Entre l’emprise des réseaux sociaux, le harcèlement, le déséquilibre familial ou social, la fragilité émotionnelle… En France, Le suicide, c’est une mort toutes les heures. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route.
Lorsqu’une situation impose une perspective de changement, il est naturel que certaines personnes adoptent un comportement ambivalent, y compris dans les situations dont la persistance présente un danger pour la santé ou la situation de la personne (1).
De la même manière, il arrive que des patients se présentent en consultation avec ce type de comportement et ne soient pas nécessairement prêts à changer (2). Les professionnels de santé, poussés par le désir d’aider l’autre et influencés par leurs propres convictions, peuvent avoir tendance à formuler à la place de la personne des arguments en faveur du changement et ce faisant, privent la personne d’une forme d’autonomie. Dans ce cas de figure, le patient aura alors tendance à contre-argumenter pour défendre son point de vue initial et le dialogue pourrait rapidement devenir stérile (1).
Dans le contexte actuel d’objectif d’optimisation de la couverture vaccinale, certains de vos patients peuvent exprimer des doutes, un refus, etc.
COMMENT COMMUNIQUER DE MANIÈRE CONSTRUCTIVE AVEC LES PATIENTS DANS CE CONTEXTE ?
Au cours d’une consultation, le médecin peut mettre en pratique ce que l’on appelle l’entretien motivationnel (EM). Il s’agit d’un style de conversation collaboratif permettant de renforcer la motivation propre d’une personne et son engagement vers le changement (1). En appliquant les principes de l’EM, le médecin cherchera notamment à engager des discussions positives et détendues, en tenant compte des perceptions des patients, afin de les soutenir dans leur autonomie (1, 2).
William R. Miller et Stephen Rollnick, psychologues et professeurs d’université aux États-Unis et au Royaume-Uni, sont les premiers à définir cette forme d’entretien qu’ils ont conceptualisée au cours des années 1980, pour le traitement des dépendances à l’alcool. L’EM s’est ensuite diffusé dans le monde et beaucoup de praticiens l’utilisent aujourd’hui dans de nombreux champs de la santé (addictologie, maladies chroniques, nutrition, santé mentale, etc.). Ses applications se sont ensuite étendues à toutes les situations d’accompagnement au changement (1, 2).
Augmenter sa consommation de fruits à coque non salés et de légumes secs, aller vers des produits de saison, produits localement et si possible bio, mais aussi réduire sa consommation de viande et le temps passé assis ou encore s'appuyer sur l'étiquettage Nutri-Score pour orienter les choix... Les nouvelles recommandations de Santé publique France sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité, publiées hier, rappellent les grands principes d’une alimentation et d’une nutrition favorables à la santé et invitent à « changer les habitudes ».
Ce 22 janvier 2019, nous avons assisté à un spectacle navrant : une bonne partie des médias n’a pas pu comprendre le malaise de la psychiatrie, ses origines et la façon d’en sortir. Nous tenons à clarifier d’une façon nette les enjeux pour sortir de cette confusion médiatique qui fait le bonheur des marchands de sommeil de la santé mentale.
Hier s’est tenue une journée de mobilisation exceptionnelle pour la défense de la psychiatrie fondée sur des soins relationnels, un travail en étroite collaboration avec les patients et les familles. Mobilisation pour une psychiatrie ouverte, humaine, digne où le recours à la contrainte et à l’enfermement doivent être absolument combattus s’ils ne sont pas mis en place en ultime recours.
Ce 22 janvier 2019, nous avons assisté à un spectacle navrant : une bonne partie des médias n’a pas pu comprendre le malaise de la psychiatrie, ses origines et la façon d’en sortir. Nous tenons à clarifier d’une façon nette les enjeux pour sortir de cette confusion médiatique qui fait le bonheur des marchands de sommeil de la santé mentale.
Depuis une dizaine d’années FondaMental veut résoudre le problème de la psychiatrie et de la santé mentale par le biais de la « recherche » qui est en réalité un lobby d’intérêt et d’influence à la solde des laboratoires pharmaceutiques et des intérêts privés.
Ce sont les mêmes qui effraient le grand public en dénonçant le nombre de « fous » dans la rue alors qu’ils en sont pour une bonne partie responsables.
Ce sont les mêmes qui n’éprouvent pas de grande gêne quand des lois ou des circulaires liberticides s’imposent à la psychiatrie, les usagers étant considérés comme des objets dignes d’intérêt uniquement quand il s’agit de les intégrer à des protocoles de recherche et de promotion de leur modèle.
Il serait intéressant qu’un travail d’enquête journalistique se penche sur la réalité des pratiques dans les services dirigés par ces universitaires.
Il serait intéressant de voir le recours à la contrainte, à l’isolement, à la contention dans ces services afin de bien mettre en perspective la réalité des pratiques asilaires et la promotion des modèles « innovants».
Depuis bientôt un an, la mobilisation des collectifs en lutte s’insurge contre le retour d’une psychiatrie asilaire, ombre portée des éclats publicitaires de la santé mentale « innovante » promue par FondaMental. Ces luttes sont l’envers de cette vitrine de recherche et d’innovation thérapeutique qui n’apporte rien de bien neuf et détruit ce qui marche.
La déstigmatisation promue par FondaMental entraîne à la fois une ségrégation des personnes les plus en souffrance et en même temps une perpétuelle adaptation de notre système de santé aux normes néolibérales.
Entre 200 et 300 infirmiers, médecins ou proches de malades se sont rassemblés ce mardi à Paris pour réclamer davantage d'effectifs pour une « psychiatrie plus humaniste » et dénoncer « l'austérité budgétaire qui vide » selon eux « le soin de son sens ».
Le secteur de la psychiatrie se mobilise mardi 22 janvier. Plusieurs organisations appellent à cesser le travail. Une manifestation est prévue place de la République, à Paris, avant une marche en direction de l'Assemblée nationale. Les soignants dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail : trop de patients par unité, des effectifs d'infirmiers et de médecins insuffisants ou encore la baisse de la qualité des soins.
En 20 ans, plus de la moitié des lits disponibles en psychiatrie ont fermé. Et des pratiques qui avaient presque disparu, comme la contention à l'égard des patients, sont de plus en plus fréquentes. Emma Wieviorka reconnaît qu'il y a recours. "On en est réduit à faire de l'abattage, à prescrire beaucoup plus de traitements et d'avoir recours aux contentions physiques parce qu'on n'est pas assez nombreux", explique cette psychiatre exerçant dans un hôpital parisien. Pour la première fois de sa vie, elle fera grève mardi.
Il faudrait un peu de temps pour discuter avec les patients et éviter le recours à la force pour amener quelqu'un à ce que l'on veut, nous, mais finalement sans avoir réellement eu le temps de prendre en compte le vécu du patient, de voir sa famille.
Médecins, infirmiers et autres personnels des établissements psychiatriques préparent un rassemblement mardi 22 janvier dans la capitale. Leur revendication principale : « Accueillir et soigner les patients dignement ».
Le rendez-vous est fixé à 11 heures, place de la République. Mardi prochain, plusieurs organisations appellent en effet les personnels du secteur psychiatrique à cesser le travail, pour réclamer dans leurs établissements « des soins plus humains ».
Organisée par le collectif « Pinel en Lutte », « la Psychiatrie parisienne unifiée », plusieurs syndicats de psychiatres (SPH, USP), Sud Santé et la CGT, le cortège devrait prendre la direction de l'Assemblée nationale en fin de matinée.
Médecins, soignants, familles et patients ont rendez-vous aujourd’hui à Paris pour une journée nationale de défense du secteur.
La psychiatrie passe aux actes à Paris. La journée débute aujourd’hui par une « opération sandwichs », place de la République, « pour se rencontrer, se parler, inventer », expliquent les différentes organisations à l’origine du premier rassemblement national du secteur. Elle sera suivie par une marche citoyenne pour « alerter la population sur la situation dramatique de la psychiatrie publique et demander au gouvernement davantage de moyens humains pour des soins plus humains », mais également « exiger qu’elle ne soit plus calquée sur un modèle gestionnaire lui faisant perdre toute son humanité ». De nombreux collectifs de défense regroupant des psychiatres, des soignants, des patients et des familles de malades appellent à la manifestation. L’Union syndicale de la psychiatrie (USP), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux également.
« Nous en avons assez des réponses à la petite semaine »
Il y a des mois déjà que les acteurs de la santé mentale, psychiatrie et pédospychiatrie, tirent le signal d’alarme au sujet de la dégradation des conditions de prise en charge des personnes souffrant de maladies psychiatriques. D’abord, par manque de moyens, de médecins, de soignants, mais surtout de lits et du fait de disparitions programmées des structures de proximité – les centres médico-psychologiques (CMP), regroupés ou fusionnés. « Nous rejetons la gestion comptable de l’univers de la santé en général et de notre secteur en particulier. Nous voulons ramener la parole dans le soin, cela veut dire des moyens humains et financiers.
Le personnel gréviste de l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel à Amiens avait installé un campement devant l'établissement, le 24 août 2018.Photo Philippe HUGUEN. AFP
Des collectifs de patients et des organisations représentatives de professionnels de santé appellent à une journée nationale d'action pour la psychiatrie publique, ce mardi à Paris.
Marcher… «pour un printemps de la psychiatrie». Le slogan est audacieux, tant la situation actuelle est hivernale. En tout cas, c’est sur ce thème que vont se rassembler mardi à 11 heures quelques centaines de personnes à l’appel de plusieurs collectifs, dont certains regroupant des patients, mais aussi à l’appel de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) ainsi que des syndicats SUD et CGT, place de la République à Paris.
Comme en 2016 et en 2014, la France reste championne du monde des dépenses sociales publiques. Le pays arrive même nettement en tête d’après le classement établi par l’Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE), publiée ce mercredi. L’an dernier les dépenses sociales publiques (retraites, santé, famille, emploi) ont représenté 31,2 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. La France devance la Belgique (28,9 %) et la Finlande (28,7 %). La part des dépenses sociales est malgré tout en recul par rapport au niveau record de 32 % atteint en 2015 et 2016, mais elle reste largement supérieure à la moyenne des 36 pays membres de l'OCDE, qui était de 20,1 % l'an dernier. La Corée (11,1 %), le Chili (10,9 %) et le Mexique (7,5 %) eux ferment la marche. Même en incluant les dépenses sociales privées, « volontaires » ou « obligatoires », et la fiscalité, la France reste première du classement des dépenses sociales des pays de l’OCDE.
Le docteur Jean Marty et Rémi Pellet, professeur de droit et spécialiste de la santé, estiment, dans une tribune au « Monde », que des réformes sont nécessaires, notamment dans les expertises médicales. Ils souhaitent les rendre totalement anonymes, selon le principe des articles proposés pour les publications dans les revues scientifiques.
Par Jean Marty et Rémi PelletPublié le 23 janvier 2019
« Les expertises seraient certainement améliorées si leurs auteurs savaient qu’elles peuvent faire l’objet d’une lecture scientifique critique » Jacques Loic / Photononstop
Tribune Un grand-père prévient son fils et sa belle-fille que leur bébé, dont il a la garde, vient de vomir. Le médecin de famille diagnostique une gastro ; même scénario plusieurs semaines après. Les parents amènent le bébé à l’hôpital. Le syndrome du bébé secoué (SBS) est diagnostiqué. Le grand-père est mis en examen sur la base d’une expertise qui conclut que les vomissements sont nécessairement concomitants aux secouements du bébé. Deux ans plus tard, un nouvel expert conclut que le SBS n’est pas la seule hypothèse à envisager.
Les mouvements spontanés du bébé ont pu créer l’hématome qui a provoqué les vomissements, lesquels peuvent se répéter plusieurs jours après le traumatisme, tant que l’hématome n’est pas résorbé. L’enfant s’est développé de façon parfaitement normale, la mise en examen du grand-père est levée. Il y a plus de dix ans, Le Monde avait rendu compte de « l’affaire Hayum », du nom d’un obstétricien qui avait été condamné pénalement et civilement sur la base de quatre expertises successives émanant d’experts près la Cour de cassation, lesquels avaient estimé que la pathologie cérébrale dont souffrait l’enfant résultait d’une césarienne trop tardive. Or une expertise ultérieure a démontré qu’il s’agissait d’une anomalie congénitale, hypothèse que les premiers experts auprès de la Cour de cassation n’avaient pas du tout envisagée. Vingt ans de procédure, aucune réparation pour le médecin.
Dessin Jérôme Dubois. Dernier ouvrage paru en août 2018: Bien Normal, éditions Cornélius.
Corinne est professeure de français. Eliza et ses deux enfants sont roms. Tous les quatre sont devenus amis il y a quelques années. Récit en BD.
«Eliza faisait la manche près de chez moi, à la sortie du métro. Je la croisais chaque matin. J’étais bouleversée, comme on l’est tous quand on voit des gens dormir dans la rue, dans le froid.» A l’époque, Corinne, 40 ans, est monteuse à la télé. «Mon travail me laissait du temps libre, je me suis rapprochée d’une association, je voulais agir d’une manière ou d’une autre.» Elle se retrouve à faire des maraudes auprès des sans-abri du quartier, dans le XIXe arrondissement à Paris. Elle se souvient du premier échange avec Eliza, 35 ans, venue de Roumanie, et ses deux enfants, Petro et Deniza. La petite n’était encore qu’un bébé à l’époque. Elle a 7 ans aujourd’hui. «Petro devait avoir 3 ou 4 ans. Il s’est avancé vers moi et m’a sorti : tu veux être ma copine ?» L’histoire a commencé comme ça.
Proche du ministre de l’Education et hébergée à l’Institut Montaigne, soutien de Macron, l’association expérimente dans 500 classes un apprentissage syllabique rigide. Les instituteurs sont circonspects sur l’efficacité du dispositif, en particulier dans les quartiers populaires.