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A Saint Etienne, le 22 octobre. La métropole détient le taux d'incidence le plus élevé du territoire. Photo Hugo Ribes. Item pour Libération
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
Par Tonino Serafini et Aude Massiot —
A Saint Etienne, le 22 octobre. La métropole détient le taux d'incidence le plus élevé du territoire. Photo Hugo Ribes. Item pour Libération
October 21-30, 2020
SLATE
Une bouteille de vin et des charentaises. «C'est un apéro où l'on emmène sa brosse à dent et son produit à lentilles», résume Pauline, Parisienne de 28 ans. La France de 2020 rivalise de petits arrangements pour réenchanter des soirées écourtées par le couvre-feu. Ce vivre-ensemble nocturne aux allures de conciliabule a l'avantage d'être discret.
Une intimité retrouvée après le lien social distendu pendant le confinement: «C'est un moyen de se réconforter, une question de santé mentale», confirme Pauline. On se souvient que «dès le début du confinement, l'une des plus grandes craintes était de perdre le lien social, au-delà de la crise économique, on pensait surtout à continuer à être une espèce sociale, rappelle Fanny Parise, anthropologue à l'Institut lémanique de théologie pratique de Lausanne. Il y a d'abord eu la continuité numérique puis, avec le déconfinement et le couvre-feu, les individus s'adaptent et mettent en place des stratégies.»
Thomas, 31 ans, installé aux Lilas (Seine-Saint-Denis) a ainsi accepté l'invitation à dormir chez son cousin. Après cette séance d'introspection matinale et familiale, il est formel: «Je trouve que la tranquillité du matin aide aux discussions un peu plus profondes, hors de la frénésie du soir.» L'occasion, également, d'une séance de rattrapage entre parents débordés. «On se connaît depuis onze ans, beaucoup sont mamans et la possibilité de passer ensemble du temps long est précieuse», confirme Ornella, 34 ans, à Villejuif (Val-de-Marne), qui a combiné, pour cinq convives, le temps d'une nuit, raclette et petit-déjeuner.
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 27 octobre 2020
Les données ont été dérobées à la société privée Vastaamo qui gère 25 centres de psychothérapie.
Des «milliers» de patients ont reçu des demandes de rançons pour empêcher la diffusion de leurs discussions avec leurs thérapeutes. Albachiaraa - stock.adobe.com
Le gouvernement finlandais tiendra une réunion de crise dans la semaine, a-t-il annoncé dimanche soir, après que les dossiers personnels de milliers de patients en psychothérapie ont été dérobés et pour certains publiés par des pirates informatiques, sur fond de chantage.
Selon la police, des «milliers» de patients ont déjà porté plainte et beaucoup ont dit avoir reçu des courriels dans lesquels des pirates exigeaient 200 euros en bitcoin pour empêcher la diffusion du contenu de leurs discussions avec les thérapeutes. Dans le même temps, les associations de santé mentale et d'aide aux victimes disaient ce lundi être submergées d'appels de personnes craignant que leurs conversations avec leur thérapeute ne soient rendues publiques.
Par Julien Lecot —
Alex Azar, le secrétaire à la Santé de l’administration Trump, au Capitol à Washington, le 2 octobre. Photo J. Scott Applewhite. Reuters
«Il n’y a pas de droit international à l’avortement, ni d’obligation des Etats de financer ou de faciliter l’avortement» : 32 pays, parmi lesquels les Etats-Unis, le Brésil ou l’Egypte, ont fièrement cosigné une déclaration commune qui s’attaque frontalement au droit à l’IVG. Cette «déclaration pour la santé de la femme et le renforcement de la famille», programmée pour être présentée à l’Assemblée mondiale de la santé qui se tient tous les ans à Genève, a été dévoilée ce jeudi par Alex Azar, le Monsieur Santé de l’administration Trump, à l’occasion d’une cérémonie virtuelle.
Publié le 16/10/2020
LE 22/10/2020
À retrouver dans l'émission
LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert
Face aux attentats, qu'est-ce qui fait que l'on se sent plus ou moins proche des victimes? Le sociologue Gérôme Truc présente une démarche inédite : s'intéresser à la réponse aux attentats du point de vue de la société civile. Il est notre invité aujourd'hui.
Gérôme Truc est sociologue, chargé de recherche au CNRS, rattaché à l’Institut des sciences sociales du politique. Il publie Face aux attentats (puf, 21/10/2020, coordonné par Florence Faucher), un ouvrage qui fait appel à plusieurs disciplines (science cognitive, science politique, économie, …) pour montrer que, alors que les sciences humaines et sociales sont perçues comme inutiles face aux attentats – qui exigent des réponses rapides plus qu'une analyse sur le long terme- celles-ci sont en fait plus que nécessaires pour y faire face. Elles sont en effet précieuses « pour qui veut se saisir des attentats », notamment face au jeu politique et médiatique mis en place pour construire l’unité nationale.
En 2016, Gérôme Truc publiait Sidérations : une sociologie des attentats (Puf). Un travail qui remonte à la chute des Twin Towers en 2001 à New York et une enquête de plusieurs années sur les réactions aux attentats du 11-Septembre, de Madrid et de Londres. En outre, il s'est rendu sur les lieux des attentats du 13 novembre 2015 et y a retrouvé les mêmes mots qu'alors (de courts messages, des lettres à la première personne, …).
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Emma Hollen Publié le 23/10/2020
Plusieurs études ont d'ores et déjà permis d'identifier certaines des causes responsables de l'extrême virulence et infectiosité du coronavirus de 2019. Néanmoins, une pièce du puzzle manquait encore. Une pièce qui viendrait possiblement d'être découverte.
Il y a 17 ans, le virus SARS-CoV était identifié pour la première fois par les chercheurs. Apparu dans la province de Guangdong, au sud de la Chine en 2002, il affecta 26 pays, culminant à 8.000 cas l'année suivante. Heureusement, il put être rapidement contenu et ne connaît aujourd'hui que de rares éruptions sporadiques dues à des incidents en laboratoire ou survenant - possiblement - de manière naturelle, par transmission de l'animal à l'Homme. La pandémie redoutée par les chercheurs n'eut donc jamais lieu. Jusqu'à la fin de l'année dernière, où une nouvelle forme du virus, SARS-CoV-2, fit son apparition.
Contrairement à son prédécesseur, le coronavirus de 2019 est particulièrement infectieux, ainsi qu'en témoignent les 41,7 millions de cas enregistrés dans le monde, et virulent, avec 1,14 million de morts déjà comptabilisés (rappelons-nous que ces chiffres ne sont que la portion « reportée » de l'iceberg). Les agents de cette évolution ont pu être en partie cernés, avec la découverte de l'enzyme de conversion de l'angiotensine II (ACE2) qui agirait comme un récepteur du coronavirus, une porte d'entrée et un point d'accroche dans le corps humain. Cependant, ce récepteur, également compatible avec le virus SARS-CoV, n'expliquait pas tout.
« Le point de départ de notre étude était de savoir pourquoi le SARS-CoV, un coronavirus qui a conduit à une épidémie beaucoup moins importante en 2003, et le SRAS-CoV-2 se propagent de manière si différente alors qu'ils utilisent le même récepteur principal ACE2 », explique Ravi Ojha, virologue et coauteur d'une étude qui pourrait contenir une nouvelle pièce du puzzle, parue dans la revue Science. La réponse, les chercheurs l'ont trouvée dans le génome du virus de 2019.
Par Maïté Darnault, correspondante à Lyon —
Photo Steven Robinson Pictures. Getty Images. Montage Libération
Autonomie : du grec autos («soi-même») et nomos («la loi, la règle»). Soit se gouverner soi-même, en étant relié à un environnement plus vaste. Concrètement, quand Pim, 8 ans, ne maîtrise pas encore le grec ancien mais aspire à se passer d’escorte pour ses allers-retours quotidiens, comment repenser l’agenda familial, qui ressemble à une carte d’aiguilleur du ciel sous amphètes ? La vérité est moche comme un slip échoué à 10 centimètres du panier à linge sale : on en cause entre «mamans». C’est un fait, la charge mentale de l’autonomisation, qui sous-tend la sécurisation (fantasmée ou non) des enfants dans l’espace public, incombe en majorité aux mères. Et parmi les tuyaux que se refilent ces logisticiennes du périscolaire, il y a le traceur GPS. Mouchard ou outil éducatif ? Quand on découvre l’existence de ces objets connectés, on peut ricaner face à la danse du ventre marketing des développeurs qui les commercialisent. On tente aussi d’échapper à l’équipement (trop) précoce en smartphone, sésame ô combien culpabilisant vers l’hydre numérique. Juré craché, Pim n’aura pas son portable avant le collège (où c’est interdit depuis 2018), voire le lycée - pour les plus audacieux. Et on se désole de la marginalisation croissante des enfants dans l’espace public, qu’on tend à circonscrire à des espaces dédiés, comme les parcs.
LE 23/10/2020
Une division profonde travaille la gauche depuis un siècle et demi : la réduction des inégalités économiques doit-elle se faire en amont ou en aval de la production ? Thomas Piketty et Michel Husson en débattent.
En 2013, Thomas Piketty publiait son Capital au XXIe siècle. Plus de 2 millions d'exemplaires vendus et une renommée mondiale plus tard, l'économiste sortait l'année dernière un autre livre, Capital et idéologie, dans lequel il avançait des propositions concrètes pour faire baisser les inégalités économiques.
Entre redistribution et démocratisation de l'accès à la propriété, Thomas Piketty s'inscrit ouvertement dans la lignée de la social-démocratie telle qu'elle a été mise en place en Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il propose ainsi d'imposer massivement les patrimoines les plus élevés, de limiter la transmission des richesses par l'héritage et de réserver des places pour aux salariés dans les conseils d'administration, le tout dans l'objectif de mettre en place un "socialisme participatif" qui serait plus juste et moins inégalitaire que la forme actuelle du capitalisme. Avec ces réformes, "on aboutit, explique-t-il, à un système de propriété qui n'a plus grand-chose à voir avec le capitalisme privé tel qu'on le connaît actuellement, et qui constitue un réel dépassement du capitalisme".
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