Dépendance : la guerre des cliniques est lancée
09 janvier 2011
La réforme annoncée par Nicolas Sarkozy ouvre un marché juteuxChantier prioritaire du gouvernement, la réforme de la dépendance ouvre un marché énorme.
C'est le nouveau "chantier prioritaire" de Nicolas Sarkozy, et même si l'on ne connaît pas encore le financement de la réforme, une chose est sûre : la prise en charge de la dépendance des personnes âgées (12% de la population en 2030) ouvre un marché énorme pour les établissements de santé. Les grandes manœuvres ont-elles commencé à Marseille pour se tailler la part du gâteau ?
C'est ce que soupçonnent les salariés des cliniques les Trois Lucs et Mon Repos (psychiatrie), La Provençale et Valmante (rééducation cardiologique) qui ont découvert, presque par inadvertance, que leurs établissements changeaient de propriétaire au 1er janvier. "On nous a annoncé le 6 décembre, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire que ces 4 établissements rachetés en 2007-2008 par Clinea-Orpea étaient repris en location-gérance par une filiale du groupe, la société Massilia Gestion Santé", rapporte Jocelyn Duval, déléguée CGT, qui essaie d'obtenir plus d'informations sur cette opération. En vain.
"Nous ignorons tout de ce repreneur, qui ne figure même pas au registre du commerce. Nous ne savons pas s'il est solvable, ni ce qu'il veut faire de ces 481 lits et de ses 422 salariés." La direction parisienne du groupe que nous avons contactée hier a beau affirmer que "cette location-gérance ne change rien au projet d'établissements des cliniques", les salariés voient poindre une reconversion de l'activité de leurs établissements. "Tout laisse penser que ces 4 cliniques vont être réorientées vers les soins de suite, beaucoup plus rentables, et qui nécessitent moins de personnel qualifié que la psychiatrie et la cardiologie", estime la CGT.
Opinion étayée par des projets de reconversion déjà à l'ordre du jour, comme le transfert de 50 lits de psychiatrie en soins de suite à Mon Repos, ou celui de 42 lits de cardiologue de Valmante sur la clinique Bouchard. Que va devenir le personnel et comment seront assurés les besoins en psychiatrie et en cardiologie? Inquiets, les salariés des 4 établissements ont signé massivement une pétition réclamant le gel des opérations.
L'ARS, qui assure ne pas connaître le projet du repreneur, rappelle qu'elle n'a "pas de droit de regard sur l'achat ou la vente d'établissements". Quant au type d'activité pratiqué, "il faudra qu'il réponde au schéma régional d'organisation sanitaire (SROS)". Un document dont la partie relative aux soins de suite vient tout juste d'être élaborée.
09 janvier 2011
La réforme annoncée par Nicolas Sarkozy ouvre un marché juteuxChantier prioritaire du gouvernement, la réforme de la dépendance ouvre un marché énorme.
C'est le nouveau "chantier prioritaire" de Nicolas Sarkozy, et même si l'on ne connaît pas encore le financement de la réforme, une chose est sûre : la prise en charge de la dépendance des personnes âgées (12% de la population en 2030) ouvre un marché énorme pour les établissements de santé. Les grandes manœuvres ont-elles commencé à Marseille pour se tailler la part du gâteau ?
C'est ce que soupçonnent les salariés des cliniques les Trois Lucs et Mon Repos (psychiatrie), La Provençale et Valmante (rééducation cardiologique) qui ont découvert, presque par inadvertance, que leurs établissements changeaient de propriétaire au 1er janvier. "On nous a annoncé le 6 décembre, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire que ces 4 établissements rachetés en 2007-2008 par Clinea-Orpea étaient repris en location-gérance par une filiale du groupe, la société Massilia Gestion Santé", rapporte Jocelyn Duval, déléguée CGT, qui essaie d'obtenir plus d'informations sur cette opération. En vain.
"Nous ignorons tout de ce repreneur, qui ne figure même pas au registre du commerce. Nous ne savons pas s'il est solvable, ni ce qu'il veut faire de ces 481 lits et de ses 422 salariés." La direction parisienne du groupe que nous avons contactée hier a beau affirmer que "cette location-gérance ne change rien au projet d'établissements des cliniques", les salariés voient poindre une reconversion de l'activité de leurs établissements. "Tout laisse penser que ces 4 cliniques vont être réorientées vers les soins de suite, beaucoup plus rentables, et qui nécessitent moins de personnel qualifié que la psychiatrie et la cardiologie", estime la CGT.
Opinion étayée par des projets de reconversion déjà à l'ordre du jour, comme le transfert de 50 lits de psychiatrie en soins de suite à Mon Repos, ou celui de 42 lits de cardiologue de Valmante sur la clinique Bouchard. Que va devenir le personnel et comment seront assurés les besoins en psychiatrie et en cardiologie? Inquiets, les salariés des 4 établissements ont signé massivement une pétition réclamant le gel des opérations.
L'ARS, qui assure ne pas connaître le projet du repreneur, rappelle qu'elle n'a "pas de droit de regard sur l'achat ou la vente d'établissements". Quant au type d'activité pratiqué, "il faudra qu'il réponde au schéma régional d'organisation sanitaire (SROS)". Un document dont la partie relative aux soins de suite vient tout juste d'être élaborée.
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