Jamais le silence n’a été un vecteur d’unité sociale aussi important que depuis les massacres du vendredi 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis. Etre tous ensemble et cesser de parler ou de bouger durant une seule minute a été un formidable message de respect pour les victimes et d’empathie avec leur famille. Ainsi, bien que cela puisse paraître paradoxal, l’absence de parole devient, dans certaines circonstances, le meilleur moyen de communiquer. Le silence en tant que cessation d’activités est un signal social utilisé par de nombreuses espèces, dans des buts bien différents.
Un « indice public »
Par exemple, on a longtemps cru que, pour éviter les obstacles et détecter leurs proies, les chauves-souris utilisaient uniquement l’écho de leurs vocalisations, à la manière d’un sonar. L’émission de ces vocalisations alterne en réalité de manière périodique avec du silence. Ce silence intermittent constitue une stratégie de coordination, car sa fréquence et sa durée augmentent avec le nombre d’individus présents dans un même lieu. Les pauses silencieuses permettent au chiroptère de s’orienter grâce aux vocalisations de ses voisins et évitent de « brouiller » les autres sonars.