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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 26 janvier 2012


Un nouveau pôle psychiatrie aux Murets


Le Centre Hospitalier Les Murets de la Queue en Brie a inauguré hier matin ses nouvelles unités d’hospitalisation psychiatrique. Sur plus de 2600m², le nouvel édifice ouvre 45 lits supplémentaires aux patients, dont 3 chambres adaptées aux personnes à mobilité réduite.

Le bâtiment est découpé en quatre zones distinctes : l’accueil  et les consultations, l’unité de soins pour les « patients entrants » (Manet), l’unité ouverte de « patients pré-sortants » (Corot), et, à l’étage, les lieux d’activités communes comme par exemple la salle d’ergothérapie.
Le bâtiment est entourée d’espaces verts clôturés par des panneaux en treillis soudés. L’architecture de l’unité a été pensée pour s’inscrire dans la continuité stylistique du pôle 94G01 (Fontenay-sous-Bois et Vincennes) inauguré en 2007. Il aura fallu 19 mois de travaux pour mettre sur pied cette nouvelle structure, pour un coût global de 10,6 millions d’euros. Les premiers  patients des unités Manet et Corot pourront s’y installer mi-février.
Ces nouvelles unités dépendent du 3ème secteur de psychiatrie adulte du Val-de-Marne (Commune de Champigny-sur-Marne). La gestion des soins psychiatriques est en effet découpée en secteurs en fonction du lieu d’habitation. Opérant sur cinq secteurs, le Centre Hospitalier Les Murets couvre  440 000 habitants, soit près de 33% de la population du Val-de-Marne.  Avant ces nouvelles unités, le troisième secteur disposait déjà du Centre « La Tourelle » et de l’hôpital de jour « La Maison du Parc », mais le dispositif d’hospitalisation datait des années 60, au moment de la création des Murets, et ne répondait plus aux besoins du secteur, ni aux normes de confort et de sécurité en vigueur.










CH Les Murets

Ville : La Queue-en-Brie - Région : Ile de France

Renouveau de l'hospitalisation en psychiatrie adulte à Champigny-sur-Marne

25.01.12 
Le CH Les Murets à La Queue-en-Brie dans le Val-de-Marne inaugure ce 25 janvier un nouveau bâtiment d'hospitalisation de psychiatrie adulte sur la commune de Champigny-sur-Marne. La vétusté du dispositif d'hospitalisation temps plein de ce 3e secteur nécessitant une mise aux normes actuelles de confort et de sécurité, explique cette opération.
Le cabinet Sextant Architecture a donc conçu ce projet qui accueille 45 lits sur deux niveaux et une surface de 2 807 m² hors œuvre nette. L'écriture architecturale est inscrite dans la continuité stylistique du bâtiment d'hospitalisation du secteur 1 inauguré à Fontenay-sous-Bois en 2007, annonce l'établissement dans un dossier de presse. La structure comprend quatre zones distinctes : une zone centrale au rez-de-chaussée pour l'accueil, l'administration et les consultations; une unité de soins dite "patients entrants" baptisée Manet (30 lits en rez-de-chaussée); une unité ouverte dite de "pré-sortants" appelée Corot (15 lits sur deux niveaux) et enfin une zone de locaux d'activité communs pour les patients et le personnel située à l'étage.
L'entreprise Campenon Bernard Construction (CBC - Vinci Construction) s'est chargée de la réalisation. Et la direction départementale de l'équipement du Val-de-Marne a assuré l'Assistance à la maîtrise d'ouvrage (AMO). Des groupes de travail se sont penchés sur la question dès 2006; le permis de construire a été délivré le 19 juin 2009; les travaux ont débuté en mars 2010 et ont duré 19 mois; l'ouverture des unités est programmée à la mi-février.
Quelque 10,6 millions d'euros ont été investis dans cette opération, dont 9,3 millions pour les travaux. L'ensemble a été financé à hauteur de 80% par emprunts, 20% par autofinancement et a reçu une aide du Plan régional d'investissement en santé mentale (PRISM) de 320 000 euros annuels pendant 20 ans, soit 6,4 millions au total pour couvrir une partie des surcoûts d'exploitation.
P.H.

mercredi 25 janvier 2012


Vive émotion après 4 suicides au CHRU de Lille

lequotidiendumedecin.fr 24/01/2012
AFP - PHILIPPE HUGUEN
Quatre suicides en quinze jours parmi des agents du CHRU de Lille : depuis le début de l’année, le personnel hospitalier est confronté à une situation très éprouvante. Une cellule de crise a été mise en place.
Ces drames sont intervenus coup sur coup. Entre le 8 et le 17 janvier, trois agents du service de neurochirurgie se sont donné la mort : un agent d’entretien âgé de 34 ans et père de trois enfants et deux aides-soignantes de 27 ans. Le quatrième travaillait au service de gériatrique des Bateliers, dans le Vieux Lille. Il s’est donné la mort dimanche alors qu’il était en congé.
Cette vague de suicides chez des agents hospitaliers suscite une vive émotion parmi le personnel. Une cellule de crise a été mise en place avec la médecine du travail et des psychologues du service du personnel pour assurer leur accompagnement.
« Il faut soutenir les équipes pour qu’elles ne doutent pas de leur mission. Même si le lien entre ces drames et l’activité professionnelle n’est pas établi, ces décès posent forcément question et il va falloir regarder si des signaux ont été lancés et s’interroger sur nos dispositifs de prévention », insiste Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins au ministère, dépêchée sur les lieux à la demande de Xavier Bertrand, ministre du travail et de la Santé.

Réfléchir à la prévention.

Deux inspecteurs de l’IGAS sont attendus au CHR, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et se mettre à l’écoute de la communauté hospitalière. Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a déclaré en marge de ses vœux à la presse ce mardi « vouloir tout savoir » sur les circonstances de ces suicides en soulignant cependant que cet établissement a « toujours été mobilisé sur ces questions ». Selon la direction de l’établissement lillois, des problématiques personnelles seraient en cause pour au moins deux des agents.
Le directeur de l’agence régionale de santé, Daniel Lenoir, a annoncé la création prochaine d’un observatoire des risques socioprofessionnels, visant à échanger sur les bonnes pratiques et éviter que les tensions au travail ne mènent à de tels drames. « Il faut réfléchir à la prévention que nous pouvons mettre en place. Les situations de mal-être sont difficiles à déceler. Parfois, elles nous échappent. Nous devons en tirer des enseignements », a-t-il conclu.




› FLORENCE QUILLE (plus AFP



Suicides au CHRU de Lille : Xavier Bertrand veut «tout savoir»

Quatre employés de l'hôpital se sont donné la mort en quinze jours. Le ministre de la Santé a diligenté une enquête.


L'hôpital Jeanne de Flandre, à Lille, le 16 juin 2011. (Photo Philippe Huguen. AFP)
Le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, a déclaré ce mardi «vouloir tout savoir» sur les circonstances des suicides de quatre employésdu CHRU de Lille, en soulignant cependant que cet établissement a«toujours été mobilisé sur ces questions».
En marge de ses vœux à la presse, le ministre a souligné qu'un suicide est«toujours un drame intime». Pour autant, après «autant de suicides dans ce service, je veux tout savoir et je veux qu'on prenne toutes les mesures de protection vis-à-vis des personnels», a-t-il dit. Il a rappelé qu'une enquête administrative avait été diligentée et qu'il avait chargé l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) «d'aller voir sur place».
Selon le directeur général du CHRU, Yvonnick Morice, l'enquête administrative en cours doit «établir s'il y a un lien à établir» avec les conditions de travail «pour certains de ces cas». Selon Yvonnick Morice, «dans au moins deux cas, les raisons apparaissent principalement personnelles».

Cellule de crise permanente

Quatre employés du CHRU de Lille se sont donné la mort en l'espace de quinze jours hors de leur lieu de travail. Le premier cas de suicide, survenu le 8 janvier, a touché un agent de service hospitalier, père de trois enfants et âgé de 34 ans, qui travaillait en réanimation neurochirurgicale.
Dans ce service, deux aides-soignantes qui se connaissaient - dont une âgée de moins de 30 ans - et qui travaillaient depuis 2010 et avril 2011 au CHRU, se sont donné la mort dans les jours qui ont suivi.
Dimanche, c'est un aide-soignant d'une quarantaine d'années, qui travaillait dans un service de soins pour personnes dépendantes, qui s'est suicidé alors qu'il était en congé.
Les responsables du CHRU ont également diligenté une enquête auprès du CHSCT, qui devra se pencher sur l'organisation du travail et sur les relations entre les personnels. L'hôpital a également mis en place une cellule de crise permanente avec le service de la médecine du travail et un psychologue.

La CGT dénonce les conditions de travail

La CGT, première organisation syndicale au CHRU de Lille, a dénoncé mardi les «conditions de travail des salariés» qui «contribuent à un quotidien parfois invivable».
«Ce quotidien est le résultat de la politique de santé en France, qui se résume à la maîtrise comptable des dépenses de santé, ayant pour conséquence une intensification du travail», a souligné la fédération santé et action sociale dans un communiqué.
Au CHRU de Lille, «la politique est d'augmenter l'activité à moyens constants. Seul l'équilibre budgétaire compte, au détriment de la santé des salariés et de la prise en charge des patients», ajoute-t-elle.
(AFP)


Décès du psychanalyste André Green

C'était l'un des grands noms de la psychanalyse contemporaine. Cet adepte de Freud s'est éteint ce dimanche à l'âge de 84 ans.

Le psychiatre et psychanalyste André Green, «un des penseurs majeurs de la psychanalyse contemporaine», est décédé dimanche à l’âge de 84 ans.
Né au Caire le 12 mars 1927, André Green a été notamment directeur de l’Institut de psychanalyse de Paris, vice-président de l’Association psychanalytique internationale, professeur à la Freud Memorial Chair de l’University College London et président de la Société psychanalytique de Paris.
«En dialogue direct» avec Jacques Lacan, Donald Winnicott ou encore Wilfred Bion, «il se caractérise par l’ampleur et l’envergure des champs qu’il a abordés et étudiés du point de vue de la pensée psychanalytique», a indiqué la Société psychanalytique de Paris.
On lui doit notamment «une approche originale de la fonction maternelle», d’importants travaux sur l’affect et le langage, ainsi que des avancées dans la compréhension des «états-limites».
Chevalier de la Légion d’honneur, André Green est l’auteur de nombreux ouvrages : le Discours vivant - la Conception psychanalytique de l’affect, Narcissisme de vie, Narcissisme de mort, la Folie privée - Psychanalyse des cas limites, le Complexe de castration, Jouer avec Winnicott…
(AFP)

André Green, psychanalyste, artisan d'un dialogue avec l'ensemble des sciences humaines

Disparition | LEMONDE | 24.01.12

Né le 12 mars 1927 au Caire, le psychanalyste André Green est mort à son domicile parisien, le dimanche 22 janvier.

Ce n'était pas un psychanalyste comme les autres. Il ne se contentait pas d'êtregrand clinicien, thérapeute avisé, pilier des institutions françaises et internationales. Ce qui caractérisait André Green, c'est avant tout une endurance inventive et obstinée pour penser après Freud, pour faire évoluer cette voie singulière qu'il a ouverte, en poursuivant un dialogue constant - ouvert, attentif, exigeant - avec les préoccupations les plus diverses des sciences humaines.
"La psychanalyse ne peut plus avancer dans sa réflexion si elle ne procède pas à une recherche sur la naissance et l'évolution des concepts qui sont les siens et sur leurs relations aux autres savoirs contemporains", confiait-il au Monde dans un entretien publié en 2003. Ces propos résument l'essentiel de ce qui fut, durant plus d'un demi-siècle, son programme de travail. Il l'a conduit, au fil d'une trentaine de livres - et d'innombrables articles, conférences et séminaires -, àconfronter les "idées directrices" de la psychanalyse à celles de la philosophie, de la linguistique, des neurosciences ou de l'anthropologie.
Le long parcours d'André Green commence en Egypte, où il passe sa première jeunesse et fait ses études au lycée français du Caire. Il vient vivre à Paris à 19 ans, en 1946, pour ses études de médecine, qui sont suivies d'un internat de psychiatrie en 1953.
C'est à l'hôpital Sainte-Anne qu'il fait la connaissance d'Henry Ey, puis de Jacques Lacan, dont il se retrouve proche au cours des années 1960. Il se sépare de Lacan en 1967, en raison de désaccords théoriques et pratiques, qui ne l'empêcheront d'ailleurs jamais, en dépit des polémiques, de reconnaîtrel'apport de Lacan au renouveau de la théorie freudienne. Toutefois, c'est plutôt avec Winnicott et Bion, qu'il a contribués à faire lire en France, qu'André Green a préféré cheminer.
Bien que l'ampleur et la diversité de ses travaux rendent difficile tout résumé, il est possible de discerner, dans cette oeuvre foisonnante, des fils directeurs durables. Le premier concerne la question des limites. Plusieurs ouvrages d'André Green portent sur ces états-limites, difficiles à classer, qui se tiennent entre névrose et psychose, notamment L'Enfant de çaPour introduire une psychose blanche, avec Jean-Luc Donnet (Minuit, 1973), ou La Folie privée. Psychanalyse des cas-limites (Minuit, 1990, Gallimard, "Folio", 2003).
Mais la question des limites n'a cessé de le préoccuper également au sujet des pouvoirs thérapeutiques de la psychanalyse. Loin du triomphalisme comme de l'illusion d'être infaillible, Green n'a cessé d'insister, par lucidité, sur les difficultés et même les échecs de la psychanalyse - comme en témoigne l'un de ses derniers ouvrages, Illusions et désillusions du travail psychanalytique (Odile Jacob, 2010) - sans renoncer pour autant à tracer des perspectives pour l'avenir.
Second fil directeur : sa mise en lumière du travail du négatif dans la vie psychique. Entamée sur des études de cas individuels avec Narcissisme de vie. Narcissisme de mort (Minuit, 1983), cette réflexion s'est poursuivie notamment avec Le Travail du négatif (Minuit, 1993) et s'est étendue à la sphère de la culture avec Pourquoi les pulsions de destruction ou de mort ? (Panama, 2007, rééd. Ithaque 2010).
Enfin, c'est autour des spécificités de la vie psychique, de la singularité de ses rapports à la causalité, au temps, aux affects, au discours vivant que sont consacrés plusieurs autres travaux du théoricien, confirmant de thème en thème cette évidence : l'axe central de sa recherche fut toujours de cerner ce qui fait la cohérence propre des processus psychiques, souvent fort différente de notre fonctionnement intellectuel quotidien.
Le sens de l'exploration
On ne saurait oublier que cet homme généreux, passionné en amitié, curieux de tout, continûment attentif aux nouvelles idées, était aussi grand amateur d'art, de musique et de littérature, comme le montrent ses écrits sur Léonard de Vinci, les tragiques grecs, Shakespeare, Joseph Conrad ou Henry James. De son influence, plusieurs volumes d'hommages témoignent, où l'on remarque des signatures aussi diverses que celles de l'anthropologue Maurice Godelier, de l'helléniste Jean Bollack, du neurologue Jean-Didier Vincent ou du poète Yves Bonnefoy.
C'est aux grands humanistes de la Renaissance, en fin de compte, qu'André Green fait penser. On retrouve chez lui les mêmes traits que chez eux : appétit de savoir, sens de l'exploration intellectuelle, goût des dialogues, des découvertes et des polémiques. Et la volonté d'avancer dans la compréhension de l'humaine énigme.
Mais ce nouvel humaniste avait lu Freud, et devait en tenir compte. Il s'y est employé avec un sens très aigu de la pédagogie comme de la rigueur intellectuelle. C'est ce qui le rend, à jamais, original et passionnant.
Roger-Pol DroitLeMagazineLittéraire 

Décès du psychanalyste André Green


25/01/2012 | Hommage | André Green


Ce Lundi 22 Janvier, le psychanalyste français André Green est décédé. En hommage, nous publions une chronique de son livre, Les chaînes d'Eros,  qui avait paru pour la première fois dans le magazine en novembre 1997.

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14, 15 et 16 Mars 2012
136, rue Louis Becker - 69100 VILLEURBANNE - FRANCE
Téléphone Accueil 04 72 65 75 00 - Secrétariat de Direction 04 72 65 75 35
Télécopie : 04 78 03 07 81


Argument pour le XVIème Cours
sur les techniques de soin en psychiatrie de secteur
14, 15 et 16 Mars 2012

Désirable et indésirable clinique

On parle beaucoup de la clinique. Mieux vaut savoir de quoi l'on parle. Pour le dictionnaire Littré, est clinique ce qui se fait au lit du malade (par opposition à la pratique des consultations). Cette situation suppose l'acceptation ou même la recherche d'une proximité avec le patient – dans l'observation comme dans le traitement. Proximité avec son intimité corporelle. En psychiatrie, proximité avec son intimité psychique.
C'est de la proximité avec cette intimité-là que la technologie psychiatrique actuelle cherche à faire l'économie. Elle n'est nécessaire ni pour une prescription médicamenteuse, ni pour la mise en oeuvre d'un programme comportementaliste. Lorsqu'elle est inévitable, comme dans la mise d'un patient sous contention physique, l'application stricte d'un protocole est prévue pour s'en protéger. Cette proximité-là est-elle devenue indésirable ?
Lorsque la relation soignante en psychiatrie est amputée de cette dimension de proximité psychique, que devient-elle sinon une rencontre opératoire dont la seule finalité est la normalisation du sujet par l'extinction de ses déviances sociales ou symptomatiques ?
Nous voudrions dans ce Cours faire l'éloge de cette proximité.

1- D'abord souligner ce qui la rend précieuse pour le patient.
Il n'est plus seul face aux expériences effrayantes de la défaillance de son esprit dans l'invasion psychotique, de la trahison de son corps dans les affections somatiques graves, de la confrontation brutale avec un bouleversement de ses investissements (deuil – naissance – perte d'activité). En acceptant de partager l'intimité de ce vécu, les soignants authentifient son existence, lui donnent une légitimité.

2 - Ensuite repérer dans quels cadres elle peut se vivre.
Le cabinet du psychothérapeute est-il le dernier refuge où elle est licite ?
Qu'en est-il de la multitude d'entretiens proposés à un patient dans son parcours psychiatrique, qu'ils soient individuels, en duo ou en groupe ?
S'agit-il seulement d'évaluer ses capacités et de comptabiliser ses défaillances, ou de l'aider à entrer en communication avec lui-même ?
Que se passe-t-il pour celui qui souffre de troubles psychotiques, dans les diverses structures ambulatoires ou résidentielles (sanitaires ou médico-sociales) qu'il est appelé à fréquenter ?
Leur organisation permet-elle que s'instaure cette proximité entre sa vie psychique et celle des soignants qui, seule, peut lui permettre de retrouver le chemin perdu de la familiarité avec lui-même ?
Comment organiser notre rencontre avec celui qui fuit la confrontation angoissante avec ses émotions par le passage à l'acte suicidaire ou antisocial ?
Avec la femme enceinte au narcissisme fragile, avec l'adolescent barricadé en lui même ?
Avec celui qui vient d'apprendre qu'il va bientôt mourir ?
L'agencement matériel et relationnel de cette rencontre - son cadre - est le préalable indispensable au soin psychique.
Mais ce qui lui donne vie, n'est-ce pas l'instauration patiente de cette proximité psychique désirée et redoutée, qui va permettre la rencontre du patient avec lui même ?

3 - Puis nous intéresser à ceux qui la vivent.
Psychiatres et psychologues, certes. Mais aussi et surtout ceux qui côtoient les patients au quotidien : infirmiers,éducateurs, travailleurs sociaux, auxiliaires de vie.
Lorsque ces interactions entre ces professionnels et les patients ne sont pas reconnues, puis analysées et métabolisées par leurs protagonistes, elles se manifestent chez ces divers intervenants par l'installation d'attitudes figeant la relation dans des attitudes normatives ou moralisantes, et la vie institutionnelle dans une répétition mortifère ou une succession chaotique d'événements insensés.
D'où la nécessité de moments institués où puissent se dire et se comprendre les réactions des uns et les autres à cette proximité avec la vie psychique du patient – réactions pensées, ressenties, agies.

4 - Enfin rechercher ce qui la rend vivable et féconde.
Il ne s'agit pas seulement de vivre cette proximité, il s'agit aussi de la comprendre, d'en analyser les composants, d'en décrire les diverses facettes dont certaines nous fascinent et d'autres nous font peur. Ce n'est pas impunément que se traverse un tel compagnonnage avec les accidentés de la vie, encore moins avec ceux qui ont trouvé refuge dans la folie. On y côtoie l'omnipotence, la furie du désir, le refus obstiné des limites, le plaisir et la douleur de vivre, la fascination de la mort. Il est donc essentiel de se donner les moyens de ne pas s'y perdre, sans pour autant se référer à une ligne de lecture univoque.
Ce Cours a un objectif : contribuer à la recherche de ces moyens. Cette proximité-là a été la chair et le sel du mouvement de rénovation qui a radicalement changé le visage de la psychiatrie au cours des cinquante dernières années. D'avoir été acceptée comme allant de soi, de ne pas avoir été l'objet d'une véritable analyse, elle paie aujourd'hui le prix. Les fascinations, les peurs et les illusions qu'elle a suscitées sont sans doute à la source du rejet irrationnel dont elle est aujourd'hui l'objet. Nous aimerions rassembler dans ce Cours les intervenants et les arguments permettant d'en réhabiliter la pratique.

Ce sera la 16e édition du Cours sur les techniques de soins en psychiatrie de secteur :
1981Techniques de Soins en Psychiatrie de Secteur   
1983Soins et psychothérapies aux psychotiques adultes et enfants
1986Le Dedans et le Dehors. Penser le soin psychiatrique
1988Le théâtre du soin, ses acteurs et ses lieux
1990Les parents psychotiques et leurs enfants
1992Le poids des mémoires, le choc des histoires
1994Le soin entre rupture et capture
1996Les soins psychiques confrontés aux ruptures du lien social
1998Le groupe soignant. Des liens et des repères.
2000Les portes du soin en psychiatrie.
Penser les modalités d’entrée et de sortie dans les dispositifs soignants
2002Malaise dans la psychiatrie.
Changement dans la clinique. Malentendus dans les pratiques
2004L’éloge du risque
2006Conflits et conflictualité dans le soin psychique
2008Transmission
2010Quels toits pour soigner les personnes souffrant de troubles psychotiques ?

ici


Miguel Benasayag Brèves L’Agir sous condition de la complexité, séminaire le mercredi 15 février 2012 à 19h30 à Paris
24 janvier 2012, par Yonne Lautre

SEMINAIRE MIGUEL BENASAYAG

*Laboratoire social "agir et complexité"*

La CRL 10 vous invite à la deuxième séance du séminaire de Miguel Benasayag, 
le mercredi 15 février à 19h30. Adresse 206 quai de Valmy 75010 Paris

pour cette séance ou les prochaines vous pouvez contacter le mail ; 
upls@crl10. net

*Séminaire en coordination avec les laboratorios sociales en Argentina et 
Italie*

Après la présentation du séminaire et de la méthodologie que nous allons 
appliquer, celle-ci sera la première séance intensive.

Comprendre les"pièges" à puissance qui empêchent l’agir dans nos sociétés 
post-modernes exige de comprendre la profondeur et les dimensions de la 
crise qui marque notre époque.

Nous allons commencer par étudier les fondements mêmes de la modernité, en 
comparaison avec les autres structures et modes anthropologiques.

En effet, aussi différentes soient-elles, le trait commun de toutes les 
autres cultures pré-modernes ou para-modernes réside dans leur différence 
partagée avec la modernité.

Aucune ne pariait sur la fin du négatif et l’avènement d’un monde 
paradisiaque.

Comprendre les fondements de la modernité nous permettra de commencer à
connaître les caractéristiques de notre ère post-moderne. 
Le séminaire théorique, assuré par Miguel Benasayag, est toujours accompagné 
de réunions intermédiaires d’élaboration et de "métabolisation" du travail. 
Les réunions intermédiaires peuvent être celles organisées par la CRL 10, 
ou bien celles 
que vos affinités et amitiés vous conseilleront.

Ce n’est qu’après le travail théorique (durée environ 1 an) que le 
laboratoire social commencera, avec ceux et celles qui le souhaiteront, le 
travail pratique.