La médecine est une science humaine
Dr Marie-Hélène Gras-Gonin, Dr Jean-Marie Villain, la médecine est une science humaine, l'auriez-vous oublié (voir Le Généraliste n° 2578, p. 3). En ne sélectionnant que des candidats ultra-performants en sciences exactes et nuls en sciences humaines, leurs choix ultérieurs ne sont malheureusement que trop prévisibles : peur du relationnel et refuge dans la technique, peur de l'imprévu et refuge dans ce qui est connu, peur de ne pas maîtriser le temps et refuge dans les horaires stricts, peur d'assumer seul et refuge dans les groupes, peur de prendre ses propres responsabilités et refuge dans les décisions collégiales ou multidisciplinaires. Ils ne connaissent que le mot pluridisciplinaire (ou multidisciplinaire), c'est-à-dire quand on se met à plusieurs, de spécialités différentes, sur le même problème, alors que l'approche transdisciplinaire est la seule voie féconde, pratiquée par un seul puisant dans toutes les sciences humaines et utilisant un peu de technique.
Nous étions autrefois dans toutes les instances décisionnaires et maîtres de nos décisions et de notre sort; les nouveaux arrivés ne sont nulle part et subissent en pleurant des décisions prises par d'autres : ils sont plus à plaindre qu'à critiquer car on les a laissés s'engager sur certaines voies sans avoir vérifié qu'ils avaient les aptitudes pour prendre ces chemins libéraux. D'ailleurs, ils n'en veulent pas et se réfugient dans le salariat ou ce qui y ressemble. Une réforme des critères de sélection s'impose d'urgence car toute formation ultérieure est ensuite inutile, surtout quand le nombre n'y est pas (4 000 pour en remplacer 8000, ça ne pouvait à l'évidence pas aller) on ne transforme pas des bourrins matheux en chevaux de course tandis que des chevaux de course humanistes peuvent éventuellement labourer. Bien confraternellement.
Dr Jean-Louis Ibanez, Angoulême (Charente)
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