Cette première rencontre à laquelle prendront part des spécialistes de la santé mentale en Algérie traitera de la relation médecin-malade.
La Société algérienne de psychiatrie (SAP), organise le 9 avril courant à Tizi Ouzou une journée régionale de psychiatrie sous le thème «autour de la relation thérapeutique». Seize communications sont au programme de cette première rencontre qui se déroulera à la salle de délibération de l’APW. Les conférenciers traiteront de plusieurs thèmes comme la relation médecin-malade, l’éthique relationnelle en psychothérapie, la croyance familiale et la schizophrénie.
Pourquoi le choix de ce thème ? «Parce que la relation médecin-malade, par sa nature même, est au centre de l’acte thérapeutique et de l’efficacité de celui-ci. De la qualité de cette relation dépend, en effet, la suite de l’histoire de la maladie et l’avenir de la santé du sujet», explique Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre, délégué du centre de la SAP. Selon lui, «si la relation mise en place, en collaboration, par le médecin et son patient et si le projet thérapeutique, co-construit par les deux partenaires, ne sont pas négociés dans un climat d’entente et de confiance mutuelles, l’acte de soin s’en trouve nécessairement amoindri et perd ainsi, non seulement toute sa pertinence, mais aussi son efficacité. La compétence médicale est toujours, dans ce cas, mise à mal quand l’acte thérapeutique n’est pas définitivement hypothéqué avec, au bout, l’échec».
Ce spécialiste de la santé mentale estime que « c’est dans la relation thérapeutique, tissée patiemment au fil des consultations et du dialogue médecin-malade - un dialogue singulier qui se nourrit de la conscience du premier et par la confiance du second - que réside, sans doute, l’art de guérir. Parce que, si le savoir médical donne au praticien les moyens scientifiques pour traiter, avec compétence, la maladie, c’est de la magie du lien de confiance tressé par les deux partenaires, médecin et malade, et de cette alchimie particulière qui s’en dégage que le traitement de la maladie se transforme, comme par enchantement, en «soins de l’homme» et en guérison. Pour Dr Boudarène «doser, avec intelligence et sagesse, le mélange savoir et connaissances scientifiques avec le magique d’une relation savamment pétrie tantôt d’empathie et quelquefois de sympathie, tantôt de neutralité bienveillante, de paternalisme ou encore d’autorité…».
C’est assurément tout cela «l’art de guérir», rappelle t-il ajoutant que «si la médecine est sûrement une science dont les connaissances se renouvellent de façon continue, elle est aussi un art. C’est ce dernier qui fait la différence entre le médecin qui traite et celui qui soigne. Une distinction de taille que le patient a vite fait de discerner. Traiter c’est bien, soigner c’est mieux. Une vérité qui trouve, donc, toute sa signification dans la construction d’une bonne relation thérapeutique.C’est aussi le sens et l’objectif que nous voulons donner à cette journée», conclut le médecin psychiatre.
Ahcène Tahraoui
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