Cécile Rousseau le 16.10.23
Au centre hospitalier Sud Essonne, les sociétés privées s’infiltrent entre les murs depuis des années. Censées renforcer l’offre de soins, elles contribuent à affaiblir le service public.
Des chênes centenaires bientôt promis au bulldozer. Sur le site du centre hospitalier Sud Essonne (CHSE) à Étampes, le calme du parc arboré va bientôt laisser place à une clinique de 80 places d’hôpital de jour et de 100 lits de soins médicaux de réadaptation (SMR) de la société Clinalliance. Des plots signalent l’imminence des terrassements sur cette surface de 9 300 m2.
En contemplant le feuillage des hêtres qui commence à rougir, Corinne Aubin, aide-soignante et secrétaire générale de la CGT du CHSE, soupire : « Les kinés pratiquent la marche nordique ici avec les patients. Les soignants s’y baladent pendant leurs poses. Des familles viennent aussi pique-niquer le week-end. Après, il ne restera plus qu’un petit bout de verdure. »
Si l’opération s’annonce catastrophique pour la biodiversité dans cette zone humide classée espace protégé, la direction de l’hôpital met, elle, en avant « l’objectif de développer une offre de soins au bénéfice de la population ». Mais pour la syndicaliste, l’incompréhension est totale : « Le centre hospitalier avait précédemment 40 lits de SMR dont une partie a été transférée à Dourdan, à 20 kilomètres plus loin. Pourquoi ne pas avoir défendu ce service si on en avait tant besoin ? »