par Nathalie Raulin publié le 30 novembre 2022
Jeudi et vendredi, le cabinet du docteur Pascal Charbonnel sera fermé. «C’est la première fois en trente-cinq ans d’exercice que je fais grève, mais la profession est dans une telle souffrance qu’il faut réagir, confie le généraliste installé aux Ulis (Essonne). On est étonnamment maltraités, mal considérés alors qu’on est sous pression permanente. Si le gouvernement veut que la médecine de ville tienne, il faut qu’il nous en donne les moyens.» Jean-Paul Kornobis, généraliste à Lille, a lui aussi posé une affiche dans son cabinet pour prévenir ses patients de son absence, un «crève-coeur», dit-il, mais «pas le choix» : «Vu la pénurie de médecins, on croule sous les patients. Mais plutôt que de nous augmenter, le gouvernement propose d’ouvrir l’accès direct à d’autres professionnels de santé ! On va perdre de l’information sur nos patients. On risque aussi de ne plus avoir que des cas complexes à gérer, qui nécessitent du temps de consultation. On ne pourra plus équilibrer avec la bobologie. Ça va devenir financièrement intenable. Si on veut décourager les jeunes de s’installer, il faut continuer comme cela.»