Arrêter de fumer diminue le risque suicidaire
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
dimanche 10 avril 2011
L’autisme : du développement cérébral au diagnostic précoce dans le cadre du cycle : « Troubles envahissants du développement »
[ du 21/04/2011 à 09:00 au 22/04/2011 à 17:00 ]
[ du 21/04/2011 à 09:00 au 22/04/2011 à 17:00 ]
Titres des conférences : « Classification en psychopathologie : entre le principe heuristique et la gestion » Rutger Jan VAN DER GAAG (Université de Radboud, Nijmegen, Pays Bas) « Maturation cérébrale et maladies neuro- psychiatriques : gènes et environnement » Yehezkel BEN-ARI (Institut de neurosciences de Méditerranée, Marseille) « L’examen clinique en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : pratique adaptée à divers âges de développement 1 » Rutger Jan VAN DER GAAG « Le chlore dans tous ses états : quand sa régulation module la maturation cérébrale. Implications cliniques » Yehezkel BEN-ARI « La détection précoce de l’autisme : un plan communautaire et clinique » Rutger Jan VAN DER GAAG « L’examen clinique en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : pratique adaptée à divers âges de développement 2 » Rutger Jan VAN DER GAAG Cas cliniques présentés par le Centre de ressources autisme de Bretagne (Brest)
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La stratégie du choc où comment l’économie ultra libéral s'inspira des méthodes de la psychiatrie..
Publié par lorelei avalon
07/04/2011
La stratégie du choc le film
Synopsis : Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d'état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plonge chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S'il est une personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c'est Milton Friedman, Prix Nobel d'économie en 1976. Friedman soutenant l'ultra libéralisme, conseilla aux hommes politiques d'imposer immédiatement après une crise les réformes économiques douloureuses avant que les gens n'aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de stratégie du choc. En utilisant de nombreuses images d'archives Michael Winterbottom et Mat Whitecross démontrent la puissance du texte de Naomi Klein et la nécessité de résister.On pense tous qu'un choc vient apres un traumatisme, bien entendu cela est vrai mais il est existe aussi une autre façon de mettre en place un choc, désorienter, faire perdre les repéres, les racines, casser les identités etc... Et on peut remarquer que l'economie actuel est basé sur un déreglement aboutissant à la perte de repere et la désorientations, nous avons là les symptômes classique de la dépression des désordres en lien avec le mental... L'histoire dans cette émission commence dans l'un des films d'horreurs on jurait tous que c'est pas possible et pourtant, on y voit les pires tortures au nom de la santé mentale par un dénommé Cameron...
Après trente ans de silence, la CIA, l'agence de renseignements américaine, a été forcée de révéler sa participation à des expériences secrètes de contrôle mental. Ces expériences avaient été conduites à l'insu de certains patients entre 1956 et 1963, sous la direction du docteur Ewen Cameron, psychiatre et directeur de l'Allan Memorial Institute de Montréal. Cameron effectuait des traitements de « déprogrammation » du cerveau sur des patients prétendument atteints de maladies mentales. Le programme était financé par la CIA et soutenu par le gouvernement canadien de l'époque. En 1951, en pleine guerre froide, des représentants de la CIA et un groupe de psychiatres se seraient retrouvés à Montréal pour préparer le projet « Blue Bird », qui devait servir à l'élaboration de techniques de lavage de cerveau, de conditionnement, de persuasion, de propagande et de contrôle psychologique des masses et de membres d'organisations. Le docteur Cameron, ancien colonel de l'armée américaine, reçut 25 millions de dollars pour procéder à des expériences sous le couvert de traitements thérapeutiques.
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Les structures cérébrales détermineraient si on est de droite ou de gauche
Les structures cérébrales révéleraient les orientations politiques d'un individu, selon une étude menée par des chercheurs britanniques publiée jeudi aux Etats-Unis.
Ainsi ceux qui se disent progressistes ont tendance à avoir un cortex cingulaire antérieur --partie frontale du cortex dont les fibres relaient les signaux neuronaux entre les hémisphères cérébraux droit et gauche-- plus développé que les personnes se considérant conservatrices, expliquent les auteurs de ces travaux parus dans la revue Current Biology.
Ces différences structurelles correspondent au fait que les progressistes ont de plus grandes facilités à gérer des informations contradictoires et les conservateurs à percevoir une menace, précisent les auteurs de l'étude.
"De précédentes recherches ont révélé que des traits psychologiques particuliers prédisposaient un individu à certaines orientations politiques", relève Ryota Kanai, de l'Université College London, un des co-auteurs.
"Notre recherche établit désormais un lien entre ces traits et ces structures spécifiques du cerveau", ajoute-t-il.
Ces chercheurs se sont aussi appuyés pour leurs travaux sur de nombreuses autres recherches en psychologie montrant que les conservateurs sont plus sensibles à la menace et à l'anxiété face à l'incertitude tandis que les progressistes ont tendance à être plus ouverts à de nouvelles expériences.
Ryota Kanai et son équipe ont pensé que de telles différences fondamentales de personnalité devraient aussi se révéler physiologiquement dans le cerveau.
Et c'est en fait exactement ce qu'ils ont constaté, soulignent les chercheurs, ajoutant ne pas savoir avec certitude ce qui est venu en premier.
"C'est possible que les structures cérébrales ne sont pas figées tôt dans la vie mais qu'elles peuvent être façonnées au cours du temps par nos propres expériences de la vie", relève Ryota Kanai. "Et naturellement, il est bien connu que certaines personnes changent d'opinions dans le cours de leur vie", ajoute-t-il.
Mais Ryota Kanai a mis en garde contre le fait de trop extrapoler les résultats de cette étude en raison des nombreuses incertitudes entourant les corrélations observées avec les caractéristiques physiologiques des zones cérébrales examinées.
"Il est très improbable que l'orientation politique est codée dans ces régions cérébrales", note-t-il.
"Plus de recherche est nécessaire pour déterminer comment ces structures du cerveau facilitent la formation de ces attitudes politiques", dit-il.
(Note du rédacteur : Si le ridicule tuait, il y aurait une hécatombe chez certains neuromanciens ...)
Utiliser le cerveau pour le faire évoluer
le 05/04/11Dans un débat sur le posthumain qui tend à s’enliser dans les arguties quasi théologiques sur la Singularité ou la machine intelligente, Mark Changizi explore une voie originale.
Ce spécialiste des neurosciences évolutionnistes, dirigeant la section “cognition humaine” au 2ai Labs, n’est pas complètement inconnu des lecteurs d’InternetActu. Il a dirigé l’équipe qui s’est penchée sur les étonnantes ressemblances entre la structure d’une ville en développement et celle du cerveau humain.
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Ne refusons pas la loi sur la psychiatrie
07.04.11
La loi relative aux "droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques" a été votée le 22 mars à l'Assemblée à l'assemblée natinale. Faut-il la refuser, comme le préconise le Daniel Zagury dans une tribune publiée dans Le Monde le 21 mars ?
A lire les débats qui ont précédé le vote et conduit à de multiples amendements, cette loi a choqué dans chaque camp. Un élu marseillais rappelait à droite qu'il voyait tous les jours des agressions commises par des fous. On exprimait à gauche la crainte de voir la France tomber dans la nuit sécuritaire. A droite, le droit à l'oubli divisait les rangs. A gauche on ne parvenait pas à s'entendre sur les rôles respectifs du juge et du médecin. Comment faire entendre à cet élu des quartiers sud de Marseille que les premières victimes de violence sont les malades mentaux eux-mêmes ? Mais comment dire aussi à ces élus de gauche qu'une conception angélique des droits de l'homme n'a jamais fait progresser la psychiatrie ? Comment dire à nos collègues psychiatres des hôpitaux publics que cette loi, en prônant des interventions plus rapides et des soins protocolisés, ne remet peut-être pas nécessairement en cause ce que nous appelons l'esprit du secteur ?
Cette loi est fortement ancrée dans le sens commun, elle rappelle des évidences et notamment celle-ci : tout citoyen, même le plus fou, aspire à la sécurité. La première insécurité est celle que vivent les malades mentaux. Une autre évidence : tout citoyen est possiblement dangereux, même le plus normal. Le crime est un fait humain. Une autre évidence encore : la maladie mentale tout comme l'identité qu'elle questionne est à la fois un fait biologique et un fait culturel. Parce qu'elle ne critique pas le contexte sécuritaire qui est le sien, cette loi n'est pas particulièrement bonne. Mais par le contrôle élargi qu'elle institue, elle définit entre le psychiatre et son patient un rapport d'obligation réciproque qui existe dans les faits depuis longtemps. En tant qu'institution, elle contraint non seulement le patient mais aussi le psychiatre. En dissociant la contrainte de soins de l'hospitalisation, cette loi acquiert une dimension institutionnelle nouvelle : la pratique de secteur, qui est le suivi ambulatoire, devient obligatoire.
Devons-nous nous en plaindre ? Jamais une loi faite par des hommes pourra à elle seule répondre à des questions qui relèvent de l'existence humaine. Mais une loi nouvelle peut faire que les malades mentaux soient mieux traités et les citoyens mieux protégés. Cette loi est sans doute imparfaite mais elle a le mérite de reconnaître que le non-consentement et l'enfermement ne reviennent pas au même. Elle fait suite à un rapport approfondi qui expose clairement les effets de la maladie sur la personne et son entourage, les difficultés que le patient peut avoir à en prendre conscience, la nécessité d'agir rapidement au moment et sur les lieux de la crise, la nécessité d'une réhabilitation, d'une psychoéducation, d'un accompagnement personnalisé, d'une aide aux aidants en première et en seconde ligne, d'une formation des intervenants et des proches.
Ces prises de position ne nous heurtent pas car elles évoquent des techniques adaptées et non pas nécessairement des positions idéologiques hostiles à la psychanalyse. Comment dire à tous que le débat s'il n'est pas clos ne peut se résumer à l'affrontement de deux idéologies, l'une prétendument sécuritaire, et l'autre pas ? Ne cherchons pas à appliquer Foucault à la lettre. Dans un monde qui conjugue conformisme et narcissisme pour faire de la réussite une exigence pour tous, questionnons-nous plutôt : qu'aurait dit Foucault aujourd'hui ? Face à la violence des hommes, contrôler et punir ne sont pas les seules alternatives. Face à la maladie, soigner et guérir ne sont pas les seules alternatives.
Tandis que nous sommes en quête de nouvelles normes sociales et en manque de liens forts, protéger est dans les deux cas un troisième terme que l'isolement des uns et la violence des autres rendent urgent d'appliquer à tous. Il s'agit de garantir à la fois la protection des plus vulnérables et la liberté de chacun. Il n'y a pas de honte à ce qu'une loi permette d'imposer des soins à une personne quand la conscience de la maladie fait défaut. Mais il faut du courage dans un monde aussi sécuritaire que le nôtre pour affirmer qu'une personne non consentante aux soins peut vivre chez elle sans danger pour autrui. Reconnaissons ce courage à l'auteur du rapport.
UNE DOCTRINE DE LA LIBERTÉ ET DE L'AUTONOMIE
A dire vrai, nous ne saurons vraiment si cette loi était bonne ou mauvaise qu'à l'usage. Pour l'heure il nous faut la défendre car elle existe : ni tout à fait sanitaire, ni tout à fait judiciaire, elle peut devenir un outil puissant de déstigmatisation. Certes, appliquer une telle loi ne sera pas simple, nous devrons participer à la rédaction de ses décrets : jusqu'où doit aller la définition d'un protocole de soins ? Peut-on se contenter d'une définition du consentement calquée sur celle du consentement éclairé qui prévaut en médecine somatique ? Comment concevoir un contrat qui de fait sera placé sous influence ? Comment évaluer l'efficacité de tels protocoles ? Comment surtout protocoliser quelque chose qui a trait à l'espace intersubjectif et dans quoi le psychiatre et le patient doivent aménager l'un pour l'autre une possibilité de retrait ? Comment le patient, avec la vulnérabilité qui est la sienne, pourra-t-il à l'intérieur de cet espace conserver la possibilité de dire non ? Comment somme toute garantir dans un tel protocole un espace où quelque chose comme un sujet et du sens puissent advenir ?
Ces questions ne sont pas simples affaires de moyens, elles soulèvent en profondeur l'idée que l'on se fait du contrôle social, de la vulnérabilité spécifique aux maladies mentales, de la norme, de la liberté et du rétablissement au quotidien. Nous partageons avec les 39 l'idée que la psychopathologie doit trouver là toute sa place. Mais nous pensons qu'il faut pénétrer le débat non par une idéologie affichée mais par une doctrine nouvelle de la liberté et de l'autonomie. L'élaboration de cette doctrine du rétablissement n'appartient pas aux seuls psychiatres, elle appartient aux citoyens. Nous devons soutenir les patients et leur entourage dans leur lutte non seulement contre la maladie mais pour la norme. Cette lutte est l'affaire de tous.
Christophe Lançon est aussi président de Solidarité-Réhabilitation (Marseille).
Jean Naudin et Christophe Lançon, professeurs des université et praticiens hospitaliers, et Samuel Bouloudnine, psychiatre des hôpitaux à Marseille
mercredi 6 avril 2011
Prévention des toxicomanies chez les ados à la bibiliothèque Chaptal
05/04/2011
Jeudi 7 avril à 19 heures, la bibliothèque Chaptal, 26 de la rue du même nom, accueille la mission de prévention des toxicomanies et le Café de l'école des parents pour une conférence sur les toxicomanies (jeux vidéos, consoles de jeux, SMS...). Intérêts et risques pour les adolescents?Mickaël Ayoün, responsable du secteur Café de l'école des parents, sera accompagné de Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, chef du service de psychiatrie infanto-juvénile au CHU de Poitiers et Élisabeth Rossé, psychologue au centre médical Marmottan. L'entrée est gratuite.
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Figures contemporaines de la santé en Inde
Sous la direction de Patrice Cohen
janvier 2009, L’Harmattan, Paris
Comment dans une Inde contemporaine se vivent les questions de santé ? Cet ouvrage collectif inspiré par ce questionnement entend apporter trois pistes de réflexion à partir d’études anthropologiques et géographiques.
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Cette première rencontre à laquelle prendront part des spécialistes de la santé mentale en Algérie traitera de la relation médecin-malade.
La Société algérienne de psychiatrie (SAP), organise le 9 avril courant à Tizi Ouzou une journée régionale de psychiatrie sous le thème «autour de la relation thérapeutique». Seize communications sont au programme de cette première rencontre qui se déroulera à la salle de délibération de l’APW. Les conférenciers traiteront de plusieurs thèmes comme la relation médecin-malade, l’éthique relationnelle en psychothérapie, la croyance familiale et la schizophrénie.
Pourquoi le choix de ce thème ? «Parce que la relation médecin-malade, par sa nature même, est au centre de l’acte thérapeutique et de l’efficacité de celui-ci. De la qualité de cette relation dépend, en effet, la suite de l’histoire de la maladie et l’avenir de la santé du sujet», explique Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre, délégué du centre de la SAP. Selon lui, «si la relation mise en place, en collaboration, par le médecin et son patient et si le projet thérapeutique, co-construit par les deux partenaires, ne sont pas négociés dans un climat d’entente et de confiance mutuelles, l’acte de soin s’en trouve nécessairement amoindri et perd ainsi, non seulement toute sa pertinence, mais aussi son efficacité. La compétence médicale est toujours, dans ce cas, mise à mal quand l’acte thérapeutique n’est pas définitivement hypothéqué avec, au bout, l’échec».
Ce spécialiste de la santé mentale estime que « c’est dans la relation thérapeutique, tissée patiemment au fil des consultations et du dialogue médecin-malade - un dialogue singulier qui se nourrit de la conscience du premier et par la confiance du second - que réside, sans doute, l’art de guérir. Parce que, si le savoir médical donne au praticien les moyens scientifiques pour traiter, avec compétence, la maladie, c’est de la magie du lien de confiance tressé par les deux partenaires, médecin et malade, et de cette alchimie particulière qui s’en dégage que le traitement de la maladie se transforme, comme par enchantement, en «soins de l’homme» et en guérison. Pour Dr Boudarène «doser, avec intelligence et sagesse, le mélange savoir et connaissances scientifiques avec le magique d’une relation savamment pétrie tantôt d’empathie et quelquefois de sympathie, tantôt de neutralité bienveillante, de paternalisme ou encore d’autorité…».
C’est assurément tout cela «l’art de guérir», rappelle t-il ajoutant que «si la médecine est sûrement une science dont les connaissances se renouvellent de façon continue, elle est aussi un art. C’est ce dernier qui fait la différence entre le médecin qui traite et celui qui soigne. Une distinction de taille que le patient a vite fait de discerner. Traiter c’est bien, soigner c’est mieux. Une vérité qui trouve, donc, toute sa signification dans la construction d’une bonne relation thérapeutique.C’est aussi le sens et l’objectif que nous voulons donner à cette journée», conclut le médecin psychiatre.
Ahcène Tahraoui
Certification V2010 Le manuel adapté à l'HAD, la santé mentale et la biologie est sorti
05.04.11
Le manuel de certification V2010 adapté au champ de l'hospitalisation à domicile, de la santé mentale et de la biologie vient d'être publié par la Haute autorité de santé (HAS). Cette révision tient compte de l'actualité réglementaire et du retour d'expérience de la V2010. Elle tient également compte "du souhait de l'environnement d'une stabilité du manuel et n'a donc introduit in fine qu'un nombre restreint d'évolutions", informe la HAS.
Outre le manuel revisité, la haute autorité fournit aux acteurs de terrain un tableau synthétique qui recense l'ensemble des modifications, ajouts, nouveaux critères, Pratiques exigibles prioritaires (PEP) spécifiques, exigences non applicables...
P.H.
Sur le web :
Giorgio Pressburger voyage dans l’enfer du XXème siècle
05/04/2011
Auteur d’une œuvre exigeante et érudite, Giorgio Pressburger signe Dans l’obscur royaume chez Actes Sud. Le compte rendu d’une longue et douloureuse psychanalyse menée par Sigmund Freud en personne, dans lequel l’écrivain se livre à une oppressante relecture du XXème siècle, à la rencontre de ses victimes et de ses bourreaux.
A 65 ans, la médecine du travail est très malade
04.04.11La médecine du travail n'en finit pas de mourir à petit feu dans une relative indifférence.
Ce dispositif, cogéré par les partenaires sociaux, éprouve de plus en plus de difficultés pour remplir ses missions. Lassés de pousser des "cris d'alarme" sans aucun effet, les dix administrateurs patronaux du service de santé au travail de la région nantaise (SSTRN) ont annoncé, début mars, leur démission en bloc. Leur geste, sans précédent aux dires de plusieurs bons connaisseurs du secteur, révèle un profond malaise.
Instituée par une loi de 1946, la médecine du travail couvre 15,8 millions de salariés du privé grâce aux services autonomes des employeurs et à des structures "inter-entreprises". Le système emploie près de 7 000 médecins et un peu plus de 12 000 autres personnes (infirmiers, "intervenants en prévention des risques professionnels", etc.). Dans moins de cinq ans, "si rien n'est fait (...), ce dispositif unique au monde pourrait s'éteindre", écrivent Christian Dellacherie, Paul Frimat et Gilles Leclercq, trois spécialistes de la question, dans un rapport présenté en avril 2010.
L'un des principaux problèmes est d'ordre démographique : un peu plus de 55 % des médecins du travail ont au moins 55 ans. En 2015, plus de 4 000 praticiens auront donc atteint ou dépassé l'âge légal de départ à la retraite. Les générations se renouvellent de moins en moins dans cette discipline jugée peu attractive depuis longtemps. En principe, un médecin du travail suit 3 300 salariés au maximum. Mais nombreux sont ceux qui dépassent ce quota et quelques "pointes à 7 000 salariés" ont même été relevées, rapporte Martial Brun, le directeur du Cisme, une association qui coiffe la plupart des services inter-entreprises de santé au travail. La pénurie prévaut dans certains départements, comme la Nièvre et la Haute-Marne.
Pas étonnant, dans ce contexte, si des services ne respectent pas leurs obligations : en particulier la visite médicale, qui doit avoir lieu tous les deux ans pour les salariés du privé relevant d'une "surveillance simple".
Du coup, les contentieux éclatent. Durant l'été 2010, le service médical inter-entreprises du Saumurois s'est fait épingler par la direction régionale du travail parce qu'il était "affecté par une carence chronique de médecins du travail". Le président de cette entité a été convoqué, quelques mois plus tard, au commissariat pour s'expliquer sur ces "infractions".
Des salariés, qui n'ont pas passé de visite médicale dans les délais requis, prennent acte de la rupture de leur contrat de travail : dans ce cas de figure, ils partent de leur propre chef mais sont dédommagés comme s'ils avaient été victimes d'un licenciement abusif.
Enfin, certains services inter-entreprises se plaignent des "injonctions paradoxales" des pouvoirs publics : des formations relatives à la santé au travail risquent de ne plus être agréées par l'administration alors même qu'elles sont au coeur de leurs missions, s'indignent-ils. Ils déplorent également les "insultes" et les "insinuations" de certains syndicats de médecins qui versent dans le "militantisme antipatronal primaire", selon la formule des dix administrateurs patronaux du SSTRN.
Leur coup de gueule se produit au moment où la réforme de la médecine du travail tarde à voir le jour. Des mesures avaient été votées, fin 2010, dans le cadre de la loi sur les retraites. Mais le Conseil constitutionnel les a invalidées au motif qu'elles n'avaient pas de lien avec le texte. Une proposition de loi, reprenant ces dispositions, a été adoptée par les sénateurs fin janvier. Elle doit maintenant être examinée par l'Assemblée nationale à une date qui n'a pas encore été arrêtée.
La démission des administrateurs du SSTRN est ressentie comme une "manoeuvre" par le Syndicat national des professionnels de la santé au travail. Certains observateurs pensent qu'elle traduit une hostilité à la proposition de loi en cours d'examen au Parlement. Celle-ci prévoit d'instaurer un véritable paritarisme en confiant la présidence des services inter-entreprises alternativement aux organisations d'employeurs et de salariés.
Bertrand Bissuel
04/04/2011
La psychanalyse commence, comme attendue, par une prise de position horizontale... sur des transats. L'habitant de la ville auscultée est prié de s'allonger là, et de remplir un "questionnaire chinois". Si la ville était un animal, un fruit, si la ville a une qualité, même une seule... et qu'est-ce qui lui ferait plaisir pour son anniversaire, à la ville ? "Nous voulons déclencher un élan poétique", frime le conférencier, Laurent Petit, grand dans sa blouse blanche. "Sinon, on nous parle de crottes de chien et de problèmes d'insécurité, ce qui ne nous intéresse pas."
Aux murs, les plans de cadastre de Wattrelos. "La ville a une forme de lapin", note-t-il. Lecteurs, nous vous le confirmons, c'est vrai. "Le lapin, c''est signe de fécondité. Wattrelos a justement connu les vagues d'immigration belge qui sont venues peupler Roubaix et Tourcoing." Et puis tiens, comme on en parle de ces deux-là... Laurent Petit les scinde en syllabes : Tour/ et Rou(e)/, des "symboles du travail", affirme-t-il. Et /coing et /baix ? Des fruits, bien sûr. Donc deux villes nées du fruit de leur labeur... CQFD. Avec cependant une toute petite hésitation sur le /baix de Roubaix, où on pourrait entendre un "Bêêêê" de mouton, référence au passé lainier de la cité textile.
Et c'est comme ça que l'ANPU, agence nationale de psychanalyse urbaine, dissèque les âmes de nos villes "polytraumatisées", avec des "centres d'affaires phalliques" inquiétants, un "trafic automobile asphyxiant" et des tristes friches industrielles. Car les cités ont bien du mal à faire face au lourd deuil de leur passé industriel, d'où la nécessité de consoler les grands ensembles urbains désolés, avec de gros câlins (voir photo). L'Agence se bat contre la mainmise du Monopoly : "les enfants croient que l'urbanisme se fait à coups d'argent, alors que plutôt que de parler de spéculation immobilière, il faudrait parler d'imaginaire". Justement, elle imagine, aussi, des solutions. Notre préférée : l'AAAH (à pousser comme un cri de soulagement), l'Autoroute astucieusement aménagée en habitation. Le calcul est simple : si on construit des immeubles sur l'emprise foncière des autoroutes, on peut y caser deux millions d'appartements de 100m2. Si on compte trois personnes par appartement, "on loge l'équivalent de la population française sans toucher à la campagne". Simple comme crier Youpi Yeah.
Stéphanie Maurice
Youpi Yeah jusqu'au 15 mai. Entrée libre, à la maison folie de Wazemmes, 70 rue des Sarrasins.
Conférence World Analysis, le 5 avril à 20h au Prato, 6 allée de la Filature, à Lille. De 5 à 17 euros.
Pourquoi il faut réapprendre à parler de la mort à nos enfants
04.04.11
Avec les récents à-coups provoqués par la tentative de passage au Sénat de la proposition de loi sur une "assistance médicalisée permettant une mort rapide et sans souffrance", l'urgence d'un débat autour de la mort s'est à nouveau fait sentir. L'impression d'une opposition nette entre partisans des soins palliatifs adoucissant la fin de la vie jusqu'à la mort et ceux de la mort choisie demandant une euthanasie avec une assistance médicalisée ne doit pas faire écran devant le véritable débat. Il s'agit bien du débat sur la mort.
Contrairement aux animaux, qui n'ont ni rites funéraires, ni sépultures, ni culte de leurs morts, toutes les sociétés humaines procèdent depuis au moins 100 000 ans, à l'accompagnement de leurs mourants et surtout de leurs morts. Mais c'est en raison même de cette prise en charge collective, en temps de paix, de la souffrance liée à la rupture définitive du lien familial et social, que nous avons tenté de fuir notre destinée biologique.
Or, notre époque postmoderne voit chaque société humaine, qui avait confié aux religieux la tâche de construire les représentations d'un au-delà, les vider petit à petit de leur sens. La mort est dorénavant sans âme. Elle n'est plus qu'un grand vide. Au mieux une absence, au pire, une injection létale.
Si les religions ont longtemps investi la mort comme lieu de savoir et de pouvoir, l'homme matérialiste du XXIe siècle a accompli un transfert vers d'autres détenteurs d'un don de vie et de mort. L'espoir porté par la plupart des croyances est dorénavant construit autour de la médecine. Or, la mort ne peut être déplacée dans le champ médical. Elle devrait revenir dans le champ social et spirituel. L'idée que la mort soit contrôlable ou maîtrisable par chaque individu est une demande récurrente qui ne se heurte plus qu'à la barrière de la loi.
Or, avant d'entamer un débat sur la légitimité d'anticiper la mort de celui qui le demande, nous pourrions nous questionner sur notre peur de la mort, crispée sur l'idée de perdre du temps, de ne pas contrôler notre vie et d'être actifs toujours et en tout lieu. Le monde va de plus en plus vite, et l'euthanasie n'est qu'une fuite en avant devant la mort. L'euthanasie fait taire les souffrances, toutes les souffrances. Car après qu'elle aura été proposée aux personnes présentant des souffrances physiques insurmontables, comment jugera-t-on les souffrances morales ? Et les souffrances sociales ? L'euthanasie ne sera-t-elle pas la voie sûre pour y échapper ?
L'euthanasie est l'illustration typique de la mort rationnelle. Une mort choisie, rapide, propre, sans dieu et sans souffrance. Le manque de spiritualité autour de la mort est aujourd'hui pathétique.
Le pragmatisme ambiant, pour ne pas dire le matérialisme, conduit à négliger les moments de spiritualité, ce qui rend nos vies bien pâles. Or, la spiritualité immanente à l'art sous toutes ses formes, résulte du fait que toutes les créations humaines luttent contre la disparition de l'individu, l'art étant pérenne, au contraire de la vie organique, fragile et vouée à la destruction.
Il est frappant, en lisant les blogs de personnes malades, de constater que la "découverte" de leur mortalité les conduit à accomplir un voyage initiatique du côté de leur condition évidente de finitude. Ainsi, des patients atteints de cancer, mais aussi de maladie de Parkinson ou de sclérose en plaques, font un chemin rapide vers une nouvelle façon d'envisager leur existence. Renonçant parfois à reprendre des habitudes de consommation, des amitiés hypocrites ou un travail peu épanouissant. La maladie grave joue un rôle de révélateur. Elle permet de chercher de nouvelles façons de vivre, tout en acceptant la mortalité physique. La maladie est une expérience nouvelle, comme pouvait l'être jadis l'épreuve de la guerre ou de l'exil.
Le débat sur la mort qui prend corps sur Internet ou dans les "romans de la maladie" publiés comme autant de témoignages des limites de la vie humaine est un exemple de quête de spiritualité moderne et laïque. Ce qui surprend est que la démarche réflexive ne prenne corps qu'à l'occasion d'une maladie, d'un deuil ou d'un traumatisme. Mais pour une personne qui aura eu le temps de se préparer à l'ineffable, combien seront convaincues que, face à la mort qui approche, le travail psychique nécessaire à une telle élaboration est bien trop lourd ?
Une mort judiciarisée tend à remplacer le questionnement existentiel de la finitude. La mort inacceptable devient alors une formalité juridique : j'ai déposé un testament de vie, c'est mon droit. Outre que l'euthanasie implique un soignant ou un médecin, pour lequel la contradiction avec le serment d'Hippocrate est évidente, il faut observer que la mise en oeuvre d'une mort médicalisée transgresse également les valeurs du pacte de soin établi implicitement entre soignants et soignés : celui qui mettra tout en oeuvre pour aider son patient du côté de la vie va basculer et accélérer sa mort. Cette question de valeurs n'est pas artificielle, mais elle perturbe les médecins français qui n'ont pas été formés juridiquement, éthiquement ni moralement pour rester, au fond, décideurs et surtout acteurs d'un tel choix.
La question de l'euthanasie est donc à la fois culturelle, historique et politique. Elle est sociale également. Regardons nos voisins, en Allemagne par exemple, où la question de l'euthanasie éveille les mauvais souvenirs du nazisme. On trouve plus de structures pour accueillir les handicapés de toutes sortes, qu'ils soient enfants ou adultes. Aux Pays-Bas, où la loi autorise, dans des conditions très particulières l'euthanasie de certains patients, cette décision conduit les familles et les soignants à s'entretenir longuement avec le patient souffrant et à préparer sa fin dans de multiples échanges. Il semble même paradoxal que de tels efforts soient faits lorsque la mort doit être donnée par un soignant, alors que toute mort naturelle mériterait une telle réflexion sur la mort.
Mais parler de la mort ne peut pas se réduire à l'affronter avec les mots en phase terminale. La mort peut être parlée dès le plus jeune âge. Ainsi, en classe maternelle, les enfants peuvent élever de petits animaux et échanger avec leur famille, leurs enseignants et leurs amis au sujet du cycle de vie de ces compagnons. Les enfants peuvent aussi visiter un cimetière, réfléchir en groupe aux âges de la vie, commenter des contes de fées.
Une meilleure compréhension du monde en résultera. Dès cet âge en effet, leurs parents, qui souvent poussent des cris d'orfraie lorsqu'on leur fait de telles propositions, n'hésitent pourtant pas à abandonner leur progéniture devant les informations télévisées, pourvoyeuses de nombreux documents filmés mettant en scène la mort d'un individu. La mort ne fait plus partie de notre monde domestique, elle a été mise à distance par l'augmentation de la durée de vie, par la médicalisation de la plupart des fins de vie, qui ont lieu à l'hôpital et dans les autres structures sanitaires, enfin, elle a été rejetée de la sphère familiale et sociale, du fait de l'éloignement et de l'éclatement des filiations.
Les dialogues autour de la fin de vie sont parfois riches d'authenticité et de réflexions philosophiques, mais, de plus en plus, ils échappent à la mise en sens du mourant et de son groupe. "Je vais mourir, j'aimerais te parler..." est souvent coupé par "Mais qu'est-ce que tu racontes !" Installer un échange en fin de vie est possible si certaines questions peuvent être posées en amont d'une situation terminale pas toujours sereine. Quelles sont mes peurs, que vais-je perdre ? Qu'ai-je accompli et qu'est-ce qui m'a procuré les plus grandes joies. Mes peines, ce qui me reste à faire. Ce que j'aimerais transmettre, ce que j'espère pour mes proches, mes contemporains...
S'il peut sembler bien artificiel de proposer les jalons d'un entretien avec un proche qui va mourir, soulignons que les plus élémentaires de ces questions sont souvent tuées dans l'oeuf par le refus des proches, des soignants, d'aborder la fin de la vie.
L'absence de sens de sa vie pour celui qui va mourir est justement l'une des raisons de hâter la mort. On voit bien l'intérêt de réintroduire la mort "domestique" dans le discours public, celle de la majorité de notre population qui s'éteint, vieillissante, dans son lit. C'est ainsi que la fuite en avant vers l'euthanasie sera déjouée, et que le temps et l'échange reprendront leurs vertus, au moment le plus important de notre existence et de celle de nos proches.
Marie-Frédérique Bacqué, professeur de psychopathologie à l'université de Strasbourg, présidente de la Société de thanatologie
20 000 nouveaux nés auscultés par l’enquête Elfe
4 000 enfants recrutés dans 344 maternités sur la France entière vont être intégrés ce week-end dans l’étude Elfe. C’est la première phase d’une vaste étude longitudinale portant sur 20 000 individus qui se propose de suivre les enfants de leur naissance jusqu’à l’âge adulte. On en attend une foule de renseignements sur le rôle de l’environnement et de l’éducation quant au développement et la santé des jeunes.
C’est parti pour l’étude Elfe ! Ce vendredi 1er avril a marqué le premier jour de la première grande étude sur la santé des enfants. Sur quatre jours du 1er au 4 avril, 4000 nouveaux-nés devraient être inclus dans l’étude, recrutés au sein des 344 maternités tirées au sort sur tout le territoire métropolitain. Trois autres vagues réparties sur l’année 2011 (la seconde étant prévue fin juin-début juillet) complèteront ensuite le recrutement pour arriver à 20 000 enfants.
Elfe est une nouveauté dans l’Hexagone, puisque c’est la première étude de cohorte permettant de suivre sur 20 ans des enfants, de leur naissance au seuil de l’âge adulte. Cette étude soutenue par les ministères de la Santé, de la Recherche et du Développement Durable et copilotée par l’Ined et l’Inserm a pour but d’éclairer sur l’influence de l’environnement au sens large sur la santé des jeunes. Elle devrait notamment permettre d’en savoir plus sur l'exposition des enfants aux polluants chimiques tels que les pesticides et les effets sur leur développement neuro-comportemental et endocrinien. Il s'agira aussi de mesurer les conséquences à long terme de la pollution de l'air intérieur et extérieur sur les enfants et les femmes enceintes. Choix du mode de garde et d’accueil, caractéristique de l’habitat, impact des polluants, facteurs familiaux, économiques et culturels, incidences des activités et notamment du sport et de l’informatique... : de nombreux facteurs seront aussi analysés pour faire le point sur la santé et plus généralement le bien être et le développement des enfants.
Plus de 60 équipes de recherche mobilisées
Elfe est aussi uen étude importante par le nombre de chercheurs mobilisés. 60 équipes et plus de 100 projets de recherche toutes disciplines confondues sont en effet impliquées. Dans le domaine de la santé, des équipes Inserm plancheront notamment sur la croissance physique, le développement psychomoteur , l’activité physique, la nutrition et le cancer, une équipe du CHU de Bordeaux coordonne le volet maladies respiratoires, asthme et allergies, la PMI des Hauts-de-Seine réfléchit aux recours aux soins et à la santé bucco-dentaire, l’InVS aux maladies infectieuses, ...
En pratique, du 1er au 4 avril, l’étude débute en maternité dans les jours qui suivent l’accouchement: entretien avec la maman, recueil de données, questionnaire concernant les habitudes alimentaires pendant la grossesse,etc. Certaines familles se verront aussi proposer un matériel de recueil de poussières afin de mesurer la présence de microorganismes dans le logement. A partir de la deuxième vague en maternité, des échantillons biologiques (urines, lait maternel, sang du cordon) seront également réalisés par l’Etablissement Français du Sang sur environ 10 000 enfants. 6 à 8 semaines après l’accouchement, un entretien téléphonique sera organisé avec la mère, mais aussi -originalité de l’étude- avec le père de l’enfant. Jusqu’à 4 ans les contacts auront lieu une fois paran et par la suite, les entretients seront plus espacés jusqu’à l’âge adulte.
Paul Bretagne
Pourquoi l’UNAFAM, la FNAPSY, les professionnels ont-ils voulu cette loi inhumaine sur la psychiatrie ?
Docteur Guy Baillon Psychiatre des Hôpitaux
Article publié le 03/04/2011, par -Mediapart.fr
1 - Pourquoi l’UNAFAM, la FNAPSY, les professionnels ont-ils voulu cette loi inhumaine sur la psychiatrie ?
N’ont-ils pas tous été victimes d’une méprise dramatique, chacun à des titres différents ?
Nous devons absolument élucider pourquoi, si nous voulons nous préparer à l’avenir.
La loi a été votée en première lecture, l’aller et le retour entre les deux Chambres ne l’annuleront pas. Des sénateurs l'ont affirmé.
Alors osons d’abord brosser l’avenir immédiat qui n’a manifestement été simulé par aucun des auteurs de la loi. Nous verrons ensuite pourquoi ces trois partenaires sont inconscients de ce qu’ils ont déclenché.
La loi est inapplicable pour des raisons concrètes et de fond.
Certes chacun pense que l’intervention du juge demandée par le Conseil Constitutionnel va être appliquée. Déjà là il y a un double obstacle immédiat : d’une part cette mesure est bancale ; pour être en accord avec la réalité des faits, elle devrait porter aussi sur la décision initiale de privation de liberté et sur son arrêt ; ne statuer que sur le 15ème jour est totalement « surréaliste » ; dans le même temps nous savons tous la pénurie de juges; on fera donc appel à des mesures substitutives, tentatives de transfert de pouvoir au Préfet ? et commencera l’imbroglio des responsabilités et du jeu de la chaise vide. Qui va accepter cela ? : les procès se multiplieront, car les avocats vont comprendre qu’il y a matière à plaider.
D’autre part sur le fond, personne n’a encore mesuré l’ampleur de l’évolution amorcée : pourtant le rapport du contrôleur des libertés, JM Delarue est éclairant : la logique majeure qui va guider les actes de chacun sera encore « la logique de sécurité » dans l’hôpital, s’y ajoutera la logique de « la certitude que l’obligation de soins doit être respectée » ! Chacun sait qu’il n’y a là aucune certitude possible, même l’effet d'une même injection intramusculaire d’un produit reconnu comme adéquat à … «mais à quoi ? » est variable. Alors, pour faire bien, va se réaliser une escalade sans fin de prescriptions médicamenteuses, où chaque acteur du soin cherchera à se protéger (on ne sait ce que ces craintes vont produire). Les auteurs de cette loi savent-ils les faits graves qui se sont produits lors des premières années des neuroleptiques en France (Poitiers entre autre), en Suisse (près de Genève) en raison des « abus » de médicaments (et des responsabilités partagées entre médecins et infirmiers, chacun y allant de son surdosage) ? Et lorsque l’on observera que les médicaments donnés en excès entrainent des troubles de plus en plus graves, les tribunaux vont montrer facilement que des excès ont été commis. Le Médiator a ouvert une autre voie : avons-nous bien éclairé la société sur les dangers très bien précisés des nouveaux neuroleptiques actuels ? Ils produisent après quelques années des troubles graves : obésité, puis diabète, hypertension, et sont suivis de conséquences irréversibles sur le cœur, la rétine, les artères. Lorsque les médicaments sont bien encadrés par les soins psychothérapiques et institutionnels une prévention de ces troubles peut être réalisée. Mais lorsque l’obligation de soins va intervenir, elle va écarter toute psychothérapie et seul le médicament restera en lice, que va-t-il se passer lorsque familles, patients, amis vont se révolter devant ces effets secondaires et les abus des médicaments obligatoires? On va entrer dans le cycle de la biologie pure imposé par les laboratoires : un symptôme = une molécule. La psychiatrie disparaitra pour laisser la place à un traitement vétérinaire.
Les dangers, démontrés par JM Delarue dans le seul cadre des hospitalisations sous contrainte de la précédente loi, vont augmenter de façon exponentielle. L’état d’esprit qui domine ces lois est le risque zéro. JM Delarue a montré qu’un tel état d’esprit infiltre tout et n’a pas de limite car il ne rencontre aucune certitude sur la diminution du risque.
Le calme, la sérénité, la confiance, la liberté, la créativité, qui sont les outils de base du soin psychique n’auront pas droit de cité. La logique du soin sera donc exclue.
Certes des voix s’élèveront à la lecture de ce propos pour en sourire et apporter des preuves que dans quelques situations on a arrêté l’escalade de la violence. Mais la violence d’un malade ne s’accroit que lorsque personne ne répond à la souffrance sous-jacente, origine de cette violence. C’est donc avant qu’il faut se montrer disponible.
Reprenons les trois formes d’obligation prévues par la loi : 72 h, hospitalisation, domicile.
Pour les 72 h : dans quel espace cette garde à vue va-t-elle être réalisée ?-aux urgences des hôpitaux généraux déjà surchargées et où l’on ne reste que quelques heures ? -dans les prisons habituées à la privation de liberté ? En effet les autres espaces de soin actuels n’offrent aucune garantie de sécurité suffisant. Il faudra donc construire de nouveaux espaces à grand frais -selon quels critères ? -avec quels soignants ? Ils seront certainement prélevés sur les équipes de secteur, ce qui diminuera d’autant leur travail de prévention, dont le but est de diminuer les situations d’urgence, les demandes d’hospitalisation vont augmenter ; -l’entrée en 72h sera faite à partir de quelle demande ? -quelle formation auront les soignants ? celle du soin (laquelle ne cherche pas d’emblée à imposer diagnostic et traitement, mais d’abord à installer la confiance, la contradiction est pesante), ou l’habileté à faire avouer au malade sa maladie ? un tel aveu est déjà une attitude brutale pour les excès d’alcool, c’est une violence inacceptable et incompréhensible pour les malades qui méconnaissent leurs troubles. Le point de contradiction maximal sera atteint pour les adolescents qui sont à l’époque de la survenue des troubles psychiques graves : leur passage en garde à vue de 72 h qui devrait déboucher sur une proposition de soin après avoir rencontré une quinzaine de personnes différentes en 72 h dans des liens protocolisés, sera l’occasion de massacre d’ado, véritables assassinats d’âme de jeunes en quête d’identité à cette période si fragile de la vie. Des psychiatres d’adolescents ont-ils participé à l’élaboration de cette loi ?
Quant aux services d’hospitalisation où seront envoyés les patients qui auront refusé un traitement, alors qu’ils méconnaissent seulement leur maladie, ils seront vite débordés, malgré les efforts des directeurs pour y faire venir un grand nombre de soignants, prélevés eux aussi sur les espaces de soin des villes où ils avaient une fonction de prévention essentielle, ce qui va encore augmenter le flux des patients décompensés. On va rouvrir des lits et multiplier les services fermés. Ce sera l’abandon définitif de la psychiatrie de secteur qui s’appuyait sur la reconversion des services hospitaliers en espaces de soins en ville consolidés par les liens avec l’environnement relationnel de chaque malade. Certes il y a le recours au domicile.
L’obligation de soin à domicile va transformer les parents en surveillants de prison attentifs à une seule chose (on ne peut leur demander de soigner, sinon il y a longtemps qu’ils auraient guéri leurs enfants) vérifier qu’ils prennent bien leur traitement, laissant de côté leur rôle affectif essentiel. Ils seront vite secondés par les voisins se transformant en délateurs, préoccupés du calme du voisinage, donc de la certitude que les traitements sont bien pris. Qui peut avoir lacertitude qu’un traitement est bien pris (c’est déjà depuis longtemps une source de débats entre soignants et familles) ? Très vite, comme le disent certains observateurs naïfs, on confondra les cicatrices des troubles psychiques graves avec la survenue de ces troubles. De plus on les confondra (parce que les voisins ne sont pas soignants) avec les effets secondaires néfastes des neuroleptiques qui sont réels et fréquents. La moindre bizarrerie fera l’objet d’un signalement, et provoquera une nouvelle hospitalisation. Les sorties d’essai n’en finiront jamais. Ce sera souvent l’installation progressive de l’asile à domicile et la chronicisation de tout l’entourage !
Le critère majeur sera la recherche du « bon traitement chimique » (les autres traitements étant éliminés car non évaluables), mais qui peut assurer connaitre le bon traitement pour telle personne à tel moment de sa maladie, tout en restant attentif à l’évolution à long terme ?
De toute façon il y a un joker ! dira l’UNAFAM qui a beaucoup misé sur lui : ce sont « Les équipes de soin mobiles » associées ou non au SAMU. Bien sûr leurs soignants sont des acteurs de valeur, mais travaillant sans les atouts de l’équipe de secteur, sans la connaissance continue du patient, sans l’appui de l’environnement puisque leur action est punctiforme, et qu’ils sillonnent une population de 300 à 600.000 habitants. Leur intervention vient fracturer la continuité des soins qui est l’outil essentiel façonné par la politique de secteur. De ce fait cette intervention s’ouvre presque systématiquement sur des hospitalisations qui seront souvent sous contrainte. Plus ces équipes vont se multiplier, plus elles vont réduire les équipes de secteur, et dévaloriser celles qui resteront.
Le résultat global de cette loi sera à la fois le dépérissement des équipes de secteur et le renforcement progressif et définitif des monstres hospitaliers : c'est la remise en scène des asiles !
L’UNAFAM, la FNAPSY, les syndicats des professionnels de la psychiatrie savent cela. Lorsque l’on interroge sur le terrain familles, usagers et soignants on trouve un décalage évident entre les responsables et la base. Cette base est contre la loi, car elle connait très bien ce que nous venons de décrire. Elle sait que l’état d’esprit du soin a besoin pour se développer d’une ambiance toute autre, dont les outils fondamentaux sont la confiance et le temps suffisant.
Certains diront de ne pas associer ici les syndicats, ils se sont élevés contre. Mais c’est récent. Pendant plus de deux ans ils l’ont soutenue. Cela a commencé par leur soutien au rapport Couty terminé avant l’intervention stigmatisante du Président le 2 décembre 2008. Ce rapport préparait la fin de la politique de secteur et la révision de la loi de 1990, sans dire un seul mot de ce qu’a mis à nu le rapport de JM Delarue : les effets anti thérapeutiques de l’application de la loi de 1990 : la logique de la sécurité écrasait déjà le soin dans toute institution fermée.
La preuve de cette acceptation de la loi par les pro : le nombre de 400 manifestants venus devant l’Assemblée Nationale le jour du vote de la loi en mars. Si les soignants ne sont pas venus participer à l’expression démocratique dans la rue sur cette question particulière, si peu connue des élus, c’est bien qu’ils l’acceptent.
Je vais me permettre de vous proposer trois essais dans les jours qui viennent pour essayer de comprendre pourquoi chacun de ces trois acteurs a soutenu la loi.
2-L’UNAFAM.
3- La FNAPSY.
4- Les syndicats.
3- La FNAPSY.
4- Les syndicats.
En effet pourquoi ces trois acteurs ont-ils soutenu cette loi ? Parce qu’ils ont eu peur !
Certes, mais il y a d’autres raisons, et pour chacun différentes.
Ce seront des pistes modestes, pour réfléchir, démarche essentielle si nous voulons retrouver nos esprits, retrouver notre capacité de nous parler entre nous et avec chacun des acteurs pour arriver à soigner, et si nous voulons préparer un avenir meilleur.
dimanche 3 avril 2011
Revue de presse
Manifestations pour l'hôpital public
Par Europe1.fr avec Carole Ferry
Publié le 2 avril 2011
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé un peu partout en France pour dénoncer la politique du gouvernement. © CAROLE FERRY
Des milliers de personnes ont dénoncé samedi la politique de santé du gouvernement.
Associations d’usagers, syndicats et élus ont participé samedi à des manifestations dans plusieurs villes de France pour dénoncer la politique de santé du gouvernement. Tous ont mis en avant un constat alarmant : l’avenir de la santé publique est en danger.
"La situation est grave"
Dans le collimateur des manifestants, la loi Bachelot, entrée en vigueur il y a un an et qui impose aux hôpitaux une gestion beaucoup plus rigoureuse. Les conséquences des coupes budgétaires sont pointées du doigt : personnel insuffisant, fermetures de service... C'est toute l'organisation de l'hôpital public qui change.
"Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que la situation est grave, que les inégalités de santé se creusent, que les restructurations hospitalières s’accélèrent. Au bout du compte c’est notre santé qui est en danger" a expliqué une manifestante à Paris.
Une santé à deux vitesses
Égalementdécriée, la multiplication des franchises et forfaits hospitaliers qui coûtent plus chers et qui excluent certains malades. "C’est la mort du soin pour tous" s'est indigné Jacques Bouver, gynécologue à Paris. Comme d'autres, il craint qu'un système "à l'américaine" soit mis en place.
D'autres manifestations annoncées
Cette première journée de mobilisation espère mettre le débat au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2012. "Ces rassemblements sont un point de départ", a expliqué Nadine Prigent, responsable santé de la CGT, dont de nombreux drapeaux flottaient place de la Bastille. De nouvelles initiatives pourraient se mettre rapidement en place.
Des manifestations pour défendre l'hôpital public
Par lefigaro.fr,
Avec AFP
02/04/2011
02/04/2011
Entre 2000 et 5000 personnes étaient réunies à Paris. Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP
Plusieurs milliers de personnes ont participé samedi à des rassemblements contre la politique de santé du gouvernement.
L'appel à manifester avait été lancé pour défendre les hôpitaux et les maternités de proximité. Les rassemblements, organisés samedi dans plusieurs villes de France à l'appel d'un large mouvement d'associations d'usagers, de syndicats et de partis politiques, ont été l'occasion de s'opposer plus largement à l'ensemble de la politique de santé du gouvernement.
A Paris, entre 2000 (selon la police) et 5000 personnes (selon les organisateurs) réunies place de la Bastille ont ainsi dénoncé les difficultés d'accès aux soins liées à la désertification médicale en milieu rural et dans les banlieues, ou encore à la pratique des dépassements d'honoraires par les médecins libéraux. Des élus sont venus apporter leur soutien, comme le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.
A Lyon, un peu plus de 500 personnes ont défilé dans le centre-ville. Environ 400 personnes environ ont fait de même à Bordeaux, précédées par des handicapés en fauteuil. Ils étaient environ 300 à Toulouse et 450 à Niort. À La Seyne-sur-Mer, dans le Var, un millier de personnes a formé un H (pour hôpital), pour défendre la maternité de la commune, menacée de fermeture. Des rassemblements ont aussi été organisés à Nancy, Rennes ou encore Lille.
Une marche pour sauver l'hôpital
Derrière les tentes du village associatif pour le développement durable, les drapeaux militants flottent au vent. « Notre système de santé aussi, on doit le rendre durable », s'exclame Renée, une retraitée venue défendre en famille l'hôpital public et l'accès aux soins. Comme elle, un peu moins de 200 manifestants, personnels des hôpitaux, professionnels de santé, syndicats, partis politiques ou simples usagers étaient réunis hier après-midi place du Capitole pour une journée d'action nationale unitaire contre les effets de la loi HPST (loi Bachelot). Avec pour mot d'ordre « le droit aux soins pour tous », ils ont ensuite marché vers la Préfecture, tentant de rallier les passants à leur cause. « Cette journée s'adresse à tous. Il est important que les usagers prennent conscience de ce qui est en train d'arriver : on sacrifie l'hôpital sur l'autel des économies à faire, on le brade pour le livrer au privé. Dans les services, comme les moyens manquent, le personnel devient une variable d'ajustement, les aides-soignants remplacent les infirmiers et la qualité des soins ne repose plus que sur l'engagement des salariés », s'indigne Isabelle Morère, secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital Marchant à Toulouse.
« Rentabilité, économie »
La réduction de moyens, les militants de l'association Act'Up la dénoncent également. « L'hôpital ne remplit plus sa mission de service public. C'est pourtant là que se rendent 99 % des patients séropositifs. Le temps consacré aux consultations a baissé, les rendez-vous ne s'obtiennent plus en un mois mais en trois », explique Guy Molinié, président d'Act up Toulouse. Rentabilité, économie, ces mots, les manifestants les avaient tous à la bouche hier dans les rues de Toulouse. Pour mieux les rejeter. « Aujourd'hui, tout est pensé en terme d'actes rémunérateurs. Pourtant, à l'hôpital, beaucoup de choses importantes se règlent dans les couloirs. Les réunions d'équipes, on ne les tarifie pas, pas plus que les coups de téléphone que je passe ou que je reçois », s'indigne Valérie, psychologue clinicienne à l'hôpital de Lavaur dans le Tarn. Venu avec le camion de la FSU (fédération syndicale unitaire, le syndicat des enseignants), Xavier Mouchard a pris le micro pour chanter « tous unis pour l'hosto ». « Parce que certaines luttes doivent être communes. Quand on a vécu l'hôpital de l'intérieur, en tant que malade, on se dit, heureusement que tous ces soignants sont là ».Des milliers de manifestants pour défendre l'hôpital public
Près de deux ans après le vote de la Loi Bachelot, une journée de mobilisation a eu lieu pour dénoncer une "privatisation" du système de santé.
Des rassemblements sont prévus dans 20 régions selon les syndicats pour la défense de l'hôpital public. AFP
Des milliers de personnes ont participé samedi 2 avril à des rassemblements contre la politique de santé du gouvernement. Ces manifestations avaient été organisées dans plusieurs villes à l'appel d'un large mouvement d'associations d'usagers, de syndicats et de partis politiques.
Près de deux ans après le vote de la Loi Bachelot (HPST), les protestataires entendaient dénoncer les fermetures d'établissements et une "privatisation" du système de santé. Mais aussi les difficultés d'accès aux soins liées à la désertification médicale en milieu rural et dans les banlieues, ou encore à la pratique des dépassements d'honoraires par les médecins libéraux.
Un "H" humain pour sauver une maternité
A Paris, entre 2.000 et 5.000 personnes se sont rassemblées Place de la Bastille selon que l'on se tourne vers la police où les organisateurs.A Lyon, un peu plus de 500 personnes ont défilé dans le centre-ville, d'après les chiffres de la police. A Bordeaux, 400 personnes environ ont fait de même, précédés par des handicapés en fauteuil. Les manifestants étaient environ 300 à Toulouse et 450 à Niort.
A La Seyne-sur-Mer, dans le Var, un millier de personnes ont formé un "H" (pour hôpital), pour défendre la maternité de la commune, menacée de fermeture. Des rassemblements ont aussi été organisés à Nancy, Rennes ou encore Lille.
Les manifestations ont souvent eu lieu devant des bâtiments des Agences régionales de santé (ARS), qui chapeautent désormais à l'échelon régional tous les domaines du système de santé (hôpital, médecine de ville et accueil des personnes âgées et handicapées).
"Réduction des moyens"
"Après des années d'une politique de réduction des moyens et de réformes successives, la mise en place par la loi Hôpital Patients Santé Territoire (loi Bachelot) des Agences régionales de Santé accélère la privatisation de notre système de santé", estime la coordination."Pour le service public cela se traduit par des fermetures de services, fusions d'hôpitaux et réductions de personnels. Cela aboutit à de véritables déserts médicaux, dans les secteurs urbains comme à la campagne. La permanence des soins est menacée. Pour les malades et leurs proches, les distances augmentent, avec tous les risques et les coûts supplémentaires que cela comporte", ajoute-t-elle.
Pour la coordination, "les directeurs des ARS, nommés par le gouvernement, sont des superpréfets sanitaires régionaux. Ils détiennent tous les pouvoirs pour organiser la santé dans son ensemble, en appliquant les directives gouvernementales".
"Désorganisation"
Les ARS planifient "la désorganisation et la réduction des soins publics", et "favorisent le transfert vers le privé lucratif des soins les plus rentables pour le plus grand profit des groupes financiers de la santé et de leurs actionnaires", accuse la coordination.Quant à la Sécurité sociale, "de nombreuses mesures ont fait reculer ce principe solidaire: forfaits, franchises, dépassements d'honoraires, pénalités, déremboursements. Ce qui reste à la charge des foyers ne cesse d'augmenter". "Tout cela pousse vers l'assurance privée individuelle celles et ceux qui en ont encore les moyens et c'est par millions aujourd'hui que des gens diffèrent ou renoncent aux soins", selon l'appel.
Dans un communiqué diffusé le 15 mars dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF, qui représente les directions des hôpitaux publics) s'inquiétait "des suppressions d'emploi très importantes", dans les hôpitaux, "représentant plus d'un départ à la retraite d'agent sur quatre".
Sur l'année 2009, "en dehors du secteur médico-social, plus de 9.800 emplois ont ainsi été supprimés dans les hôpitaux publics, dont près de 5.000 personnels soignants, un chiffre qui devrait encore croître en 2010 au vu de la contraction constatée de la progression des dépenses de personnel dans les comptes des hôpitaux publics", selon la FHF.
La FHF estimait que cette évolution "en partie liée à la faible progression de l'enveloppe accordée aux hôpitaux", est "considérablement aggravée par la politique de 'convergence' conduite par le gouvernement au bénéfice des cliniques privées".
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