Les manifestants ont étendu 80 grands draps blancs devant la cathédrale de Rouen, symbolisant 80 suppressions de postes, ce jeudi 15 octobre 2020. « Il y a un plan de suppression de 80 lits alors que l’établissement est en sur-occupation. On a besoin au contraire de lits supplémentaires », a expliqué à l’AFP Hugo, infirmier depuis sept ans à l’hôpital psychiatrique dit du Rouvray, préférant ne pas donner son nom de famille.
« La direction a proposé de supprimer 80 postes pour trouver sept millions d’euros […] Tout cela n’a pas de sens compte tenu de la demande actuelle en matière de soins psychiatriques. C’est un raisonnement comptable qui ne correspond à aucune pratique », peste Gaël Fouldrin, président de la commission médicale d’établissement (CME).
« Abasourdis par cette décision »
Selon lui, « la quasi-totalité des 115 médecins de l’établissement ont signé une pétition » dans laquelle ils « s’opposent à la fermeture annoncée de davantage de lits d’hospitalisation ». « Nous sommes abasourdis par cette décision », a renchéri Thomas Petit, délégué syndical Sud.
Trois mois après leur dernière mobilisation le 14 juillet, les syndicats hospitaliers et les collectifs de soignants organisent, jeudi, une nouvelle journée de manifestations pour « des embauches massives immédiates ».
Le Monde avec AFPPublié le 15 octobre 2020
En pleine reprise de l’épidémie de Covid-19, une nouvelle journée de grève et de manifestations était organisée, jeudi 15 octobre, par des syndicats et collectifs hospitaliers, tandis que l’exécutif lâchait du lest pour remobiliser les soignants avant les vacances et le couvre-feu.
La trêve aura été de courte durée. Trois mois après leur dernière mobilisation le 14 juillet, la CGT et ses alliés appelaient une nouvelle fois les personnels des hôpitaux et des Ehpad à exprimer leur colère et leur désarroi.
A Paris, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi derrière les Invalides, d’où elles se sont élancées en cortège vers le ministère de la santé voisin. Dans la foule, Margarita, agente de service en psychiatrie, explique qu’il y a « de plus en plus de travail depuis le Covid et on est toujours en sous-effectif ».
[...] À l’occasion des journées nationales de l’architecture qui se tiendront les 16, 17 et 18 octobre, des conférences et des visites seront organisées afin de découvrir l’Hôpital psychiatrique départemental des Hautes Alpes à Laragne-Montéglin. Renommé aujourd’hui Centre hospitalier Buëch-Durance, ce bâtiment a été inauguré en 1959 et possède cette « architecture qui témoigne d’une période de l’histoire de la psychiatrie française ».
Protéger et soigner, d’un côté, contrôler ou contraindre de l’autre. Comment la prise en charge de la vieillesse dépendante est-elle pensée et quels moyens lui sont dédiés ? Comment vit-on en Ehpad ? Quelles relations s’établissent entre résidents et soignants ? Quelle place pour l’intimité, la sexualité en institution ? Quelles alternatives à l’Ehpad classique face au nombre grandissant de cas d’Alzheimer ? Ce sont quelques-uns des questionnements qui traversent cette série documentaire.
Longtemps conçu comme un moment privé réduit à la sphère familiale, le vieillissement est devenu, au cours du 19ème et 20ème siècle, un objet social et...
L'exposition Hypnose explore, pour la toute première fois, une histoire culturelle de l’hypnotisme de Mesmer à aujourd'hui, et les liens étroits que les pratiques artistiques ont entretenus avec l’histoire de l’hypnotisme, de la fin du 18e siècle à nos jours.
Située au carrefour de l’histoire de l’art, de l’histoire des sciences et de la culture populaire, l’exposition couvre tout le champ des arts visuels et vivants : de la peinture à la sculpture, du cinéma à la performance.
Estimer la pauvreté dans le monde n’est pas chose aisée. En effet, la définition même du seuil de pauvreté tout comme les méthodes de calcul diffèrent selon les pays ou les organismes internationaux. Deux économistes proposent donc une nouvelle méthode d’évaluation, présentée dans cet article du blog Dialogues économiques.
Combien y a-t-il de personnes pauvres dans le monde ? Si la question semble modeste, sa réponse est riche en difficultés. Il est ardu de savoir qui vit en situation de pauvreté et les moyens utilisés pour dénombrer ces personnes peuvent donner des valeurs très différentes. C’est ce que montrent les économistes Zhou Xun et Michel Lubrano dans un article proposant une nouvelle méthode pour évaluer la pauvreté dans les pays en développement1.
Entre 1,698 et 1,846 milliard de personnes vivaient dans la pauvreté dans le monde en 2001. Ces chiffres précis à la virgule près sont issus des estimations de Zhou Xun et Michel Lubrano. Et les quelque 200 millions de différence entre ces deux nombres ont leur importance : plus que des chiffres, il s’agit de 200 millions de personnes. Mais qui sont les personnes derrière ces nombres ?
Zhou Xun et Michel Lubrano recensent trois définitions de la pauvreté. D’une part, la pauvreté absolue qui se réfère au manque des moyens essentiels à la survie. Elle est définie par le revenu minimum pour pouvoir se procurer un « panier de biens » qui correspondrait à 2100 calories par jour et par personne (ce qui doit permettre à un adulte de survivre), au logement et autres nécessités vitales. Elle est surtout utilisée par les pays dits en développement où la subsistance même de la population n’est pas assurée (famine, malnutrition….).
Par opposition à la pauvreté absolue, ils mettent en avant la notion de pauvreté relative qui prend en compte l’inclusion sociale, faisant référence à un article d’Atkinson-Bourguignon (2001). Depuis la Grèce antique où la pauvreté était associée à l’exclusion de la vie de la cité, jusqu’au lien actuel entre non-emploi et pauvreté, le « pauvre » est défini comme un individu en marge de la société.
Danseur de breakdance, BBoy Haiper a époustouflé le jury de l’émission "la France a un incroyable talent" qui reprend le 20 octobre. Une prestation d’autant plus exceptionnelle que le jeune homme est handicapé des jambes.
C’est un tonnerre d’applaudissements qui a suivi la prestation de BBoy Haiper, de son vrai nom Youcef, breakdancer de 27 ans. Pendant près de trois minutes, il s’est produit devant le jury de l’émission « La France a un incroyable talent », dont la nouvelle saison démarre mardi 20 octobre. Un exercice d’autant plus périlleux pour le jeune homme qu’il est porteur d’un handicap physique, ses deux jambes ne peuvent le porter et l’obligent à se déplacer avec des béquilles.
L'octogénaire a raconté à la cour son épuisement physique et psychique face à la maladie neuro-dégénérative dont souffrait sa femme.
«Vous savez pourquoi vous êtes là ?» «Parce que j'ai tué ma femme.» La réponse claque comme un coup de tonnerre dans la salle Myriam Ezratty du palais de justice de l'île de la Cité. Pendant deux jours, Michel G., 88 ans, est jugé pour le meurtre de son épouse, tuée à coups de couteau en avril 2017 dans le 20e arrondissement de Paris. Avec l'octogénaire, pantalon gris, doudoune noire, masque jetable, lunettes souvent ôtées et rares cheveux blancs peignés sur le côté, c'est toute une époque qui est convoquée à la barre.
« Ordesa », contraction de « hors de ça », fait référence au Horla, la nouvelle de Guy de Maupassant (1850-1893), dont il a écrit deux versions. C’est l’édition de 1887 qui a inspiré le film hybride Ordesa, celle où le narrateur conte la lente possession de l’esprit du protagoniste par une entité mystérieuse.
Le texte offre plusieurs interprétations. Le lecteur peut choisir de se placer en témoin de la dérive mentale du narrateur, de celle de l’écrivain, en confident ou encore comme la cause de sa folie. Le réalisateur Nicolas Pelloille-Oudart reproduit ce procédé dans Ordesa, en proposant au spectateur de participer à une expérience interactive inédite, qui mêle les codes de la fiction à ceux du jeu vidéo.
Comme pour tout « game », mieux vaut consulter le tutoriel avant de se lancer. A priori, l’usage est simple. Le spectateur se « déplace » en inclinant son écran (smartphone ou tablette) à l’intérieur de longues scènes grâce à une vision à 360 degrés – en forêt, dans une clairière, devant une maison blanche, à l’intérieur des pièces. Et, selon où se porte son regard – l’embrasure d’une porte, une fleur, une fenêtre –, il ouvre une des deux ou trois scènes suivantes possibles. Plusieurs versions d’Ordesa existent donc, mais elles mènent toutes au même final. Ce qui fait que, sans cet avertissement préalable, le spectateur ne s’en rendrait pas compte.
« Miser sur l’atmosphère et les silences »
On est loin du spectaculaire de l’immersion 3D. Pour autant, le procédé est sophistiqué. « Il fallait permettre au spectateur de “bouger” la caméra. Trois grandes phases de test ont amené à réécrire l’histoire à chaque fois », indique Nicolas Pelloille-Oudart en introduction. Le coscénariste, Nicolas Peufaillit, s’est chargé des adaptations : « Nous avons choisi de réaliser une expérience peu dialoguée. Et de miser sur l’atmosphère et les silences. »
Il faut effectivement attendre de longues minutes avant d’entendre autre chose que le tic-tac d’une horloge ou le grincement des gonds d’une porte. Et de voir apparaître une jeune femme, Lise (mystérieuse Melissa Guers), déposée en voiture par un ami (Lorenzo Lefebvre). Tout est fait – musique, brume… – pour que le spectateur comprenne qu’il doit s’inquiéter.
Les plans panoramiques se succèdent, lentement, jusqu’à la découverte d’une belle demeure un peu délabrée. Dans le hall, les pièces aux tonalités de rose ou de gris, l’esthétique oscille entre tableau d’artiste et décors de jeux vidéo. Le bruit d’un rabot précède l’apparition de Carlo Brandt, acteur charismatique (Déjà mort, en 1998, Kaamelot, à partir de 2007, Le jour attendra, en 2013…) dans le rôle du père de Lise.
La maison semble hantée. On retrouve là la patte de Nicolas Peufaillit, créateur de la série Les Revenants [également coscénariste primé aux Césars pour Un prophète (2009), de Jacques Audiard]. A moins qu’il ne s’agisse de « signes » d’un drame familial. La tension, la violence contenue, entre le père et sa fille, montent par paliers. Le « jeu » consiste à observer les acteurs tâtonner pour faire ressurgir le passé.