Publié le : 23/02/2022
L’âge venant, il semble parfois difficile de continuer à vivre dans le logement où l’on se sentait si bien. Beaucoup n’entrevoient alors qu’une solution : partir pour un Ehpad. Ce scénario n’est pourtant pas une fatalité. Les professionnels ont bien compris que les baby-boomers n’envisagent pas cette perspective avec enthousiasme. Aussi, de plus en plus de solutions alternatives leur sont-elles proposées.
Publiée en mai 2017 par Libération, la tribune est signée de personnalités de tous horizons. De l’ancien ministre Bernard Kouchner à l’écrivain Daniel Pennac, du généticien Axel Kahn à la metteuse en scène Ariane Mnouchkine, tous disent leur détermination à rester chez eux jusqu’à la fin de leurs jours. Et constatent avec inquiétude que « cette volonté, pour farouche qu’elle soit, finit par compter pour du beurre quand domine l’inquiétude de la famille, des proches ou de soignants. Ils interviennent alors, en ordre dispersé ou de concert, pour persuader qu’il est temps de voguer vers l’Ehpad ou tout autre établissement du même genre. Là où la liberté et l’autonomie sont, disons… encadrées. » Une préoccupation largement partagée : selon un sondage publié en mai dernier, 80 % des Français, et 92 % pour les 65 ans et plus, attendent des politiques publiques qu’elles soutiennent le maintien à domicile. Vivre dans son environnement familier avec ses repères et ses souvenirs, choisir son rythme de vie et ses activités, pouvoir aller et venir à sa guise, recevoir ses proches selon ses envies, autant de raisons de préférer rester chez soi le plus longtemps possible. Un souhait d’autant plus prégnant que beaucoup n’envisagent qu’une alternative : « Quand on affirme vouloir vieillir à la maison, cela signifie en réalité qu’on ne veut pas vieillir en Ehpad », analyse Luc Broussy, expert du grand âge et auteur d’un récent rapport sur l’adaptation des logements et des territoires à la transition démographique. La gestion de la pandémie avec l’interdiction des visites dans ces établissements et ses conséquences catastrophiques sur la santé physique et/ou mentale des résidents et des proches n’a fait qu’accentuer cette crainte, encore renforcée par le récent scandale sur la maltraitance dans les Ehpad Orpea. Heureusement, d’autres solutions existent. À chacun de choisir celle qui est le plus en adéquation avec son caractère, ses désirs et ses possibilités.