Mont-de-Marsan
Psychiatrie : manif devant le théâtre
Les infirmiers psychiatriques ont manifesté hier soir pour interpeller cadres et grand public sur l'emploi et les conditions de travail.
Une action syndicale lancée par CGT Santé pour informer le public et interpeller les cadres hospitaliers. PHOTO PASCAL BATS
À l'appel du syndicat CGT, ils étaient bien une cinquantaine, en majorité des infirmiers psychiatriques, à manifester hier soir devant le théâtre. Un lieu pas du tout choisi par hasard, puisque la salle de spectacle accueillait la première des conférences consacrées au 100e anniversaire de l'hôpital Sainte-Anne. « Joyeux anniversaire, mais on n'est pas invités, huaient les syndicalistes en direction des cadres, qui se faufilaient en courbant un peu l'échine pour entrer dans l'établissement. Certains, dont le directeur Alain Sœur, la mine figée, se sont même faits copieusement siffler. Alors que quelques-uns ont préféré passer par l'entrée de derrière.
Sans doute estimaient-ils que ce n'était ni l'heure ni l'endroit. Mais pour les manifestants, quelle tribune plus voyante et plus parlante, pour distribuer des tracts afin d'informer le public de leur situation. « Depuis des années, l'hôpital est en restructuration permanente, le personnel est confronté au quotidien à la réorganisation, clame Sophie Dudous, CGT Santé, dans son porte-voix. Fermeture des services de soins (-9 depuis 1990), diminution des lits (-122), suppression de postes font que le personnel est pressuré, épuisé. »
Ça va changer en 2012
La goutte qui a fait déborder le vase, c'est qu'au 1er janvier prochain, une réorganisation du temps de travail va diminuer encore les temps de repos, alors que le personnel n'arrive pas à récupérer les jours acquis depuis l'organisation des 35 heures. « Alors comment remplir encore notre mission de service public auprès des patients et sans moyens humains et financiers ? », s'interroge le personnel infirmier.
Mais le mouvement ne s'est pas terminé par une incursion dans le théâtre pour perturber la conférence historique, ce qui était un peu la crainte des cadres. « Ce n'était pas le but, disaient les manifestants, de semer le trouble ni de perturber cet anniversaire. Nous avons d'autres occasions pour discuter du fond. Là, c'était pour interpeller les cadres et informer le public. »
Prochaines réunions de concertation avec les représentants du personnel, les 18 et 25 novembre.
J.-L. H.
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