Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une conférence de presse sur le Covid-19 le 17 février à l'hôpital Bichat à Paris. Photo Geoffroy Van Der Hasselt. AFP
Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique quotidienne d’une société sous cloche à l'heure du coronavirus.
Au cabinet médical, le quotidien change. D’abord parce que les mesures d’hygiène sont chronophages, nécessitent une attention particulière dans un monde où elles avaient été peu à peu négligées, et qu’il faut réapprendre, éviter les erreurs d’inattention, faire avec la pénurie actuelle. Je suis passé une nouvelle fois à la pharmacie, sans y croire, juste pour vérifier, et bien entendu les masques promis depuis maintenant six jours ne s’étaient toujours pas matérialisés. Mais, surprise, la pharmacienne m’a ramené du fond de sa réserve un sachet plastique de 50 masques chirurgicaux : «On a fouillé dans tous les coins et on a retrouvé un carton datant de 2009.» Elle n’a pas voulu que je les paie. Cela me permettra de protéger un peu l’entourage immédiat de patients atteints. Une goutte d’eau par rapport à ce qu’il faudrait.