Après la fermeture de 42 lits à l'EPSM de la Sarthe, une trentaine d'élus locaux ont écrit au ministre de la Santé pour réclamer des mesures face à la crise de la psychiatrie.
Face à une crise de la psychiatrie, une trentaine d’élus locaux de la Sarthe (maires, députées, conseillers départementaux…) ont adressé ce mardi 4 juillet 2023 un courrier à François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, pour l’interpeller et solliciter « des actions fortes ».
Annoncée par un préavis du 22 juin, la grève déclenchée par la CGT de La Candélie révèle un écueil de taille : la porosité des services d’un établissement à un autre. Le mouvement se poursuit.
En 2017, une convention a établi des distinctions entre le rôle des infirmiers de La Candélie et leurs attributions dans les urgences psychiatriques avec un détachement de ces derniers au centre hospitalier Agen-Nérac pour accueillir les patients en souffrance. "Aujourd’hui, ce périmètre a volé en éclats", veut constater Christope Gauthier, fraîchement élu à la tête de la CGT du CHD La Candélie.
La rabbine affectionne les jeux de mots qui sont pour elle une façon de remettre du comique dans le tragique, d’être acteur et pas seulement victime de ce qui nous arrive. Une manière aussi de refuser les assignations identitaires, sujet qui est au cœur de son dernier livre.
publié aujourd'hui à 7h45
C’est une seconde nature chez elle, jouer avec eux, en entendre le deuxième sens ou celui très profondément enfoui au fond de l’autre. Du titre de son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar (Grasset 2022), à la célébration du shabbat dans la synagogue où elle officie à Paris, Delphine Horvilleur glisse des jeux de mots partout.«J’aimerais vous dire que je fais exprès, mais je ne sais plus faire autrement», dit-elle en riant d’elle-même. Pour la rabbine la plus écoutée de France, le malentendu est le «sel de la vie», puissant révélateur de ce qui se grippe, déraille, ne va pas de soi. La meilleure façon de comprendre l’autre, estime celle qui accompagne les personnes dans les moments de crise existentielle (deuil, fin de vie, maladie…), s’appuie justement sur ce rapport altéré au langage. Son livre, écrit en l’honneur de Romain Gary et de son double littéraire Emile Ajar, auteur qu’elle vénère, est aussi une pièce de théâtre, monologue contre l’identité restrictive joué depuis la sortie du livre à l’automne dernier. En juin, une représentation était donnée aux Rencontres philosophiques de Monaco où Delphine Horvilleur est intervenue. En septembre, la pièce reprend au Théâtre de l’Atelier à Paris (les réservationsviennent d’ouvrir).
C’est une «pathologie» de faire tout le temps des jeux de mots ?
J’ai l’impression, docteur, que cela s’aggrave avec les années ! C’est un peu une déformation professionnelle liée à mon rapport au texte et à l’exégèse. Le jeu de mots est très présent dans la tradition juive. Je vois des doubles sens partout et parfois je vois même le deuxième sens avant le premier. Cela a sans doute un impact sur ma façon d’écouter et de lire. Mes amis se moquent de moi : «Raymond Devos, sors de ce corps !». Je me souviens de tas de moments où le jeu de mots m’a rattrapée. Un jour par exemple, je devais me rendre à une conférence de psychanalystes à l’hôpital Sainte-Anne. J’étais en retard. Au téléphone, l’organisateur me dit : «Tu seras là quand ?» J’entends : «Tu seras Lacan ?» et lui réponds très sincèrement : «Je vais rester moi-même.» J’en ris mais il y a, selon moi, quelque chose de très profond dans ces malentendus. Comme si les mots cachaient des secrets, avaient d’autres choses à nous raconter. Mon rapport à mon langage est comme altéré. Ce mot «altéré» est d’ailleurs l’un de mes préférés en français. Il signifie qu’on se patine tout au long de la vie, qu’on change à la rencontre des autres.
Le 5 juillet, (re)découvrez en version restaurée "Welfare", un documentaire de Frederick Wiseman produit en 1973 qui nous plonge au cœur du système social américain.
1973. Les problèmes de logement, de santé, de chômage, de maltraitance frappent les Américains les plus pauvres.
Dans un bureau d'aide sociale new-yorkais, employés et usagers se retrouvent démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie.
La santé abîme la planète : plus de 8% des émissions de gaz à effets de serre sont générées par le système de soins français. Comme tous les secteurs d'activité, la santé doit donc fournir des efforts pour limiter l'impact de ces émissions afin de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires. Outre les gaz à effet de serre, les acteurs de soins doivent aussi maitriser leur incidence sur la biodiversité, les ressources naturelles, l'accès à l'eau douce, la pollution des milieux naturels. Pour ce faire, la première ministre a mis en place fin mai un comité de pilotage de la planification écologique pour le secteur de la santé1, structuré autour de 7 thématiques : bâtiments et maitrise d'ouvrage, achats durables, soins écoresponsables, déchets du secteur, formation et recherche en transformation écologique, mobilités durables, et impact environnemental du numérique.
Certains troubles du neurodéveloppement peuvent être dus à des maladies rares d’origine génétique encore mal connues. C’est l’objet des recherches d’une équipe de l’Institut du thorax (Inserm/CNRS/Nantes Université/CHU de Nantes). Son travail se concentre sur les altérations génétiques pouvant affecter la structure et le fonctionnement des protéasomes, organites cellulaires qui dégradent les protéines défectueuses. Les chercheurs ont effectué un séquençage complet du génome de 23 jeunes patients européens, américains et australiens atteints d’une pathologie neurologique autosomique dominante, associant un retard d’acquisition du langage, une déficience intellectuelle, des problèmes comportementaux et fréquemment des anomalies du visage et des malformations du squelette et de différents organes. Chez ces enfants, ils ont mis en évidence quinze mutations du gène PSMC3 1 qui code pour des sous-unités protéiques constitutives des protéasomes 26S.
Par Pierre-Antoine Cristante Publié: 6 Juillet 2023
Comme les urgences, le service de psychiatrie est impacté dans son fonctionnement pour l’été. Alors que le capacitaire est déjà amputé de 20 lits depuis un an et demi, celui-ci va être réduit de 20 supplémentaires.
Le service de psychiatrie du Centre hospitalier de Maubeuge est toujours installé boulevard Pasteur. PHOTO ARCHIVES SAMI BELLOUMI - VDNPQR
Comme pour les urgences, les difficultés estivales au service de psychiatrie ne datent pas d’hier. Mais à la différence du premier, le service toujours installé boulevard Pasteur souffre déjà tout au long de l’année. « C’est vraiment une catastrophe », ne cache pas Cyril Lenne. Alors que le capacitaire est de 80 lits, 20 d’entre eux sont déjà fermés depuis un an et demi. Et 20 supplémentaires le seront cet été. En cause, le manque de praticiens. Invraisemblable, quand on sait que lorsque les médecins étaient en nombre, le service se remplissait rapidement. « La semaine dernière, il n’y avait qu’un seul psychiatre. J’ai demandé le renfort du privé. » Et la situation n’est pas près de s’améliorer.
Dans une situation d’urgence, c’est le plus souvent l’abstention qui est fautive, et non le fait de pratiquer un geste qui peut être salvateur.
Les conditions d’intervention de l’IDE sont, entre autres, déterminées par l’article R4311-14 du code de santé publique : « En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable.
Dans ce cas, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes doivent obligatoirement faire l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier du patient.
En cas d'urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l'infirmier ou l'infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état. »
Les Français ont-ils encore envie de faire l'amour ? Selon un sondage IFOP, 43% des jeunes de 18 à 25 ans n'ont pas eu de relation sexuelle en 2022. Choix politique pour certains, ou la faute à Netflix pour d'autres, va-t-on vers une génération No Sex ?
Avec
François Kraus Directeur du pôle Politique et Actualité à l’IFOP
Alexandre LacroixDirecteur de la rédaction de Philosophie Magazine, professeur à Sciences-Po Paris et écrivain
Aline Laurent Mayard Journaliste et autrice du podcast « Free from desire »
Claire Alquier Sexologue
La grève du sexe d’Ovidie
Certaines femmes sont entrées en grève du sexe. C'est un choix politique, à l'instar d'Ovidie, la réalisatrice qui a écrit La chair est triste, hélas, aux éditions Julliard. Elle confiait au micro de France Inter, les raisons de son abstinence : « Je fais ce que j'appelle une grève du sexe dans la mesure où il y a quelque chose de politique dans tout ça.
Quand je dis que je fais la grève du sexe, ça veut dire aussi, je fais la grève de la désirabilité puisque la désirabilité, quand on est une femme, et à fortiori une femme hétéro, c'est un peu le rôle de notre existence, c'est rester belle, et c'est tout un travail finalement quotidien : ce sont les deux pieds à vernir, les racines à cacher, ça n'en finit pas. Il y aura toujours un défaut à camoufler. Parce même si certains hommes ressemblent à des orteils, ils sont extrêmement difficiles.
Une étude française monocentrique confirme que les antécédents d’abus sexuels pendant l’enfance et/ou l’adolescence sont associés à la présence de douleurs pelviennes sévères, mais ne met pas en évidence d’association entre le diagnostic d’endométriose et l’existence d’antécédents d’abus sexuels ou d’autres événements stressants de la vie [1].
L’état psychologique lors de cette période, notamment lors des moments-clés (début de la puberté ou de la sexualité) ne diffère pas entre les femmes ayant ou non une endométriose.
Cette étude permet de défricher un sujet dans lequel les données sont encore contradictoires. « Il n’est pas clair si l’abus sexuel est un générateur de douleur en soi, ou plutôt un amplificateur, [...] l’hypothèse d’un dysfonctionnement limbique pouvant déclencher une sensibilité accrue à la douleur et une innervation efférente anormale de la musculature pelvienne a également été évoquée », rapportent les auteurs de l’étude.
Depuis quelques mois, la Haute autorité de Santé (HAS) est sous le feu des critiques à propos de ses décisions d’évaluation de plusieurs médicaments anticancéreux innovants, dont elle a considéré que les éléments scientifiques en présence ne justifiaient pas une inscription sur la liste des produits remboursés. Ces avis ont suscité l’ire de nombreuses sociétés savantes et pourraient être le signal d’une France qui choisit de plus en plus souvent de faire primer la logique économique à celle de l’excellence des soins ; comme prise au piège de son modèle historique de financement, peut-être aujourd’hui dépassé par la forte augmentation des dépenses de santé. Ce mécanisme est décrypté par le docteur Martin Blachier, cofondateur de la société de conseil Public Health Expertise-PHE. Le médecin de santé publique dont les analyses au cœur de l’épidémie de Covid avaient été souvent remarquées, propose une réflexion sans langue de bois sur les écueils qui guettent la médecine française si elle n’accepte pas de repenser, en partie, son modèle de financement.
Par Martin Blachier, médecin spécialiste de santé publique et épidémiologiste
Fanny Roy est une personne sourde qui veut devenir psychothérapeute afin de pouvoir communiquer librement.
PHOTO : RADIO-CANADA / JHADE MONTPETIT
Fanny Roy n'est pas une stagiaire comme les autres au Consortium Centre Jules-Léger à Ottawa : l’étudiante en psychothérapie est sourde. Avec l’aide d’une interprète en langue des signes, elle a parlé de son parcours au micro des Malins.
Originaire de Hearst, dans le Nord de l’Ontario, et titulaire d'un baccalauréat en psychologie de l'Université de Hearst, Fanny Roy est en voie d'obtenir son diplôme d'études supérieures en psychothérapie. Pour y arriver, elle explique avoir bénéficié du soutien de ses parents et de ses éducateurs.
J'ai eu beaucoup d'aides différentes pendant mes études. J'ai eu des interprètes, des aides à la communication. Ensuite, j'ai eu des preneurs de notes papier. Les gens écrivaient, puis ça allait vite. J'ai aussi eu quelqu'un sur ordinateur; j'avais un écran à côté de moi, puis je pouvais voir les notes en même temps, confie-t-elle.
Aider les autres
Malgré son handicap, l'étudiante veut faire carrière en psychothérapie afin de ne plus avoir besoin d’interprètes. Je veux devenir psychothérapeute pour pouvoir communiquer dans ma langue et [permettre aux clients] de communiquer dans leur langue aussi, d'avoir un contact plus humain, de parler d'égal à égal, fait-elle valoir.
Écrire le livre de la vie avant la mort, c'est le métier de Stéphanie De Sousa. La biographe hospitalière propose à des malades de coucher leur histoire sur le papier. Une prestation gratuite, qui bénéficie également aux proches et aux soignants.
Elle se définit comme une passeuse de mots. Ceux que veulent bien lui confier les personnes qu'elle accompagne. Stéphanie De Sousa est biographe hospitalière en Alsace depuis début 2022. Elle relate dans des livres les mémoires de malades, pour laisser une trace de leur vie avant qu'il ne soit trop tard.
Le métier se développe, car la démarche fait ses preuves. Elle s'inscrit dans la continuité du parcours de soins. Se raconter apaise souvent les patients, les libère parfois. Une parenthèse de vie, au milieu de la maladie. "Certainsparlent uniquement de leur travail, d'autres de ce qu’ils aimeraient encore faire, c'est très important aussi. Certains veulent partager un dicton qui leur tient à cœur ou un conseil. J’écris ce qu’ils ont envie de me donner", explique Stéphanie De Sousa.
La biographe intervient exclusivement sur proposition d'un soignant dans les unités de soins palliatifs, les établissements d'hébergement pour personnes âgées ou à domicile. Entre cinq et dix séances en moyenne, plus ou moins rapprochées selon l'urgence de la situation. Il y a les jours avec, et les jours sans. La quinquagénaire doit savoir s'adapter.
Et si l’intelligence artificielle pouvait aider les médecins à mieux prendre en charge la dépression ? Cela permettrait de mieux diagnostiquer cette maladie et de prévoir les traitements. Les précisions de Martin Ducret.
Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd'hui d'IA et de dépression. Et si l’intelligence artificielle pouvait aider les médecins dans leur diagnostic et la prise en charge de la dépression ? C’est l’espoir suscité par une récente étude française publiée dans la revueScientific reports.
Quand les médecins cherchaient à traiter les addictions et à «guérir» l'homosexualité à coups d'électricité et de médicaments émétiques.
Alex DeLarge (Malcolm McDowell) et la fameuse thérapie pratiquée dans Orange mécanique. | Capture d'écran Warner Bros. Entertainment via YouTube
En 1971, Orange mécanique fait scandale. En plongeant le spectateur dans l'univers de ce qu'il décrit comme«une jeunesse insatisfaite, dans l'incapacité de créer, qui éprouve le besoin de détruire», Stanley Kubrick obtient son plus grand succès public. Le film défraie la chronique par sa violence. Par crainte des effets de mimétisme, il finit par être retiré des écrans en Angleterre, où il sera interdit de projection pendant vingt-sept ans. En France, Orange mécanique ne sera diffusé pour la première fois à la télévision qu'en 1999.
Table ronde : « Psychiatrie : nouvelles approches ? » Dimanche 17 septembre, 15h00 Mairie Gratuit. Entrée libre. Dans la limite des places disponibles (environ 60).
Participez à la table ronde intitulée : « Psychiatrie : nouvelles approches ? ».
À travers de nombreux écrits, Michel Foucault a montré que nos représentations collectives de la folie ont considérablement varié au cours des siècles.
Ses travaux ont alimenté d’importants débats qui ont conduit à remettre en cause les notions de maladie mentale et d’internement ainsi que les modalités traditionnelles de prise en charge des patients.