Alzheimer: "Des pistes de recherche" à foison selon un spécialiste
PARIS - Vaccins, alimentation, génétique et nouvelles molécules, la recherche sur la maladie d'Alzheimer présente de multiples facettes et offre des pistes d'avenir, même si l'effort et les financements doivent vraiment s'intensifier, explique un spécialiste.
"On ne dispose d'aucun traitement spécifique efficace susceptible de guérir la maladie" constate le professeur Alexis Brice, neurologue (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), directeur de l'institut thématique "neurosciences, sciences cognitives, neurologie et psychiatrie".
"Mais il y a pas mal de pistes de recherche grâce à une meilleure connaissance des mécanismes fondamentaux" qui mènent à la formation des plaques amyloïdes et à la dégénérescence.
La maladie d'Alzheimer et les démences apparentées touchent quelque 860.000 personnes en France et ce nombre, avec le vieillissement de la population, ne fera qu'augmenter.
Sur le plan thérapeutique, des inhibiteurs ont été développés. "Il faudra en vérifier l'effet sur les plaques et les symptômes de la maladie" (troubles intellectuels, perte de mémoire...)", explique-t-il à l'AFP, à l'occasion de la Journée mondiale Alzheimer.
Objectif par exemple des inhibiteurs (ou activateurs) d'enzymes appelées "sécrétases": bloquer la formation du peptide beta-amyloïde, une molécule qui s'accumule autour des neurones et forme les plaques séniles.
Les inhibiteurs de la gamma sécrétase empêchent la protéine précurseur de se transformer en peptide bêta-amyloïde. Les activateurs de l'alpha sécrétasse aboutissent au même résultat. "Il y a des essais en cours déjà en phase 3, sur plusieurs centaines de malades en Europe et aux Etats-Unis", relève le Pr Brice.
Il existe aujourd'hui des marqueurs d'imagerie cérébrale (TEP) qui vont permettre de visualiser l'évolution des plaques caractéristiques de la maladie. "Avec cet outil, qui n'existait pas il y a une dizaine d'années, on peut suivre in vivo les effets des nouveaux traitements sur les plaques amyloïdes", raconte le médecin.
Les vaccins, malgré les premiers écueils, restent une "piste prometteuse" et de nouveaux essais sont en cours.
Selon lui, "l'immunothérapie passive, qui devrait avoir moins d'effets secondaires (encéphalite)", fait l'objet d'essais avancés. Elle consiste à administrer des anticorps afin de favoriser l'élimination du peptide beta-amyloïde.
Autre champ de recherche, la génétique. "Les formes héréditaires, purement génétique, d'Alzheimer, qui surviennent plus jeune, avant 60 ans, représentent moins de 1% des cas, même si elles nous ont beaucoup appris sur la maladie", souligne le Pr Brice.
Plus généralement, il existe des facteurs de prédisposition, comme le gène Apo4. "Les porteurs d'une copie de cette forme du gène ont 2 à 3 fois plus de risque de développer un Alzheimer et ce risque augmente significativement en présence de deux copies".
La recherche a permis d'en identifier d'autres, comme l'a montré récemment l'équipe du Pr Philippe Amouyel (Inserm), souligne-t-il. "En combinant les différents facteurs de risque génétique, on pourrait imaginer de repérer les personnes à risque significativement augmenté". "Un risque ne veut pas dire une certitude, à l'exception de certaines formes familiales", met-il cependant en garde.
Par ailleurs, dans le domaine alimentaire, l'effet de suppléments en oméga 3 sur la survenue de nouveaux cas d'Alzheimer chez des personnes de 70 ans ou plus est en cours d'étude à Toulouse, selon la Fondation pour la recherche médicale.
Outre Atlantique, l'impact d'un antioxydant, le resvératrol, un polyphénol contenu dans le raisin et le vin est actuellement testé sur des formes de la maladie d'Alzheimer débutante ou modérée.
(©AFP / 21 septembre 2010)
PARIS - Vaccins, alimentation, génétique et nouvelles molécules, la recherche sur la maladie d'Alzheimer présente de multiples facettes et offre des pistes d'avenir, même si l'effort et les financements doivent vraiment s'intensifier, explique un spécialiste.
"On ne dispose d'aucun traitement spécifique efficace susceptible de guérir la maladie" constate le professeur Alexis Brice, neurologue (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), directeur de l'institut thématique "neurosciences, sciences cognitives, neurologie et psychiatrie".
"Mais il y a pas mal de pistes de recherche grâce à une meilleure connaissance des mécanismes fondamentaux" qui mènent à la formation des plaques amyloïdes et à la dégénérescence.
La maladie d'Alzheimer et les démences apparentées touchent quelque 860.000 personnes en France et ce nombre, avec le vieillissement de la population, ne fera qu'augmenter.
Sur le plan thérapeutique, des inhibiteurs ont été développés. "Il faudra en vérifier l'effet sur les plaques et les symptômes de la maladie" (troubles intellectuels, perte de mémoire...)", explique-t-il à l'AFP, à l'occasion de la Journée mondiale Alzheimer.
Objectif par exemple des inhibiteurs (ou activateurs) d'enzymes appelées "sécrétases": bloquer la formation du peptide beta-amyloïde, une molécule qui s'accumule autour des neurones et forme les plaques séniles.
Les inhibiteurs de la gamma sécrétase empêchent la protéine précurseur de se transformer en peptide bêta-amyloïde. Les activateurs de l'alpha sécrétasse aboutissent au même résultat. "Il y a des essais en cours déjà en phase 3, sur plusieurs centaines de malades en Europe et aux Etats-Unis", relève le Pr Brice.
Il existe aujourd'hui des marqueurs d'imagerie cérébrale (TEP) qui vont permettre de visualiser l'évolution des plaques caractéristiques de la maladie. "Avec cet outil, qui n'existait pas il y a une dizaine d'années, on peut suivre in vivo les effets des nouveaux traitements sur les plaques amyloïdes", raconte le médecin.
Les vaccins, malgré les premiers écueils, restent une "piste prometteuse" et de nouveaux essais sont en cours.
Selon lui, "l'immunothérapie passive, qui devrait avoir moins d'effets secondaires (encéphalite)", fait l'objet d'essais avancés. Elle consiste à administrer des anticorps afin de favoriser l'élimination du peptide beta-amyloïde.
Autre champ de recherche, la génétique. "Les formes héréditaires, purement génétique, d'Alzheimer, qui surviennent plus jeune, avant 60 ans, représentent moins de 1% des cas, même si elles nous ont beaucoup appris sur la maladie", souligne le Pr Brice.
Plus généralement, il existe des facteurs de prédisposition, comme le gène Apo4. "Les porteurs d'une copie de cette forme du gène ont 2 à 3 fois plus de risque de développer un Alzheimer et ce risque augmente significativement en présence de deux copies".
La recherche a permis d'en identifier d'autres, comme l'a montré récemment l'équipe du Pr Philippe Amouyel (Inserm), souligne-t-il. "En combinant les différents facteurs de risque génétique, on pourrait imaginer de repérer les personnes à risque significativement augmenté". "Un risque ne veut pas dire une certitude, à l'exception de certaines formes familiales", met-il cependant en garde.
Par ailleurs, dans le domaine alimentaire, l'effet de suppléments en oméga 3 sur la survenue de nouveaux cas d'Alzheimer chez des personnes de 70 ans ou plus est en cours d'étude à Toulouse, selon la Fondation pour la recherche médicale.
Outre Atlantique, l'impact d'un antioxydant, le resvératrol, un polyphénol contenu dans le raisin et le vin est actuellement testé sur des formes de la maladie d'Alzheimer débutante ou modérée.
(©AFP / 21 septembre 2010)
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