Caroline Guignot 21 janv. 2022
Une revue parue dans Journal of Behavioral addictions se penche sur le poids de la religiosité et/ou de la spiritualité sur la perception individuelle du comportement sexuel.
Nouvelle entité du CIM-11
Les troubles du comportement sexuel compulsif ont fait leur apparition dans la 11e édition de la classification internationale des maladies (CIM-11) en 2019. Ils se caractérisent par une incapacité persistante (au moins 6 mois) à contrôler des impulsions ou des pulsions sexuelles intenses et répétitives. Les activités sexuelles répétitives deviennent un élément central dans la vie de la personne qui tend à négliger les autres activités et responsabilités, et les tentatives de réduire ce comportement s’avèrent infructueuses. Le patient maintient ce comportement malgré les conséquences négatives et malgré une détresse marquée, un manque ressenti dans sa vie (sociale, personnelle, familiale…) et l’absence de satisfaction qu’il en tire. Outre les activités sexuelles en couple, les principales conséquences comportementales identifiées sont l’activité sexuelle fréquente, le recours à des services sexuels rémunérés, à la pornographie et à la masturbation.
Une perception de l’addiction dépendante de déterminants individuels
La reconnaissance de l’addiction sexuelle doit permettre de mieux cerner et appréhender la prise en charge des personnes concernées qui nécessitent une intervention clinique. Il existe cependant des débats sur la classification de ce comportement comme étant un trouble impulsif, compulsif ou addictif. Les débats portent aussi sur les risques d'erreur de diagnostic. Sur ce plan, l’importance du jugement moral personnel peut influencer d’une part la détresse personnelle et les conséquences comportementales qui découlent de cette addiction. Le rôle de la notion d’incongruence morale entre le comportement et les valeurs personnelles de la personne peut être déterminant chez les personnes ayant une spiritualité ou une religiosité fortes.