Et vous, comment lisez-vous ? Entendez-vous une voix quand vous vous plongez dans un texte ? Exprimez-vous, en silence ou à voix haute, du mécontentement, de l’incompréhension ou de la joie ? Et finalement, quels sont les pouvoirs de la lecture ?
Avec
Peter Szendy professeur en littérature comparée et en humanité à l'Université de Brown aux Etats-Unis, conseiller auprès de la Philharmonie de Paris
Le recours à la détention provisoire est censé être exceptionnel. Pourtant, près de 20 000 personnes sont actuellement détenues dans l’attente de leur jugement. Ces incarcérations massives contribuent largement à la surpopulation carcérale et soumettent prévenus comme condamnés à des conditions de vie particulièrement indignes. Les réformes engagées sur le dernier quinquennat sont loin d’être à la hauteur du problème. Les solutions, pourtant connues, se font toujours attendre.
directrice de recherches au CNRS, Laboratoire de psychologie de la perception, université Paris-Descartes et Fondation ophtalmologique Rothschild
L’appréciation de la beauté est-elle subjective ou dépend-elle de proportions parfaites suivant par exemple les lois du nombre d’or ? La neuro-esthétique nous en apprend sur la réaction de notre cerveau face à l’objet de notre admiration, explique la chercheuse en psychologie Sylvie Chokron dans sa Carte blanche au « Monde ».
Nous tombons parfois en arrêt devant la beauté d’un reflet sur un lac, d’un visage ou encore d’un tableau. Que se passe-t-il au niveau cérébral à ce moment précis ? Une nouvelle discipline, la neuro-esthétique, s’intéresse de près au sujet de la beauté. Une grande question subsiste encore dans ce domaine. L’appréciation de la beauté dépend-elle de paramètres objectifs présents dans l’objetde notre contemplation ou est-elle déterminée par des jugements purement subjectifs ?
La contraception existe depuis des millénaires et loin d'être taboues, certaines méthodes comme sauter ou se promener sur les pavés, étaient même préconisées par les médecins de l’Antiquité grecque.
Sexualité et contraception ne sont pas un tabou
dans l'Antiquité greco-romaine. Fresque de PompéI.
En ce début d'année 2023, le préservatif est rendu gratuit et disponible en pharmacie pour les moins de 26 ans. Mais la contraception est une problématique sociale qui existe depuis des millénaires. C'est ce que nous explique l'historienne de l'Antiquité Lydie Bodiou, spécialiste de l'histoire des femmes, du genre et de l'histoire du corps.
Des études et tests semblent prouver que la musique a un effet très bénéfique sur le cerveau des enfants. Elle leur permettrait, par exemple, de développer de meilleures facultés de langage.
Depuis toujours, les mélodies apaisent dès le ventre de la mère. Mais la musique aurait d'autres super pouvoirs. Stimuler le langage ou encore aider à apprendre, voir même guérir les touts petits. Dans un cours de musique pour bébés, certains arrivent déjà à reconnaître les notes. La professeure l'observe depuis des années, la plupart ici ne sait que balbutier mais la musique leur parle déjà. Tout apprendre en musique, c'est le pari d’une école expérimentale parisienne. Mais cette école n'entend pas en faire des petits Mozart, mais développe des facultés inattendues, comme l'équilibre et la maîtrise de soi.
Un cours de philo avec les enfants, ça donne ça ! On a suivi un cours avec Edwige Chirouter, professeure de philosophie et attention spoiler, les enfants ADORENT : “L’idée c’est de démocratiser l’accès à la philosophie de façon joyeuse”
Moment rare, l’interview du Président par des personnes atteintes de troubles autistiques, diffusée samedi soir, lui a fait dire des choses qu’il n’avait jamais évoquées. Un échange sans misérabilisme et un moment d’humanité comme la télé en produit peu.
On n’avait pas attendu qu’Emmanuel Macron en soit à l’affiche pour découvrir et apprécier les Rencontres du Papotin. Mais l’interview du président de la République, après celles de personnalités du monde de la culture comme l’acteur Gilles Lellouche, la comédienne Camille Cottin ou le chanteur Julien Doré, a donné une résonance particulière à cette émission d’une rare humanité, diffusée samedi sur France 2. Basique, le principe est toujours le même : l’invité est soumis à une batterie de questions ou de prises de parole de la part d’une assistance composée d’une cinquantaine de personnes de tous âges, «porteurs de trouble du spectre autistique» à des degrés divers. Le tout sans animateur vedette pour prendre la lumière. Depuis plusieurs années, les mêmes, journalistes non professionnels, publient le journal le Papotin, créé en 1990. Ce n’est pas la première fois qu’ils interrogent des politiques, mais le passage de l’écrit à l’oral renforce à la fois la singularité et l’audience d’un tel exercice.
Le racisme, la xénophobie et la discrimination ont une influence fondamentale sur la santé au niveau mondial. Ils ont pourtant été négligés jusqu’à présent par les chercheurs, les décideurs et les professionnels du domaine de la santé selon ce que suggère une série de quatre articles publiés le 8 décembre dans la revue The Lancet. Les auteurs de l’étude incitent les professionnels de santé à considérer ces questions comme des priorités de la santé publique.
D’après l’auteur principal, le professeur de santé infantile mondiale de l'University College London (UCL), Delanjathan Devakumar, « Le racisme, la xénophobie et la discrimination peuvent affecter la santé de nombreuses manières, de l'impact immédiat de la violence jusqu’à celles plus éloignées, inhérentes à la structure même du système de santé ». « Nous demandons donc aux professionnels de santé de prendre en compte le racisme, la xénophobie et la discrimination à tous ces niveaux. Même si leur impact immédiat retient d’abord l’attention, leurs causes structurelles sont souvent ignorées, alors qu’elles sont à la racine même des problèmes de santé auxquels les individus sont confrontés », explique-t-il sur Univadis.com.
Le racisme, la xénophobie et la discrimination sont fréquents, structurels et peuvent se présenter sous de nombreuses formes, depuis les microagressions à la violence interpersonnelle et au niveau de l’État. De solides preuves suggèrent que les résultats en matière de santé sont généralement pires dans les groupes minoritaires, et que le racisme y joue un rôle.
Ces dernières semaines, des propos explicitement racistes ou culturellement méprisants sont brandis dans l’espace médiatique, s’alarment le chercheur Smaïn Laacher et le président de SOS Racisme, Dominique Sopo. Une situation qui ne peut produire qu’une montée des violences.
par Smaïn Laacher, Professeur émérite de sociologie à l’université de Strasbourg et directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile à la Fondation Jean-Jaurès et Dominique Sopo, Agrégé de sciences sociales et président de SOS Racisme
Selon les données du service statistique ministériel de la sécurité intérieure, le nombre de crimes et délits à caractère raciste enregistré par les services de police et de gendarmerie a augmenté de 11 % entre 2018 et 2019 puis de 13 % entre 2019 et 2021.
Ce qui relève de la parole – injures, provocations ou diffamations publiques – représente 65 % des crimes et délits enregistrés «en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion». Certes, ces chiffres doivent être analysés avec précaution par le fait qu’ils peuvent indistinctement traduire une augmentation des crimes et délits, une plus grande propension à s’adresser à la puissance publique pour qu’ils soient sanctionnés et, enfin, l’attitude des pouvoirs publics dans la réception de la parole des plaignants. Mais la tendance est inquiétante et, derrière la froideur de ces chiffres, se déploient des situations concrètes qui montrent une montée en violence de la parole publique raciste.
Alors qu'en France, 200.000 personnes essaient de se donner la mort chaque année, des rescapées et des soignants analysent ce qui pousse à commettre ce geste et ce qui permet de remonter la pente.
«J'ai fait une connerie, il faut rattraper ça, ça va faire de la peine aux autres.» Voilà ce qu'a pensé Juliette Vaillant –qui a raconté son histoire dans un livre, Phénix–, après avoir tenté de se suicider un dimanche d'octobre 2016. Une pensée qui illustre bien le sentiment de culpabilité que peuvent ressentir les personnes ayant des idées suicidaires.
En France, on compte environ 200.000 tentatives de suicide par an, dont 90.000 menant à une hospitalisation, selon infosuicide.org. Chaque jour, 25 personnes se donnent la mort. Mais pour toutes celles qui survivent, commence dès lors un chemin de réparation et de retour à l'espoir d'arriver à vivre sans souffrir, en grande partie grâce aux professionnels de la santé mentale.
D'abord, il faut trouver la cause de la tentative de suicide. Ou plutôt les causes. Car «il faut avoir en tête qu'une TS [c'est ainsi que les suicidologues appellent la tentative de suicide, ndlr] est multifactorielle», explique Christophe Debien, psychiatre et responsable national du dispositif VigilanS, qui permet de rester en contact avec les personnes ayant fait une TS une fois qu'elles sont sorties du système hospitalier et de soin.
«D'emblée, on tient compte du contexte dans lequel évolue l'individu, et on l'oriente vers les personnes compétentes. Cela peut être des psychiatres bien sûr, en cas de maladie mentale, des solutions somatiques en cas de maladie physique et de douleurs importantes, ainsi que les secteurs médicosociaux: si une personne nous dit qu'elle n'a plus d'argent, alors on la met en lien avec un travailleur social, un conseiller juridique, etc.»
«Aujourd'hui, je peux vous dire que ce n'était pas moi ce jour-là»
La majorité des TS (45% à 80% des cas selon les études) sont le résultat de nombreuses années de dépression ou de troubles non diagnostiqués, comme celui de la bipolarité. Lola a ainsi fait trois TS au cours de sa vie (la première à 16 ans), avant d'être «diagnostiquée bipolaire à 28 ans». «J'ai été dans l'errance de diagnostic pendant plus de douze ans», compte-t-elle.
Or, cette errance peut être dangereuse: selon la Haute Autorité de santé, une personne bipolaire sur deux fera au moins une TS dans sa vie. Mais un bon diagnostic amène à un traitement adapté et permet aux patients de reprendre le contrôle. Pour Judith, connaître son trouble a été un soulagement: «J'étais si heureuse! Tout à coup, on me disait que ce n'était pas moi, pas de ma faute! Que c'est une maladie que des médecins connaissent, que des traitements existent.»
Après la tribune de François Galichet publiée par La Croix dans laquelle il considère que l’idée de la vie comme un don de Dieu peut être utilisée comme argument favorable à l’euthanasie, le père Jean-Baptiste Edart, doyen de la faculté de théologie de l’Université catholique de l’Ouest (Angers), lui répond.
Lorsque nous affirmons que la vie est un don, que disons-nous ? La vie est-elle un don de la même manière que le don d’un objet, d’un tableau par exemple ? Que signifie l’affirmation selon laquelle la vie est un don de Dieu ? La vie – ma vie – est-elle comparable à un objet acquis, à une possession à côté d’une autre ?
Le don peut renvoyer à l’objet reçu en cadeau, à la possession acquise. J’en fais ce que je veux, car, désormais, celui-ci m’appartient. J’en suis le propriétaire légitime et je n’ai à en répondre devant personne. C’est ainsi que de nombreuses personnes, parfois le jour même de Noël, revendent le cadeau reçu.
Débordées, saturées, les urgences sont sous les feux de l’actualité. Mais depuis quand attend-on aux urgences ? A-t-on toujours eu l’impression qu’elles étaient submergées ? De la mise en place historique du SAMU à l’accélération du XIXe siècle, lumière sur cette médecine toujours sous pression.
Avec
Charles-Antoine Wanecq Agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine de l'Institut d'études politiques de Paris
Au tribunal judiciaire du Havre, une exposition pas comme les autres a lieu jusqu'au 9 février. Elle propose les peintures des patients de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet.
De mémoire, « il s’agit d’une première », note Bruno Dieudonné, procureur de la République du Havre. Depuis lundi 9 janvier, des œuvres réalisées par des patients de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet sont exposées dans la salle des pas perdus du tribunal judiciaire. Une exposition qui permet de faire le lien entre justice et médecine psychiatrique.
Les migrants choisiraient leur pays d’arrivée en fonction de la qualité des prestations sociales, selon le concept d’« appel d’air ». Rien de plus faux, expliquent les chercheurs. Durcir la politique migratoire fixerait même les exilés sur leur terre d’accueil.
Histoire d’une notion. Avant même que le projet du gouvernement sur l’immigration soit connu, la droite et l’extrême droite ont entonné un refrain qui accompagne, depuis vingt ans, toutes les controverses sur les flux migratoires : si la France améliore ses conditions d’accueil, elle créera un redoutable « appel d’air ». La présence de centres d’hébergement, l’accès aux allocations, la prise en charge des soins médicaux ou la promesse de régularisations encouragent, selon elles, les migrants à rejoindre la France : ces politiques généreuses « aspireraient la misère du monde », résume, en 2019, le philosophe Jérôme Lèbre dans la revue Lignes.
Publié par l’Association américaine de psychiatrie (Apa) depuis 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders — DSM en version abrégée — est un catalogue répertoriant les pathologies mentales.
Sommaire
Avec la classification internationale des maladies (Cim) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux constitue la classification de référence des troubles mentaux. Par qui est-elle réalisée ? Comment répertorie-t-elle les pathologies psychiques ? Fait-elle l’unanimité ?
Porte-parole de la Place Beauvau, la commissaire dynamique fait au mieux pour expliquer, commenter et déminer les polémiques qui flambent autour de la police.
On pourrait se dire qu’il faut une bonne dose de tempérance, de nos jours, pour accepter d’incarner le ministère de l’Intérieur sur les impitoyables réseaux sociaux. Au même titre que la laïcité et l’immigration, la police est au cœur d’une des guerres culturelles les plus acides de la société française, syndicats, militants, avocats et journalistes se chicanant parfois à traits grossiers, au grand dam de la rationalité, pour ne pas dire de la raison.
Il y a de nombreuses personnes âgées isolées en zones rurales. Esprit Béguinage leur propose une forme d'habitat communautaire à loyer modéré. A Luceau, dans la Sarthe, le premier de ces béguinages vient de fêter ses deux ans d'existence.
Au Moyen Âge, les béguinages étaient des communautés de religieuses laïques. Esprit Béguinage, qui est tout à la fois une association et une société foncière, a repris l'idée. Martine, retraitée depuis 2 ans, est l'une des 22 locataires du premier de ces lotissements, en bordure du village de Luceau, au Sud du Mans. Elle nous fait visiter sa maison.
"Là, c'est la salle à manger, avec la cuisine ouverte, qui donne sur une petite terrasse où on peut mettre une table pour l'été, pour prendre le café avec les copines. Là, il y a la salle de bain et une chambre... Je m'y sens très bien."
Dans leur dernier documentaire, Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor plongent leurs yeux au plus profond des organes pour une folle exploration anatomique.
L’erreur serait de concevoir De Humani Corporis Fabrica comme une épreuve. Un film pour estomac bien accroché. Un tour de train fantôme à travers les artères. C’est-à-dire que si on s’arrête à la surface, le nouveau documentaire de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, exploration frontale, vertigineuse et radicale de l’hôpital et du corps humain, a de quoi faire blêmir. D’autant que la réputation des deux cinéastes-anthropologues n’est plus à faire – sur ses deux films précédents,Leviathanet Caniba, le couple avait filmé la pêche au large et un cannibale avéré (Issei Sagawa, disparu récemment), collant au plus près du physique et des textures. Ici, tout n’est que discours bruts, cassants et opérations filmées en très gros plan, le tout sans explication superflue ni concept écrasant. Des images véritablement sidérantes et pas toujours simples à appréhender mais qui, loin de tout sensationnalisme, débordent d’une incroyable humanité.
Champ d’expérimentation
Deux heures tournées pour l’essentiel dans les hôpitaux du nord de Paris, qui à rebours de l’exploration froide embrassent le cinéma à leur manière, sans complexes et avec pas mal d’audace. De Humani Corporis Fabrica est ainsi un film d’aventures où tout peut arriver, où l’anatomie est avant tout un champ d’expérimentation – comme les chirurgiens qu’ils filment, Paravel et Castaing-Taylor plongent dans les corps sans jamais savoir à l’avance ce qu’ils vont y trouver. En l’occurrence, des paysages intérieurs inouïs, jamais vus, jamais filmés, du moins pas avec autant de sens de la poésie et du fantastique. De vrais décors de science-fiction, tout en profondeurs inconnues, galaxies infinitésimales, affrontements secrets. Où la caméra flotte, fourrage, triture, avant de quitter le corps et de dévoiler le contexte de l’opération – moment ahurissant qui surprend moins par sa teneur graphique que par le contraste impitoyable avec tout ce qui a précédé.
Le film de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor n’oublie pas non plus, et c’est logique, la comédie, multipliant les situations de nonsense ordinaire comme dans cette scène où, en pleine opération de la cataracte, des chirurgiens se mettent à badiner sur le prix du mètre carré. Souvent, tout ça se rejoint, se télescope, pour donner naissance à des sommets de suspense ubuesque, de SF intime, tel ce face-à-face délirant entre un chirurgien expérimentant de nouveaux outils et une prostate récalcitrante dans on ne sait quelle crypte souterraine parcourue de lagons sanglants.
Sécheresse inouïe
Des scènes qui montrent aussi, chacune à sa manière mais toujours avec une sécheresse inouïe, la réalité de l’hôpital, dans un contexte où il est plus que fragilisé, littéralement démoli. A ce titre, la dernière scène résume, à elle seule, presque tout. Un long plan séquence tourné lors d’une fête dans une salle de garde, où la caméra s’attarde sur les multiples détails d’une fresque obscène, tandis que hors-champ le personnel hospitalier danse sur Blue Monday de New Order. L’image d’un lieu hors normes, insondable et abîmé, où malgré la violence du quotidien, surnage toujours, intact, le réflexe de vie. Où des efforts déments sont à chaque instant déployés pour réparer les corps, relancer la machine, ramener à la surface. Pour jouer à Dieu alors qu’on n’est soi-même qu’un amas de chair et de sang.
De Humani Corporis Fabrica de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, 1 h 55.
Allégorie d’un rejet politique ou moral, symptôme d’un malaise intérieur, simple ressort comique ou émotionnel : dans les productions contemporaines, les personnages vomissent à tout-va. Mais pourquoi tant de gerbe ?
Les séries sont d’excellentes compagnes de déjeuner. Leurs épisodes couvrent avantageusement la durée d’un repas. Nous consommions ainsi Mercredi, série de Netflixa priori inoffensive sur l’ado de la famille Addams, quand un de ses personnages, pris d’un violent haut-le-cœur, a envoyé un liquide marronnasse au visage de son voisin. Une séquence peu appétissante, d’un genre ces temps-ci décliné à toutes les sauces, dégoulinant des écrans, petits et grands, rendant périlleux les seaux de pop-corn et les plateaux télé. Le vomissement a le vent en poupe, en témoigne le sacre cannois de Sans filtre, du Suédois Ruben Östlund, Palme d’or cauchemar des émétophobes – personnes ayant peur de vomir ou d’être confrontées à quelqu’un en train de le faire. D’où vient cette mode ? Nous avons mené l’enquête