par Nathalie Raulin et Sylvain Mouillard publié le 23 novembre 2023
Ses mots-clés sont «confiance» et «responsabilité». Depuis son entrée en fonction le 20 juillet, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, use à l’envi du premier pour galvaniser les hospitaliers, faire oublier aux pharmaciens les traumatismes liés aux pénuries de médicaments, obtenir des médecins qu’ils jouent plus collectif pour répondre aux attentes des Français. En appelle au second pour rappeler chaque acteur à ses devoirs, y compris envers les contribuables. Cela «infuse», estime l’ex-directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, qui, sachant le progrès «fragile», reste sur ses gardes. Entretien.
L’an dernier, à la même époque, la France faisait face à une triple épidémie (Covid, grippe, bronchiolite). Qu’en est-il aujourd’hui ?
A ce stade, la France ne connaît pas de triple épidémie, et la tension sur notre système de santé est moins forte qu’en 2022. La très bonne nouvelle, c’est le succès de la vaccination contre le Covid. On compte un million de vaccinations supplémentaires par rapport à l’an passé, avec un total de 3,8 millions de doses injectées, à 75 % à destination des personnes fragiles. Concernant la grippe, on n’est pas encore entré dans l’épidémie, donc il faut rester prudent. D’autant qu’il y a une certaine lassitude au vaccin. Quant à la bronchiolite, toutes les régions françaises sont aujourd’hui dans une situation épidémique, mais on constate moins de formes graves dans les réanimations pédiatriques. Quelle est la part du climat, des gestes barrières ou celle de l’immunisation par le Beyfortus [un traitement préventif contre la bronchiolite, ndlr] de 60 à 80 % des enfants nés depuis septembre ? Difficile à dire. A ce stade il faut rester prudent.