Responsable de l’unité de psychiatrie à l’hôpital Cochin, Bernard Granger a reconnu l’intérêt que peut avoir le tri des patients qui se présentent aux urgences. Mais cela ne réglera pas le problème de fond.
À l’heure du débat sur la saturation de l’hôpital, Bernard Granger était l’invité du 23h de franceinfo, jeudi 30 juin. Le responsable de l’unité de psychiatrie à l’hôpital Cochin publie aux éditions Odile Jacob "Excel m’a tuer". Un livre dans lequel il dénonce la prise de pouvoir de l’administratif dans le monde médical. Interrogé sur l’opportunité de davantage trier les patients avant leur arrivée aux urgences, il juge que cela peut avoir un intérêt “à condition qu’on trouve des médecins disponibles pour les personnes qui n’ont pas besoin de soins absolument urgents“.
Épisode du samedi 25 juin 2022par Sylvain Bourmeau
Résumé
C'est au nom de vertigineuses promesses que de faramineux financements sont désormais accordés aux neurosciences. Est-ce bien raisonnable ? Le philosophe Denis Forest a mené l'enquête. Il est rejoint par l'écrivaine Sarah Chiche.
avec :
Denis Forest (Philosophe, Professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre, directeur Laboratoire Ireph (Institut de recherches philosophiques), et également chercheur associé à l'IHPST, (Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques) à Paris), Sarah Chiche (Ecrivain, psychologue clinicienne et psychananlyste).
Dans « Le Marché des dieux », l’anthropologue Dominique Desjeux se demande, à travers l’étude des débuts du judaïsme et du christianisme, comment une nouvelle croyance peut s’imposer à toute une société et devenir une « innovation de rupture ».
Comment le monothéisme et, plus précisément, le christianisme sont-ils devenus des « innovations de rupture », au sens où ils sont passés du statut de simple nouveauté à celui d’innovation capable de bouleverser toute une société ? C’est la question posée par Dominique Desjeux dans Le Marché des dieux. Comment naissent les innovations religieuses. Du judaïsme au christianisme, paru en mai aux Presses universitaires de France (256 pages, 18 euros et 14,99 euros pour le format numérique).
Dominique Desjeux n’est pas un historien des religions. Anthropologue, professeur émérite à la Sorbonne, il a passé sa vie à analyser les processus d’innovations en tous genres. Ses travaux vont de la paysannerie congolaise aux objets électriques dans la vie quotidienne en France, en passant par l’essor de la société de consommation en Chine. Il en a tiré une méthode de travail, qu’il applique aujourd’hui aux religions, en particulier à la naissance du judaïsme et du christianisme.
Un cahier de plus de 30 activités pour les 3-7 ans, libéré des clichés qui polluent trop souvent les contenus jeunesse.
Dans ce nouveau cahier, vos enfants trouveront des coloriages, des labyrinthes, des jeux autour des émotions, mais aussi de l’écriture et du calcul, et d’autres surprises dont vous pourrez profiter en famille !
Le suspect du meurtre d'une psychiatre commis mercredi en plein jour lors d'un événement politique en Suède était prêt à attaquer d'autres personnes s'il ne trouvait pas la victime qu'il avait prise pour cible, a déclaré vendredi 8 juillet son avocat.
Ils vivent par milliers sur notre peau, normalement, en toute indépendance. Mais peut-être plus pour longtemps. Des chercheurs ont découvert que les acariens ont perdu des gènes, ce qu’ils interprètent comme un glissement vers un état de symbiose avec l’humain qui les abrite.
Les demandes de consultation en pédopsychiatrie peuvent tout à fait bénéficier elles aussi d’une consultation à distance. Depuis le 15 septembre 2018, elles sont remboursées par l’Assurance Maladie au même titre qu’une consultation en cabinet selon l’avenant télémédecine
Pour vous aider à identifier les situations pour lesquelles la téléconsultation vous est utile en pédopsychiatrie, Medaviz vous propose trois cas concrets :
Le 17 juin, pour la rédaction de notre mensuelNouvelle Solidarité,Karel Vereyckens’est entretenu avec l’infirmierDavid Garcia. Après une analyse des origines du désastre, ce dernier esquisse des pistes intéressantes pour un nouveau paradigme.
Bonjour David Garcia. Merci d’avoir accepté cet entretien. Pour mieux comprendre ce que vous allez nous dire ici, pourriez-vous vous présenter brièvement ?
David Garcia : Bonjour. Je suis infirmier depuis 25 ans et je travaille pour les établissements français du sang dans l’Hérault (34). J’ai exercé mes fonctions à peu près dans tous les secteurs sanitaires et médico-sociaux, sauf dans le secteur libéral où je n’ai pas souhaité le faire. J’ai pu exercer au sein de la fonction publique hospitalière, j’ai une expérience de 10 ans cumulés dans différents services d’urgence. J’ajouterais que j’ai travaillé un peu partout en France, en Région parisienne, à Marseille (quartiers nord et centre ville) et aussi dans le Cher. J’ai travaillé également en établissement privé, établissements médico-sociaux de type EHPAD ou maisons d’accueil spécialisées, dans le secteur du handicap. J’ai été deux ans infirmier contractuel de l’Education nationale, avec des missions d’infirmier scolaire dans les établissements de second degré et auprès des écoles.
Le CHU de Clermont-Ferrand abîmé comme les autres par la financiarisation sourde du secteur de la santé se raconte à la première personne dans un documentaire engagé et sensible.
On croit à tort depuis des années que le petit monde effervescent comme l’aspirine qui déploie des banderoles « En grève » aux fenêtres des hôpitaux nous parle de ses conditions de travail. Or c’est de tous qu’il parle « et de la rupture de soins qui est en train de nous tomber dessus », comme l’a déclaré Marion Angelosanto au jour de la réception de son prix au Festival international du Grand Reportage d’Actualité (Figra) pour cette « Fabrique du soin ». Récompensée pour son excellence autant que pour le beau regard décalé qu’elle porte sur les choses, Marion Angelosanto a eu cette idée peu banale : faire de l’hôpital le personnage central du film et non d’un soignant ou de plusieurs comme c’est l’usage.
Une mise à mort par asphyxie budgétaire
Le CHU de Clermont-Ferrand parle donc ici à la première personne (l’écrivain Daniel Pennac lui prête sa voix). Il dit l’effroi ressenti face à sa mise à mort par asphyxie budgétaire et désinvolture administrative, raconte l’injustice de se voir euthanasié à petit feu sans avoir signé aucun consentement, d’être privé d’oxygène (absence de budget à la hauteur) et amputé de ses organes (fermeture de services).
Depuis les années 1990, les consultants ont progressivement étendu leur toile dans les établissements, en faisant notamment la promotion de la politique de réduction du nombre de lits.
C’est un tweet posté par un directeur du cabinet de conseil Capgemini, en juillet 2019, quelques mois avant que le pays bascule dans la crise sanitaire. Le consultant s’y dit « fier » d’avoir accompagné « avec succès » l’hôpital de Nancy et cite, à l’appui, un article annonçant que « la suppression de 179 lits et de près de 600 équivalents temps plein dans les effectifs » au CHU de Nancy vient d’être approuvée par les autorités publiques.
Le professeur Stéphane Velut, neurochirurgien du CHU de Tours, a archivé le message. D’abord parce que ce plan, présenté comme remarquable à l’été 2019, a coûté son poste, au printemps 2020, au directeur de l’agence régionale de santé (ARS) Grand-Est. Celui-ci avait estimé, en pleine lutte contre le Covid-19, qu’il n’y avait « pas de raison » d’interrompre les suppressions de postes et de lits à l’hôpital de Nancy. Un faux pas politique que le gouvernement a sanctionné. Le professeur Velut a aussi suivi cette histoire de près, car, en dépit de la crise aiguë qui affecte le système de soins, un programme de réduction de coûts analogue guette le CHU où il exerce.
Une action a été organisée sur le marché hebdomadaire.
Blouse blanche, tract à la main et panier en osier rempli de petites cuillères. Le personnel de l’hôpital de Millau était, hier, sur le marché pour interpeller les passants sur leurs conditions de travail. à l’initiative de Sud Santé solidaires et de la CGT, des tracts sur fond vert ont été distribués devant les halles. "Pour que les soignants ne sont pas à ramasser à la petite cuillère, réagissons : Ensemble, nous pouvons défendre la qualité de nos soins", mentionne le document.
La psychiatrie à l’hôpital de Blois, c’est 75 lits et 3.000 patients sur la file active suivis en extra-hospitalier. Le service vient d’ouvrir son « psychodrome ».
Les demandes en consultations ont explosé depuis la crise Covid, en psychiatrie à l’hôpital de Blois. Même avec le réseau historique des cliniques privées et de la psychiatrie libérale sur le bassin de Blois, les demandes sont loin de pouvoir toutes être prises en charge. « Nous avons plus de 3.000 patients sur notre file active extra-hospitalière, car le Covid nous a tous fragilisés ; ils s’ajoutent aux 75 lits d’hospitalisation complète et ce uniquement pour le secteur adulte », explique le Dr Estelle Le Corre, chef de service psychiatrie au centre hospitalier de Blois.
Placé dans des milieux extrêmes, le corps est obligé de s’adapter. Étudier cette acclimatation permet d’améliorer la prise en charge de nombreuses pathologies.
Lors du deuxième départ de l’astronaute français Thomas Pesquet pour la station spatiale internationale (ISS), beaucoup ont pu se poser la question suivante : « À quoi bon partir si loin alors qu’il y a tant à découvrir sur Terre ? » De fait, ces voyages à 400 km au-dessus de nos têtes peuvent paraître farfelus au regard des budgets astronomiques qu’ils exigent. Pourtant, de nombreuses avancées médicales ont été obtenues grâce à ces explorations. De même, les grandes expéditions en haute montagne, dans les fonds marins ou dans des grottes permettent de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain et de réfléchir à de nouvelles techniques de soins.
ESPACE • UN ACCÉLÉRATEUR DU VIEILLISSEMENT
Entre les radiations cosmiques, l’isolation extrême et la micropesanteur, l’espace est certainement le lieu le plus hostile pour l’homme. Mais c’est aussi un incroyable laboratoire pour étudier le vieillissement car, à bord de l’ISS, les astronautes prennent un coup de vieux accéléré.
A Boulazac, l'association Espairs Dordogne forme cette année sa deuxième promotion de pairs ressources en santé mentale. Une quinzaine de participants, tous touchés par un trouble psychique, apprennent à aider d'autres personnes en difficulté.
Au programme de la formation : mises en situation, retours d'expérience et cours théoriques sur la santé mentale et la psychiatrie - Clémentine Prouteau
Le soleil brille à travers les baies vitrées de l'établissement pour enfants et adolescents polyhandicapés Calypso, à Boulazac. Dans la grande salle de réunion, l'association Espairs Dordogne forme sa deuxième promotion de pairs ressources. Quinze personnes avec un trouble psychique, comme une bipolarité, une dépression ou une schizophrénie. Rétablies ou en cours de rémission, elles souhaitent maintenant aider d'autres personnes à vivre avec leur maladie.
Le secrétaire général des Nations unies António Guterres a accordé au quotidien britannique “The Guardian” un entretien exclusif en marge du sommet mondial sur les océans à Lisbonne. Il y exprime sa très vive inquiétude face à une situation mondiale où “tout concourt” à creuser les inégalités.
“Les inégalités continuent de se creuser à l’intérieur des pays, mais elles s’accroissent désormais de manière moralement inacceptable entre le Nord et le Sud. Et cette situation crée un fossé qui peut être très dangereux pour la paix et la sécurité.”
ENQUÊTEUn quart des adultes français présentent une déficience auditive. Un pourcentage qui croît avec l’âge. Pourtant, s’appareiller est un cap que certains seniors ont du mal à franchir, comme un signe de vieillesse mal assumée.
De l’avis de ses proches, Felipe Kriegelstein, 80 ans, fait preuve de mauvaise foi. Cet ingénieur aéronautique à la retraite, sémillant président du conseil syndical de sa copropriété à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, refuse d’admettre qu’il perd l’audition comme feu « Mamie Kriegelstein ». Quand sa femme et ses filles lui suggèrent d’aller consulter un oto-rhino-laryngologiste (ORL), il esquive le problème : « J’entends parfaitement bien la télévision. Si vous parliez aussi distinctement qu’Evelyne Dhéliat ou Louis Bodin, je ne vous ferais pas répéter! De toute façon, on a de la chance puisqu’on a tout en double… », déclare-t-il, provocateur, en posant ses mains sur ses deux oreilles. Après son petit déjeuner, il fourre systématiquement les publicités de prothèses auditives, qu’il considère comme une « grosse arnaque », dans ses courriers indésirables : « Même les marchands de lunettes s’y mettent ! Ils se font un beurre pas possible avec ces gadgets ! »
Un tiers des lits étant fermés en psychiatrie adultes cet été en Sarthe, la solidarité régionale s’organise. À partir du lundi 4 juillet 2022, les patients pourront être hospitalisés dans d’autres départements.
En raison d’un manque de médecins psychiatres, la Sarthe connaît de fortes tensions dans le secteur de la psychiatrie adulte. L’EPSM (établissement public de santé mentale) va perdre cet été un tiers de sa capacité d’hospitalisation : 85 des 268 lits sont fermés depuis la mi-juin. Et cela « malgré une mobilisation sans précédent des professionnels de santé : recours à la réserve sanitaire, renforts de personnels » souligne l’Agence régionale de santé.
Le département de la Sarthe connait de fortes tensions liées au manque de médecins psychiatres, une situation qui nécessite une coordination régionale pour assurer la continuité et la qualité de la réponse aux besoins des patients.
La solidarité régionale des établissements de santé publics et privés, ainsi que des professionnels de santé libéraux des Pays de la Loire, permettra, en cas de besoin, l’accueil en hospitalisation de patients sarthois en dehors de leur département à compter du 4 juillet.
Dans un contexte de tensions sur les ressources humaines en santé, le département de la Sarthe va connaître cet été une diminution d’environ un tiers de l’offre de capacité d’hospitalisation en psychiatrie adulte au sein de l’EPSM de la Sarthe.
parSandra Laugier, Professeure de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chroniqueuse à Libération publié le 30 juin 2022
Avec l’abolition de l’arrêt Roe «vs» Wade par la Cour suprême, des Etats sont désormais libres d’agir contre les femmes à coups de mesures répressives et de surveillance comme dans les pires séquences de la série «The Handmaid’s Tale».
Parfois, on peut se réjouir de voir une scène de fiction devenir réalité ; 2021 aura été marquée par la belle image conclusive du film de François Ruffin Debout les femmes ! de ces femmes de ménage, infirmières et auxiliaires de vie chantant l’hymne du MLF et occupant l’Assemblée nationale. L’élection de Rachel Keke (et d’autres, issu·e·s de mobilisations et professions similaires) semble partiellement la mettre en œuvre, en affirmant la compétence politique des actrices du care, absentes de la sphère publique pendant les années de pandémie.
La "mission flash" commandée par Emmanuel Macron sur la situation des urgences a soumis une "boîte à outils" à Elisabeth Borne, qui propose notamment une meilleure orientation des patients et une revalorisation des personnels hospitaliers.
41, c'est le nombre de propositions que la «mission flash» sur les soins non programmés lancée par Emmanuel Macron et présidée par le Dr. François Braun, président de Samu-Urgences de France, a déposé sur le bureau d’Elisabeth Borne, la Première ministre, jeudi 30 juin. Le document, de 60 pages, a été présenté lors d’une réunion de travail avec la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, de l’Assurance maladie et de France Assos Santé.