La mort du jeune Nicolas, le 5 septembre dans les Yvelines, souligne dramatiquement l’incurie de l’administration scolaire. Les mots du ministre de l’Education nationale devant les recteurs lors d’une réunion lundi 18 septembre n’exonèrent pas d’un mea culpa l’institution.
On ne peut que se réjouir d’entendre un ministre de l’Education nationale exhorter son administration, et en premier lieu les recteurs qu’il avait réunis lundi 18 septembre, à «un électrochoc à tous les niveaux» sur la question du harcèlement scolaire. Le défi est d’ampleur alors que plusieurs cas nous ont rappelés, ces derniers temps, que les progrès à accomplir sont immenses en matière de capacité d’écoute et de traitement de cette problématique, source de tant de souffrances et de drames. Le décalage qui continue d’exister entre les proclamations faisant des violences sexuelles et sexistes une «grande cause» du premier quinquennat et les progrès concrètement réalisés démontrent que, sur ce genre de sujets, les mots, s’ils sont utiles, sont loin d’être suffisants.
La cosmologie est une science dans laquelle les débats épistémologiques ont accompagné les principales controverses scientifiques au cours du XXe siècle. La plupart sont toujours d’actualité et sont l’occasion de rapprochements féconds entre science et philosophie.
Avec
Gauvain Leconte-Chevillard Enseignant de philosophie à l’Académie de Lille et à l’Observatoire de Paris.
Le modèle standard de la physique des particules nous décrit les particules élémentaires ainsi que les trois interactions qui régissent les phénomènes physiques à l’échelle des particules. Mais comment ce modèle a-t-il vu le jour et quelles en sont les limites ?
Avec
Jean IliopoulosPhysicien des particules, directeur de recherche émérite au laboratoire de physique théorique de l'École Normale Supérieure, et membre de l'Académie des sciences/
Ursula Bassler Directrice adjointe scientifique de l’IN2P3, et anciennement présidente du conseil du CERN.
Louis Fayard Directeur de recherche émérite au Laboratoire Irène Joliot Curie d'Orsay.
Propos recueillis par Luc CédellePublié le 19 septembre 2023
A l’instar du ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, ou d’Emmanuel Macron, la multiplication des messages appelant au « retour » de l’autorité témoigne souvent d’une confusion avec la notion d’« autoritarisme », souligne, dans un entretien au « Monde », le professeur en sciences de l’éducation.
Ancien instituteur, puis formateur et directeur d’école, Bruno Robbes est professeur en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise et spécialiste de la pédagogie institutionnelle. Il a notamment publié L’Autorité éducative dans la classe. Douze situations pour apprendre à l’exercer (ESF, 2010) et a codirigé avec Marie-Anne HugonLe Rapport aux savoirs dans les pédagogies différentes (Editions universitaires de Lorraine, 2016).
Dès son entrée au ministère de l’éducation, Gabriel Attal a mis au tout premier rang de ses priorités la nécessité de « revenir à des choses simples : le respect du professeur et de son autorité ». Que vous inspire cette formule ?
Qui pourrait s’opposer à ce que le professeur soit respecté ? La référence à l’autorité est désormais une sorte de passage obligé pour tout ministre de l’éducation nationale. D’autres avant lui, de différents bords politiques, ont fait ce genre de déclarations. Toutefois, elles ne sont pas toutes identiques par leur tonalité, plus ou moins martiale, par l’importance qui leur est donnée et par le contexte de leur énonciation. Cette fois, plusieurs indices permettent d’affirmer que ce message n’est ni principalement pédagogique, ni spécifiquement destiné aux enseignants.
Les parents de Marie, 15 ans, qui s'est suicidée en septembre 2021 à Cassis, viennent de porter plainte contre le réseau social TikTok. Des spécialistes estiment néanmoins que la responsabilité d'un tel drame ne peut être uniquement attribuée aux réseaux sociaux.
Un adolescent sur TikTok. Image d'illustration. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
16 septembre 2021. Marie, 15 ans, se suicide à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône. Avant ce drame, comme beaucoup d'adolescents, la jeune fille passait du temps sur la plateforme TikTok. Quelques semaines avant sa mort, elle publie une vidéo pour évoquer le harcèlement scolaire qu'elle subit à propos de son poids. La publication engendre, par le biais des algorithmes, l'arrivée d'autres vidéos sur le même thème sur son compte.
La thérapie par la cuisine est un projet lancé par une institution psychiatrique bruxelloise où les activités des résidents sont directement en lien avec l'alimentation. Cette démarche innovante a déjà reçu un Award du guide Gault & Millau.
Des activités et des partages qui donnent confiance
A la maison de soins psychiatriques " Les 3 arbres " à Uccle, en région bruxelloise, les résidents sont à leur poste, en cuisine. L’un est de corvée " patates ", d’autres travaillent dans la boulangerie où sont confectionnés chaque jour différents pains et de succulentes pâtisseries. Chacun y prend beaucoup de plaisir.
En 2022, la consommation d'antidépresseurs chez les jeunes de 12 à 18 ans a augmenté de plus de 60 % par rapport à 2018. C'est ce qu'écrit De Morgen sur base des chiffres des mutualités libres. Le nombre de demandes d'aide de la part des jeunes a augmenté, mais en raison des délais d'attente importants en psychiatrie, il n'est pas possible de répondre immédiatement à toutes ces demandes. En conséquence, les médecins généralistes prescrivent souvent des médicaments, par anticipation. "Un traitement qui n'est approprié qu'en cas de troubles graves", explique Marina Danckaerts, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (UPC KU Leuven).
Plus d’une quarantaine de personnes ont suivi la visite documentée par Pascal Gaillard, directeur des soins, samedi matin à Georges-Daumezon. Des familles et des personnels retraités qui ont apporté, qui un souvenir qui une anecdote rendant ce « voyage dans le temps » très vivant. Enfin, les visiteurs ont pu profiter des souvenirs de Martine Hergibo dont l’arrière grand-père a été le fermier de l’établissement « à son ouverture en juillet 1913. Il était venu de Bretagne avec ses trois filles pour travailler ».
Et de poursuivre : « Il faut dire que pour un établissement qui accueillait, à l’époque, mille personnes, il fallait du personnel : des soignants, des religieuses et des petites mains pour faire tourner la cuisine, la blanchisserie, la ferme, bref le village qu’était à l’époque l’hôpital avec son église, ses bars et son cimetière ».
L’exposition « Aux Frontières de l’art brut » présente 15 artistes, inclassables selon les critères de l’art brut ou de l’art naïf traditionnel : Pierre Amourette, Gabriel Audebert, Mohamed Babahoum, Jean Branciard, Etty Buzyn, Marc Décimo, Roger Lorance, Patrick Navaï, Marion Oster, Jon Sarkin, Shinichi Sawada, Ronan-Jim Sevellec, Ghyslaine et Sylvain Staëlens et Yoshihiro Watanabe. Sans formation artistique pour la plupart mais possédés par le démon de la création, tous sont des expérimentateurs intarissables, obsessionnels, proliférants, dont l’univers a sa marque particulière, reconnaissable au premier coup d’œil. Peu habitués aux circuits professionnels de l’art, ils sont restés méconnus ou montrent avec discrétion les épiphanies d’une imagination sans limite.
Ceux qui en feront la découverte oublieront difficilement la dramaturgie des madones en céramique de Pierre Amourette, les méditations monstruosiformes de Roger Lorance ou le carnaval de la comédie humaine de Gabriel Audebert. Shinichi Sawada, lui, convoque les quatre éléments pour sculpter dans la terre d’étranges créatures hérissées de pointe, tenant tour à tour de l’humain, du reptile, de l’oursin et de l’oiseau. Mais c’est aussi un monde où la poésie en est l’élan vital. Mohamed Babahoum célèbre dans la petite chronique dessinée d’Essaouira, son village natal, les éclats fragiles de ses souvenirs recomposés.
Le 21 septembre est la journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer. Cette année, elle est porteuse d’espoir, avec l’arrivée des immunothérapies ciblant l’un des mécanismes de destruction des neurones à l’origine même de la pathologie neurodégénérative.
Luc Buée
L’occasion d’obtenir une vision à 360° des pistes de recherche prometteuses avec le chercheur Luc Buée, directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre Inserm « Lille Neuroscience et Cognition » au CHU de Lille.
Medscape édition française : 2,1 millions de personnes en France, et de plus en plus jeunes, pourraient développer la maladie d’Alzheimer d’ici à 2040. Elle serait à l’origine de 60 à 70% des cas de démence [1].En 2023, la recherche est en effervescence. Estimez-vous, comme beaucoup, que les immunothérapies - aducanumab, lecanemab et le donanemab - constituent les plus grandes avancées de ces 20 dernières années ?
Luc Buée : Avec l’arrivée de ces immunothérapies, on peut saluer en effet un tournant concret dans la recherche dans la maladie d’Alzheimer, mais je préfère parler plus exactement de continuité après des décennies de recherches, pas si infructueuses que cela puisque ces anticorps anti-amyloïdes sont la concrétisation d’une idée ayant germé dans le cerveau du Dr Dale Schenk et publiée en 1999. Il a formulé la stratégie d’utiliser le peptide amyloïde agrégé comme un antigène, une toxine qui doit être éliminée de l’organisme, par vaccination ou immunothérapie passive. Ce que nous vivons aujourd’hui est la concrétisation d’une hypothèse thérapeutique suggérée il y a plus de 20 ans, confortée par les analyses complètes du génome indiquant que l’amyloïde joue un rôle central dans la pathologie.
Ces anticorps de synthèse ciblent les protéines bêta-amyloïdes, se fixant aux formes fibrillaires, oligomériques ou solubles de la protéine bêta-amyloïde. Deux de ces anticorps - l’aducanumab et le lecanemab - ont été autorisés aux Etats-Unis (en 2021 et juillet 2023), et le dossier du lecanemab pour un accès en Europe est à l’étude. De plus, en juillet 2023, des chercheurs ont révélé les résultats positifs d’une troisième molécule - le donanemab qui obtient un ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel chez les patients. Le donanemab, qui devrait avoir l’aval de la FDA d’ici la fin de l’année, semble le plus prometteur.
"Avec l’arrivée de ces immunothérapies, on peut saluer en effet un tournant concret dans la recherche dans la maladie d’Alzheimer."
C’est la première fois que des médicaments agissent contre ce mécanisme précis de la maladie. Leur effet biologique sur les plaques amyloïdes est indiscutable. Par exemple, près de 80 % des patients sous donanemab n’avaient plus de plaques amyloïdes au bout de 18 mois de traitement.
Les femmes sont surreprésentées dans le secteur de la santé très pénible psychologiquement. (Syspeo/SIPA)
Dans son « Baromètre Santé au travail » publié ce jeudi, Malakoff Humanis s'intéresse à la santé mentale des femmes. Et celle-ci se dégrade fortement. La prise en compte du sujet par les entreprises est désormais un enjeu de fidélisation des salariées.
La santé mentale des femmes se dégrade. C'est le constat sans appel dressé par le « Baromètre Santé au travail », publié ce jeudi par Malakoff Humanis.
« Plusieurs indicateurs nous laissaient penser qu'il y avait un sujet femme », avance Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis. « Elles sont plus nombreuses à être arrêtées, on a vu aussi qu'elles se faisaient plus de soucis pour leur famille, ou pour l'avenir, et qu'elles étaient davantage confrontées à la monoparentalité », liste-t-elle.
Les résultats de l'étude publiée ce jeudi confirment cette intuition. Les femmes sont ainsi 44 % à se déclarer en mauvais état de santé psychologique, contre 32 % des hommes. Elles étaient 40 % à dresser le même constat en 2020. Troubles du sommeil, fatigue et anxiété sont les maux qui les touchent le plus, et de façon croissante. Elles sont en outre 52 % à se déclarer épuisées professionnellement.
Par Chat modéré par François Béguin Publié le 27 mai 2011
Dans un chat sur LeMonde.fr, Claude Halmos, psychanalyste et auteure de "Grandir, les étapes de la construction de l'enfant, le rôle des parents" (Le Livre de poche), estime qu'il est possible de "bien expliquer sans terroriser".
Emma : Mère de trois jeunes enfants, je n'ai pu empêcher qu'ils entendent parler de l'affaire DSK. Qu'est-ce qu'un agresseur sexuel, un viol ? Les questions ont fusé. Jusqu'où faut-il aller dans l'explication sans les terroriser ?
Claude Halmos : Je crois qu'on peut très bien expliquer sans terroriser. Ce qu'il faut, pour qu'un enfant comprenne, c'est expliquer la sexualité, avec des mots simples en fonction de l'âge. Il faut expliquer la différence des sexes, la conception et le rôle du père, la grossesse.
Et expliquer en même temps les interdits : l'interdit de la sexualité entre adultes et enfants et l'interdit de l'inceste – relations amoureuses et sexuelles entre membres d'une même famille.
Il faut expliquer que la sexualité est quelque chose qui se passe entre grandes personnes, mais c'est surtout quelque chose, chez les humains, qui ne peut se passer qu'entre personnes qui sont d'accord.
Parce qu'on n'a pas le droit de se jeter sur quelqu'un, même si on est très fort, et de prendre ce quelqu'un pour faire ce qu'on a envie de faire avec lui.
Il faut savoir qu'il y a des grandes personnes à qui on n'a pas appris cette règle-là quand ils étaient petits. Ces grandes personnes croient donc – ou font semblant de croire – qu'elles peuvent faire n'importe quoi. C'est vrai pour toutes les règles.
Un soir de la semaine, nous avons proposé à notre fille aînée, 8 ans, d’aller en colo pendant de prochaines vacances. Elle était plutôt partante, ne serait-ce que pour narguer ses cadets. Après cet échange, mon compagnon et moi nous sommes rendus à l’évidence. Il allait falloir avoir avec elle une conversation désagréable, qui hante de nombreux parents. Vous me voyez venir : comment parler à notre enfant des violences sexuelles et du risque pédocriminel ? Comment ne pas la terroriser ou lui donner l’impression fausse que le mal est partout ? Et en même temps, comment avoir une parole utile ?
Premier réflexe : faire l’autruche. Malheureusement ni efficace ni très responsable. Deuxième réflexe : me dire que j’ai déjà « fait le job ». Pendant le bain, en prévision de soirées pyjama et d’une précédente colo, j’ai répété à mes enfants que leur corps leur appartenait, que personne n’avait le droit d’y toucher s’ils n’étaient pas d’accord. Résultat : ma cadette, à 4 ans, a passé des semaines à vociférer devant qui voulait l’entendre que je lui avais coupé la frange sans son consentement, alors que son corps lui appartenait. Elle a ensuite appliqué cette même recette à l’ingestion de courgettes.