur à la crise sanitaire. Elle a au moins eu le mérite de pointer l’extrême fragilité de notre système hospitalier. Au point qu’au plus fort de la pandémie, certaines mesures extrêmes, telles les confinements, ont été prises aussi pour le protéger. Et malgré nos craintes, il a tenu bon, mais à quel prix ?