Il est de ces petits signaux qui peuvent en dire long sur la situation économique d’un pays. Depuis six mois, la confiance des ménages français dégringole dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et le retour d’une inflation durable entretenue par la flambée des prix de l’énergie. Avec un niveau de 82 en juin constaté par l’Insee, elle s’étiole encore de trois points par rapport au mois précédent. Surtout, elle reste bien en-deçà, de 18 points précisément, de sa moyenne de longue période (100 entre 1987 et 2021). Un si faible niveau n’avait même pas été constaté pendant les différents confinements ni pendant la crise des gilets Jaunes. Il faut plutôt se référer à la crise financière de 2008 ou à celle des dettes souveraines en zone euro en 2013 pour retrouver de tels étiages. Même l’élection présidentielle, traditionnel moment de regain de confiance, n’a eu cette année aucun effet.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
mercredi 29 juin 2022
Dégradation des conditions de travail en psychiatrie : Charlotte, infirmière, témoigne
Anne-Gaëlle Moulun 28 juin 2022
Infirmière dans un centre hospitalier de psychiatrie adulte de la région parisienne depuis 7 ans, Charlotte* observe une dégradation de ses conditions de travail, en particulier depuis la pandémie. Alors que lessyndicats tirent la sonnette d’alarme et ont appelé à la grève ce jour, elle a accepté de témoigner pour Medscape, sous couvert d’anonymat.
Medscape édition française : Comment ont évolué vos conditions de travail depuis que vous exercez en psychiatrie ?
Cela fait 7 ans que je travaille en psychiatrie, en intra-hospitalier. Je suis dans un service ouvert, c’est-à-dire que les portes de l’unité sont ouvertes de 10h à 18h, puis fermées pour la nuit. Ça c’est la théorie, car en réalité nous sommes amenés à fermer l’unité très régulièrement, car nous recevons de plus en plus de patients autistes ou atteints de démence, qui pourraient se mettre en danger s’ils se retrouvaient à l’extérieur de l’unité. Il est de plus en plus courant que nous recevions des publics non adaptés à la psychiatrie.
En parallèle, les conditions de travail se sont beaucoup détériorées avec le Covid. Avant, il nous arrivait d’être en difficulté au niveau du personnel, mais c’était sur une période assez courte. Depuis le Covid, il y a beaucoup de départs et les recrutements sont rares : personne ne se présente. L’effectif a baissé par rapport à l’avant Covid, nous sommes environ 5 aides-soignant.es et une douzaine d’infirmièr.es pour une trentaine de patients et quatre dans l’équipe de nuit.
Les psychiatres appellent à la grève le 28 juin
Anne-Gaëlle Moulun 27 juin 2022
« L’effondrement est proche », alertent les psychiatres, qui déplorent « ne plus être en capacité d’assumer les missions de services publics qui sont les nôtres ». Face à la gravité de la situation, l’Intersyndicale de la Défense de la Psychiatrie Publique (IDEPP), le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP), le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH) et l’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) appellent à une journée de mobilisation le 28 juin prochain. Un rassemblement aura, notamment, lieu devant le ministère de la Santé à 14 heures. Une délégation, sans les présidents de syndicats, sera reçue par un "professionnel du ministère" à 14h30, indique le SPH.
La Dr Marie-José Cortès, présidente du SPH et la Dr Delphine Glachant, présidente de l’USP, tirent la sonnette d’alarme et s’en expliquent à Medscape.
Journée d’action et de grève le 28 juin prochain
« Il est rare que la psychiatrie se mobilise de cette façon », reconnaît le Dr Marie-José Cortès, psychiatre à l’hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines) et présidente du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH). « Si nous le faisons, c’est parce que nous considérons que nous avons atteint une limite qui, si elle était dépassée, ne permettrait plus d’assurer la sécurité des soins ».
Quatre syndicats ou intersyndicales de psychiatres appellent à une journée d’action et de grève le 28 juin prochain, pour réclamer de meilleures conditions de travail.
« Je suis cheffe d’un pôle qui compte 50 lits d’hospitalisation classique et 6 lits de crise et de négociation de soins. J’ai seulement 7 postes occupés sur 15,3 ETP* ! », pointe le Dr Cortès.
*équivalent temps plein
Départs massifs sans retour
Pour elle, les conditions de travail sont assez variables selon les établissements, en fonction notamment des ressources humaines. « Elles dépendent du nombre de professionnels qui peuvent être mobilisés et mis à disposition pour répondre aux missions de service public sans devenir maltraitants, c’est-à-dire sans mettre en place de plans blancs, sans supprimer des congés aux professionnels de santé et sans les obliger à faire sans cesse des heures supplémentaires. La grande crise de la psychiatrie c’est une difficulté à maintenir le sens du travail dans des conditions dégradées. Cela conduit à des départs massifs sans retour », estime-t-elle.
mardi 28 juin 2022
A l'hôpital Daumézon de Fleury-les-Aubrais, les soignants en psychiatrie au bord de la rupture
Ils se sont mobilisés lundi 27 juin pour demander aux pouvoirs publics de réagir. A l'hôpital de Santé Mentale Georges Daumézon, 17 lits en unité de crise vont fermer en août, manque de personnel. Les soignants, à bout de force, demandent de meilleures conditions de travail.
Ils étaient une trentaine de grévistes devant l'hôpital Daumézon © Radio France - Perrine Roguet
"A chaque fois, on alerte, et à chaque fois je me dis que c'est de pire en pire", Stéphane est infirmier depuis 28 ans et n'a jamais connu une situation aussi critique "on manque de tous les personnels".
Décryptage Petite enfance : les crèches orphelines de personnel
par Elsa Maudet publié le 27 juin 2022
Pour Ivone Antonio, «c’est la crèche de la dernière chance». Depuis un an, cette titulaire d’un CAP petite enfance a changé cinq fois de structure, dans les Hauts-de-Seine, et peine à trouver un lieu de travail qui lui convienne pleinement. «Je commence à fatiguer. Si je ne prends pas un poste de direction [après une formation, ndlr], je vais quitter le monde de la petite enfance», lâche-t-elle. Son métier, elle l’aime. Mais les conditions d’exercice finissent par trop lui peser. «Parfois j’arrive à 7h45, je dois finir à 15h45, mais je termine à 19 heures parce qu’il n’y a personne. On fait des journées sans pause. Le lendemain, on ne connaît pas nos horaires, égrène cette mère célibataire de 35 ans, dans le métier depuis six ans. Quand on est en arrêt maladie, on vient quand même travailler pour ne pas laisser les collègues en galère.»
Edito Pénurie de personnel en crèche: de bonnes raisons de s’inquiéter
par Lauren Provost publié le 27 juin 2022
Apprendre que l’on attend un enfant en France, c’est se demander dans les heures qui suivent la nouvelle : «A partir de quand doit-on s’y prendre pour la place en crèche ?» Comment en vouloir aux futurs parents angoissés quand on sait que la France ne dispose que de 21 places en crèche pour 100 marmots ? S’ils demandent une place, seuls la moitié d’entre eux obtiendront le précieux sésame. Et s’ils en décrochent une, tout va bien ? Détrompez-vous ! C’est peut-être à partir de ce moment-là que les ennuis commencent.
Summer of Revolution
réalisé par : Anne Richard
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Saint-Malo. Dans le cadre de leur thérapie, ils grimpent dans les arbres
Publié le
L’activité est proposée au centre Dolto du groupement hospitalier de Saint-Malo depuis plusieurs années. Les jeunes suivis par le pôle pédopsychiatrie grimpent aux arbres pour leur bien-être.
Clément Brisset, infirmier en pédopsychiatrie et Anne-Sophie Limon, éducatrice spécialisée, tous deux à l’initiative de l’atelier. | DR
Depuis 2018, des jeunes suivis par le centre Françoise-Dolto, au Rosais, bénéficient d’un atelier particulier… Dans le cadre de leur suivi par le pôle pédopsychiatrie du groupement hospitalier de Saint-Malo, ces jeunes grimpent aux arbres.
Chronique «Aux petits soins» Pour les patients atteints du cancer du pancréas, les résultats encourageants de l’activité physique adaptée
par Eric Favereau publié le 28 juin 2022
Quoi de neuf sur le front du cancer après le congrès de l’Asco (American society of clinical oncology), grand-messe annuelle où d’ordinaire se font quelques annonces spectaculaires ? Il y a bien eu la présentation d’un essai, le premier à montrer les effets bénéfiques d’un traitement sur les personnes souffrant d’un lymphome non hodgkinien. Mais aussi quelques avancées concernant les cancers du sein, avec des essais prometteurs dans de nombreux profils tumoraux, ainsi que pour les cancers digestifs. Il a également été question de nouvelles stratégies dites «agnostiques» ou «pan-tumorales», fondées sur des traitements établis en fonction d’une anomalie génétique.
Mise en œuvre du Fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie pour l’année 2022
27 juin 2022
Le fond d’innovation organisationnelle en psychiatrie a vocation à répondre aux besoins de transformations de l’offre de santé en psychiatrie. il est doté de 10 M€ pour 2022.
Les orientations d’emploi de ce fond pour 2022, s’inscrivent dans la feuille de route Santé mentale et psychiatrie autour de :
- La mise en œuvre des parcours en psychiatrie
- L’accès aux soins somatiques
- La prévention et la gestion des situations de crise, d’urgence et de soins sans consentement et la promotion des droits des patients
Voyage au pays de l'enfance
Dans quelles "espèces d'espaces" grandissent les enfants ? Comment ce "quelque part" fait de nous ce que nous sommes ? Comment mieux aménager nos cadres de vie pour les plus jeunes ?
Antoine Wauters (Ecrivain, poète et scénariste belge), Thierry Paquot (Philosophe, professeur émérite à l'Institut d'urbanisme de Paris).
Qu'est-ce que l'hyper-parentalité, cette tendance qui peut nuire au développement des enfants ?
Noé Blouin Publié le Samedi 18 Juin 2022
Le concept, venu d’outre-Atlantique, se définit par une attention extrême portée à l’enfant, au point de contrôler chacun de ses gestes et son devenir. Cette surprotection, source de stress, complique l’apprentissage pourtant indispensable de l’autonomie des enfants.
Le statut de l’enfant a considérablement évolué depuis le XXesiècle. Au déploiement d’un accompagnement plus poussé et nécessaire au bon développement des plus jeunes, s’est substituée, dans certains foyers, une attention excessive. Le concept d’hyper-parentalité nous vient des États-Unis. Là-bas, un certain culte de la réussite individuelle a grandi au point de pousser les familles, qui en ont les moyens, à penser l’éducation de leurs enfants autour d’un idéal de perfection sociale et professionnelle.
Les « parents-drones » surveillent de manière permanente
Dans l’optique de leur assurer le meilleur des avenirs, les parents se surinvestissent dans la vie de leur progéniture en organisant un emploi du temps à la minute près, un parcours scolaire qui inclut de passer par les meilleures écoles et en triant sur le volet leurs fréquentations. Ce phénomène, de plus en plus courant dans les sociétés libérales, peut aussi se caractériser par une surprotection de l’enfant, le refus d’admettre qu’il ait pu fauter ou qu’il soit frustré par quelque chose qu’il ne peut pas avoir, etc.
La psychothérapie mise en scène
La psychothérapie mise en scène
© Photo NR
Vendredi 24 juin, la scène de la salle In’Ox était transformée en cabinet de psychothérapeute pour Guérir de sa famille, un spectacle débat créé par Michèle Bromet-Camou, à partir de son livre du même nom. Avec des élèves et collègues, cette psychologue clinicienne a fait pénétrer le public, à l’instar de la série télévisée En thérapie, dans l’intimité de la relation patient-thérapeute.
La charge mentale dans le couple, un problème que Manon a voulu résoudre en filmant son quotidien
Par Suzanne Jusko 02/07/2022
Habitant sous le même toit depuis plus d'un an, Manon souhaitait montrer à son compagnon Thomas que leur inégalitaire répartition des tâches lui créait de la charge mentale.
ÉGALITÉ - Même à la maison, les femmes et les hommes ne sont pas égaux. Si la répartition des tâches domestiques progresse lentement, elle reste une charge, notamment mentale, pour les femmes. Selon un sondage publié le 7 avril et réalisé par l’Ifop pour Consolab, plus de la moitié des Françaises (57%) estiment en faire plus à la maison que leurs partenaires. C’est le cas de Manon, une jeune Française, qui a décidé de le montrer à son partenaire Thomas, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Ensemble depuis plus de deux ans et demi, le couple a emménagé sous le même toit en mai 2021. Mais depuis, Manon a vu sa charge mentale s’alourdir. Inconsciemment, Thomas la laisse faire la majeure partie des corvées ménagères. “Ce qui nous embêtait le plus, ce n’était pas le fait de ne pas le faire, mais le fait de ne pas y penser. Quand elle me disait ‘Il y a une machine à étendre’, je le faisais, mais je n’y pensais pas, explique le jeune homme de 23 ans au HuffPost. C’était un réflexe que je n’avais pas.”
IVG : l'urgence de constitutionnaliser ce droit en France
Le débat, que l’on croyait clos, ne l’est finalement pas. En France, la question du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) refait surface dans la sphère politique après la décision de la Cour suprême américaine de revenir sur l’arrêt « Roe vs Wade » de 1973, qui garantissait le droit des Américaines à avorter.
Inscrire le respect de l’IVG dans notre Constitution
. À l’aune des événements qui se déroulent aux États-Unis, la députée et présidente du groupe LRM à l’Assemblée, Aurore Bergé, a annoncé samedi le dépôt d'une proposition de loi allant dans ce sens.
Protéger un droit "fragile"
C’est catastrophique pour les femmes dans le monde: vous avez une femme qui meurt toutes les neuf minutes parce qu'un avortement a été mal pratiqué, de manière non sécurisée
, s'est-elle indignée sur France Inter samedi. Cela appelle aussi à ce que nous prenions en France des dispositions pour qu'on ne puisse pas avoir demain des revirements qui pourraient exister
, a ajouté celle qui a défendu l'allongement en France du délai légal de l'IVG, voté en février dernier. Les droits des femmes sont toujours des droits qui sont fragiles
, a-t-elle souligné, pointant entre autres les élus du Rassemblement national (RN), des opposants farouches à l'accès des femmes à l'IVG
. La proposition a d’ores et déjà reçu le soutien de deux membres du gouvernement : Elisabeth Borne, la Première ministre, et Éric Dupont-Moretti, le garde des Sceaux. Le gouvernement soutiendra avec force cette proposition de loi
, a ainsi tweeté Mme Borne. Pour toutes les femmes, pour les droits de l’Homme, nous devons graver cet acquis dans le marbre. Le Parlement doit pouvoir se retrouver très largement autour de ce texte
, a-t-elle plaidé.
IVG : le cadeau de la Cour suprême à Vladimir Poutine, par Bernard Guetta
par Bernard Guetta, député européen, groupe Renew Europe publié le 27 juin 2022
Ce n’est pas qu’une attaque, brutale, frontale et conçue de longue date, contre les droits des femmes. Au-delà de cette agression contre une moitié de l’humanité, l’arrêt de la Cour suprême américaine revenant sur le droit à l’interruption de grossesse vient aussi souligner trois faiblesses des démocraties occidentales qui sont autant d’atouts pour Vladimir Poutine.
La première est que l’évolution des mœurs ne divise pas de moins en moins mais de plus en plus les sociétés américaines et européennes. Il n’y a nulle part de majorité pour appeler à recriminaliser l’avortement. L’acceptation de l’homosexualité et du mariage pour tous grandit même d’année en année mais…
Mais il y a un mais.
Dans la peau d’une personne âgée : une combinaison pour vieillir en quelques minutes
Myriem Lahidely 27 juin 2022
« On est tellement dans le jus qu'on n'entend plus ce que dit le senior ! » Pour se mettre un peu dans sa peau, Maud Sini, infirmière libérale à domicile a tenté l’expérience de la combinaison vieillissante : des lunettes jaunes qui rétrécissent le champ de vision pour reproduire les effets de la cataracte, un casque qui abaisse les perceptions auditives, un corset pour empêcher la rotation, des poids au poignets et aux chevilles pour altérer le mouvement, des mitaines reproduisant la sensation de l’arthrose et des coudières et genouillères pour rigidifier les articulations... « J’ai pris 40 ans en quelques minutes », indique la soignante montpelliéraine.
Gagnants au loto
Les Pieds sur terre
Épisode du lundi 27 juin 2022
Ils ont gagné au loto et cachent soigneusement leur statut de néo-millionnaires à leur famille et à leurs proches. Ils trouvent ces gains “monstrueux”.
"Cet argent, est-ce que je le mérite vraiment ?"
Ils jouent au loto depuis des années. D’habitude, ils voient passer les numéros, les uns après les autres, sans s’émouvoir. Mais un jour, ils n’en croient pas leurs yeux. Ce sont leurs numéros qui s’affichent. Ils ont gagné, et ils sont désormais millionnaires.
“Le ticket nous brûle les doigts. On a peur de le perdre, ce petit ticket qui vaut quand même plusieurs milliers d'euros. On n'avait jamais eu peur des voleurs, mais là, on a vraiment eu peur qu'il nous arrive quoi que ce soit pendant ces quelques jours.”