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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 4 avril 2024

Dans l'Empire romain, la psychiatrie existait déjà

Pierre-Henri Ortiz 

Il existe bien une psychiatrie antique, pensée et nommée comme telle. Les auteurs de langue latine la désignaient comme «soin des aliénés».

Le <em>«soin des aliénés»</em> existe depuis l'Antiquité. | Pauline Bernfeld <a href="https://unsplash.com/fr/photos/une-statue-dun-homme-avec-ses-mains-sur-sa-tete-T2T7QnjjgKE" rel="nofollow">via Unsplash</a>
Le «soin des aliénés» existe depuis l'Antiquité. | Pauline Bernfeld via Unsplash

De la crise durable du secteur psychiatrique aux faits divers criminels qui, régulièrement, mettent en cause des individus privés de volonté, la maladie mentale fait débat. La question des meilleures manières dont la société peut y faire face, dans sa complexité et sa diversité, est assurément obscurcie par des préjugés romantiques sur la «folie» (sur son rapport au génie, sur sa relativité culturelle…). La discussion peut aussi être entravée par un préjugé évolutionniste, qui verrait dans le soin psychiatrique ou dans le statut juridique singulier du trouble mental des innovations de la modernité occidentale.

Certes, le traitement médical et social de la maladie mentale dans les sociétés du XXIe siècle est profondément déterminé par l'invention relativement tardive de l'hôpital et de médicaments puissants, ou encore par les développements de l'imagerie cérébrale. Si le cadre institutionnel, les techniques de soin et les méthodes de recherche scientifique ont une longue (et passionnante) histoire, il n'en demeure pas moins que leur évolution est définie par des principes sociaux stables, qui trouvent leur première formulation à l'aube de notre civilisation.

[...] La naissance de cette psychiatrie est inséparable du nom d'Asclépiade de Bithynie (dans l'actuelle Turquie), un personnage singulier, orateur peut-être dans les premières années de sa vie professionnelle, venu ensuite exercer la médecine dans la ville éternelle où il évolue dans l'entourage de Crassus le Riche. Mais dans l'ombre d'Asclépiade, les soins médicamenteux, incluant notamment le recours aux psychotropes et aux sédatifs, s'étaient sans doute déjà diffusés, dans une mesure qu'il est impossible d'évaluer.

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A l’avenir, composer avec la télépsychiatrie ?

Dr Alain Cohen

03 Avril 2024


Avec la prévalence croissante des troubles de santé mentale aux États-Unis et dans le monde, rappelle le Residents’Journal (supplément à l’intention des jeunes psychiatres de l’American Journal of Pyschiatry), il faut des « moyens innovants » pour garantir l’accès aux soins et maintenir la fourniture de traitements psychiatriques de qualité.

Permettant l’essor de la télémédecine, l’évolution des technologies de l’information contribue en partie à relever ce défi, et la télépsychiatrie devient peut-être, estime l’auteur, « la prochaine frontière dans la pratique de la psychiatrie, créant un changement de paradigme » dans une pratique dominée jusque-là par le traditionnel « colloque singulier », en présentiel. L’objectif : offrir au patient « une expérience comparable à celle d’une visite en personne, sans faux sentiment de présence. » 

« Quelle place a l'inconscient dans une association de psychanalyse ? »

 I-AEP - Séminaire de juin 2024

L’Inter est un lieu qui, depuis sa création, pose la question de ce qu’est une association de psychanalyse, en quoi les associations sont différentes et qu’est-ce qui fait leur singularité.


C’est pourquoi, dans le contexte d’une remise en question contemporaine du champ de la psychanalyse, de son sens et de sa fonction, le fait de nous rencontrer autour de la question de la place de l’inconscient dans nos associations, nous semble inscrite au cœur de l’actualité et paradigmatique de l’air du temps.


Si l’inconscient est politique, la question posée est de savoir comment le politique peut lui donner une place, et, évidemment, de quelle manière celui-ci infuse nos associations.


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Autour de Philippe Descola la rencontre du 29 mai 2024

 institut histoire et lumières de la pensée

olivier bétourné et élisabeth roudinesco, fondateurs

Autour de Philippe Descola
De l’Amazonie à Notre-Dame-des-Landes : vers une nouvelle cosmopolitique

           

à la Maison de l’Amérique latine

217 boulevard Saint-Germain

75007 Paris

mercredi 29 mai 2024 à partir de 19h

D’autres façons d’être au monde sont possibles. 


Un monde où  l’homme renoncerait à agir en prédateur de la nature, un monde plus sobre et plus égalitaire, un monde soucieux de la diversité du vivant comme du non-vivant. Les outils intellectuels pour  avancer dans cette direction? Philippe Descola s’est consacré à leur élaboration au long d’une carrière intellectuelle qui fait de lui l’un des grands anthropologues de notre temps.


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Colloque : La pratique analytique avec les adolescents 5e journée « Identifications et idéaux en crise Samedi 27 avril 2024

 

Samedi 27 avril 2024

Présentation
À l’adolescence, les identifications et les idéaux entrent en crise à l’occasion de la nouvelle maturité génitale, culturelle et sociale. Les adolescents sont alors pris entre deux tendances contradictoires : imiter leurs pairs pour faire groupe ou se distinguer, être unique.
La clinique des adolescents rencontre des figures d’emprunt, parfois « épidémiques », et des postures d’exception qui les confrontent à la solitude. Dans les deux cas, l’identité en devenir, et en particulier l’identité sexuée, est interrogée. Elle se morcelle
à l’usage des réseaux sociaux et des échanges instantanés qu’ils promeuvent. Les adolescents se retrouvent objets d’identifications imaginaires auxquelles ils adhèrent, mais qui les contraignent. La culture, les institutions, le politique en sont affectés et les adultes s’en trouvent démunis.

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« Aide à mourir » : réunir sans les nommer le suicide assisté et l’euthanasie

Par    Publié le 3 avril 2024

L’expression choisie par le président, Emmanuel Macron, pour son projet de loi sur la fin de vie illustre sa volonté de cadrer le débat politique et médiatique à venir. Délibérément vague et consensuelle, elle est même reprise par ses opposants, qui y voient la définition même des soins palliatifs.

Histoire d’une expression. D’évidence, il importe de bien choisir ses mots quand on parle de la mort. C’est sûrement pourquoi, parallèlement aux diverses concertations menées entre 2022 et 2023 en vue d’une modification de la législation sur la fin de vie, un groupe d’experts, mené par l’écrivain Erik Orsenna, s’était vu confier une mission spécifique par l’exécutif : concevoir un lexique des mots de la fin de vie, dans l’espoir de définir des termes parfois flous et de déminer un sujet sensible.

Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles

Mis à jour le 3 avril 2024

L’ENCMM (enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles) est une enquête menée régulièrement par Santé publique France via le CNEMM (Comité national d'experts sur la mortalité maternelle) et mise en œuvre de manière opérationnelle par l’équipe de recherche en épidémiologie Périnatale, Obstétricale et Pédiatrique (EPOPé) de l’Unité Inserm U1153. L’ENCMM étudie l’ensemble des décès maternels en France.

[...]

La mort maternelle est devenue un événement rare dans les pays à ressources élevées. Néanmoins, le ratio de mortalité maternelle - le rapport entre nombre de femmes décédées de conséquences obstétricales directes ou indirectes pendant leur grossesse ou durant les 42 jours après l'accouchement et le nombre de naissances vivantes - constitue encore dans ces pays un important indicateur de santé maternelle et de la performance du système de soins.

Les statistiques de mortalité maternelle issues du certificat de décès étant limitées pour rendre compte du problème : sous-estimation des décès maternels, caractérisation biaisée du profil des femmes à risque,  un système « ad hoc » pour l’étude de la mortalité maternelle a été proposé.

Depuis 1996, l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM) est réalisée en France sous la responsabilité scientifique de l’unité Inserm 1153 – Equipe EPOPé. A ce jour, l’ENCMM a enregistré 1300 décès maternels dans tout le territoire français entre 1996 et 2012.


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Événement : l'exposition Carlo Zinelli, cinquante ans d’héritage artistique à l'Appart Renoma

site Renoma

Avril 2024 chez Renoma

Photographies : Maison Renoma - Tous droits réservés

 

En 2024, l’Appart Renoma confirme sa programmation d’excellence dans le domaine de l’art brut et des manifestations artistiques hors des sentiers battus, ouvrant ses portes à la Galerie Ritsch-Fisch de Richard Solti pour une rétrospective inédite sur l’artiste Carlo Zinelli à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. 


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Étude de cas : mèche de perceuse électrique insérée dans l'oreille

Dr Thomas Kron  11 septembre 2023

Présentation

Un homme de 47 ans avait passé la soirée à son domicile avec sa fille adoptive et son ex-femme. Une fois qu’il était endormi, son ex-femme a pris une perceuse électrique et en a enfoncé la mèche dans l'oreille droite de l'homme. Serrée dans le mandrin, la mèche avait une longueur de 35 cm et un diamètre de 10 mm. L'homme a réussi à s'extraire de l'appartement et à attirer l'attention sur lui avant de perdre connaissance.* 

Examens

La blessure se situe dans le conduit auditif externe vers le milieu du crâne, avec une faible inclinaison vers l'avant. La partie cartilagineuse du canal auditif est déchirée.

On note une progression en oblique vers l'avant et le bas après le glissement du foret sur la mastoïde.

Il y a lésion de la veine jugulaire interne, rupture de l'artère occipitale et déchirure du nerf accessoire, ainsi que destruction du nerf hypoglosse et déchirure du muscle stylo-hyoïdien.

La glande parotide est perforée, certaines branches du nerf facial détruites au niveau intraglandulaire (entraînant une paralysie faciale périphérique).

Traitement et évolution

Admis à l'hôpital, l'homme a été immédiatement opéré et a survécu à ses blessures. Après l'opération, il a développé un psychosyndrome organique avec trouble de l'orientation, ralentissement psychomoteur et humeur dépressive. L'homme conservera durablement une hémiparésie gauche accentuée au niveau du bras avec une faible spasticité.

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La science du cri

Joe Kita  25 janvier 2023

Le cri est une forme de communication à la fois élémentaire et complexe qui reflète et évoque un large éventail d'émotions. Quels sont les différents types de cris ? Quels bénéfices mental et physique peuvent-ils apporter ? Le point avec le Pr Harold Gouzoules (Université Emory, Atlanta. É.-U.).

Titulaire d'une maîtrise en psychologie et d'un doctorat en zoologie, le Pr Harold Gouzoules étudie les cris des animaux et des humains depuis 40 ans. Il est certainement l'une des personnes qui a consacré le plus de temps à analyser ce type d’interaction entre les êtres vivants. Il a accumulé une audiothèque de dizaines de milliers de cris. Les nouveaux étudiants du département de psychologie où il enseigne et procède à ses recherches, sont d’ailleurs sensibilisés dès leur arrivée au risque d’être confrontés à des sons particulièrement troublants...

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Art du chant et santé vocale : interview d'un médecin spécialiste



Christian Beneker   28 février 2024

Pr Dirk Mürbe

Comment maintenir une voix en bonne santé et prendre en charge les affections vocales, notamment chez les chanteurs professionnels ? Interview du Pr Dirk Mürbe, médecin et directeur de la clinique d'audiologie et de phoniatrie pour musiciens à l’hôpital de la Charité à Berlin.

Medscape : Vous êtes médecin, mais aussi chanteur de formation. Pourquoi avoir opté pour la médecine plutôt que la scène sur le plan professionnel?

Pr Mürbe : Oui, j’ai étudié le chant, je suis baryton. Mais la vie d'un chanteur peut être très dure, la carrière lyrique est un chemin semé d'embûches ! Mais j'ai aussi toujours été intéressé par l'aspect physiologique de la communication. La voix chantée, naturelle, est un instrument magnifique. Comment est-il possible qu'elle parvienne à une communication aussi émotionnelle ? Ce qui m'a attiré, c'est de comprendre scientifiquement ce phénomène. Et le travail thérapeutique me procure une grande joie. Je suis heureux de mon parcours.

Medscape : Quels types de patients recevez-vous en consultation?

Pr Mürbe : Les troubles de la voix et du langage sont très courants. Les personnes qui viennent nous voir en phoniatrie, c'est-à-dire en médecine spécialisée dans les troubles de la voix et du langage, sont celles dont la profession dépend d'une bonne santé vocale : chanteurs, avocats, enseignants, acteurs, conférenciers, éducateurs etc.

Chez ces professionnels, il s'agit souvent d'infections des voies respiratoires ou d'une surcharge de la voix, qui limite ensuite la performance. Une paralysie des cordes vocales peut également en être la cause.

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Quels souvenirs garde-t-on du séjour en maternité ?

Darons daronnes


Vous est-il déjà arrivé de découvrir, retranscrite noir sur blanc dans un livre, une émotion si intime que vous pensiez être seule au monde à l’avoir ressentie ? C’est ce que j’ai vécu en lisant, dans le recueil Etre mère (L’Iconoclaste, 176 pages, 18 euros, en librairie le 4 avril), le court texte de l’écrivaine Camille Anseaume. Pour cet ouvrage, l’autrice Julia Kerninon a demandé à six consœurs de partager des récits autour de la maternité. Camille Anseaume y évoque ses séjours à l’hôpital pour accoucher en ces termes : « La maternité – le lieu, pas l’état – est mon endroit de villégiature favori. J’envisage les séjours à la maternité comme des voyages, en préparant mon sac je dois me retenir d’y glisser de la crème solaire et des mots croisés. » Elle ajoute ensuite, en songeant au fait qu’elle n’aura plus d’enfant : « Plus jamais les chocolats chauds au petit déjeuner, plus jamais les repas au lit, plus jamais les documentaires animaliers. Plus jamais mon mec qui dort sur un matelas à mes pieds. Plus jamais le ravissement d’une purée tiède et insipide après des heures sans manger, ni la sonnette d’alarme qui donne une réponse à toutes mes angoisses. Plus jamais l’odeur de l’eau dynamisante de Clarins dans une chambre plongée dans la pénombre, à l’aube, après une douche, la première depuis l’accouchement. »

Rien que de recopier ces quelques lignes, les larmes me montent aux yeux. Je pourrais ajouter à cet inventaire ma propre liste de fétichismes hospitaliers : la sensation des draps rêches de l’AP-HP ; le couloir, de nuit, mes pieds nus sur le lino, avec ma cadette hurlante dans les bras ; la photocopie racornie d’un tableau manuscrit sur lequel noter les tétées, les urines et les selles du bébé ; le lit baquet à roulettes du nouveau-né ; les passages à heures fixes d’infirmières et de sages-femmes. J’ai même pris en photo l’intégralité de ma chambre d’hôpital après mon troisième accouchement, douche et lavabo compris, pour ne pas oublier.

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Faisons corps

Du  au 

Ecorchés

« Faisons corps » est l’invitation faite à 14 artistes de nous raconter LES corps, depuis l’intimité jusqu’à la capacité à créer du commun. Mettez vos sens en éveil, ils seront très sollicités…

Dans sa première partie, Mesurer nos forcesl’exposition nous plonge dans le corps anatomique. On y explore notre intérieur en soulevant les enveloppes de l’écorchée tissée par la plasticienne Roxane Andrès. Place ensuite aux échauffements sur les sChaises de Stéphanie Marin. En nous invitant à reproduire une chorégraphie de bureau, l’artiste nous questionne sur les multiples injonctions à la bonne santé et au corps performant. Enfin, inspiré par le Modulor de l’architecte Le Corbusier, Nicolas Guiet nous propose d’interagir avec sa sculpture et rappelle ce faisant que notre corps est l’échelle de notre rapport au monde.

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Covid-19 : la campagne de rappel s'ouvrira le 14 avril pour les plus fragiles

PUBLIÉ LE 02/04/2024

Suite à l’avis de la Haute autorité de santé, rendu en février dernier, une campagne de rappel vaccinal contre le Covid est prévue pour le printemps pour les personnes les plus à risques.

Pour justifier sa position, l’agence faisait valoir à la fois la baisse d’immunité contre le virus chez certaines catégories de population mais aussi sur l’impossibilité de prévoir les potentielles prochaines vagues épidémiques. « Les personnes les plus à risque de forme grave de Covid-19 vont pouvoir se voir proposer dès le 15 avril, et jusqu’au 16 juin 2024 », indique ainsi le site de l’Assurance maladie. En fonction des données épidémiques, la campagne pourra être prolongée d’un mois, précise-t-elle par ailleurs.

Sont ciblés par cette campagne les personnes de plus de 80 ansles patients immunodéprimés et donc plus vulnérables face à la maladie, quel que soit leur âge, les résidents des EHPAD et « toutes les personnes à très haut risque selon chaque situation médicale individuelle ».

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«Faut-il un déclic pour choisir la psychanalyse comme pratique ?»

Mardi Noir — Édité par Louis Pillot - 4 avril 2024

Cette semaine, Mardi Noir conseille Lison, étudiante en psychologie qui se questionne sur sa vocation professionnelle.

Chère Mardi Noir,

Je suis une étudiante en L3 de psychologie et je voulais vous poser une question sur un sujet qui me taraude depuis longtemps. Est-ce qu'il faut un déclic pour comprendre et choisir la psychanalyse comme pratique ?

Je semble être entourée d'autres personnes qui savent déjà à 100% qu'elles s'orienteront (ou pas) vers la psychanalyse, comme si ce n'était même pas une question. De mon côté, je suis incroyablement tiraillée. J'éprouve un intérêt grandissant pour cette praxis et je suis passionnée par les professeurs et les conférenciers que j'écoute parler. Je suis même en thérapie analytique depuis quelques années.

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mercredi 3 avril 2024

En psychiatrie hospitalière, à Angers, on réclame du renfort

Mathilde LECLERC  Publié le 

La psychiatrie va mal : le constat dépasse les frontières locales. À Angers (Maine-et-Loire), mercredi 3 avril 2024, le syndicat Force ouvrière s’inquiète de la dégradation des conditions de travail et de prise en charge des patients au sein de l’unité paramédicale d’activité psychiatrique du CHU d’Angers.


L’IRM la plus puissante au monde dévoile ses premières images du cerveau humain

Par Franck Daninos le 03.04.2024 

Ce ne sont, rien de moins, que les images les plus précises du cerveau humain jamais réalisées à ce jour ! Ces clichés, historiques, ont été obtenus par le scanner IRM Iseult installé à Saclay dans un centre de recherche du CEA. Les perspectives ouvertes par cette machine unique au monde sont immenses : découvrir de nouveaux détails sur l’anatomie, les connexions et l’activité du cerveau mais établir aussi de meilleurs diagnostics pour une variété de maladies cérébrales.

Coupe sagittale du cerveau (traversant le cerveau d’avant en arrière) obtenue avec l’IRM Iseult à 11,7 teslas

COUPE SAGITTALE DU CERVEAU (TRAVERSANT LE CERVEAU D’AVANT EN ARRIÈRE) OBTENUE AVEC L’IRM ISEULT À 11,7 TESLAS

CEA

"C’est un monde inconnu qui s’ouvre devant nous et nous avons hâte de l’explorer, s’émerveille Nicolas Boulant, directeur de recherche au CEA et responsable du projet Iseult, le plus puissant scanner IRM (imagerie par résonance magnétique) au monde qui a livré le 2 avril 2024 ses premiers clichés de cerveaux humains. Avec ces images, on peut voir des détails assez époustouflants qui nous renseignent sur des détails anatomiques comme des veines ou des couches corticales jusqu’alors inatteignables." 

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« Tchiquit’ tchiquita » à l’hôpital psychiatrique

MarcelleLe média des solutionsPar Nathania Cahen, le 2 avril 2024

Au Centre Hospitalier Valvert, un établissement psychiatrique de Marseille, des ateliers en lien avec les arts et la culture sont proposés aux patients, ex-patients, personnel soignant et qui veut. Une façon de banaliser le lieu comme celles ou ceux qui le fréquentent. Et de fabriquer du lien, humain ou artistique.
Des claquements de main, en rythme, au rythme des « tchiquit’ tchiquit’ tchiquita ». C’est l’échauffement. En rond, une poignée d’hommes et une femme coiffée d’un bonnet de laine se mettent au diapason de la voix et de la guitare du musicien et chanteur Gil Aniorte Paz. « C’est bien, ça rentre, sourit-il entre deux accords. Allez, dadoum dada, on chante aussi les basses ».

"tchiquit’ tchiquita" à l’hôpital psychiatrique 1


La psychiatrie va mal mais son image se porte bien

par Eric Favereau   publié le 2 avril 2024

Alors que la psychiatrie publique s’enfonce depuis des années dans la crise, une série d’expositions, de documentaires ou d’ouvrages la montrent chaleureuse et bienveillante. Effet nostalgique ? Aveuglement ?

Si un Persan, à l’instar de celui des Lettres persanes de Montesquieu, venait à atterrir en France en ce début de printemps 2024 pour s’enquérir de l’état de santé de la psychiatrie française, il en sortirait globalement admiratif et confiant, tant ce qu’on lui montre ces jours-ci sur nos écrans ou dans les musées a un côté bienveillant et nostalgique.

C’est en effet un des paradoxes du moment. Alors que, jusqu’à récemment, on n’entendait que l’énoncé d’un constat catastrophique de l’état de nos hôpitaux psychiatriques, avec la dénonciation d’une absence criante de personnel, avec des patients mal pris en charge, endormis, sédatés à outrance quand ils ne sont pas attachés sur des brancards faute de lits disponibles, voilà que lorsque l’on rentre dans un musée, lorsque l’on se rend dans une salle de cinéma ou lorsqu’on regarde tout simplement un documentaire sur la psychiatrie, on est rassuré : toutes ces œuvres renvoient l’image d’une prise en charge douce et aimante. Certes, tout n’est pas simple, les difficultés pointent en arrière-plan, mais l’humanité des soignants et le regard bienveillant des visiteurs font que cela fonctionne plutôt bien. On serait en somme bien loin du désastre annoncé.