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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 2 avril 2021

La catastrophe du coronavirus

LE 27/03/2021

À retrouver dans l'émission

RÉPLIQUES

par Alain Finkielkraut

Alors que le Premier ministre a annoncé le 18 mars dernier de nouvelles mesures restrictives pour freiner la progression de l'épidémie de Covid-19, Répliques propose une analyse des conséquences de la pandémie et des choix politiques qui ont été fait. Qu'en est-il de l'expérience de la maladie ? 

Pandémie mondiale
Pandémie mondiale Crédits :  Fiordaliso - Getty

Voici plus d'un an déjà que le monde vit au rythme que lui impose le coronavirus. L'état d'urgence sanitaire se prolonge, les confinements se succèdent, malgré l'ouverture de vaccinodromes, une troisième vague se profile. En France, mais aussi dans des pays aussi peu chamailleurs que l'Allemagne ou la Hollande, les gens n'en peuvent plus. Cette lassitude est multiforme, on se plaint pêle-mêle de l'inefficacité des gouvernants et des mesures autoritaires qu'ils prennent pour enrayer les contaminations. On incrimine simultanément cette foutue maladie et les restrictions des libertés.Pour essayer d'y voir plus clair, j'ai invité aujourd'hui Jean-Pierre Le Goff, qui publie La société malade, et Jean-Pierre Dupuy, qui fait paraître ses pensées par temps de pandémie sous le titre La catastrophe ou la vie. Et c'est sur le mot de "catastrophe" que portera ma première question ; qu'est-ce qui est catastrophique ? Est-ce la pandémie elle-même ? Est-ce la politique brouillonne menée contre cet ennemi retors et invisible ? Est-ce l'ordre sanitaire instauré en réponse à un virus certes très contagieux, mais dont la létalité est inférieure à 0,5 % ?

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jeudi 1 avril 2021

Épisode 4 : Quand le rire s’empare de la radio, les ondes se gondolent

LE 01/04/2021

À retrouver dans l'émission

LE COURS DE L'HISTOIRE

par Xavier Mauduit

Quotidiennement, des émissions radiophoniques réunissent les fidèles amateurs de rigolade, mais parfois le rire s’impose de lui-même. Comment le comique contestataire et transgressif s’est-il fait entendre sur les antennes ? Existe-t-il un humour spécifiquement radiophonique ?

Une génération de comiques talentueux comme Fernandel s'empare de la liberté offerte par la radio pour diffuser des sketchs inédits et créer des programmes amusants.
Une génération de comiques talentueux comme Fernandel s'empare de la liberté offerte par la radio pour diffuser des sketchs inédits et créer des programmes amusants. Crédits : Keystone-France/Gamma - Getty

Le 1er janvier 1955, Louis Merlin lance la radio Europe N°1. Il met en place un "Petit manuel du parfait M.J.", comprendre meneur de jeu : "Le meneur de jeu est un soleil. Le speaker est une lune. Le speaker est un monsieur en col raide à coins cassés qui s’adresse à des auditeurs en corps de chemise. C’est pour cela que ces derniers ne se sentent pas à l’aise avec lui. Le meneur de jeu s’assied à la table de l’auditeur, sur le bras du fauteuil de l’auditrice (ce qu’il ne veut pas dire qu’il soit débraillé ou discret). Il est "l’ami de la maison". Le speaker s’adresse d’une voix puissante à ses "chers-z-auditeurs". Le meneur de jeu parle à l’oreille de ses confidents. Le speaker s’écouter parler, le meneur de jeu se fait écouter". Le Tribunal des flagrants délires, Signé Furax, ou encore Les Grosses têtes, l’humour est consubstantiel de l’histoire radiophonique : quand le rire s’empare de la radio, les ondes se gondolent ! (Xavier Mauduit)

La radio s’impose comme un média de masse dès l’entre-deux-guerres. Les présentateurs et autres animateurs y délivrent des informations concernant la météo, la bourse ou l’actualité, alors que le reste de l’antenne est dédiée aux causeries et aux pièces radiophoniques. La présence de l’humour est résiduelle et elle se résume bien souvent aux performances fantaisistes des chansonniers ou à quelques feuilletons comiques signés Pierre Dac. Au cours des décennies suivantes, les progrès technologiques de la radiodiffusion permettent aux animateurs de se défaire d’une diction très lente et d’une articulation exagérée. Le ton est plus léger, la voix plus chaude, et la connivence avec l’auditeur devient une composante essentielle du son radiophonique. En Mai 68, avec la libération des mœurs et l’essor d’une culture jeune, l’humour entre de plain-pied sur les ondes. Les humoristes comme Coluche, Thierry le Luron ou Pierre Desproges deviennent des vedettes populaires. L’humour se fait plus insolent, plus spontané, sans pour autant renoncer à une certaine écriture dans les sketchs. 

Le début des années 1980 marque aussi l’apparition des radios libres. Des stations comme Carbone 14 privilégient l’esprit de bande et les animateurs osent un humour libertaire, transgressif, qui ne s’interdit aucune thématique. Le rire devient un élément central de la culture radiophonique, les interventions des humoristes-vedettes et de leurs bandes marquent un rendez-vous quotidien immanquable pour des millions d’auditeurs. Comment le rire s’est-il peu à peu imposé comme une composante majeure du son radiophonique ? L’humour des ondes est-il plus transgressif que les autres formes de rire médiatique ? 

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Interview «Si on veut limiter encore la circulation du virus et la survenue de variants, il faudra considérer la vaccination des enfants»

par Olivier Monod  publié le 31 mars 2021

Marie-Paule Kieny, virologue, présidente du Comité Vaccin Covid-19, explique les faiblesses des stratégies vaccinales en Europe et ailleurs dans le monde.

Immunisation des enfants, rythme de production… L’ancienne sous-directrice générale de l’OMS Marie-Paule Kieny passe en revue les obstacles à surmonter et fustige «le repli sur soi [qui a] caractérisé la réponse à la crise dans beaucoup de pays».

Comment jugez-vous le rythme de la vaccination en Europe ?

Malheureusement, le rythme de vaccination à ce jour est encore trop lent, en raison d’une contrainte très importante au niveau des approvisionnements. Un certain nombre de producteurs, en particulier AstraZeneca, livrent beaucoup moins que ce qu’ils avaient promis. Il va donc falloir être patient encore pendant quelques semaines, avec des perspectives d’accélération significative puisque nous attendons beaucoup plus de doses à partir du mois d’avril. Nous sommes en train de vivre quelque chose d’inédit. Une vaccination mondiale seulement quinze mois après l’apparition d’une maladie, cela n’a jamais été fait.

Il y a six mois, quand les vaccins étaient en cours de développement, on se disait que si on avait un vaccin efficace à 50 %, ce serait déjà bien. Finalement, il en existe plusieurs et très efficaces. C’est une situation idéale et pourtant, cela n’avance pas. Comment l’expliquer ?

C’est tout simplement qu’il n’y a pas que les Français et les Européens qui cherchent à avoir des vaccins ! Les Américains sont les premiers servis. Ils ont payé beaucoup et pas seulement depuis le début de la pandémie. Par exemple, Novavax et Moderna ont profité du soutien financier de la Barda [un bureau du département de la Santé et des Services sociaux des Etats-Unis, ndlr] depuis plusieurs années afin de mettre au point les plateformes vaccinales qu’ils utilisent maintenant pour la Covid-19. Il y a une antériorité de l’investissement américain. Et puis il ne serait pas éthique que l’Europe s’arroge la totalité des vaccins disponibles.

Et si l’on arrêtait de culpabiliser les jeunes ?

Pierre Terraz publié le  

Alors qu’une troisième vague pandémique se profile, Emmanuel Macron annonçait hier une nouvelle fermeture des écoles, des collèges et des lycées,plaçant encore au premier plan la question de la contamination des adultes par les jeunes. Interrogé sur France InterGilles Pialoux, chef de service à l’hôpital Tenon, s’insurgeait il y a quelques jours contre ce poids psychologique mis sur la jeunesse en temps de Covid. « Quel est l’impact, pour les adolescents, de se sentir responsable d’un cluster familial ? », demandait-il. Avant de répondre lui-même : « On l’a vécu, nous, dans des familles. C’est compliqué ».


Le cannabis médical

Publié le : 

En France, la prescription du cannabis thérapeutique demeure exceptionnelle, comparativement à certains de ses voisins européens ou aux Etats-Unis. Pour quelles raisons ?

Plusieurs pays en Europe et certains États américains autorisent la prescription de cannabis, dans le cadre du traitement de diverses pathologies, notamment pour prendre en charge les douleurs chroniques, les spasmes liés à la sclérose en plaques, les nausées ou le manque d'appétit associé au VIH-SIDA ou à certains cancers... Cependant, en France, le cannabis thérapeutique est prescrit de manière très exceptionnelle. Une expérimentation a été lancée ce mois-ci. Quelles sont les propriétés médicales du cannabis ? Sous quelle forme utiliser le cannabis thérapeutique ? Y a-t-il un risque d’addiction ? Existe-t-il des obstacles à sa prescription en France ?

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Géants désopilants, espions en herbe… Notre sélection d’albums jeunesse

Publié le 30 mars 2021

« La Matinale » vous propose un choix d’ouvrages destinés aux jeunes lecteurs. Au fil des pages, ils découvriront, entre autres, une girafe à cinq pattes, un oranger vengeur ou encore des dinosaures dans un jardin.

« Papa aux enfers », de Léon Maret.

LA LISTE DE LA MATINALE

Essentielles. Si les librairies le sont au regard des règles sanitaires en période de confinement, les lectures pour jeunes enfants le sont tout autant, en temps de pandémie. Au casting de notre sélection (quasi) mensuelle d’albums jeunesse récemment sortis : un papa en enfer, des girafes à cinq pattes, des géants désopilants, des savants et des espions en herbe, un oranger vengeur, un chien sans nom et pas mal d’autres bestioles et de protagonistes.

« Papa aux enfers » : bric-à-brac démoniaque

Un jour, Papa est parti. Non pas pour aller acheter des clopes et ne plus jamais revenir, mais c’est tout comme. Dans la lettre qu’il a laissée aux enfants, il explique avoir suivi des petites traces qui menaient à la cave après avoir découvert que sa cafetière avait mystérieusement disparu. Aspiré par un miroir magique, le voilà bientôt sur le dos d’un dragon en peluche, errant au milieu des « enfers » – une suite d’étages thématiques, tous plus répugnants : le supermarché, le stade, le musée, le restaurant, l’école, la bibliothèque…

D’étranges objets et de non moins effrayantes créatures peuplent une douzaine de doubles pages baroques, conçues sur le mode d’un « cherche et trouve ». L’imagination débridée de l’auteur, Léon Maret, invite à dénicher des éponges en langue de chèvre, des statues d’hommes invisibles, des saucisses aux Cotons-Tiges ou des clochards milliardaires. Les ombres de Lewis Carroll, Winsor McCay et Sigmund Freud planent au-dessus de ce bric-à-brac méphistophélique. Frédéric Potet

« Papa aux enfers », de Léon Maret. Editions 2024, 32 p. Dès 5 ans.

Détresse psychologique des adolescents : “Une explosion des demandes" au service psychiatrie infanto-juvénile à Besançon

Publié le 31/03/2021

Alors que la troisième vague épidémique est arrivée sur la France, la santé mentale des enfants et des adolescents est de plus en plus préoccupante. A Besançon, les demandes d'accompagnement et de soins psychologiques et psychiatriques des plus jeunes explosent. Explications. 

Certains médecins, psychiatres et psychologues en parlent depuis plusieurs mois déjà. La France traverse, en même temps que la crise sanitaire, une crise psychiatrique importante. Les esprits sont mis à mal, chez les personnes en âge d'appréhender les enjeux actuels, mais aussi chez les plus jeunes. Depuis quelques semaines, les professionnels de santé alertent les autorités sanitaires sur une situation de plus en plus préoccupante. Les enfants et les adolescents subissent de plein fouet la crise et développent de plus en plus de troubles du comportement. “On a une explosion des demandes et des passages aux urgences ou en hospitalisations” nous explique Sylvie Nezelof, cheffe du service psychiatrie infanto-juvénile du CHRU de Besançon. 

Aux urgences psychiatriques, les admissions d’enfants et adolescents ont été multipliées par 3 à 4. “On a beaucoup de crises suicidaires jusqu’à des passages à l’acte mais aussi des pathologies anxio-dépressives ainsi que des troubles du comportement. Les troubles du comportement alimentaires ont également été multipliés par 2 à 2,5 mais nous sommes en train d’analyser les chiffres” détaille Sylvie Nezelof, tout en précisant que les services psychiatriques subissent eux aussi une saturation.

"On passe des heures à chercher un lit d’hospitalisation"

Ces constatations sont partagées par Angèle Consoli, pédopsychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et désormais membre du Conseil scientifique. “Quand un adolescent doit être hospitalisé parce qu’il y a un risque suicidaire majeur, par exemple, et qu’on passe des heures à chercher un lit d’hospitalisation pour finir par dire à ses parents que le jeune doit rentrer chez lui parce qu’on n’a pas de place, c’est particulièrement préoccupant et source de tensions pour nous, et assez douloureux” a expliqué récemment la pédopsychiatre sur France Inter. A noter qu’en temps normal, le suicide est l'une des cinq causes les plus fréquentes de décès chez les adolescents.

D’ailleurs, les jeunes en détresse, quelle que soit leur pathologie, ne sont pas toujours connus des équipes soignantes. “Il y a un certain nombre de jeunes qu’on ne connaissait pas avant, qui n'étaient pas suivis” confirme Sylvie Nezelof, du CHU de Besançon.

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Abler Digital Health : Des séances de psychothérapie gratuites avec le psychologue Sarvesh Dosooye

Face à la pandémie qui nous frappe, la priorité de tout le monde est la santé physique. Cela va de soi… Pourtant, la santé mentale est tout aussi primordiale lors d’une crise d’une ampleur telle que celle-ci. Selon Sarvesh Dosooye, psychologue spécialisé dans la psychologie du travail, « en règle générale, les gens sont plus attentifs à leur santé physique que mentale, qui est intangible. Cela fait que l’on a tendance à être plus réactif que proactif à ce niveau, on attend que le mal soit fait pour réagir. Mais comme pour tout problème de santé, la psychologie marche mieux par anticipation que par réaction ».

Après de longues études aux Etats-Unis, en France, en Italie et au Portugal, Sarvesh Dosooye est revenu à Maurice il y a une dizaine d’années afin de promouvoir la psychologie dans l’île. Dès son retour, il constate que la santé mentale reste un sujet très délicat au sein de notre société. « En dix ans, il y a eu une certaine amélioration, mais force est de constater que ce sujet est encore aujourd’hui très largement tabou. C’est malheureux, car négliger son affect peut avoir des conséquences très négatives dans la vie de tout un chacun », constate le psychologue.

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Historiques Dans nos comportements («bah ouais»)


par Guillaume Lachenal, historien des sciences, professeur à Sciences-Po (Médialab)

publié le 31 mars 2021 

Porter un masque, respecter les gestes barrières… Contre le Covid, l’avenir dépendra de chacun d’entre nous, répète-t-on. Vraiment ? Les études sur le sida ont démontré que les conduites individuelles n’ont qu’un effet marginal sur l’épidémie, leur effet étant écrasé par des variables liées à l’environnement social et politique.

«L’épidémie dépendra de nos comportements» : voilà un constat raisonnable et banal. On le retrouve en version autoritaire ou bienveillante chez Boris Johnson, le préfet Lallement et mille autres experts et commentateurs. Il y a pourtant quelque chose qui cloche dans ce cliché, quelque chose de bête et de tragique, auquel il faudrait pouvoir répondre sans passer par un autre poncif, celui des fins limiers de la critique du néolibéralisme : «Vous, les politiciens, individualisez les responsabilités pour échapper aux vôtres.» Alors que nous avons enfin en France un message de santé publique potable («dehors en citoyen, chez moi avec les miens»), la question mérite mieux : d’où vient cette évidence, selon laquelle la lutte contre une épidémie passe par les «comportements individuels» ? Et qu’est-ce que cette «brique» de bon sens, comme aurait dit Roland Barthes, nous empêche de comprendre ?

«Rendre la justice» : la parole est aux juges

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 31 mars 2021

En écho à son documentaire du même nom, le réalisateur Robert Salis a laissé s’exprimer 65 magistrats dans un ouvrage. Pour comprendre de l’intérieur ceux qui ont le pouvoir de poursuivre ou de juger leurs concitoyens.

C’est une carte blanche inédite. Dans le prolongement de son excellent documentaire Rendre la justice, coécrit avec le magistrat Jean-Christophe Hullin et disponible en DVD, Robert Salis rassemble dans un ouvrage du même nom les voix de 65 robes rouges et noires. On y retrouve quelques-uns des 23 visages du film et d’autres, de petites juridictions, de province ou d’outre-mer, pour décrire ce que signifie «rendre la justice» au quotidien. Tenues à un devoir de réserve qui rend leur parole rare, les «bouches de la loi» se sont volontiers pliées à ce libre exercice d’écriture. Avec cette ambition, à l’heure d’une justice toujours plus chahutée (trop lente, trop politique, trop laxiste, trop corporatiste et on en passe) et néanmoins objet d’une exigence et d’un désir croissants, de mieux la faire comprendre. Et de déconstruire les idées reçues.

De si violentes fatigues

Une recension de Victorine de Oliveira, 

publié le 

De si violentes fatigues
  • Auteur Romain Huët
  • Editeur PUF
  • Pages 462p

On a vu fleurir des ouvrages concernant la fatigue au travail et le burn-out, moins ceux qui concernent une fatigue à la fois plus profonde et inquiétante : celle d’être soi. Plus communément appelée dépression, elle n’est pas qu’un mal d’ordre psychologique : elle porte une puissance de subversion politique, et c’est toute l’originalité du propos de Romain Huët. Non, le dépressif n’a pas renoncé, abdiqué. Non, il ne se trouve pas dans une situation d’échec, comme on le prétend trop souvent. Il lance plutôt une protestation : « Le “malheureux” ou “l’épuisé” est une figure importante, le murmure du monde défait. Il prévient les devenirs. Il est voué à occuper nos scènes scientifiques et politiques. Sur les côtés de la société, il l’altère en raison de sa non-adhésion à son présent », affirme Huët. Il y a donc refus, négation, mais aussi appétit pour un ailleurs, un autre de ce monde-là.


Confinement, numérique et neurosciences : les apprentissages face à la pandémie. Avec Stanislas Dehaene

LE 31/03/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Alors que la fermeture des écoles menace les régions les plus touchées par la pandémie, nous recevons ce matin le neuroscientifique Stanislas Dehaene, Président du Conseil scientifique de l’éducation nationale pour nous parler des nouveaux défis de l’apprentissage face à la pandémie. 

Élèves d'une école à Bischwiller, le 2 novembre 2020.
Élèves d'une école à Bischwiller, le 2 novembre 2020. Crédits :  PATRICK HERTZOG - AFP

Il y a un an, toutes les écoles fermaient avec le confinement. Depuis, les conséquences ont été dénoncées, entre décrochage scolaire et accroissement des inégalités. À la veille d’une potentielle nouvelle fermeture des écoles dans certains départements, nous recevons Stanislas Dehaene, neuroscientifique et Président du Conseil scientifique de l’éducation nationale. Un enfant peut-il apprendre à distance face à un écran ? Quelle place pour le numérique dans les écoles ? Comment la neuroscience peut-elle répondre à la croissance des inégalités ?

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Les astrocytes seraient impliqués dans la dépression

Mercredi, 31/03/2021

Les astrocytes seraient impliqués dans la dépression

Une équipe de neurologues de l'Université McGill a identifié un lien entre la dépression majeure et un tout petit groupe de cellules du cerveau qui soutiennent la fonction neuronale : ainsi, les chercheurs identifient des différences de composition cellulaire du cerveau chez les adultes déprimés décédés par suicide par rapport à des personnes en bonne santé mentale. La découverte, présentée dans la revue Frontiers in Psychiatry, qui met à nouveau en avant le rôle clé des astrocytes, laisse espérer des options de traitement mieux ciblées.

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Santé mentale: mieux vivre au quotidien grâce au soutien par les pairs

     
  • BÉATRICE ST-CYR-LEROUX 
  • LE 1 AVRIL 2021

Un professeur de l’UdeM fait paraître un livre pour aider les personnes atteintes de troubles mentaux à se rétablir.

Trouble anxieux, dépressif, psychotique, de la personnalité, de dépendance, du spectre de l’autisme… Les troubles mentaux sont nombreux et touchent une personne sur cinq au Québec comme au Canada.

Tantôt épisodiques, tantôt plutôt chroniques, ces troubles ont des effets significatifs sur la trajectoire de vie de la personne atteinte. Comment faire pour se rétablir et mener une vie autonome?

Pour Jean-François Pelletier, professeur au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, le soutien par les pairs peut grandement aider au rétablissement et à l’épanouissement de ceux et celles qui souffrent de troubles mentaux. Il s’agit d’une entraide entre personnes étant ou ayant été atteintes d’un problème de santé mentale.

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Covid : l’hôpital de Bobigny lance la première consultation psy pour les familles en deuil

 

 PAR MIKAËL LIVRET  30 MARS 2021

L'épidémie de Covid-19 a fait plus de 94 000 morts en France, et laisse des centaines de milliers de personnes face à des deuils parfois insurmontables. Pour eux, une consultation psychologique unique a été créée par l'hôpital de Bobigny.

Visites interdites dans les hôpitaux, corps des défunts invisibles et intouchables, rites funéraires proscrits... "On s'est rendu compte très vite que les familles vivaient des situations infernales", se souvient le chef psychiatrie de l'hôpital Avicenne (AP-HP), Thierry Baubet. 

Afin de faire connaître cette ligne de soutien psychologique (téléphone, visioconférence et rendez-vous physiques), le psychiatre a fait diffuser des flyers dans les hôpitaux, les morgues ou encore les pompes funèbres. En 10 mois, près de 300 "endeuillés" franciliens ont été accompagnés.

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Pédocriminalité «Un enfant sur trois est exposé à des délits sexuels»

par Anaïs Coignac  publié le 31 mars 2021

Véronique Béchu dirige depuis 2018 le groupe central des mineurs victimes, chargé de la pédocriminalité au siège de la PJ à Nanterre. Pour «Libération», elle décrit le phénomène inquiétant des viols commis en ligne, via notamment l’essor du streaming en direct, et souhaite des moyens humains supplémentaires face à la masse des dossiers.

A Nanterre (Hauts-de-Seine), au sein de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), un service de 14 enquêteurs travaille sur l’exploitation sexuelle des mineurs en ligne et la pédocriminalité. A sa tête depuis 2018, la commandante Véronique Béchu a répondu aux questions de Libération.

Pouvez-vous nous expliquer votre périmètre d’activité ?

Le vecteur de notre saisine, c’est l’infraction en ligne. Nous n’avons pas la possibilité d’absorber tout le flux qui nous arrive, donc nous priorisons les dossiers : ceux avec les faits les plus graves, ceux avec un volet international car c’est aussi de notre ressort, ceux de corruption de mineurs, de sextorsion s’il y a une résonance nationale ou un grand nombre de victimes. Certains dossiers de corruption comportent 150 à 200 mineurs victimes pour un seul individu. Ce sont des affaires souvent techniques, chronophages, qui demandent une expertise. Nous avons aussi une priorisation en matière d’âge des enfants : nous travaillons quasiment exclusivement sur des mineurs de 0 à 10-12 ans. Et dans cette tranche, près de 50 % de nos dossiers, c’est du 0-4 ans. Le reste du spectre est envoyé en province, aux sûretés départementales et aux brigades de protection de la famille.

600 000 français touchés. 10 ans de retard au diagnostic. Les troubles bipolaires souffrent d'une stigmatisation accrue et d'un budget "insuffisant" qui altèrent leur prise en charge. FondaMental appelle à se mobiliser et à soutenir la recherche !

 Par  

600 000 français touchés. 10 ans de retard au diagnostic. Les troubles bipolaires souffrent d'une stigmatisation accrue et d'un budget "insuffisant" qui altèrent leur prise en charge. FondaMental appelle à se mobiliser et à soutenir la recherche !


Tout ce que vous devez savoir sur votre vagin

•  Le 30 mars 2021

Tout ce que vous devez savoir sur votre vagin

Au XXIe siècle, malgré la libération des mœurs, seulement la moitié des femmes est satisfaite de sa vie sexuelle, et un tiers atteint l’orgasme par la seule pénétration.

Dans son dernier ouvrage La Bible du vagin, la Dr Jen Gunter décrypte sans tabou les mystères du sexe féminin.

La philosophe Camille Froidevaux-Metterie parle d’un «tournant génital du féminisme» pour qualifier cette prise de parole nouvelle autour de l’intime et du corps féminin. Ouvrages sur le clitoris, les seins, la sexualité… Et aujourd’hui, ce «dico» du vagin, près de quatre cents pages sur le sujet écrites par la Dr Jen Gunter. Médecin gynécologue, spécialiste de santé féminine et du traitement de la douleur aux États-Unis depuis trente-trois ans, cette femme de science sait de quoi elle parle.

Le point G n’existe pas

Hygiène, lingerie, règlesaccouchement, pratiques sexuelles, chirurgie plastique… L’auteure aborde tous les sujets sans édulcorer la réalité ni la transformer en source d’inquiétude. L’occasion de rétablir quelques vérités : non, le point G n’existe pas. Cette zone magique et hautement érogène mise en lumière en 1950 par le Dr Ernst Gräfenberg ne serait en fait qu’une partie du «complexe clitoridien». Pour notre experte, stimuler ce point à l’entrée du vagin revient à stimuler le clitoris, seul organe du corps exclusivement réservé au plaisir. Autre sujet de réflexion : au XXIe siècle, malgré la libération des mœurs, seulement la moitié des femmes est satisfaite de sa vie sexuelle, et un tiers atteint l’orgasme par la seule pénétration.

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Témoignages : qui sont les « shifters », ces ados qui échappent à la réalité par la pensée

L'ADN

  

le 31 mars 2021

femme sur son lit, mains sur les yeux

Pour échapper à l'âpreté du quotidien, les boomers regardent la télé. Les millennials, eux, s’oublient devant un film. Quant aux ados de la génération Z, ils et elles changent littéralement de réalité – le tout sans avoir recours à la technologie. Témoignages.

Aller à l’école, voir ses amis, se prendre un zéro en maths, tomber amoureux… Depuis plus d’un an, la vie des ados est au point mort.Leurs perspectives d’avenir, embrumées de discours inquiets et de restrictions liées à la pandémie, sont loin d’être à l’ordre du jour. Alors, pour échapper à un quotidien reclus difficile à supporter, certains s’en remettent à leur imaginaire en se projetant quotidiennement dans des univers fantasmés

De simples rêveries adolescentes ? Pas vraiment puisqu’il s’agit littéralement de changer de réalité ou plutôt de “shifter” vers des univers désirés, décrivent Dani, Smera et Sariah, trois jeunes Américaines d’une quinzaine d’années qui ont accepté de témoigner. Elles ne se connaissent pas, mais côtoient, en ligne, les mêmes communautés où l'on partage ses techniques pour accéder à des réalités alternatives par la pensée, le plus souvent via des scénarios préalablement orchestrés. Ces techniques, qui s’apparentent à des formes d’autohypnose ou de méditation, fascinent car elles touchent aux états modifiés de conscience. 


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