par Julien Lecot publié le 20 août 2022
13 h 30, le téléphone sonne. Dominique décroche : «Suicide écoute, bonjour.» Du combiné laissé en haut-parleur, elle n’obtient pour réponse qu’un long silence. Puis une voix de femme, lente, fatiguée, se fait péniblement entendre : «J’ai envie de parler, madame. Mais des fois, ça ne veut pas sortir.» Accoudée à un bureau d’un petit local parisien en cette matinée d’août, le regard dans le vide, Dominique écoute patiemment. Elle laisse la personne se confier, en tripotant un stylo avec ses doigts. Petit à petit, l’appelante lui raconte ses problèmes de santé, sa peur, ses difficultés de sommeil. Elle confie être affaiblie, «très angoissée», et conclut la moindre de ses phrases par «madame». Son discours est confus, difficile à suivre.