par Grégory Fléchet 09.11.2020
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
par Grégory Fléchet 09.11.2020
Par Nina Gambin. Publié le
Dès le lundi 9 novembre 2020, le dispositif d’écoute CoviEcoute 67 sera accessible. Il a été créé lors de la première vague du printemps dernier.
La cellule de soutien psychologique CoviEcoute 67
sera réactivée ce lundi 9 novembre 2020.
(©Nina Gambin / Actu Strasbourg)
La crise sanitaire nous a contraint à revoir nos façons de nous mouvoir. Elle impose à tous de limiter les interactions sociales pour se protéger mais aussi pour freiner l’épidémie de Covid-19. Une situation qui n’est pas sans conséquences.
En effet, le confinement est anxiogène et peut avoir des effets sur la santé mentale (stress, troubles du sommeil, angoisses, sentiments de solitude,…). C’est pour cela que l’Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin) a décidé de réactiver la cellule de soutien psychologique : CoviEcoute 67.
05 nov. 2020
Cartographie des difficultés d'accès aux soins
En Mai 2017, la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques), service sous l’autorité de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, publiait un dossier sur les difficultés d’accès aux soins et les déserts médicaux, expression avant tout médiatique, ne reposant sur aucune définition précise ou consensuelle.
En partenariat avec Egora, Le Guide Santé dresse une nouvelle cartographie des difficultés d’accès aux soins de premiers recours en s’appuyant sur les indicateurs de mesure utilisés dans le rapport de la DREES. Elle vise à rassembler les dernières données disponibles afin d'éclairer sous un angle différent la question de l’accès aux soins d’un point de vue géographique et spatiale sous la forme d’une cartographie interactive*, véritable outil de data visualisation.
Publié le 4 novembre 2020
Avec la seconde vague de Covid-19 et l’accroissement rapide du nombre des décès, l’instauration d’un nouveau confinement amène à rappeler quelques principes sur l’accompagnement des familles touchées par un deuil.
Toute mort d’un proche, a fortiori inattendue ou brutale, est une confrontation à une fin d’histoire commune, voire d’histoire inachevée. Ambiguïtés affectives et parfois conflits non résolus, zones d’ombre qui ne pourront plus être traitées, survivent à l’épreuve de la séparation. Les paroles que l’on s’était promis de prononcer un jour ne le seront pas, perdues pour toujours.
Toute famille confrontée à la douleur d’une séparation définitive est en quête d’information, de compréhension : comment la mort est-elle survenue, comment le parent l’a-t-il affrontée ? A-t-il souffert ?
Après une première réaction de déni, ordinaire au moment de l’annonce, vient la prise de conscience de la réalité de la mort et du devenir du corps. Ce sont autant de questions qui appellent des réponses.
LE 10/11/2020
À retrouver dans l'émission
LE JOURNAL DE L'HISTOIRE
par Anaïs Kien
Et non, le tourisme médical n'est pas une pratique nouvelle ! Quelques fortunés britanniques sont venus dès le XVIIe siècle s'assoir chez nos dentistes français alors au sommet de leur art. Et, parfois, ce sont nos chirurgiens qui ont traversé la Manche. Le succès d'un sourire "made in France".
Il est un spectacle recherché de nos jours, tant il est devenu rare dans nos espaces publics, et lorsqu’il advient son irruption se fait derrière le rideau d’un masque sanitaire : le sourire. A l’heure du Brexit, il semblait utile de se pencher sur cette expression faciale de contentement ou de simple politesse, à travers l’histoire de son caractère subversif entre la France et le Royaume Uni. Car il fut un temps où le sourire dépendait d’un transfert technologique malheureux entre deux nations en guerre selon l’historien britannique Colin Jones.
A la fin du XVIII siècle une frénésie dentaire s’empare de l’Europe de l’Ouest. On veut être belle et beau et parmi les atours indispensables à cette belle tenue le sourire doit parer le visage, la bouche doit se faire attrayante. Mais un obstacle de taille se dresse devant cette nouvelle manière d’être au monde prescrite par la mode : les caries. Le sucre qui se déverse en provenance des Caraïbes agrémentant thé et chocolat, pourrit les dents des courtisans qui cherchent toute l’aide possible pour combler ces trous incriminants et faire disparaitre ces chicots disgracieux.
Les dentistes français sont alors à la pointe de la cherche de prothèses pour combler ces béances indésirables. La visite chez le dentiste devient un rendez-vous incontournable pour ceux qui en ont les moyens à commencer par la famille royale capétienne. Mais au-delà des préoccupations sanitaires, la pratique devient une attraction touristique et les Anglais fortunés qui passent la Manche font eux aussi cette visite, si tendance, au grand damne de leurs concitoyens les plus xénophobes. L’Angleterre se montre alors très suspicieuse face à cette frénésie dentaire venue d’ailleurs, et afficher un sourire ne saurait être considéré comme une attitude digne dans les hautes sphères de la société.
Lire la suite et écouter le podcast ...
Sébastien est professeur de piano en région parisienne. Derrière lui, quatre décennies consacrées tout entières, ou presque, à cet instrument qui occupe une place singulière dans l’histoire familiale. « Ma grand-mère adorait le piano mais ne s’est pas sentie soutenue par son père, un industriel peu ouvert à toute forme d’art. Elle en a fait faire à sa fille, qui elle-même a voulu que je pratique cet instrument. Avec des séances interminables, qui se terminaient parfois par des réprimandes, voire des gifles. Et des cadeaux après chaque examen. »
Sébastien était doué. Et le travail, la pression ont fait le reste. Ses succès douloureusement arrachés ont contribué tant bien que mal à doper son estime de soi, à lui offrir une place dans la société. Ainsi s’est refermé « le piège ». Car s’il chérit la musique et s’il s’engage pleinement dans la pédagogie, il ne peut s’empêcher aujourd’hui de penser qu’il ne s’est pas suffisamment écouté à l’heure des choix. Et qu’en écho, sa vie reste sous l’influence ancienne d’une alliance de femmes - mère, grand-mère, professeure de piano.
Traducteur de Freud en arabe et élève de Lacan, il est mort le 8 novembre, à l’âge de 99 ans. Cet érudit appartient à la troisième génération psychanalytique française qui a porté une attention constante à l’expérience clinique.
Par Elisabeth Roudinesco Publié le 9 novembre 2020
Lacanien orthodoxe, travailleur infatigable, lettré, généreux, aimant la gastronomie, le plaisir de vivre et les femmes, grand lecteur de Freud et de Hegel, traducteur en arabe de L’Interprétation du rêve et de La Phénoménologie de l’esprit, Moustapha Safouan est mort le 8 novembre, à l’âge de 99 ans, à Paris. Il était né à Alexandrie, le 17 mai 1921 dans une famille de militants communistes proches du cercle d’Henri Curiel. Son père, qui enseignait la rhétorique et combattait l’analphabétisme, fut le premier secrétaire du premier syndicat ouvrier égyptien et fit de la prison pour ses idées.
Elevé selon des principes rationalistes, Safouan rêvait dès son adolescence de se rendre à Cambridge. Aussi poursuivit-il des études de philosophie tout en étudiant le grec, le latin, le français, l’anglais et l’arabe classique. C’est en 1940 qu’il découvre l’œuvre freudienne, à travers l’enseignement de Moustapha Ziwar, membre de la Société psychanalytique de Paris (SPP) et professeur à l’université, lequel lui conseille de se rendre, non pas en Angleterre, mais en France pour se former à la psychanalyse.
Par Valérie Petit, Députée du Nord, Agir Ensemble —
`
A la clinique Saint-Vincent-de-Paul de Lille, en 2018. Photo Philippe Huguen. AFP
Tribune. Imposer le port du masque aux femmes durant l’accouchement est une violence physique, une entrave, car la respiration est la clé de l’accouchement et de la gestion de la douleur. L’imposition du masque est également une violence symbolique voire politique, l’illustration d’une voix que l’on étouffe sur un tabou de notre société : les violences obstétricales et gynécologiques (VOG).
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français recommande le port du masque à l’accouchement sans qu’il puisse être imposé. Or de nombreuses maternités françaises l’imposent. D’autres pays comme le Royaume-Uni, la Norvège, la Hollande, l’Autriche notamment, permettent aux femmes d’accoucher sans masque tandis que l’OMS bannit le masque lors de l’exercice physique. 11% des femmes se voient par ailleurs contraintes d’accoucher privées de la présence de leur conjoint·e (selon le rapport d’enquête menée auprès de 2 727 femmes ayant accouché pendant le confinement). Comment espérer dès lors que la naissance, dans ces conditions, soit autre chose pour les femmes qu’une douleur, une perte de soi et un éloignement de son enfant ?
LE TEMPS
Marion Police Publié dimanche 8 novembre 2020
SUISSE
On dirait de vrais bébés, mais tout en eux est synthétique. Les «reborn dolls» réunissent des milliers de passionné-es à travers le monde, suscitant souvent l’incompréhension et le dégoût des non averti-es. Pourtant, ces poupées ultra-réalistes recèlent un vrai potentiel thérapeutique
Amanda, 50 ans, est dépressive depuis l'adolescence. Son reborn nommé A.J l'aide à surmonter sa maladie depuis 2 ans.
«Né le 19 mai 2020, pèse 2,670 kg et mesure 50 cm.» Sur Facebook, la première photo de Stélian montre le poupon enveloppé dans une couverture couleur taupe, mèches blondes, yeux clos, joues bien roses. Mais la suite de la description interpelle: «Issu du kit Leo de Sabine Altenkirch […] Ses cheveux sont implantés avec trois tons de mohair.»
8 novembre 2020
Des millions de personnes sont victimes de dépression et de troubles anxieux dans le monde entier, pourtant les connaissances à propos de ces deux affections sont encore lacunaires. Nous ne comprenons par exemple pas encore complètement quelles sont les régions du cerveau impliquées dans ces pathologies, en quoi elles diffèrent chez les individus touchés, ou comment lesdites régions varient en fonction des symptômes observés. Comprendre pourquoi, et comment, ces différences se mettent en place constitue une étape essentielle sur le chemin qui mènera à la mise au point de traitements plus efficaces.
Slate
Pierre Plottu et Maxime Macé —
C'est une vieille lubie qui revient à la mode. Aux migrations internationales qu'elle voue aux gémonies, une frange de plus en plus importante de l'extrême droite radicale oppose un repli vers les campagnes pour échapper aux grandes villes, qui seraient touchées par un prétendu remplacement de population et en proie au libéralisme sauvage qui détruirait la civilisation européenne.
Dans la lignée des organisations néofascistes françaises, tel Ordre nouveau et son projet de «village nationaliste» à la fin des années 1960, des mouvements racialistes comme Génération identitaire (GI) font la promotion de cette «stratégie de résilience communautaire», d'où partirait la «reconquête» appuyée sur l'«identité clanique locale» et l'«autodéfense collective».
Porte-parole de GI, Clément Martin écrivait ainsi à la mi-septembre sur le site Les Identitaires (ex-Bloc identitaire, désormais simple laboratoire d'idées de la mouvance) un article intitulé «Reconquérir notre territoire: la liberté par l'enracinement». Il y emploie un vocabulaire guerrier et explique que l'ennemi serait déjà sur notre sol: les «immigrés clandestins [...] carburant idéologique de la nouvelle gauche à vitrine écologiste».
Considérant que les Français sont d'ores et déjà dépossédés de leurs villes, il promeut un exode urbain vers les campagnes, rejouant le «retour à la terre» de Jules Méline (ministre de l'Agriculture de la IIIe République) sur fond d'une guerre raciale qui viendrait. Clément Martin ne s'en cache même pas: «Dans toute guerre, il y a une avant-garde et une arrière-garde: les deux positions ne se contredisent pas, elles sont complémentaires. Il s'agit de garder à l'esprit que pour perdurer, notre idéal doit s'incarner dans des familles où les enfants sont heureux de grandir au cœur d'un terroir préservé. C'est pourquoi il est impératif de reconquérir nos campagnes et d'en faire nos ZID: zones identitaires à défendre.»
Cette exaltation des campagnes n'est pas une nouveauté en politique et permet de s'approprier les valeurs généralement accolées à la terre: la vérité, l'idéalisation de la figure du paysan brave et résilient, la renaissance. Déjà, le régime de Vichy incarné par le maréchal Pétain annonçait que «la terre, elle, ne ment pas», et l'opposait aux traîtres supposés: les politiciens de la IIIe République, les intellectuels de gauche et bientôt les Juifs.
Les mêmes qu'une (large) partie de l'extrême droite rend aujourd'hui responsables du prétendu grand remplacement, cette théorie complotiste voulant que la substitution des populations dites «de souche» par des populations immigrées serait organisée par les élites (qu'elles soient mondialistes ou juives).
Image de propagande vichyste exaltant la vie rurale. | Imagerie du Maréchal via Wikimedia Commons