- 7 NOV. 2016
- PAR ANDRÉ BITTON
A propos de la banalisation des pratiques inhumaines et dégradantes dans le cadre des hospitalisations sous contrainte et du manque de contrôle de ces pratiques. Un exemple dans un service de l’hôpital Sainte-Anne à Paris.
Yaël Frydman, Secrétaire du Bureau du C.R.P.A. (Cercle de Réflexion et de Proposition d’Actions sur la psychiatrie), association agréée d’usagers et d’anciens usagers de la psychiatrie.
Contribution suite au colloque « Approches éthiques de la contention en psychiatrie et dans les EHPAD » organisé le 17 octobre 2016, à la Mairie du 4ème art de Paris, en présence de Mme Adeline Hazan, CGLPL.
Paris, le 26 octobre 2016.
Nous devons au Collectif des 39 d’avoir en 2010 posé publiquement le problème de la banalisation des pratiques d’isolement et de contention en milieu psychiatrique.
Durant ce colloque Eric Favereau, journaliste à Libération, interrogeait sur le fait qu’il y a 30 ans, ces pratiques étaient marginales. « Que s’est-il passé ? » demandait-il.
Pour éléments de réponse, nous pouvons rappeler la politique de restructuration hospitalière concernant la psychiatrie (120 000 lits en 1987 et 55 000 en 2012). Certes, la politique de sectorisation a été mise en œuvre mais les équipements de proximité sont restés sous-développés. Nous rappelons aussi qu’entre 1992 et 2003, les mesures d’hospitalisations psychiatriques sans consentement ont doublé passant de 39 000 mesures annuelles à 78 000. Elles sont restées aux alentours de ce seuil depuis lors tandis que le nombre de personnes hospitalisées sans leur consentement est en hausse constante, de même que la file active globale de la psychiatrie publique et privée.
Moins de lits, moins de personnels, moins de moyens d’un côté, et de l’autre, une croissance de la file active et du nombre de personnes hospitalisées en soins psychiatriques sans consentement.