29 avril 2021
Lettre de la Présidente
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
29 avril 2021
Lettre de la Présidente
Stéphane VERNAY Publié le
Émotion. Incompréhension. Colère. Comment la Cour de cassation a-t-elle pu reconnaître à la fois le caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi, 65 ans, sauvagement agressée à son domicile le 4 avril 2017 par un jeune voisin, tout en décidant de l’irresponsabilité pénale de ce dernier ? Gros fumeur de cannabis, en pleine bouffée délirante
lors de son passage à l’acte, son libre arbitre était nul
, statue la Cour. Il ne répondra pas de ses actes devant une cour d’assises.
Cette décision, évidemment insupportable pour la famille de la victime et jugée aberrante par une partie de l’opinion, fait aujourd’hui scandale. Le besoin de procès est là
, avait déclaré le président de la République en décembre 2019, lorsque la cour d’appel de Paris avait conclu à l’abolition du discernement du meurtrier. Dimanche, après la confirmation de la Cour de cassation, Éric Dupond-Moretti a annoncé que le gouvernement présentera un projet de loi pour combler le vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi
avant la fin du mois de mai. Cette histoire tragique qui nous a tous marqués va faire avancer notre droit.
Cette décision, évidemment insupportable pour la famille de la victime et jugée aberrante par une partie de l’opinion, fait aujourd’hui scandale. Le besoin de procès est là
, avait déclaré le président de la République en décembre 2019, lorsque la cour d’appel de Paris avait conclu à l’abolition du discernement du meurtrier. Dimanche, après la confirmation de la Cour de cassation, Éric Dupond-Moretti a annoncé que le gouvernement présentera un projet de loi pour combler le vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi
avant la fin du mois de mai. Cette histoire tragique qui nous a tous marqués va faire avancer notre droit.
par Armêl Balogog publié le
Vous avez envie de voir un film, d'aller au restaurant, ou simplement au bureau, mais vous ne connaissez pas précisément les risques. Le MIT a la solution : il vient de mettre en ligne un simulateur qui vous dit au bout de combien de temps vous risquez d'être infecté par le virus. France Inter l'a testé pour vous.
Nous connaissons tous la règle : il faut se tenir à au moins un mètre de distance les uns des autres pour limiter la propagation du coronavirus. Mais est-ce suffisant pour passer entre les gouttes d'aérosols ? Non, pour des chercheurs du MIT, le Massachusetts Institute of Technology, qui estiment que cette distanciation physique "n'offre que peu de protection", comme ils l'expliquent dans une étude publiée mardi.
Pour pallier l'absence de consignes de sécurité sur comment nous comporter, ils ont mis en ligne un modélisateur très précis qui nous dit quand et comment nous risquons d'être contaminés dans un lieu clos, en s'appuyant sur des calculs savants. L'outil prend en compte le temps passé dans un endroit, l'aspect "cumulatif" du temps d'exposition, les dimensions du lieu, la ventilation, le port du masque, le nombre de personnes et, surtout, leurs comportements.
[...]
Tous les scénarios répondent à la même question : si un porteur du Covid-19 entre dans le lieu où je suis, combien de temps puis-je y rester avant d'être exposé au virus ?
Par Gabriel Foffano, publié le 29 avril 2021
Une nouvelle étude britannique vient de prouver que la transmission du virus était réduite de 50% dès la première dose de vaccin.
Depuis le début de la pandémie, nous avons que le coronavirus se propage principalement lors de réunions privées ou bien dans l’enceinte du foyer familial. A travers une nouvelle étude menée par l’agence de santé anglaise (PHE), nous apprenons aujourd’hui qu’une seule dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca permettre de réduire la transmission du virus de la Covid-19 du 38 % à 49 % dans l’enceinte d’un même foyer par rapport aux personnes non vaccinées.
« C’est une excellente nouvelle », soulignait le ministre de la Santé britannique Matt après avoir pris connaissance des résultats de la nouvelle étude de l’agence de santé publique anglaise relayée ce mardi 27 avril 2021. Pour arriver à ces résultats prometteurs, les chercheurs ont suivi 57 000 personnes appartenant à 24 000 ménages où une personne vaccinée a été testée positive à la Covid-19, et les a ensuite comparés à environ un million de contacts de personnes non vaccinées.
21/04/2021
France Culture Education | L’histoire de la médecine est faite de tâtonnements, d’erreurs et de hasards, autant que d’intuitions géniales et de glorieuses découvertes. Cette sélection d'émissions vous propose d'en découvrir sept, de l'asepsie à la radiologie en passant par la vaccination.
La recherche médicale constitue un élément clé dans la période que nous traversons et suscite de vifs débats. Mais, si l'on n'employait pas encore ce terme, les travaux des savants, médecins ou biologistes ont, depuis l'Antiquité, contribué à produire des révolutions dans l'art de soigner, permettant une meilleure compréhension du corps et de ses maladies, et des progrès parfois spectaculaires dans la guérison de celles-ci. Le plus souvent nées de tâtonnements, de hasards heureux, quelque fois d'intuitions géniales, certaines de ces découvertes ont trouvé une application rapide dans le champ de la médecine. Pour d'autres, le chemin entre la théorie et la pratique a été long et semé d'embûches. Cette sélection d'émissions vous propose de mieux connaître l'histoire de quelques unes de ces innovations scientifiques majeures, de l'asepsie à la radiologie en passant par la vaccination.
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LE 30/04/2021
À retrouver dans l'émission
L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner
La sexualité… Un sujet qui ne sera sans doute jamais clos.
Le mouvement MeToo, les débats sur le lesbianisme politique au sein du mouvement féministe, ou plus récemment, le succès critique du documentaire Vivre sans sexualité, diffusé par France Culture, qui donne la parole à des personnes qui n’ont pas ou plus de vie sexuelle, prouvent que la sexualité continue de poser d’innombrables questions.
Comment fonctionnent les pulsions ? À quel point nos fantasmes sont marqués par une masculinité dominatrice ? L’attachement à la virilité et la culture de la disponibilité féminine interrogent de plus en plus de jeunes hommes et jeunes femmes qui s’en sentent prisonniers et aimeraient s’en débarrasser.
Sortir de la sexualité peut-il, des années après les combats menée sous le mot d’ordre de la libération sexuelle, émanciper ? L’omniprésence de la sexualité dans le cinéma ou la publicité, en tout cas, interroge.
« Le Brutaliste » met en scène un architecte portugais, encore vivant aujourd’hui, qui, au sommet de sa gloire, a vu des enregistrements fuiter, révélant ses relations sexuelles avec des jeunes filles non consentantes.
L’architecte décide de ne pas payer le journaliste qui le fait chanter. C’est une sorte de suicide social, il perd sa famille et son travail et il est devenu la risée des Portugais. Une espèce de monstre que tout le monde connaît. Ça ne fait pas tellement scandale à l’époque, mais il était devenu la risée de Lisbonne. Matthieu Garrigou-Lagrange
[...]
Matthieu Garrigou-Lagrange et Ovidie pointent un changement de mentalité sur les questions des rapports sexuels dans notre société aujourd'hui. Pour l'un comme pour l'autre, le contexte social et historique que nous connaissons, remettent en cause de les fantasmes et poussent à une déconstruction du désir.
On a senti qu’il se passait quelque chose et surtout qu’on commençait à en parler. On nous a fait croire que tout le monde faisait l’amour, que tout le monde a une vie sexuelle riche et trépidante. La vérité c’est que beaucoup de personnes n’ont pas de vie sexuelle, n’en n’ont plus ou font une pause. Ovidie
par Marlène Thomas publié le 30 avril 2021
Les ministres de l’Egalité et du Logement, Elisabeth Moreno et Emmanuelle Wargon, annoncent dans «Libération» la revalorisation du financement des 1 000 places d’hébergement supplémentaires prévues en 2021 pour l’accueil des femmes victimes de violence.
La ministre déléguée chargée de l'Egalité, Elisabeth Moreno, à Paris en novembre. (Ludovic Marin/Reuters)
Le gouvernement entend muscler sa réponse à la question cruciale de l’hébergement des femmes victimes de violences, pointée par des experts comme lacunaire. En visite ce vendredi dans un centre d’hébergement d’urgence de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) tenue par l’association Foyer international des travailleuses, une femme, un toit (FIT), la ministre déléguée chargée de l’Egalité, Elisabeth Moreno, et la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, s’apprêtent à confirmer la création de 1 000 nouvelles places en 2021 par le lancement d’un appel à projets. Un pas en avant, déjà promis début septembre par le Premier ministre, Jean Castex, en sus des 1 000 places déjà créées dans le cadre du Grenelle l’an dernier. 535 de ces nouvelles places seront dévolues à l’hébergement d’urgence et 465 seront créées par le biais de l’allocation de logement temporaire (ALT). Les premiers projets devraient voir le jour dès le 15 juillet.
Par Florence Aubenas Publié le 30 avril 2021
ENQUÊTE L’affaire agite toute une vallée cévenole où des hippies s’étaient installés après 1968. Depuis presque douze ans, une trentenaire connue de tous vit seule dans les montagnes ou en squattant parfois certaines maisons. Faut-il y voir uniquement un cas psychiatrique ou le stade ultime de la « liberté » tant recherchée après Mai 68 ?
Sur la route départementale, le sentier démarre juste dans un tournant. Là, il faut abandonner la voiture. Un muret éboulé, la rivière, trois planches mangées de mousse qui esquissent un pont, et c’est déjà la forêt. On peut continuer à flanc de montagne sans remarquer, à quelques pas du chemin, une bâtisse pas plus grande qu’une cabane, quatre murs nus en pierres sèches qui s’accoudent au rocher. Dans cette vallée des Cévennes, elle est longtemps restée à l’abandon au milieu des châtaigniers et des genêts.
En la voyant, Maud s’est enthousiasmée. Ici, elle pourrait venir s’échapper quelques jours par semaine. Elle ferait pousser des plantes aromatiques et médicinales. Ce serait un abri pour sa fille – sait-on jamais – une enfant de 8 ans. Sur son dos, elle a monté un matelas, un poêle, un baquet pour l’eau, quelques outils. La voilà au paradis. On est en 2017.
Adrien Collet 29 avril 2021
Etudiant en école d’infirmier anesthésiste, Jérémy a lancé sa chaîne Youtube en 2019. « Les minutes de Jérémy » compte aujourd’hui 18 000 abonnés et plus de 730 000 vues.
Infirmier, futur IADE et Youtubeur, Jérémy Guy multiplie les casquettes.
Après un parcours d’IDE aux urgences et en réanimation pédiatriques, il est aujourd’hui étudiant en école d’infirmier anesthésiste. A 25 ans, il est le visage de la chaîne Youtube Les minutes de Jérémy.
Passionné de vidéo depuis longtemps, il fédère autour de lui une communauté qui rassemble professionnels de santé, étudiants et accueille de plus en plus le grand public. « Je souhaite parler des soignants dans leur globalité », confie-t-il.
En 2019, Jérémy crée ses premiers tutoriels, « comme des tutos de bricolage, version santé et soins », s’amuse-t-il. Dans ces vidéos il transforme sa chambre ou son salon en salle de travaux pratiques, anecdotes et conseils professionnels à la clé. « C’est ce qui m’a permis de me faire connaitre du monde infirmier. » Depuis 2 ans, Jérémy publie au moins une vidéo tous les 15 jours.
LE 29/04/2021
À retrouver dans l'émission
L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner
De nombreuses voix se sont élevées suite à la décision de la Cour de cassation qui a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi en raison de bouffées délirantes.
Le meurtre de Sarah Halimi ne donnera pas lieu à un procès. La Cour de cassation a en effet jugé que Kobili Traoré a manqué de discernement à cause d'une «bouffée délirante aiguë», induite par la prise de cannabis.
Marie Dosé rappelle que selon la loi, n'est pas pénalement responsable une personne atteinte au moment des faits d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. Seul compte le point de savoir si ce trouble a été d'une telle intensité que l'auteur a perdu effectivement toute conscience de ses actes.
Cela ne signifie pas que la consommation de stupéfiants exonère de toute responsabilité. Il y a un rapport de cause à effet qui n'est pas juste dans cette affaire. Ce n'est pas la consommation de stupéfiants qui explique l'irresponsabilité pénale, mais l'abolition du discernement qui en est éventuellement la conséquence. Le consommateur de stupéfiants s'attend à l'ivresse cannabique, et parfois il l'espère mais pas la bouffée délirante qui a aboli son discernement. Donc, on est ici sur l'imprévisibilité de l'effet de la consommation de stupéfiants. Marie Dosé
La réforme de 2008 a permis d’instaurer la qualification d’un crime commis par un fou, à la place d’un non-lieu qui laissait entendre aux victimes qu’il n’y avait pas de crime. On qualifie donc le crime et son imputabilité à l’auteur, et ensuite on se penche sur sa responsabilité ou son irresponsabilité.
Pour avoir assisté à ces audiences devant la chambre de l'instruction, je peux vous assurer que c'est extrêmement troublant parce que généralement vous vous retrouvez avec quelqu'un dans un boxe qui ne comprend strictement rien et qui délire. Je peux vous assurer aussi que c'est compliqué pour les parties civiles de le supporter. Marie Dosé
Fethi Benslama rappelle qu’entre 3 et 5 % des actes violents reprennent les thèmes du terrorisme et du djihadisme, alors qu'ils n'ont rien à voir avec le jihad. Selon lui, amener le débat de l'antisémitisme et du racisme sur ces questions de la folie ou non, c'est le détourner de la question de fond idéologique
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Publié le 30/04/2021
La justice a rejeté jeudi 29 avril à Bordeaux la demande de l'auteur des meurtres de deux soignantes à Pau en 2004 d'être transféré d'une Unité pour malades difficiles (UMD) vers un hôpital psychiatrique classique.
par Chloé Pilorget-Rezzouk publié le 30 avril 2021
Le psychiatre Roland Coutanceau, un des sept experts sollicités pour déterminer l’état psychique du meurtrier de Sarah Halimi, défend la thèse d’une bouffée délirante «exotoxique». Il souligne que «dans toutes les démocraties, le droit retient l’état mental au moment des faits, ni avant, ni après».
Lors de la manifestation de dimanche pour Sarah Halimi. (Daniel Cole/AP)
Trois collèges d’experts psychiatres, soit sept éminents professionnels, se sont penchés sur le cas de Kobili Traoré. Tous estiment que le meurtrier de Sarah Halimi était en proie à une «bouffée délirante aiguë» au moment des faits, mais ils divergent sur leurs conclusions. Six concluent à une «abolition» de son discernement, mais le premier médecin à l’avoir examiné, Daniel Zagury, penche, lui, pour une «altération» en raison de «la prise consciente et volontaire régulière du cannabis en très grande quantité». Pour le deuxième collège, la consommation de cannabis de Kobili Traoré a précipité la dégradation de son état, mais n’a été qu’un «qu’un cofacteur et non la cause», comme l’a expliqué un des psychiatres dans Marianne. Enfin, la troisième expertise, à laquelle le psychiatre Roland Coutanceau a participé, évoque une bouffée délirante «exotoxique», c’est-à-dire causée par des substances psychoactives. Expert national depuis quarante ans, et actuellement à la cour d’appel de Paris et à la Cour de cassation, il revient pour Libération sur ce dossier très sensible
par Julie Brafman publié le 29 avril 2021
La décision de la Cour de cassation, qui a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier de la sexagénaire juive, a suscité une vague de colère et d’incompréhension en France. Retour sur cette affaire complexe où se mêlent le politique et le psychiatrique.
Lors de la manifestation de dimanche pour réclamer justice pour Sarah Halimi. (Vincent Boisot/Vincent Boisot/Riva Press)
De quoi Sarah Halimi deviendra-t-elle le nom ? D’une rue, comme le veut Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui a déclaré ce dimanche «ça sera aussi une façon de lui rendre justice, pas de lui rendre la vie, mais de lui rendre justice» ? D’une loi, qui verra le jour fin mai, comme l’a annoncé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti – sur instruction du président de la République – afin de mettre fin au «vide juridique» qu’il croit déceler dans notre code pénal ? De cette vague d’émotion qui a submergé la France, 26 000 manifestants criant à l’injustice après que l’homme accusé du meurtre de cette sexagénaire juive a été déclaré pénalement irresponsable ?