Publié le 5 mai 2023
TRIBUNE
Comme pour le tabac et l’alcool, le législateur doit intervenir pour encadrer l’exposition des enfants aux écrans, estime dans une tribune au « Monde » un collectif de professionnels de la santé de l’enfant.
Dans sa tribune parue dans Le Monde en février, le psychiatre Serge Tisseron suggère que la prévention des abus des écrans reposerait non pas sur la loi, mais plutôt sur le soutien à la parentalité et sur une meilleure politique de la ville. C’est oublier un élément important : les écrans ne sont pas des objets passifs.
Les nouveaux contenus et les algorithmes qui les génèrent agissent sur le comportement des utilisateurs et sont de ce fait plus nocifs que ne l’étaient les programmes de la télé d’antan, contrairement à ce qu’affirmait le rapport de l’Académie des sciences de 2013. Ces techniques d’influence et de récupération des données sont maintenant regroupées dans une nouvelle science, la « captologie », et sont déployées de façon cachée par les « dark patterns », avec un seul objectif : capter l’attention de l’utilisateur et, à son insu, l’exposer à des publicités ciblées.