Clara, 2 ans, tousse, respire fort, les joues rougies. Elle se lève quand même, fait voler sa robe bleue et ses cheveux bruns, coiffés d’un serre-tête Minnie Mouse violet. Un peu de fièvre ne l’empêchera pas de découvrir le jeu en bois de la salle. Quelques minutes plus tard, la fillette disparaît avec son père derrière la porte blanche d’un cabinet. En ce jeudi matin, une dizaine d’autres enfants lui succèdent. Sans compter ceux des autres unités de la maison, bâtisse plantée au milieu des pavillons et résidences d’une avenue de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Sur trois étages se répartissent cabinets, salles d’attentes, étagères emplies de livres enfantins et même un chien en plastique rouge.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
lundi 26 juin 2023
«Diagnostic de viol» aux épreuves de médecine, une polémique qui donne de l’espoir sur la future génération de docteurs
Reportage «Nous sommes leur premier lien avec la santé» : à Noisy-le-Grand, un lieu inédit pour la pédiatrie Article réservé aux abonnés
par Apolline Le Romanser publié le 24 juin 2023
dimanche 25 juin 2023
Le scandale « Windrush » : les enfants reniés de l’Empire britannique
Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante) Publié le 25 juin 2023
ENQUÊTE Il y a soixante-quinze ans, accostait au Royaume-Uni le paquebot « Windrush », avec les premiers immigrés caribéens venus reconstruire le pays. En raison des politiques anti-immigration, de nombreux descendants de cette « génération “Windrush” » ont été traités comme étant des sans-papiers. Livrés à une administration amnésique, beaucoup attendent toujours les indemnisations qui leur ont été promises.
Un modeste pavillon dans une rue paisible du nord de Londres, entre une école primaire et la voie de chemin de fer. Enfoncés dans le canapé, Janet McKay-Williams et son compagnon, Anthony Bryan, casquette vissée sur la tête, nous reçoivent. Ce peintre décorateur de 65 ans, à la retraite, est arrivé au Royaume-Uni en 1965, à l’âge de 8 ans, depuis la Jamaïque, où il est né, pour rejoindre sa mère qui travaillait comme couturière à Londres. Né avant l’indépendance de la colonie britannique (en 1962), Anthony Bryan bénéficiait d’un droit de séjour permanent dans le « Mother country »(« mère patrie »), le surnom qu’on donnait encore dans les Caraïbes à la Grande-Bretagne.
En 2015, il veut rendre visite à sa mère, retournée à la Jamaïque. Il a besoin d’un passeport : il n’en a jamais eu. Il n’a jusqu’à présent jamais pris de vacances à l’étranger et, quand il a débarqué au Royaume-Uni, son nom était inscrit sur le passeport de son grand frère, comme c’était souvent l’usage pour les enfants.
« Au bout de quelques semaines, un sous-traitant du Home Office [le ministère de l’intérieur], l’organisme Capita, me dit que je ne suis pas enregistré comme britannique, que je suis en situation illégale et que je serai expulsé si je n’arrive pas à prouver que j’ai vécu ici toute ma vie », relate Anthony Bryan.
Juin, ou l’enfer des parents
Par Clara Georges
Journaliste au Monde
La beauté de la vie de parent, c’est qu’il y a toujours des surprises. Des « Ah, mais on ne t’avait pas dit ? » et des « Oh ma pauvre, tu ne savais pas ? », énoncés d’un ton plein de commisération sadique. Les réseaux sociaux font pourtant tout pour dresser un tableau complet des petits et grands soucis de la parentalité. Des fuites urinaires au post-partum, des vermifuges à la crise d’ado, on pourrait croire que l’on était prévenu de tout ce qui nous tomberait sur la tête – au risque d’ailleurs de dégoûter n’importe quel être sensé de procréer, mais c’est un autre sujet.
Puis, un jour ordinaire d’une année ordinaire, il est arrivé. Le mois de juin. Jusqu’à ce que les enfants atteignent un certain âge, il était indolore. Il ressemblait à tous les autres. Et soudain, il nous a familialement engloutis. Mes enfants ont 8, 5 et 3 ans (CE1, moyenne section, petite section). Cela a commencé par un torrent de larmes de ma fille aînée, un samedi soir, tandis que j’allais lui faire un bisou au lit. « Mon maître nous a annoncé qu’il quittait l’école, et que la directrice aussiiiiiii », a-t-elle reniflé. J’ai minimisé ma réaction pour ne pas en rajouter, mais la vérité, c’est que je me suis sentie aussi abandonnée qu’elle. C’est bien connu, quand les choses fonctionnent bien – un super collègue, une directrice d’enfer –, on le remarque moins que quand ça va mal. Et le changement laisse entrevoir la possibilité d’un désastre.
Femme dérangée, femme débauchée : un stéréotype persistant
par Agnès Giard publié le 24 juin 2023
Projeté dans le cadre d’un cycle «Female Trouble», à Neuchâtel, le film «Let’s Scare Jessica to Death» brode sur l’image bien connue de la femme au foyer hystérique.
Sélectionné au Festival du film fantastique de Neuchâtel (Nifff, du 30 juin au 8 juillet), le long-métrage Let’s Scare Jessica to Death(1971, John D. Hancock) pose une question : le mariage est-il bon pour la santé ? Bien qu’il s’agisse d’un film d’exploitation obscur, ce serait une des réalisations préférées de Stephen King. Et pour cause : on se sent pris dès les premières images. Après son internement en hôpital psychiatrique à la suite d’une dépression, Jessica s’installe avec son mari dans une maison lugubre de la Nouvelle-Angleterre. La maison est squattée par une mystérieuse jeune femme que le couple invite à rester. Dans le grenier, Jessica trouve une photo ancienne montrant une inconnue dont les traits lui rappellent ceux de leur invitée. Quand elle en parle à son mari, il la raisonne : «Voyons, calme-toi, ma chérie…» Craignant d’être renvoyée à l’asile, doutant de son propre équilibre mental, Jessica se replie sur elle-même. Les voix qu’elle entend sont-elles réelles ? Ses visions relèvent-elles de la schizophrénie ? L’angoisse monte progressivement, au fil d’une dérive insidieuse qui gagne jusqu’aux spectateurs…
Troll de drames : Pacôme Thiellement aux enfers du Net
Samedi 24 juin 2023
En douze études de cas qui sont autant de contes noirs, Pacôme Thiellement met à nu la perversité intrinsèque et les ravages affectifs des réseaux sociaux.
Après le mystère du Sphinx et ceux de Paris, c'est aux enfers virtuels (mais aux conséquences, elles, bigrement réelles et concrètes) que se consacre Pacôme Thiellement dans les douze essais qui composent Infernet et qui furent, primitivement, douze vidéos produites sur YouTube par Blast.
Douze contes noirs qui mettent à nu les dérives nihilistes, les arnaques létales et les processus psychopathologiques suscités sur le Net par les réseaux sociaux, entre boulimie suicidaires et escroqueries financières, idolâtrie et érotomanie, assassinat à distance et décodages abyssaux
samedi 24 juin 2023
Origine de la vie : raconte-moi ta LYFE
Mercredi 21 juin 2023
Provenant du podcast
La Science, CQFD
La définition de la vie ne fait pas consensus, mais certaines caractéristiques semblent incontournables. Pourtant, si la vie telle qu’on la connaît satisfait aux quatre critères de la LYFE, comment définir “la vie telle qu’on ne la connaît pas” ?
- Philippe Nghe Maître de conférences à L’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI) de la ville de Paris, et chercheur au laboratoire "Chimie Biologie Innovation" et à l’Institut Pierre-Gilles de Gennes.
- David Louapre Physicien et vidéaste scientifique, auteur de la chaîne “Science étonnante”.
vendredi 23 juin 2023
Brigitte Fontaine tout feu tout flamme dans une mémorable interview sur France Inter
Publié le 21 juin 2023
L’entretien accordé par la facétieuse artiste à Laurent Goumarre dans “Côté club” a donné lieu à un délectable moment de radio. Elle s’y montre, à 83 ans, aussi drôle que profonde.
Un entretien avec Brigitte Fontaine demeure un exercice périlleux pour tout journaliste musical. Photo Joel Saget / AFP
Brigitte Fontaine : "Entre la mort et moi, un barrage : l’écriture"
Lundi 19 juin 2023
Côté Club, le rendez-vous de toute la scène française et plus si affinités reçoit la fantasque, inspirée et inspirante, Brigitte Fontaine, pour son livre "Fratasie". Bienvenue au Club !
La reine de l'Île Saint-Louis
Aujourd’hui, Brigitte Fontaine a 84 ans. Son corps ne suit plus, le temps des concerts est passé, mais l’écriture, elle, subsiste. « Entre la mort et moi, un barrage : l’écriture », écrit-elle dans Fatrasie. Et quel panache ! Elle fait avec ce nouveau livre ce qu’elle fait depuis toujours, elle dit l’amour, la vie, la mort et leurs dérivés (couple, sexe, chats, corps, et aussi ce truc qu’on appelle parfois « l’Unique »).
Son monde poétique résiste à la peur et à la douleur. Et il reste à découvrir, toujours aussi déconcertant et sans doute trop libre et drôle pour qu’on s’arrête à son tragique. Voici comme elle conclut son recueil : « Elle, elle ne mourut pas, elle ne mourra pas, car elle est le prophète dressé en figure de proue sur la barque d’Isis, aussi vaste que les univers. Ô le secret des mystères ! » À qui protesterait devant le non-sens de son verbe, Brigitte répond : « Les 'expliqueurs' et les 'expliqueuses' de textes devraient tous être passés par les armes ». Elle a raison.
Lire la suite et écouter le podcast ...
Billet Boire, fumer, faire la fête : je veux vieillir comme Claude Sarraute
par Mickaël Frison publié le 20 juin 2023
«Mamie pruneaux» est morte, vive «Mamie pruneaux». Parce qu’elle est «ridée et qu’elle fait chier», c’est ainsi que Claude Sarraute était surnommée, avec beaucoup d’affection, c’est à souligner, par Laurent Ruquier et sa bande à l’époque de On va s’gêner, l’émission qu’il animait sur Europe 1 les après-midis dans les années 2000 avant d’embrayer sur les Grosses Têtes.
Trois questions sur l'étude de Santé publique France, qui révèle que plus d'un enfant sur dix souffre d'un trouble de la santé mentale
Publié
Cette enquête exploite des données collectées entre le 2 mai et le 31 juillet 2022 auprès de plus de 15 000 enfants.
C'est la première étude nationale du genre. Si les effets de la crise sanitaire sur la santé mentale des jeunes adultes et des adolescents ont été abondamment documentés, les données concernant les enfantsmanquaient encore jusqu'à présent. Ce n'est plus le cas : Santé publique France a publié, mardi 20 juin, une étude nationale sur le bien-être et la santé mentale des enfants âgés de 6 à 11 ans, scolarisés à l'école élémentaire, du CP au CM2.
Cette enquête, baptisée Enabee (pour "Etude nationale sur le bien-être des enfants") exploite des données collectées entre le 2 mai et le 31 juillet 2022 auprès de plus de 15 000 enfants. Les chercheurs ont également récolté des informations auprès de l'entourage de ces petits, c'est-à-dire auprès de plus de 15 000 enseignants dans près de 400 écoles, ainsi que de 10 000 parents.
1 Que nous apprend cette étude ?
Grâce aux questionnaires complétés par différentes populations (parents, enseignants et enfants), l'étude Enabee fait le constat que 13% des 6-11 ans présentent "au moins un trouble probable de santé mentale". Santé publique France précise qu'il s'agit d'"estimations épidémiologiques, et non pas des diagnostics dont la confirmation devrait être faite par un clinicien dans le cadre d'une prise en charge individuelle".
« Un homme de la rue, un artiste exceptionnel »
19/06/2023
La plus grande vente des œuvres de l’artiste JABER a eu lieu hier, mardi 20 juin, à la Halle Saint Pierre. 57 770 euros ont été récoltés au profit de la Fondation Abbé Pierre.
Entretien avec Bertrand Bellon, l’un des meilleurs amis de Jaber Al Mahjoub, dit JABER, qui l’a accueilli chez lui, dans le XXe arrondissement de Paris pendant dix ans, lui permettant de peindre et de travailler à son art chaque semaine, le mercredi.
« Je l’avais rencontré en 2011, lors du printemps arabe, pendant lequel j’avais organisé une exposition de peintres de Ménilmontant à Tunis, en soutien à une association d’artistes participant à ce printemps. J’ai découvert ce jour-là un artiste extraordinaire, à la générosité incroyable.
Les créations queer, féministes et pro-santé mentale de @lesfoliespassagères
Lucie Sol - Le 19 juin 2023
Maude Bergeron fait d’Instagram le support privilégié de ses illustrations colorées prônant l’acceptation de soi en les accompagnant de courts messages percutants. Alliant littérature au dessin, l’artiste lutte pour la diversité des corps, des sexualités et l’acceptation de ses émotions dans une démarche caractérisée par l’inclusivité.
Maude Bergeron met en avant les « autres » de notre système hétéro-patriarcal blanc : femmes, personnes LGBTQIA+, racisées, atteintes de troubles mentaux, aux corps hors normes… L’artiste nous accompagne dans la déconstruction de nos codes et réactions à travers ses créations rassurantes et déculpabilisantes, notamment en mobilisant régulièrement l’expression « tu as le droit de ».
Soigner les corps et les esprits
Dans le cadre de sa démarche militante en plus d’artistique, Maude Bergeron centre ses illustrations sur les corps, qu’elle dessine dans toute leur diversité : petits, grands, gros, minces, trans, cis, noirs, blancs, poilus, glabres… Elle s’inscrit contre la grossophobie, le racisme et toutes les formes d’oppression systémique qui s’attaquent à nos corps.