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jeudi 25-02-2010
À Kerglanchard, la thérapie passe aussi par le bar
Quimperlé
Au cœur de la refonte du pôle psychiatrique, les idées fusent. Un « bar thérapeutique » tenu par les patients, cas unique en Bretagne, est ouvert dans un Kerglanchard revu et corrigé de A à Z.
On dirait une idée un peu folle : créer un bar au beau milieu d'un centre médico-psychiatrique et faire en sorte que ce soient les patients eux-mêmes qui le fassent fonctionner. Concept très concret qui marche parfaitement à Quimperlé. Armel Rivallan, cadre supérieur du pôle psy, s'est battu pendant trois ans pour que les patients en soient les acteurs.
Exit la psychiatrie d'avant-hier qui confinait à l'isolement, bannie l'idée carcérale des asiles d'autrefois. Le bar thérapeutique est l'un des piliers de la réhabilitation de Kerglanchard et du dispositif de soins dispensés aux personnes atteintes de troubles psychologiques.
À Quimperlé et peut-être plus qu'ailleurs, c'est bien la recherche d'humanité qui prévaut en termes de soins et d'accueil des personnes et de leurs familles. « Du patient en phase de réhabilitation au patient bipolaire, nous souhaitons une offre ouverte et adaptée, souligne Étienne Morel, directeur du centre hospitalier. Cela passe par des équipements dignes de ce nom : j'ai toujours été choqué au fil de différentes expériences médicales professionnelles de recevoir dans des locaux où moi-même je n'aimerais pas vivre. »
Autogéré par les patients !
La preuve par Kerglanchard et ses 50 places. Ici, la façade a bien changé. Mais c'est d'abord à l'intérieur que le visage de la métamorphose s'impose : de vastes couloirs lumineux ouverts sur l'extérieur, une belle distribution d'espaces, du petit restaurant collectif en passant par les salles de psychomotricité, bibliothèque, informatique, salle de remise en forme, d'activités manuelle et ce fameux bar central, clef de voûte du système et des espaces d'activités de l'hôpital de jour. Que l'on y passe une journée ou quelques heures, (selon recommandations médicales), un tour par le café s'impose.
S'accouder au comptoir n'a jamais fait de mal à personne. Encore moins ici, où les patients discutent volontiers le temps d'un café ou d'un jus de fruit. Rien d'anodin. « C'est un bar autogéré par les patients eux-mêmes. Selon un planning très organisé, très organisé ils s'y relaient pour servir, explique Armel Rivallan. L'endroit crée du lien et ça roule. Ce bar sans alcool est un projet de soins, une spécificité quimperloise où se disent des choses très intéressantes, dont le personnel hospitalier tire de précieux enseignements. »
Pierre WADOUX.
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