Viva magazine
[01.03.10]
Dans toute la France, les capacités à soigner se détériorent
Les gros Chu de région taillent eux aussi dans le vif, l’emploi, par le biais des départs non remplacés : 800 suppressions de postes d’ici à 2013 aux Hospices civils de Lyon, 650 à Nancy, 387 au Havre.
Une décision administrative
Dr Bertrand Léobon, hôpital des enfants du Chu de Toulouse.
Fin 2009, l’agence régionale de l’hospitalisation (Arh) a ordonné la fermeture de l’activité de chirurgie cardiaque pédiatrique du Chu, au mépris des risques liés au transfert des enfants, dont les nouveau-nés, vers d’autres sites (Bordeaux, Marseille ou Paris) ! Et ce, alors même que les trois comités régionaux d’organisation sanitaire de Midi-Pyrénées, d’Aquitaine et du Limousin s’étaient prononcés en faveur du maintien d’une activité dans ces régions et que les travaux de mise aux normes allaient être achevés en 2010. _ Pour le Dr Bertrand Léobon, responsable de l’activité, « il s’agit d’une décision administrative et d’une interprétation très sévère des décrets. Nous venions pourtant de créer avec la clinique Pasteur, sur demande de l’Arh, qui voulait mutualiser les compétences et les moyens, un groupement de coopération sanitaire installé sur le site de l’hôpital Purpan ». Est-ce une application de la loi « Hôpital, patient, santé et territoires » visant à réduire l’offre de soins à travers une vision purement financière de la santé ?
24 heures (au lieu de 2) en salle de réveil
Annie Carraretto, infirmière aux urgences de l’hôpital Pellegrin (Chu de Bordeaux).
« Nous sommes en permanence en butte à des fermetures de lits du fait du manque de personnel soignant, qui n’est pas remplacé lorsqu’il est en congé ou en arrêt de maladie. Le problème est particulièrement criant en orthopédie et en traumatologie (le gros des urgences). Aux urgences, certains patients attendent longtemps sur un brancard dans les couloirs, et d’autres passent parfois vingt-quatre heures en salle de réveil, alors que la durée de présence y est théoriquement limitée à deux heures ! En néonatalogie et en réanimation médicale, le ratio de patients par infirmière est rarement respecté : le Chu est dans l’illégalité », dénonce encore Annie Carraretto. Elle dresse un autre constat : « Les cliniques privées ont bénéficié de financements de l’Etat pour assurer des missions de service public… mais ne jouent pas le jeu. Quand on manque de lits aux urgences, des chirurgiens orientent leurs malades vers le privé, lequel ferme aussi des lits pendant les vacances, les fêtes, etc. L’hôpital a vocation à accueillir tout le monde, mais pas le privé à but lucratif, a fortiori lorsque les malades ne peuvent pas payer de dépassements d’honoraires. »
Le repos compensateur n’est plus applicable
Dr Jacques Ducos, directeur de l’unité d’hépatite virale au laboratoire de virologie du Chru de Montpellier.
« La loi Bachelot va chasser les médecins les plus prometteurs. Au Chru de Montpellier, deux praticiens de “ discipline mixte ” vont ainsi bientôt partir travailler dans le privé. Les internes envisagent de quitter l’hôpital. »
« En virologie, par exemple, beaucoup iront travailler dans des labos privés qui proposent des salaires beaucoup plus attrayants, sans astreinte et avec moins de responsabilités. Avec la T2A, on demande aux médecins de faire de la productivité ? “ Alors, mieux vaut le faire dans le privé ”, estiment-ils. Les praticiens de ma génération resteront à l’hôpital, mais ils ne pourront être remplacés. »
« Avant, passé cinquante-cinq ans, on n’assurait plus de gardes. Aujourd’hui, à soixante-quatre ans, un de mes confrères du service continue à faire des astreintes. Les repos compensateurs ? Il est souvent impossible de les prendre, car ça désorganiserait les services, ce qui pose des problèmes de sécurité. Les hôpitaux sont exsangues et, avec l’évolution technocratique de la médecine, les usagers seront moins bien soignés, avec un coût supérieur… à leur charge. »
Des équipes « bouche-trous »
Rachelle Bochel, chef du service de psychiatrie au Chu de Nantes, présidente de l’intersyndicale nationale des praticiens hospitaliers (Inph).
« En psychiatrie, 70 % des dépenses concernent le personnel : il n’y a pas de plateau technique. Ainsi, lorsque des restrictions budgétaires sont opérées, il s’agit de suppression de postes, notamment de personnel qualifié (cadres de santé, psychologues... et même parfois médecins). Les hôpitaux ont trouvé la parade : les équipes de suppléance, mais elles n’ont pas les compétences requises et servent de “bouche-trous”dans les différents services du Chu ! Alors qu’en psychiatrie c’est l’humain et le relationnel qui priment ». « Chaque année, la population nantaise progresse fortement, alors même que les pouvoirs publics ne créent plus de lits ni de structures de soins supplémentaires. Les réductions budgétaires touchent fortement la psychiatrie ambulatoire ainsi que les solutions de remplacement à l’hospitalisation complète. Cela est d’autant plus dommageable, car ces structures ont un rôle préventif, et limitent les risques de récidive ».
300 personnes pour débattre de la souffrance au travail
Béatrice Thorez, présidente déléguée de la Mutuelle Smh à Lille.
300 personnes – mutualistes, membres du personnel soignant, cadres hospitaliers, médecins et inspecteurs du travail, élus et responsables syndicaux, membres de Chsct – ont participé, le 21 janvier à Lille, à un colloque sur la souffrance au travail organisé par la Mutuelle Smh et l’Anfh (Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier). Pour Béatrice Thorez, « ce succès est double : il signifie que la Smh a réussi à fédérer tous les acteurs du monde de la santé et que ces derniers vont enfin pouvoir travailler ensemble sur ce sujet. Il y avait une attente forte en ce sens lors du colloque. Reconnaissance par les hiérarchies du mal-être au travail, nécessité pour les Chsct de traiter le travail dans sa globalité (conditions et organisation du travail), reconnaissance des métiers, de la pénibilité du travail des salariés du monde de la santé, reconstruction de la solidarité et de l’esprit d’équipe, tels sont quelques-uns des problèmes soulevés lors de ce colloque, auquel nous entendons donner une suite ».
Infirmières sur le départ Caroline Abid.
Infirmière en puériculture aux urgences pédiatriques de l’Archet II à Nice.
« Ce qui se passe au niveau de la pédiatrie est un exemple caractéristique de la loi Hôpital Patient Santé Territoire. Dans quelques mois un Groupement de Coopération Sanitaire va regrouper la pédiatrie publique de l’Archet et semi-publique de Lenval à Nice. Cela aura des conséquences importantes car la fusion se fera dans des locaux mal préparés et trop exigus. Les enfants pris en charge, contrairement aux beaux discours, le seront dans de moins bonnes conditions et le personnel sera également touché puisque 20 infirmières sont censées être sur le départ et ce n’est qu’un commencement. Ce regroupement s’effectue en termes d’économies et à terme les usagers n’auront plus le choix puisque tout sera concentré sur le site de Lenval. Le statut des personnels sera également modifié et c’est là le reflet des Pôles mis en place dans les hôpitaux appelés à devenir des micros - entreprises ce qui est incompatible avec l’idée même de service public.
Reprise en main
Geoffroy Bertholle, élu Cgt aux hospices civils de Lyon.
« A Lyon, on peut dire que la situation en matière de gestion hospitalière est prise en main directement par le chef de l’état ou, tout du moins, par l’un de ses proches » s’insurge Geoffroy Bertholle, élu Cgt. Il en veut pour preuve la nomination, au printemps dernier, comme directeur général adjoint des Hospices civils de Lyon (Hcl), de Julien Samson, 32 ans, précédemment conseiller technique pour la protection sociale auprès de Nicolas Sarkozy. Les Hcl affichaient alors un déficit de 94 millions d’euros. « Le chef de l’état veut faire de Lyon une exemplarité en matière de gestion des grands pôles hospitaliers » poursuit Geoffroy Bertholle. Et les décisions ne se font pas attendre. En août, le directeur, Paul Castel annonçait « le non remplacement d’un départ sur deux pour le personnel médico-technique, et de trois départs sur quatre pour les soignants » Ainsi que la division par quatre des investissements et la programmation des ventes du patrimoine immobilier des Hcl. La Cgt estime que le nombre de 1 500 emplois (équivalents temps plein) ont déjà disparu au sein des Hcl, entre 200 et 2008.
Comment construire une équipe ?
Dr Éric Salomé, président de la commission médicale d’établissement de l’Etablissement public de santé mentale des Flandres à Bailleul (Nord)
« En psychiatrie, nous sommes surtout préoccupés par l’impact des réformes sur notre pratique, sur notre philosophie du soin qui s’est cristallisée sur la forme de la sectorisation.
Un secteur correspond à une zone géographique et à une équipe dont le travail n’est pas centré sur l’hôpital, mais sur une prise en charge du patient en réseau, avec des consultations en ville, des visites à domicile etc. Or, la mise en place des pôles entre en conflit avec cette organisation traditionnelle de la psychiatrie.
A Bailleul, notre proposition de transformer le secteur en pôle, n’a pas été retenue par la direction.
Ailleurs, d’autres formules ont été retenues. Tout cela entraîne désorganisation et incertitude.
L’une des finalités des pôles est la mutualisation des moyens, un infirmier d’une unité pouvant être amené à travailler dans une autre unité du pôle. Or, dans cette spécialité, le lien, le relationnel, la continuité sont essentiels.
Comment construire une équipe, un esprit d’équipe avec des gens qui changent régulièrement et ne sont pas sûrs de leur poste ? »
Maïté Pinero, Karine Pollet, Florence Quentin, François Fillon, Sylvaine Frézel, Daniel Cassini
[01.03.10]
Dans toute la France, les capacités à soigner se détériorent
Les gros Chu de région taillent eux aussi dans le vif, l’emploi, par le biais des départs non remplacés : 800 suppressions de postes d’ici à 2013 aux Hospices civils de Lyon, 650 à Nancy, 387 au Havre.
Une décision administrative
Dr Bertrand Léobon, hôpital des enfants du Chu de Toulouse.
Fin 2009, l’agence régionale de l’hospitalisation (Arh) a ordonné la fermeture de l’activité de chirurgie cardiaque pédiatrique du Chu, au mépris des risques liés au transfert des enfants, dont les nouveau-nés, vers d’autres sites (Bordeaux, Marseille ou Paris) ! Et ce, alors même que les trois comités régionaux d’organisation sanitaire de Midi-Pyrénées, d’Aquitaine et du Limousin s’étaient prononcés en faveur du maintien d’une activité dans ces régions et que les travaux de mise aux normes allaient être achevés en 2010. _ Pour le Dr Bertrand Léobon, responsable de l’activité, « il s’agit d’une décision administrative et d’une interprétation très sévère des décrets. Nous venions pourtant de créer avec la clinique Pasteur, sur demande de l’Arh, qui voulait mutualiser les compétences et les moyens, un groupement de coopération sanitaire installé sur le site de l’hôpital Purpan ». Est-ce une application de la loi « Hôpital, patient, santé et territoires » visant à réduire l’offre de soins à travers une vision purement financière de la santé ?
24 heures (au lieu de 2) en salle de réveil
Annie Carraretto, infirmière aux urgences de l’hôpital Pellegrin (Chu de Bordeaux).
« Nous sommes en permanence en butte à des fermetures de lits du fait du manque de personnel soignant, qui n’est pas remplacé lorsqu’il est en congé ou en arrêt de maladie. Le problème est particulièrement criant en orthopédie et en traumatologie (le gros des urgences). Aux urgences, certains patients attendent longtemps sur un brancard dans les couloirs, et d’autres passent parfois vingt-quatre heures en salle de réveil, alors que la durée de présence y est théoriquement limitée à deux heures ! En néonatalogie et en réanimation médicale, le ratio de patients par infirmière est rarement respecté : le Chu est dans l’illégalité », dénonce encore Annie Carraretto. Elle dresse un autre constat : « Les cliniques privées ont bénéficié de financements de l’Etat pour assurer des missions de service public… mais ne jouent pas le jeu. Quand on manque de lits aux urgences, des chirurgiens orientent leurs malades vers le privé, lequel ferme aussi des lits pendant les vacances, les fêtes, etc. L’hôpital a vocation à accueillir tout le monde, mais pas le privé à but lucratif, a fortiori lorsque les malades ne peuvent pas payer de dépassements d’honoraires. »
Le repos compensateur n’est plus applicable
Dr Jacques Ducos, directeur de l’unité d’hépatite virale au laboratoire de virologie du Chru de Montpellier.
« La loi Bachelot va chasser les médecins les plus prometteurs. Au Chru de Montpellier, deux praticiens de “ discipline mixte ” vont ainsi bientôt partir travailler dans le privé. Les internes envisagent de quitter l’hôpital. »
« En virologie, par exemple, beaucoup iront travailler dans des labos privés qui proposent des salaires beaucoup plus attrayants, sans astreinte et avec moins de responsabilités. Avec la T2A, on demande aux médecins de faire de la productivité ? “ Alors, mieux vaut le faire dans le privé ”, estiment-ils. Les praticiens de ma génération resteront à l’hôpital, mais ils ne pourront être remplacés. »
« Avant, passé cinquante-cinq ans, on n’assurait plus de gardes. Aujourd’hui, à soixante-quatre ans, un de mes confrères du service continue à faire des astreintes. Les repos compensateurs ? Il est souvent impossible de les prendre, car ça désorganiserait les services, ce qui pose des problèmes de sécurité. Les hôpitaux sont exsangues et, avec l’évolution technocratique de la médecine, les usagers seront moins bien soignés, avec un coût supérieur… à leur charge. »
Des équipes « bouche-trous »
Rachelle Bochel, chef du service de psychiatrie au Chu de Nantes, présidente de l’intersyndicale nationale des praticiens hospitaliers (Inph).
« En psychiatrie, 70 % des dépenses concernent le personnel : il n’y a pas de plateau technique. Ainsi, lorsque des restrictions budgétaires sont opérées, il s’agit de suppression de postes, notamment de personnel qualifié (cadres de santé, psychologues... et même parfois médecins). Les hôpitaux ont trouvé la parade : les équipes de suppléance, mais elles n’ont pas les compétences requises et servent de “bouche-trous”dans les différents services du Chu ! Alors qu’en psychiatrie c’est l’humain et le relationnel qui priment ». « Chaque année, la population nantaise progresse fortement, alors même que les pouvoirs publics ne créent plus de lits ni de structures de soins supplémentaires. Les réductions budgétaires touchent fortement la psychiatrie ambulatoire ainsi que les solutions de remplacement à l’hospitalisation complète. Cela est d’autant plus dommageable, car ces structures ont un rôle préventif, et limitent les risques de récidive ».
300 personnes pour débattre de la souffrance au travail
Béatrice Thorez, présidente déléguée de la Mutuelle Smh à Lille.
300 personnes – mutualistes, membres du personnel soignant, cadres hospitaliers, médecins et inspecteurs du travail, élus et responsables syndicaux, membres de Chsct – ont participé, le 21 janvier à Lille, à un colloque sur la souffrance au travail organisé par la Mutuelle Smh et l’Anfh (Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier). Pour Béatrice Thorez, « ce succès est double : il signifie que la Smh a réussi à fédérer tous les acteurs du monde de la santé et que ces derniers vont enfin pouvoir travailler ensemble sur ce sujet. Il y avait une attente forte en ce sens lors du colloque. Reconnaissance par les hiérarchies du mal-être au travail, nécessité pour les Chsct de traiter le travail dans sa globalité (conditions et organisation du travail), reconnaissance des métiers, de la pénibilité du travail des salariés du monde de la santé, reconstruction de la solidarité et de l’esprit d’équipe, tels sont quelques-uns des problèmes soulevés lors de ce colloque, auquel nous entendons donner une suite ».
Infirmières sur le départ Caroline Abid.
Infirmière en puériculture aux urgences pédiatriques de l’Archet II à Nice.
« Ce qui se passe au niveau de la pédiatrie est un exemple caractéristique de la loi Hôpital Patient Santé Territoire. Dans quelques mois un Groupement de Coopération Sanitaire va regrouper la pédiatrie publique de l’Archet et semi-publique de Lenval à Nice. Cela aura des conséquences importantes car la fusion se fera dans des locaux mal préparés et trop exigus. Les enfants pris en charge, contrairement aux beaux discours, le seront dans de moins bonnes conditions et le personnel sera également touché puisque 20 infirmières sont censées être sur le départ et ce n’est qu’un commencement. Ce regroupement s’effectue en termes d’économies et à terme les usagers n’auront plus le choix puisque tout sera concentré sur le site de Lenval. Le statut des personnels sera également modifié et c’est là le reflet des Pôles mis en place dans les hôpitaux appelés à devenir des micros - entreprises ce qui est incompatible avec l’idée même de service public.
Reprise en main
Geoffroy Bertholle, élu Cgt aux hospices civils de Lyon.
« A Lyon, on peut dire que la situation en matière de gestion hospitalière est prise en main directement par le chef de l’état ou, tout du moins, par l’un de ses proches » s’insurge Geoffroy Bertholle, élu Cgt. Il en veut pour preuve la nomination, au printemps dernier, comme directeur général adjoint des Hospices civils de Lyon (Hcl), de Julien Samson, 32 ans, précédemment conseiller technique pour la protection sociale auprès de Nicolas Sarkozy. Les Hcl affichaient alors un déficit de 94 millions d’euros. « Le chef de l’état veut faire de Lyon une exemplarité en matière de gestion des grands pôles hospitaliers » poursuit Geoffroy Bertholle. Et les décisions ne se font pas attendre. En août, le directeur, Paul Castel annonçait « le non remplacement d’un départ sur deux pour le personnel médico-technique, et de trois départs sur quatre pour les soignants » Ainsi que la division par quatre des investissements et la programmation des ventes du patrimoine immobilier des Hcl. La Cgt estime que le nombre de 1 500 emplois (équivalents temps plein) ont déjà disparu au sein des Hcl, entre 200 et 2008.
Comment construire une équipe ?
Dr Éric Salomé, président de la commission médicale d’établissement de l’Etablissement public de santé mentale des Flandres à Bailleul (Nord)
« En psychiatrie, nous sommes surtout préoccupés par l’impact des réformes sur notre pratique, sur notre philosophie du soin qui s’est cristallisée sur la forme de la sectorisation.
Un secteur correspond à une zone géographique et à une équipe dont le travail n’est pas centré sur l’hôpital, mais sur une prise en charge du patient en réseau, avec des consultations en ville, des visites à domicile etc. Or, la mise en place des pôles entre en conflit avec cette organisation traditionnelle de la psychiatrie.
A Bailleul, notre proposition de transformer le secteur en pôle, n’a pas été retenue par la direction.
Ailleurs, d’autres formules ont été retenues. Tout cela entraîne désorganisation et incertitude.
L’une des finalités des pôles est la mutualisation des moyens, un infirmier d’une unité pouvant être amené à travailler dans une autre unité du pôle. Or, dans cette spécialité, le lien, le relationnel, la continuité sont essentiels.
Comment construire une équipe, un esprit d’équipe avec des gens qui changent régulièrement et ne sont pas sûrs de leur poste ? »
Maïté Pinero, Karine Pollet, Florence Quentin, François Fillon, Sylvaine Frézel, Daniel Cassini
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