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mercredi 27 octobre 2010





Une nouvelle forme de harcèlement
Par Vincent Olivier
04/10/2010

Les médecins ont défini un harcèlement ni sexuel ni professionnel : la "traque furtive".

Le "stalking": c'est ainsi que les Anglo-saxons appellent cette forme de harcèlement (littéralement: le fait de traquer quelqu'un) que les Français ont traduit par "traque furtive". Ce terme est apparu durant les années 90 pour qualifier, notamment, les admirateurs de célébrités en tous genres qui harcèlent ces dernières à coups de coups de fil, lettres ou même de cadeaux non demandés! 

Si, aux Etats-Unis, ce comportement est réprimé sur le plan légal, il n'en va pas de même en France: les seules formes de harcèlement reconnues par le code pénal sont d'ordre sexuel et professionnel. Impossible, donc, pour les victimes de porter plainte quand ce harcèlement n'est pas accompagné de menaces. 

"J'ai vu arriver aux urgences des personnes brisées par le stalking", explique le Dr Nicolas Dantchev, chef de clinique dans le service de psychiatrie de l'Hôtel-dieu à Paris, qui est intervenu sur ce thème dans le cadre des Entretiens de Bichat qui se sont achevés ce week-end à Paris. "Des gens traqués pendant des années, détaille-t-il, qui ont reçu des centaines de lettres, ont été épiés, pris en filature, parfois même obligés de déménager plusieurs fois." 

Les femmes premières victimes


Le plus souvent, le "stalker" est un ex-partenaire qui n'a pas accepté une rupture amoureuse. Parfois "l'histoire n'a même tout simplement jamais eu lieu, le stalker s'est imaginé quelque chose et a, ensuite, le sentiment d'avoir été trahi", note le Dr Dantchev. Mais la victime peut être également un collègue de travail, un supérieur hiérarchique voire... le psychiatre qui a suivi, un temps, cette personne! 

S'il n'existe pas, à proprement parler, de "profil type" du stalker, on peut néanmoins dégager quelques grandes tendances. Dans 80%, le stalker est un homme. Pas nécessairement pervers, ce dernier manifeste souvent une intolérance à la séparation; il se caractérise également par un sentiment exagéré de sa propre importance. Bref, il s'agit en général d'une personnalité "border-line", quand elle n'est pas profondément narcissique. 

La prise en charge des victimes repose avant tout sur un soutien psychologique, très proche de celle que l'on propose en cas de stress post-traumatique. Elle est "d'autant plus nécessaire que la victime n'est pas reconnue comme telle par la justice", regrette Nicolas Dantchev. 

Lorsque le stalker passe aux menaces directes toutefois, une mesure d'éloignement peut être ordonnée, du même genre que celles qui sont prononcées dans le cadre des violences conjugales. Dans les faits, de telles décisions de justice restent malheureusement trop rares. 

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