Reportage Deux enseignants d’EPS du lycée Feyder d’Epinay-sur-Seine recensent le temps passé par leurs élèves de seconde sur leurs téléphones. L’occasion pour ces lycéens de réfléchir à l’omniprésence de cette interface dans leurs vies. En début d’année scolaire, la moyenne de consultation quotidienne se situait à 7 h 22.
Le rituel est devenu immuable. Chaque semaine, Erwan Chapelière ou sa collègue Cécile Gauthière relèvent le temps d’écran des élèves de la classe de seconde dont ils sont professeurs principaux. Les deux enseignants d’EPS du lycée Jacques-Feyder d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) installent une boîte sur un chariot et se placent à l’entrée de la salle. Les élèves montrent tour à tour leur téléphone sur lequel est inscrit leur temps moyen d’écran puis l’éteignent et le mettent dans la caisse pour toute la durée du cours.
Certains tentent bien de ruser face à cette manière singulière de faire l’appel : « Il est cassé », « Il n’a plus de batterie », « Je l’ai oublié »… Mais ce jour-là, Erwan Chapelière, crayon et carnet en main, reste implacable. Il égrène les temps recensés et commente : « 4 h 24, tu as baissé, c’est bien », « 6 h 59, faut que tu fasses un effort », « 7 h 15, Yassine tu te relâches… Tu as réinstallé TikTok ? Tu restes jusqu’à 19 heures aujourd’hui ».