Jusqu'au mois d'août 2023, la Cité des sciences et de l'industrie présente une exposition très complète sur les cancers. Pour comprendre comment ils se développent, où en est la recherche, que vivent les malades avant et après, comment s'organisent les équipes soignantes.
C'est un pari audacieux : exposer un "monstre", créer un parcours muséal autour d'une des maladies les plus anxiogènes de notre siècle. Elle touche presque quatre millions d'entre nous : c'est l'estimation du nombre d'hommes, femmes et enfants qui vivent avec un cancer aujourd'hui en France. Chaque année, 380 000 personnes apprennent qu'elles en sont frappées, ce qui représente plus d'un millier de nouveaux cas par jour.
Au-delà des mots et des situations, elle produit de réels impacts psychologiques et physiologiques.
Encaisser les remarques outrageantes et être dans la perpétuelle attente d'une nouvelle attitude désobligeante: tel est le quotidien des membres de communautés marginalisées. Qu'elle soit raciste, homophobe, antisémiteou autre, la discrimination nuit durablement à la santé mentale et physique des personnes y faisant face. Le HuffPost livre les conséquences de ces actes.
«Une société devrait être un endroit serein où l'on se sent en sécurité pour être soi-même», déclare Carly Coons, assistante sociale et directrice de l'éducation à la Blue Dove Foundation (organisation basée en Géorgieluttant contre la maladie mentale et la toxicomanie dans la communauté juive). Or, pour beaucoup, ce n'est pas le cas.
La discrimination active notre réponse au stress, qui se traduit par un flot de processus physiologiques tels que des maux de tête ou une accélération du rythme cardiaque. Lorsque le corps est stressé, dormir est une épreuve et le manque de sommeil peut altérer notamment la productivité au travail. Qui plus est, le système immunitaire peut également en souffrir, le corps étant plus sensible aux agents infectieux.
En outre, du fait de revivre sans cesse les mêmes situations résulte des niveaux d'anxiété et de dépression plus élevés que la moyenne, alimentés par un sentiment d'anticipation, comme l'explique Carly Coons: «Vous allez anticiper que vous ne serez pas accepté dans certaines circonstances et cela engendrera davantage de sentiments négatifs.»
De ces désagréments découle incontestablement un sentiment d'insécurité. Lorsque vous êtes victime de discrimination permanente, votre tranquillité vous est retirée et s'épanouir devient difficile, voire impossible. «Il faut constamment observer l'environnement dans lequel on se trouve et voir si l'on s'y sent en sécurité. Cela empêche de se lier socialement et de s'engager dans le monde qui nous entoure», affirme l'assistante sociale.
Au-delà d'éprouver un sentiment d'insécurité, les victimes peuvent développer une réponse traumatique se manifestant par une hypervigilance, des flashbacks, des cauchemars et une tendance à devenir suspicieux. Et ce traumatisme ne vient pas nécessairement d'une immense manifestation de discrimination, mais peut tout à fait être causé par une réflexion raciste de la part d'un membre de la famille.
C'est pour "sensibiliser avant tout" que Lyah Renard a accepté de se confier dans l'émission "Telles Qu'elles". La jeune femme, aujourd'hui âgée de 34 ans, a tout oublié des 25 premières années de sa vie. En 2013, elle a été brutalement victime d'une amnésie d'identité.
parChristian Lehmann, médecin et écrivain. publié le 1er novembre 2022
Dans la chronique qu’il tient pour «Libé» depuis le début de l’épidémie, Christian Lehmann revient cette semaine sur la non-prise en compte coupable des effets d’un Covid long sur les malades qui en souffrent.
Le Covid long est un serpent de mer qui ne cesse de ressurgir alors que tout est fait pour l’invisibiliser. Notamment par ceux pour qui l’économie prime sur la santé, pour qui le «quoiqu’il en coûte» a vécu et estiment qu’on en a assez fait avec une pandémie aujourd’hui éclipsée par la guerre en Ukraine, la crise énergétique et le réchauffement climatique. Ils pensent ou feignent de penser que le Covid long n’existe pas: les personnes qui se plaignent de troubles persistants après un Covid peuvent être classés parmi les hystériques.
Invitée de l’émission C à vous pour évoquer ce terrible drame après qu’une mère a tué son enfant autiste, Églantine Éméyé s’est elle-même confiée sur sa vie de maman d’un enfant polyhandicapé. Et elle n’a pas fait dans la langue de bois.
La France est-elle en train de devenir un désert médical ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. A l’échelle nationale, on compte seulement 318 médecins pour 100 000 habitants (contre 328 il y a dix ans). Et pour ce qui est de leur répartition, ce n’est pas mieux : dans un territoire attractif comme le sud-est de la France, le nombre de médecins par habitant est 1,6 fois plus élevé que dans la région Centre.
Selon une vaste étude réalisée par des chercheurs de l’University College de Dublin en Irlande, il serait possible de détecter bien plus tôt les sujets à risque de schizophrénie ou de troubles bipolaires. Ces scientifiques se sont basés sur un registre de données finlandais. Dans ce fichier, ils ont recherché les personnes nées en 1987 et ont suivi leurs trajectoires de santé dans les années suivantes jusqu’à l’âge adulte. Ils se sont précisément intéressés à une donnée : la fréquentation d’un service spécialisé en santé mentale des enfants et des adolescents entre leur naissance et leurs 17 ans. Ensuite, ils ont observé leurs informations médicales jusqu’à 28 ans pour identifier les personnes ayant reçu un diagnostic de bipolarité ou de schizophrénie.
Pas de trêves de la Toussaint pour le gouvernement. Ce lundi 31 octobre seront examinées les deux motions de censure déposées par l’opposition en raison du nouveau recours par Elisabeth Borne à l’article 49.3 de la constitution, quant à l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023.
Quatrième année d’internat en médecine générale : la fin des discussions accroît la colère des internes
Ce passage en force a interrompu les discussions concernant plusieurs dispositions litigieuses, notamment celle instaurant une quatrième année d’internat en médecine générale, avec pour objectif de favoriser les stages dans les zones où l’offre de soins est restreinte. Même s’il n’est pas sûr que la poursuite des débats aurait entraîné une suppression de cet article, les futurs médecins voient dans son maintien un signal très négatif et une grève des internes a débuté le 28 octobre.
Une médecine sans les médecins ou le rôle des IPA enfin consacré ?
Cependant, le texte du gouvernement a néanmoins entériné une centaine d’amendements dont une vingtaine présentés par l’opposition, contribuant notamment à des avancées significatives pour les infirmières. Ainsi, le PLFSS actuel prévoit le lancement de plusieurs expérimentations les concernant. La première vise la mise en place d’un accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA).
C’est Stéphanie Rist, rapporteur du texte, qui a notamment défendu cette disposition, préconisant également la possibilité pour les IPA de réaliser certaines primo-prescriptions, avant même la réalisation d’une consultation médicale. Cette idée avait déjà été évoquée lors de l’examen du PLFSS pour 2022 et vient d’être entérinée.
Grâce au Grenelle contre les violences conjugales, deux circonstances aggravantes ont été ajoutées au délit de harcèlement sur conjoint. Pourtant, le processus d’emprise qui conduit des femmes à se donner la mort est encore trop peu connu.
Ce mercredi 2 novembre marquait la 15e journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité. L'occasion de donner la parole à celles et ceux qui ont accompagné un proche en fin de vie et qui abordent différents points de vue sur l'euthanasie et le suicide assisté.
78% des Français souhaitent un changement de la loi en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide médicalement assisté, selon un sondage IFOP d’octobre 2022.
Ce sujet sensible a été remis au cœur de l’actualité par le président de la République avec le lancement en décembre d'une consultation citoyenne sur la fin de vie menée par 150 personnes tirées au sort. Les conclusions devraient être remises au gouvernement au mois de mars, qui décidera alors de changer ou non la loi Claeys-Leonetti sur l'accompagnement médical de la fin de vie, et d'éventuellement légaliser une "aide active à mourir".
Mélanie Deveaultl, fondatrice et présidente-directrice générale de VIVRE et Grandir Autrement, lance un cri du cœur aux entrepreneurs de la région de Vaudreuil. Pour elle, l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre pourrait être partiellement comblé si on favorisait l’intégration des autistes dans le milieu du travail. « Ces jeunes-là servent à quelque chose. Si on intervient, ça en fait de la main-d’œuvre, des bénévoles de qualité, des gens à l’accueil, ça fait une communauté inclusive et participative », explique-t-elle.
À l’AGA de la CCIVS en septembre dernier, Mme Deveault a pris la parole afin de se faire connaitre en tant que ressource pour les jeunes autistes, de se faire reconnaitre pour ensuite partager avec les entrepreneurs de la région sur ce que représente cette clientèle de travailleurs. Pour cette consultante spécialisée en autisme et autres troubles neurodéveloppementaux, les autistes pourraient donc pourvoir des postes en ces temps de pénurie de main-d’œuvre.
Selon une méta-analyse récente, ayant rassemblé les données de 29 études interventionnelles et inclus 6.830 patients souffrant de trouble dépressif majeur, une prise en charge pharmacologique ou psychothérapeutique permet d’obtenir le même degré de réponse que l’adulte ait ou non subi un traumatisme au cours de l'enfance, même si la sévérité des symptômes était plus élevée avant ou à l’issue de la prise en charge.
Il n’y avait pas de différence selon la nature du traumatisme ou celle du traitement. Certains de ces résultats contrastent avec les résultats de méta-analyses antérieures. Les auteurs suggèrent que cela pourrait être lié à des biais de publication et de sélection des patients.
Les troubles du sommeil explosent depuis la pandémie. Mais les centres du sommeil des hôpitaux et cliniques sont trop submergés pour répondre à la demande. À Toulouse, le centre de l’insomnie prend le relais et aide les patients en s'appuyant sur les thérapies comportementales et cognitives.
Le musée de la métropole lilloise consacre une expo à l’influence majeure que l’art psychiatrique a pu avoir sur le mouvement emmené par André Breton et Jean Dubuffet.
Il y a comme un air de famille entre le Diable et l’Imbécile. Ces deux sculptures, des têtes à cornes, ont la même taille, la même couleur noire, une patine similaire – bien que l’une soit en bronze et l’autre en bois – et de gros yeux ronds. N’y-a-t-il que nous pour voir une proximité formelle entre Der Teufel (le diable), œuvre de Johann Karl Brendel, dit le «Cas 17», appartenant à la collection Prinzhorn de l’hôpital psychiatrique universitaire d’Heidelberg, et l’Imbécilede Max Ernst, œuvre du Centre Pompidou ? Qu’on se rassure, il y a aussi le LAM, le musée de Villeneuve d’Ascq qui œuvre en faveur d’un art «décloisonné». Et Max Ernst lui-même qui, bien sûr, connaissait le magnifique diable du «Cas 17»… C’est d’ailleurs le peintre dadaïste qui, dès 1922, fait découvrir les «maîtres schizophrènes» aux surréalistes, en faisant circuler Expressions de la folie, le catalogue des œuvres des malades mentaux de l’hôpital d’Heidelberg, sélectionnées par le psychiatre Hans Prinhzorn.
Par Jean-Claude Comorassamy - Publié le Lundi 31 Octobre 2022
LA REUNION
Dernièrement lors de l'inauguration de l'Unité Vanille nouvelle version et de la nouvelle Unité de Soins Intensifs de Psychiatrie (USIP) de l'EPSMR, que nous pouvons dire ce fut un réel moment de plaisir, de retrouvaille, riche d'échange, de partage et de convivialité.
A la lumière de ces deux éléments, il apparaît clairement que les deux structures viennent ici enrichir un peu plus la diversité de la prise en charge des patients au sein de l'Établissement Public de Santé Mentale de la Réunion.
L’adoption d’un régime alimentaire favorisant une bonne santé est de plus en plus importante dans nos sociétés. Lorsque la recherche d’une alimentation saine devient irraisonnée et exagérée, on parle d’orthorexie nerveuse. Une revue, parue dans Psychologie Française, fait le point sur ce trouble de la conduite alimentaire dont la prévalence semble en augmentation.
Si sa définition a évolué au cours du temps, le concept d’orthorexie nerveuse, qui a vu le jour en 1997, repose sur une préoccupation obsessionnelle et des comportements compulsifs en lien avec l’alimentation saine. L’alimentation est considérée comme « saine » sur la base de données scientifiques, de théories alimentaires ou de convictions personnelles.
Schématiquement, les restrictions alimentaires débutent généralement autour du sel, du sucre et/ou des matières grasses puis s’élargissent à d’autres produits considérés comme non sains, cette perception étant subjective. Les sujets atteints d’orthorexie nerveuse s’intéressent aussi souvent à la nature des contenants alimentaires, aux modes de transformation et de préparation des aliments.
Dans un communiqué qui fait écho aux alertes de la pédiatrie sur sa situation, dans un contexte d’épidémie de bronchiolite qui frappe durement les services, l’Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)s et des étudiants (ANPDE) se positionne pour une mise en place renforcée de la prévention et l’ouverture du premier recours aux infirmiers puériculteurs (IPDE).
Les infirmiers travaillant en France avec un diplôme étranger sont assez peu nombreux comparé aux pays voisins (Belgique, Allemagne, Royaume-Uni). Le recrutement d'infirmiers formés hors de nos frontières aurait pu apparaître comme un moyen de faire face à la pénurie de soignants, aggravée depuis 2021. Apparemment ce n'est pas aussi simple.
La tension sur le marché du travail des infirmiers à l'échelle mondiale s'est accrue d'un cran (voire plusieurs) depuis la crise sanitaire liée au Covid.
Selon le président du Conseil international des infirmières (ICN), Howard Catton, il manquait 6 millions d'infirmiers dans le monde avant la pandémie et il en manquera 13 à 15 millions après.
« La tension entre les besoins et les infirmières disponibles a augmenté, observe James Buchan, maître de cherche à l'université de Sidney et Edimbourg, auteur principal du rapport « Sustain and retain » (soutenir et retenir) publié en janvier par l'ICN. Les pays essaient de reconstruire leur système de santé alors que leurs infirmières ont traversé des périodes de stress importants et certaines sont en burn-out. »
L’amas cellulaire a prospéré dans l’encéphale du rongeur, rendant possibles de nouvelles études des maladies neuropsychiatriques humaines. Mais l’utilisation expérimentale de ces cérébroïdes soulève de nombreuses questions éthiques.
Faire pousser une petite boule de neurones humains de la taille d’une tête d’épingle dans une boîte de Petri est devenu un acte routinier pour nombre de laboratoires dans le monde. Désignées sous le nom d’organoïdes de cerveau, ces cultures en 3D de tissus cérébraux vivants ont ouvert une nouvelle ère dans la recherche sur l’encéphale humain. Mais jusqu’où peut-on aller lorsqu’il s’agit de créer un modèle de cerveau en laboratoire ?
Récemment, des chercheurs américains ont poussé encore plus loin le potentiel de maturation de ces organoïdes en les transplantant dans les cerveaux de rats nouveau-nés, ensuite rapidement colonisés par les cellules humaines. Un outil inédit pour l’étude des maladies neuropsychiatriques de l’homme et pour tester de nouveaux traitements, selon les chercheurs. Mais il pose aussi une série de questions éthiques.
Décrites depuis des décennies, les expériences de mort imminente interrogent les scientifiques… et les croyants. Le médecin a travaillé sur des dizaines de témoignages qui, selon lui, ne prouvent rien sur ce qu’il advient après la mort mais fournissent des « clés » pour nos vies ici-bas.
La science a-t-elle son mot à dire sur l’au-delà ? Oui, répond le psychiatre Christophe Fauré, dans un livre déroutant. Le médecin, qui s’intéresse aussi au bouddhisme (notamment depuis sa retraite de deux ans dans un centre du bouddhisme tibétain en Dordogne entre 2001 et 2003), s’était déjà longuement penché sur la question du deuil, à travers différents ouvrages. Dans Cette vie… et au-delà. Enquête sur la continuité de la conscience après la mort (Albin Michel, 368 pages, 21,90 euros), qui paraît le 2 novembre − Jour des morts dans la tradition catholique −, il dresse cette fois-ci un état des lieux des avancées de la recherche sur plusieurs types d’« expériences de l’au-delà » vécues à travers le monde par des centaines de milliers d’individus.
Quelle est l’histoire de ce concept qui oscille dès le départ entre le politique, le social et le biologique ? Et pourquoi avons-nous tant de mal à en finir avec l’idée qu’il existe une pluralité de races humaines, ancrées dans le biologique ?
Avec
Gaëlle Pontarotti Philosophe, post-doctorante à l'IHPST
La notion de race s’est imposée au XVIIIe siècle dans le milieu des sciences naturelles, au cœur d'un contexte scientifique spécifique qui se caractérisait par une volonté d’ordonner la nature. L’esprit du temps est alors au classement : hommes, plantes, animaux, tout doit être classé. Alors que la classification des plantes est formalisée par le botaniste suédois Carl von Linné, les zoologues cherchent à appliquer la même méthode au monde animal. Et de l’animal, ils arrivent à l’être humain. En effet, les savants ont déjà observé les ressemblances entre l’homme et les grands singes, les anthropoïdes. À cet effet, une science s’institutionnalise : l’anthropologie. En vertu d’une démarche qui se veut scientifique, chaque race se voit définie par ses caractéristiques physiques.
"Linné et Buffon divise l’humanité en plusieurs variétés, ils ne parlent pas toujours de race", analyse Gaëlle Pontarotti. Ils représentent deux approches : une approche externaliste chez Buffon et une approche internaliste chez Linné. "Pour Buffon, ce sont les circonstances qui font les variétés humaines. Alors il y a un type originel qui est l’homme blanc, et ensuite il y a une dégénération, les individus dégénère en fonction du climat et des mœurs. Linné est beaucoup plus fixiste et pour lui la race est inscrite dans les gènes, transmise par hérédité infaillible."