ACTUALITE MEDICALE
Le DSM-V vers son starting-block
Publié le 15/08/2009
http://www.jim.fr/medecin/21_psy/e-docs/00/01/AE/9D/document_actu_med.phtml
Enfin ! Depuis le temps que la littérature psychiatrique évoquait cette « Arlésienne », le DSM-V, une date précise pour sa publication (Mai 2012) est mentionnée dans un article consacré à l’essor de ce fameux « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ». Le DSM connaît en fait plusieurs origines. Si sa première édition (DSM-I) remonte à 1952 ? et sa seconde à 1968, l’ère « moderne » commence en 1970, avec un article d’Eli Robins et Samuel Guze dans l’American Journal of Psychiatry (consacré à la « validité du diagnostic en psychiatrie, avec application à la schizophrénie ») et des textes de 1972 et 1978 sur la « recherche de critères diagnostiques ».
Sous l’égide de l’APA (Association américaine de psychiatrie), la mouture estampillée DSM-III opère la synthèse de ces travaux précurseurs en 1980 avec une « révolution » faisant grincer les dents chez certains psychiatres attachés au point de vue psychanalytique, puisque celui-ci est abandonné alors au profit du modèle biomédical : apport de la génétique, des examens complémentaires, inscription dans la mouvance des essais thérapeutiques et des techniques cognitivo-comportementalistes… Ce virage conceptuel est confirmé lors du DSM-IV publié en 1994 et actualisé en 2000 sous la forme du DSM-IV-TR (pour Text Revision) [1].
Mais toute classification est victime de son aspect réducteur : comme le résument les auteurs, « les psychiatres se trouvent désormais confrontés à une pléthore de phénomènes de comorbidité, car les patients n’ont pas exclusivement des troubles de l’humeur ou à type de somatisation ou d’anxiété, mais ont tendance à développer un mélange de symptômes empruntés à plusieurs catégories ». Penchés sur le berceau du futur DSM-V depuis 1999, les chercheurs doivent relever plusieurs défis pour « faire face aux questions ayant émergé depuis 30 ans ».
Interrogation fondamentale : comment définir un trouble mental ? Autre point : comment aborder une affection mentale dans toute sa diversité, malgré la disparité apparente de stades de développement pouvant s’étendre tout au long de la vie ? Enfin, comme pour toute prétention à affubler autrui d’une marque de « différence », au risque de le stigmatiser : quelle place accorder à des critères contextuels, notamment aux caractéristiques culturelles ? Une classification quelconque a-t-elle valeur à l’universalité ?
[1] http://www.dsmivtr.org/
Dr Alain CohenRegier DA et coll. : The conceptual development of DSM-V. Am J Psychiatry 2009 ; 166-6 : 645–650.
Le DSM-V vers son starting-block
Publié le 15/08/2009
http://www.jim.fr/medecin/21_psy/e-docs/00/01/AE/9D/document_actu_med.phtml
Enfin ! Depuis le temps que la littérature psychiatrique évoquait cette « Arlésienne », le DSM-V, une date précise pour sa publication (Mai 2012) est mentionnée dans un article consacré à l’essor de ce fameux « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ». Le DSM connaît en fait plusieurs origines. Si sa première édition (DSM-I) remonte à 1952 ? et sa seconde à 1968, l’ère « moderne » commence en 1970, avec un article d’Eli Robins et Samuel Guze dans l’American Journal of Psychiatry (consacré à la « validité du diagnostic en psychiatrie, avec application à la schizophrénie ») et des textes de 1972 et 1978 sur la « recherche de critères diagnostiques ».
Sous l’égide de l’APA (Association américaine de psychiatrie), la mouture estampillée DSM-III opère la synthèse de ces travaux précurseurs en 1980 avec une « révolution » faisant grincer les dents chez certains psychiatres attachés au point de vue psychanalytique, puisque celui-ci est abandonné alors au profit du modèle biomédical : apport de la génétique, des examens complémentaires, inscription dans la mouvance des essais thérapeutiques et des techniques cognitivo-comportementalistes… Ce virage conceptuel est confirmé lors du DSM-IV publié en 1994 et actualisé en 2000 sous la forme du DSM-IV-TR (pour Text Revision) [1].
Mais toute classification est victime de son aspect réducteur : comme le résument les auteurs, « les psychiatres se trouvent désormais confrontés à une pléthore de phénomènes de comorbidité, car les patients n’ont pas exclusivement des troubles de l’humeur ou à type de somatisation ou d’anxiété, mais ont tendance à développer un mélange de symptômes empruntés à plusieurs catégories ». Penchés sur le berceau du futur DSM-V depuis 1999, les chercheurs doivent relever plusieurs défis pour « faire face aux questions ayant émergé depuis 30 ans ».
Interrogation fondamentale : comment définir un trouble mental ? Autre point : comment aborder une affection mentale dans toute sa diversité, malgré la disparité apparente de stades de développement pouvant s’étendre tout au long de la vie ? Enfin, comme pour toute prétention à affubler autrui d’une marque de « différence », au risque de le stigmatiser : quelle place accorder à des critères contextuels, notamment aux caractéristiques culturelles ? Une classification quelconque a-t-elle valeur à l’universalité ?
[1] http://www.dsmivtr.org/
Dr Alain CohenRegier DA et coll. : The conceptual development of DSM-V. Am J Psychiatry 2009 ; 166-6 : 645–650.
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