Cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
Jérôme Martin
Cofondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
La « seule solution » pour une réponse mondiale adaptée à la pandémie est d’autoriser les pays du Sud à produire leurs vaccins, estiment, dans une tribune au « Monde », Pauline Londeix et Jérôme Martin, cofondateurs de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.
Tribune. Du 30 novembre au 3 décembre se tiendra à Genève la douzième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et la demande de levée des brevets sera de nouveau à l’ordre du jour. La Commission européenne s’opposera-t-elle une nouvelle fois à une mesure efficace et de bon sens, au risque de continuer à priver d’accès aux vaccins une grande partie de la population mondiale et de voir la pandémie se prolonger indéfiniment dans le monde, mais également en Europe de l’Ouest ?
Comme il fallait s’y attendre, la séance de vente-dédicace du professeur en psychiatrie Farid Kacha, jeudi dernier, a drainé une grande foule à la librairie Cheikh-multi-livres située au centre-ville de Tizi Ouzou.
Le psychiatre et écrivain a été agréablement surpris de l'accueil qui a été réservé à lui ainsi qu'à son dernier livre «Parole de psychiatre», publié par les éditions Koukou d'Alger. Il faut préciser que Farid Kacha ne s'est pas limité à dédicacer son ouvrage, mais il a également animé une conférence au grand bonheur de ses lecteurs qui l'ont attendu avec impatience car Farid Kacha est l'un des tout premiers psychiatres de l'Algérie indépendante. Il est de ce fait l'un des témoins privilégiés et oculaires, mais surtout un artisan, du lancement de la psychiatrie en Algérie. Il a été également témoin de nombreux événements historiques postindépendance et dont certains sont développés dans son dernier livre très autobiographique. Lors de son intervention, jeudi dernier, à la librairie Cheikh-multi-livres, Farid Kacha est revenu sur les conditions dans lesquelles est née l'idée d'écrire ce livre en rappelant que les premières lignes avaient été rédigées au tout début du confinement.
L'orateur a rappelé que dans ce livre, il a tenté de raconter en les survolant, les 55 ans d'exercice du métier de psychiatre.
Selon des informations obtenues par Radio-Canada Estrie, au moins cinq psychiatres sont absents présentement au CHUS-Hôtel-Dieu. Ce nombre pourrait être appelé à augmenter au cours des prochaines semaines.
La nouvelle cheffe du Département de psychiatrie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), Dre Annick Michaud, soutient que ces absences sont dues à des congés de maladie ou de maternité. Un poste est également vacant.
Ces absences représentent un peu moins de 15 % des effectifs en psychiatrie auCHUS
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
-Hôtel-Dieu. Au total, selon le Plan des effectifs médicaux du ministère de la Santé, 38 psychiatres devraient être à l’emploi duCHUS
Propos recueillis par Matthieu Giroux Publié le 21 novembre 2021
Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.
Qui sont les exorcistes ? Qui sont les possédés, les démons et les diables à exorciser ? Comment se déroule une séance d’exorcisme ? Chercheuse à l’université de Lyon II et corédactrice en chef de la revue de sciences sociales Emulations, Olivia Legrip-Randriambelo vient de publier, aux éditions du Cerf, Le Combat contre le diable, un recueil de textes sur l’exorcisme qui couvre une période de cinq siècles (du XVIe au XXIe siècle). L’ouvrage éclaire la réalité historique d’une pratique souvent mal comprise et réduite à quelques clichés spectaculaires.
Une méfiance vis-à-vis du gouvernement, des prêtres orthodoxes qui jouent les antivax… En Roumanie, moins de 35 % de la population est immunisée, et depuis un mois le nombre de décès grimpe de nouveau en flèche. Le journal italien La Repubblica s’est rendu sur place pour constater l’ampleur des dégâts.
BUCAREST. À midi, au centre de vaccination de Romaexpo, le plus grand de la ville, le compteur des personnes dans la file d’attente affiche un triste “0”. Dehors, sur l’énorme parking désert, au milieu des hangars, on n’aperçoit que deux hommes. Ils sont sur le départ. Les médecins et infirmiers sur place, eux, bâillent dans une attente aussi pleine d’espoir que vaine. Voilà qui semble paradoxal, lorsque l’on sait que dans des hôpitaux à bout de forces, leurs collègues travaillent 24 heures sur 24.
À Bucarest, on peut se faire vacciner et dépister à chaque coin de rue, dans les établissements publics, les pharmacies, les cliniques privées, mais personne ne semble s’en soucier. C’est comme si les gens ne se sentaient pas concernés par ce virus qui, hier encore, gagnait en force, avec 405 victimes et plus de 6 300 nouveaux cas positifs enregistrés le 9 novembre.
“Qu’ils aillent se faire vacciner en premier”
Et nous sommes dans la capitale, là où la population a été la plus réceptive à la campagne de vaccination, fiasco d’un gouvernement faible. Un gouvernement désavoué. Il n’y a pas de quoi s’étonner.
Deuxième tableau de ce périple roumain : Giurgiu, à 60 kilomètres au sud de Bucarest. Une ville de 60 000 habitants qui défend bec et ongles son évêque, Ambroise, visé par une enquête pour avoir diffusé des informations fausses et dangereuses dans son sermon dominical :
N’ayez pas hâte de vous faire vacciner, qu’ils aillent se vacciner en premier, tous ces parlementaires, ces sénateurs, ces députés. Ces 120 millions de vaccins qu’a achetés le Premier ministre Citu sont périmés, et ils essaient de les revendre à l’étranger.”
Le séjour d’un adolescent au sein du Service national de psychiatrie juvénile dure en moyenne 21 jours. (Photos : Alain Rischard)
Depuis la rentrée, les adolescents en difficulté pris en charge par le Service national de psychiatrie juvénile sont installés dans un tout nouveau bâtiment à l’hôpital Kirchberg où ils bénéficient d’un suivi thérapeutique et scolaire.
Alors que la prise en charge de la santé mentale des enfants et adolescents est loin d’être à la hauteur au Grand-Duché – aucune stratégie nationale, pas d’évaluation de la qualité des services, pénurie de médecins spécialisés, lacunes en matière de dépistage précoce, de médecine psychosomatique, et de régionalisation de l’offre d’hospitalisation de jour – la moindre avancée mérite d’être valorisée!
Ainsi, le Service national de psychiatrie juvénile (SNPJ) des Hôpitaux Robert-Schuman, qui accueille des jeunes atteints de troubles psychiatriques entre 13 et 18 ans, est installé depuis la rentrée dans un tout nouveau bâtiment, au sein de l’hôpital Kirchberg. Sa particularité : l’un des étages héberge une véritable école gérée par le ministère de l’Éducation nationale, qui recrée l’environnement scolaire tout en permettant aux élèves de suivre leurs prises en charge thérapeutiques.
Les deux acteurs cabotinent dans cette minisérie sur la relation abusive entre un psy et son patient.
APPLE TV+ – À LA DEMANDE – MINISÉRIE
Inspirée d’un podcast lui-même tiré d’une histoire vraie, The Shrink Next Door met en scène un des pas de deux les plus intéressants du petit écran : le face-à-face entre un psychothérapeute (le shrink) et son patient. A en juger par la scène d’ouverture de la série, mettant aux prises un grand nounours grisonnant avec un vieux beau, qui semble avoir fait de lui son larbin, la cure ne s’est pas très bien passée.
Très loin du cabinet feutré d’En thérapie et des vertus consolatrices de la parole qui y est recueillie, The Shrink Next Door s’intéresse à ces cas, profondément névrotiques mais pas si rares, des analyses qui tournent à l’abus de faiblesse et à la manipulation.
Retour en arrière, vingt-huit ans plus tôt. Dans la communauté juive new-yorkaise, au début des années 1980, Marty et Ike sont, en quelque sorte, les deux faces d’une même médaille. Dans la peau du patient, Marty, Will Ferrell incarne un chef d’entreprise fragile, dépassé par les attentes qui pèsent sur lui : héritier d’un atelier de confection, il en gère timidement les salariés et l’avenir, tout en épaulant sa sœur Phyllis, mère célibataire de trois enfants et elle-même employée de l’entreprise.
Pigeon idéal
S’il se résout à consulter un psy pour calmer son anxiété et sa timidité, c’est aussi pour lui faire plaisir. C’est d’ailleurs elle qui l’aiguille vers Ike Herschkopf, un shrink qui prend ici les traits de Paul Rudd, c’est-à-dire rien moins que « l’homme le plus sexy du monde », comme l’a récemment décrété le magazine People. Ike aussi est complexé, mais différemment. D’extraction modeste et travaillé par une ambition démesurée, il repère en Marty le pigeon idéal.
Pendant les près de trente ans sur lesquels s’étirent les huit épisodes de The Shrink Next Door, Ike grignotera l’amitié et la confiance de Marty jusqu’à ce que celui-ci lui cède sa maison dans les Hamptons, le contrôle de son entreprise, des pans de plus en plus grands de sa fortune et, surtout, sa capacité de jugement. L’histoire, propice aux études de caractère outrancières, est vieille comme le monde. Et la version qu’en propose Georgia Pritchett, scénariste habituée de quelques salles d’écriture prestigieuses − The Thick of It,Veep,Succession–, n’évite la sensation de réchauffé que par les numéros d’acteurs qu’elle promet.
Charismatiques et charmants, Rudd et Ferrell proposent un savoureux duo d’ego maltraités, comme deux versions d’une même masculinité : conquérante ou terrifiée, mais obsédée par l’impératif de « réussir sa vie ». A force de se frotter l’un à l’autre, les deux acteurs n’échappent pourtant pas au cabotinage, à la grimace. La bande originale de la série, qui pourrait illustrer un téléfilm policier du mercredi après-midi, renforce un peu plus l’impression que la série en fait trop, y compris dans le décorum, pour pas grand-chose.
De façon prévisible, mais pas inintéressante, l’émotion est à chercher du côté des personnages féminins. A la passivité complice de Bonnie (Casey Wilson), la femme d’Ike, répond la fureur de Phyllis, interprétée à fleur de peau par Kathryn Hahn. Ce n’est sans doute pas un hasard si la série, déjà fragile de par son comique de situation répétitif, s’écroule lorsque son personnage en disparaît.
The Shrink Next Door, série créée par Georgia Pritchett. Avec Paul Rudd, Will Ferrell, Kathryn Hahn, Casey Wilson (EU, 2021, 8 × 35-50 min). Trois épisodes depuis le 12 novembre sur Apple T . V+, puis un épisode par semaine le vendredi
La reine de l’art brut se voit explorée sous l’angle féministe. Ses œuvres pleines de baisers portent les traces d’un viol et d’une grossesse interrompue.
Vu de loin, on pourrait croire à une bourde géographique. De près, tout s’arrange cependant. Quand Aloïse Corbaz est morte en 1964 à l’asile psychiatrique de Gimel, où elle était internée depuis quarante-six ans, la Collection de l’art brut n’existait pas encore. Du moins mise en vedette de cette façon dans une institution lausannoise. Le Musée cantonal des beaux-arts (que personne l’appelait alors le MCB-a) a donc reçu le fonds conservé par l’artiste. Aloïse ne formait certes pas alors la vedette internationale qu’elle est devenue par la suite de manière posthume. Mais il s’agissait déjà d’une petite personnalité locale, dont les œuvres commençaient à se vendre. Témoignent de cet intérêt quelques beaux portraits photographiques d’elle, en tablier et chignon blanc. Les meilleurs, les plus empathiques en tout cas, portent la signature d’Henriette Grindat, ce qui n’est pas rien.
Chez une femme argentine, on ne retrouve plus la moindre trace du VIH, sans que l’on sache si cela est dû au virus ou bien à son système immunitaire.
«C’est un beau et c’est un gros travail virologique, mais on ne peut rien en déduire», nous dit le professeur Willy Rozenbaum, un des artisans majeurs de la découverte du sida, en 1983. Il réagissait à un article publié ce lundi 15 novembre dans les Annals of Internal Medicine qui faisait état d’une patiente qui aurait «guéri naturellement du VIH grâce à son système immunitaire».
L’évolution du Sars-Cov-2, qui peut faire basculer une nouvelle fois la situation sanitaire en cas d’apparition de mutation majeure, est suivie de près par les scientifiques du monde entier. Le virologue Etienne Simon-Lorière fait le point sur le risque d’un potentiel mutant perturbateur.
Ce sont eux qui ont à chaque fois fait changer l’équation alors qu’on pensait avoir maîtrisé l’épidémie. Les variants ont surgi au fil des mois et de l’évolution du Sars-CoV-2. Mais pendant que le Covid-19 repart pour une nouvelle vague en France et en Europe, aucune mutation majeure ne semble pour l’instant renverser la table sanitaire comme l’a fait le variant delta au printemps. On peut donc légitimement se demander si le virus responsable du Covid-19 continue à évoluer ? Oui, répond Etienne Simon-Lorière, virologue à l’Institut Pasteur, mais delta, actuellement dominant, écrase toute la concurrence. Pour le moment. Le scientifique fait le point pour Libération sur les variants récemment détectés et sur le potentiel évolutif du Sars-CoV-2.
L’absence de nouveau variant majeur signifie-t-elle que le Sars-CoV-2 évolue moins vite qu’avant ?
Le virus évolue toujours à la même vitesse. Il accumule environ deux changements dans son génome tous les mois. Les variants préoccupants sont souvent des anomalies de ce point de vue. Ils présentent un nombre de mutations important par rapport à leurs ancêtres les plus proches, comme si on avait manqué ces intermédiaires, ce qui complique l’identification de leur origine.
Mais le risque d’apparition d’un variant est réduit grâce à l’augmentation de la proportion de personnes immunisées. Les infections des personnes vaccinées – souvent plus de cinq ou six mois après la deuxième dose – sont de plus courte durée et intensité, ce qui réduit les occasions du virus de faire des erreurs et qu’un nouveau variant soit transmis.
Si un nouveau variant survient, sera-t-il nécessairement un descendant de delta ?
C’est très probable car le variant delta est hégémonique en Europe et en Amérique du Nord. Mais il existe encore des zones où d’autres variants circulent : en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud. Par exemple, le variant Mu[découvert en Colombie, ndlr] ne l’était pas. Mais «delta plus», AY.1 et AY.4.2, le sont. Aujourd’hui, les Anglais sont attentifs au variant AY.4.2, qu’ils soupçonnent d’être légèrement plus transmissible que le delta. Mais pour le moment, aucun de ces variants n’a de combinaisons de mutations associées à un changement de caractéristique majeur.
Les variants alpha et delta avaient pour point commun d’être 50 % plus transmissibles que le variant dominant. Est-il vraiment possible de voir arriver un variant 50 % plus transmissible que delta ?
Il est difficile de répondre à cette question. Nous ne connaissons pas le potentiel évolutif de ce virus. Il est vrai que delta nous pose déjà beaucoup de problèmes. Plus le virus circule, plus le hasard peut générer des combinaisons de mutations et peut-être que l’une d’entre elles lui permettra de battre delta. Ou peut-être le pic a-t-il déjà été atteint…
Le variant B.1.640, responsable d’un cluster en Bretagne en octobre, est-il dangereux ?
Il s’agit d’un variant sous surveillance, mais il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour le moment. Il a été détecté en France, mais aussi en Suisse, en Angleterre et aux Etats-Unis. Les séquences les plus anciennes ont été retrouvées au Congo.
B.1.640 est sous surveillance en raison de son apparition dans plusieurs territoires largement dominés par le variant delta. Il présente aussi beaucoup de mutations dans la protéine de spicule à la surface du virus, et des mutations associées à de l’échappement immunitaire chez d’autres variants.
Est-ce que le système de surveillance français a bien réagi face à ce cluster ?
Oui. L’un des cas était lié à un voyage au Congo et la réaction rapide des autorités de santé a permis d’éviter que virus s’échappe largement de ce cluster. C’est un l’un des buts de cette surveillance. Malgré cela, ce variant a déjà été repéré ailleurs en France, à Paris et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Aujourd’hui, le système est confronté à un nouveau problème, celui d’obtenir un échantillon viable du variant pour le caractériser complètement. Dans leur routine, les laboratoires de ville ne conservent pas le virus dans un état qui permette son étude approfondie. Ils le désactivent tout de suite.
Pour un spécialiste de l’évolution des génomes des virus comme vous, cette pandémie est une grande première. Jamais l’émergence d’un virus n’a été aussi documentée. Quelle leçon en tirez-vous ?
En effet, dans beaucoup de pays, les efforts de séquençage ont atteint un volume très élevé. A tel point que l’on voit les limites des outils que l’on utilisait jusqu’ici. Jusqu’à présent les plus gros jeux de données dont nous disposions pour le VIH, Ebola, ou la grippe comportaient seulement quelques milliers de séquences. Pour le Sars-CoV-2, on en a déjà presque cinq millions ! On est obligé de développer des nouveaux outils.
D’ailleurs, la communauté scientifique se demande si l’on a vraiment besoin d’autant de séquences, ou si l’on peut capturer les mêmes paramètres épidémiologiques et d’évolution avec une fraction de ces données.
C’est une chercheuse-rêveuse. Une chercheuse rattachée au centre Norbert Elias, une anthropologue qui enseigne à l’École nationale supérieure d’Architecture de Marseille, avec des sujets de recherche autour des rituels, des rêves et du sommeil . Des sujets qui laissent songeurs, j’allais dire.
La préhistorienne Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, pointe les biais masculins prévalant dans l’étude des sociétés préhistoriques depuis le XIXe siècle. Et regrette une «essentialisation, une tendance à tout généraliser alors que la réalité est sans doute beaucoup plus variée».
De l’imaginaire collectif aux illustrations populaires, lorsqu’on parle de préhistoire, c’est rarement pour raconter une période lumineuse ou égalitaire. L’homme armé de pieu et habillé de peaux de bête est présent partout. La femme, oubliée ou reléguée à des tâches considérées comme inférieures. Cet effacement des femmes dans les sociétés préhistoriques a-t-elle été une réalité ? Rencontre avec Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
D’où vient l’absence des femmes quand on parle de la préhistoire ?
Je crois qu’il faut toujours se remettre dans le contexte de l’apparition d’une discipline. Le développement de la préhistoire, en tant que discipline scientifique, intervient au XIXe siècle, et sa consécration vers 1860. Il faut noter aussi que c’est en Europe, et en Europe occidentale. Tout ça est très important parce que, à ce moment-là, c’est une société fondée sur le patriarcat, avec notamment un code napoléonien qui minimise la femme.