Publié: 25 septembre 2023
Près de la moitié des élèves de sixième année au Niger ont du mal à lire une phrase simple. Olympia De Maismont/AFP.
Les pays d'Afrique subsaharienne ont fait des progrès remarquables vers la scolarisation universelle au cours des 25 dernières années. Dans l'ensemble de la région, 8 enfants sur 10en âge de fréquenter l'école primaire sont désormais scolarisés, et dans des pays comme le Bénin et Madagascar, ce chiffre s'élève à près de 10 enfants sur 10.
Cependant, il devient de plus en plus évident que de nombreux enfants de la région apprennent très peu à l'école. Cette “crise de l'apprentissage” signifie qu'il sera difficile d'atteindre l’objectif de développement durable des Nations unies d'une éducation de qualité pour tous d'ici 2030.
Il est important de noter que la crise de l'apprentissage ne touche pas tous les pays de la même manière. Par exemple, une étude récente a révélé que près de la moitié des élèves de sixième année (qui ont en moyenne 13 ans) au Niger ont des difficultés à lire une phrase simple, alors qu'au Burkina Faso, pays voisin, seul un élève de sixième année sur dix a de tels problèmes. Cela soulève la question de savoir ce qui explique ces écarts d'apprentissage entre pays.
Dans une étude récente, mes coauteurs Natalie Irmert, Mohammad H. Sepahvand et moi-même avons tenté de répondre à cette question. Nous avons émis l'hypothèse que les différences de qualité des enseignants entre les pays jouent un rôle. En utilisant des données comparables provenant de 14 pays d'Afrique subsaharienne francophone, nous avons constaté que les différences dans les connaissances disciplinaires des enseignants - c'est-à-dire leur maîtrise de la matière qu'ils sont censés enseigner - expliquent plus d'un tiers des différences de niveaux de l'apprentissage des élèves.