Nouvelles psychanalytiques
“A quel réel répond le discours psychanalytique ?“
Colloque de la Fondation européenne pour la psychanalyse à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, 28 et 29 mai 2011, amphithéâtre Raymond Garcin, entrées 2 rue d’Alésia ou 1 rue Cabanis, 75014 Paris
Cette question a un présupposé, qui ne va pas de soi aujourd’hui. Dans le climat idéologique contemporain, les discours sont jugés à l’aune de leur vraisemblance et de leur supposée efficacité, plutôt que d’être confrontés au réel dont ils procèdent ou à celui qu’ils pourraient éclairer.
Le réel auquel renvoie la psychanalyse, c’est d’abord celui de l’inconscient. Mais ce qui pour nous constitue une évidence ne peut être soutenu qu’à travers un discours qui permette de le rendre appréhendable. Ce n’est d’ailleurs pas là seulement une contrainte sociale. La pratique de la cure elle-même ne nous fait atteindre ce réel – fût-il situable hors chaîne de discours – qu’à travers une pratique de parole et de langage. C’est le cas par exemple dans l’analyse du rêve, où le déchiffrage d’un désir vient faire pièce à la jouissance muette du réel qui s’y inscrit.
Reste qu’aujourd’hui, moins encore que naguère, la psychanalyse ne peut se désintéresser d’un autre réel, le réel social dans lequel le sujet se trouve pris. Si Lacan a pu dire que « l’inconscient c’est la politique » c’est que l’écho des bouleversements du vingtième siècle résonnait dans les cures que l’analyste avait à conduire. La situation d’aujourd’hui est certes différente. Mais l’ultra-libéralisme et les idéologies qui l’accompagnent ne sont pas sans effets subjectifs.
Un dernier questionnement concerne ici la question de ce que nous désignons comme « discours de la science ». Peut-être sommes nous allés un peu vite lorsque nous avons, à travers cette thématique, contribué à donner l’image d’une forme de pensée qui entraînait nécessairement une « forclusion » du sujet. Mais si la science a son propre réel, auquel elle s’affronte, la frontière est parfois mince, dans le champ de ce qu’on appelle sciences humaines, entre science et idéologie. Et que dire de la psychiatrie contemporaine, qui se cantonne à une démarche empiriste et pragmatique ?
Responsables du colloque : Roland Chemama et Christian Hoffmann
Est déjà prévue la participation de : Sidi Askofaré, Graziella Baravalle, Gorana Bulat-Manenti, Roland Chemama, Marcel Czermak, Christian Hoffmann, Laura Kait, Jacques Leibowitch, Rosa Navarro, Gérard Pommier, Moustapha Safouan, Alain Vanier
“A quel réel répond le discours psychanalytique ?“
Colloque de la Fondation européenne pour la psychanalyse à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, 28 et 29 mai 2011, amphithéâtre Raymond Garcin, entrées 2 rue d’Alésia ou 1 rue Cabanis, 75014 Paris
Cette question a un présupposé, qui ne va pas de soi aujourd’hui. Dans le climat idéologique contemporain, les discours sont jugés à l’aune de leur vraisemblance et de leur supposée efficacité, plutôt que d’être confrontés au réel dont ils procèdent ou à celui qu’ils pourraient éclairer.
Le réel auquel renvoie la psychanalyse, c’est d’abord celui de l’inconscient. Mais ce qui pour nous constitue une évidence ne peut être soutenu qu’à travers un discours qui permette de le rendre appréhendable. Ce n’est d’ailleurs pas là seulement une contrainte sociale. La pratique de la cure elle-même ne nous fait atteindre ce réel – fût-il situable hors chaîne de discours – qu’à travers une pratique de parole et de langage. C’est le cas par exemple dans l’analyse du rêve, où le déchiffrage d’un désir vient faire pièce à la jouissance muette du réel qui s’y inscrit.
Reste qu’aujourd’hui, moins encore que naguère, la psychanalyse ne peut se désintéresser d’un autre réel, le réel social dans lequel le sujet se trouve pris. Si Lacan a pu dire que « l’inconscient c’est la politique » c’est que l’écho des bouleversements du vingtième siècle résonnait dans les cures que l’analyste avait à conduire. La situation d’aujourd’hui est certes différente. Mais l’ultra-libéralisme et les idéologies qui l’accompagnent ne sont pas sans effets subjectifs.
Un dernier questionnement concerne ici la question de ce que nous désignons comme « discours de la science ». Peut-être sommes nous allés un peu vite lorsque nous avons, à travers cette thématique, contribué à donner l’image d’une forme de pensée qui entraînait nécessairement une « forclusion » du sujet. Mais si la science a son propre réel, auquel elle s’affronte, la frontière est parfois mince, dans le champ de ce qu’on appelle sciences humaines, entre science et idéologie. Et que dire de la psychiatrie contemporaine, qui se cantonne à une démarche empiriste et pragmatique ?
Responsables du colloque : Roland Chemama et Christian Hoffmann
Est déjà prévue la participation de : Sidi Askofaré, Graziella Baravalle, Gorana Bulat-Manenti, Roland Chemama, Marcel Czermak, Christian Hoffmann, Laura Kait, Jacques Leibowitch, Rosa Navarro, Gérard Pommier, Moustapha Safouan, Alain Vanier
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