par Coralie Schaub publié le 15 avril 2023
Blottie sous des couvertures, bardée de capteurs, allongée immobile dans un IRM faisant un boucan d’enfer, Sarah Pineau, 35 ans, regarde défiler des photos. Mygale, chatons, scène de chasse, bébés mignons, cadavre de renard… Elle s’efforce de moduler ses émotions suivant les consignes données et signale ses réactions, en maniant une télécommande. De l’autre côté d’une vitre, le chercheur Leonardo Ceravolo surveille des ordinateurs qui enregistrent une myriade de données : rythme cardiaque, niveau de sudation et activité du cerveau de Sarah Pineau. «Nous voulons vérifier l’hypothèse selon laquelle être exposé à un climat extrême peut modifier la capacité à réguler ses émotions», explique ce spécialiste en neurosciences à l’université de Genève, avant d’assigner une autre tâche à la jeune femme. Celle-ci doit maintenant évaluer son degré de peur face à des vidéos alternant paysages idylliques, extraits de films d’horreur et personnages frigorifiés dans la neige, les membres en sang. Frousse maximale systématique dans le dernier cas.